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Demir SÖNMEZ - Page 6

  • Les Ukrainiens marchent pour la Climat

    Ce samedi, les Ukrainiens de Genève se sont réunis dans le cadre d’une campagne globale organisées sur les 6 continents du monde sous le slogan #StopEcocideUkraine. De l'Eurasie à l'Amérique et même en Antarctique, les participants à la campagne ont formé une "chaîne d'unité" vivante pour attirer
    l'attention de la communauté internationale sur les crimes environnementaux de la Russie pendant sa guerre d’agression contre l'Ukraine. Certains participants portaient des combinaisons de protection chimique pour rappeler également que cette guerre atroce présente aussi un danger nucléaire pour la monde entier – car la radiation de connait pas de frontières.

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    Selon les informations fournies par le ministère ukrainien de la protection de l'environnement et des ressources naturelles, depuis le début de l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine, plus de 2 340 faits de dommages environnementaux par les Russes ont été enregistrés. 495 000 hectares de forêts ukrainiennes sont sous occupation ; 2,4 hectares sont actuellement désoccupés et doivent être restaurés.
     
    En raison de la guerre déclenchée par le Kremlin, 20% des zones de conservation de la nature ont été touchées. Plus de 23 000 tonnes de gaz à effet de serre sont entrées dans l'atmosphère en raison des incendies provoqués par les bombardements ennemis du territoire ukrainien. 600 espèces d'animaux et 750 espèces de plantes et de champignons ont été touchées par les hostilités, et 120 dauphins sont morts
    dans la partie ukrainienne de la mer Noire.

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    La marche a été organisée par trois associations ukrainiennes – la Branche genevoise de la Société Ukrainienne, l'Association D et Ukraine Reborn – actives sur Genève depuis plusieurs années pour aider l'Ukraine et les Ukrainiens en Suisse.
     
    Les initiateurs de la campagne mondiale « EcoUnity For Ukraine » sont UAnimals, l'organisation publique Communities Army of Ukraine (CAU) et la communauté KLYCH. Les trois organisations ont uni leurs forces pour tenter d'impliquer le monde entier dans la lutte contre le terrorisme environnemental russe contre l'Ukraine. L'artiste ukrainien Andrii Yermolenko, qui a préparé des affiches thématiques, a également rejoint la campagne.

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    Les représentants de CAU notent : « En raison de l'agression russe, nous perdons aujourd'hui nos ressources naturelles - les forêts, les steppes, les mers, ainsi que les animaux et les plantes qui y vivent.
     
    La guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine entraîne des changements climatiques et des dommages à l'environnement a déjà dépassé un billion de grivnas. Notre nature ressentira les conséquences de cette guerre pour les décennies à venir. Nous appelons le monde à condamner immédiatement les crimes environnementaux du Kremlin et à arrêter l'écocide rusciste ! » Or, le chantage nucléaire mené par la Russie est inacceptable dans une société civilisée. La saisie par les troupes russes des installations nucléaires de l'Ukraine (Centrales nucléaires de Tchernobyl et de
    Zaporijjia en 2022) avec des menaces au monde est un jeu dangereux et constitue un grand danger pour la planète. Compte tenu de telles actions du Kremlin, la société mondiale devrait y répondre de manière adéquate en suspendant l'adhésion de la Fédération de Russie à l'AIEA et en imposant des sanctions sectorielles à l'industrie nucléaire russe.
     
    La campagne a réuni plus de 40 villes autour du monde.
     
    Organisateurs à Genève:
     
    Branche Genevoise de la Société Ukrainienne en Suisse
    Ukraine Reborn
    Association D
    Global Coordinators:
    UAnimals , The Communities Army of Ukraine (CAU) , KLYCH

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  • « La Turquie poursuit ses attaques contre le peuple du Karabakh avec une autre méthode »

    Demir Sonmez : « La Turquie poursuit ses attaques contre le peuple du Karabakh avec une autre méthode »
     
    "Je partage avec vous l'interview que le site Armenian News a réalisé avec moi.
    Merci pour ton intérêt. Un grand merci pour la traduction française par le cher Antoine Antranig Hgian."

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    Fotoğraf: Enrico Gastaldello
     
    Nouvelles arméniennes . Je me suis entretenu avec Demir Sönmez, journaliste, photojournaliste et défenseur des droits humains d'origine arménienne et kurde, qui a été contraint de quitter la Turquie pour ses opinions politiques en 1990 et vit en Suisse.
     
    Qui est Demir Sonmez ?
     
    Journaliste, photojournaliste et défenseur des droits humains, Demir Sönmez est né en 1960 à Erzurum. Il a passé son enfance et sa jeunesse à Ankara. Confronté à des pressions et des menaces croissantes en raison de ses opinions et activités politiques, il a dû quitter la Turquie en 1990 et vit à Genève à ce jour.
     
    En 1994, le syndicat a fondé le Centre communautaire de Genève avec un groupe d'amis. Attirer l'attention sur les violations des droits de l'homme en Turquie, au Moyen-Orient et dans d'autres pays du monde, sensibiliser l'opinion publique internationale, prendre des initiatives et agir notamment devant l'ONU et les institutions internationales. À cette fin, il a mené des activités conjointes avec de nombreuses institutions et organisations internationales. Il a été le pionnier d'importants travaux dans le domaine des droits de l'homme. Sönmez compte près de 1500 ouvrages publiés sur le site du journal Tribune de Genève, l'un des journaux les plus respectés de Suisse. Les photos prises par Demir Sönmez ont été mises en ligne sur le site 'Photographie Genève'. Sönmez parle des problèmes d'agenda avec ses articles sur son blog. Reporters sans frontières (RSF), Fédération internationale des journalistes,
    Demir Sönmez était l'un des rares photojournalistes et journalistes à se trouver en Artsakh pendant la guerre. Après la guerre, Demir Sönmez publie son premier livre sur la guerre de 44 jours d'Artsakh en français et en anglais en Suisse. Plus tard, une édition anglaise et arménienne a été publiée en Arménie. Les 4 photographies du livre ont été exposées au Musée national suisse pendant 3 mois.
     

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    - Comme vous le savez, le processus qui a commencé à normaliser les relations bilatérales depuis 2021 se poursuit toujours. Comment évaluez-vous ce processus ? Vous attendez-vous à des résultats concrets dans un avenir proche ?
     
    - Dans la normalisation des relations entre pays, il faut regarder les systèmes des pays. La République de Turquie, comme nous le savons tous, a été fondée sur la philosophie des génocides, des négations, une nation, un drapeau et une patrie. Il n'est pas possible d'attendre des relations normales d'un État dont les fondations n'ont pas été posées correctement. Il est contraire à sa nature d'attendre d'un État qui ne se démocratise pas et qui ne respecte pas les différentes identités, les différentes croyances, toutes les formes de vie et de pensée qu'il développe des relations pacifiques et normales avec d'autres États et peuples. En bref, est-il possible pour un État qui ne vit pas en paix avec son peuple de développer des relations pacifiques normales avec d'autres États et peuples ? L'État turc, qui fête le 100e anniversaire de sa création, est dirigé depuis 100 ans par des diktats fascistes antidémocratiques et militaires. Sur cette base, je ne peux pas dire que j'attends des développements concrets et positifs dans les relations arméno-turques. Bien sûr, de nombreux facteurs déterminent les relations entre les pays : les équilibres économiques, politiques, géopolitiques, mondiaux et régionaux et les relations historiques.
     
    Dans certains processus, les étapes de la normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie viennent au premier plan précisément pour les raisons que j'ai mentionnées ci-dessus, et elles sortent comme une paille. On peut considérer ces pourparlers comme une tactique diplomatique internationale. Un pas en avant, deux pas en arrière ne signifie rien d'autre qu'une répétition de 100 ans pour la normalisation des relations dans ce processus.
     
    - Le processus de normalisation Arménie-Turquie a commencé en 2020 après la guerre en Artsakh (Haut-Karabakh). Cependant, après 2020, la partie azerbaïdjanaise a recouru à plusieurs reprises à des attaques, commettant de nombreux crimes de guerre, notamment en tirant sur des soldats arméniens capturés. Depuis le 12 décembre 2022, l'Azerbaïdjan continue de maintenir le corridor de Lachin, qui est la seule route reliant l'Arménie au Haut-Karabakh, fermé pour différentes raisons. La Turquie, en revanche, reste silencieuse sur tout cela et a même officiellement montré son soutien à l'Azerbaïdjan en maintenant fermé le corridor de Lachin. Pensez-vous que cette attitude de la Turquie ne nuit pas au processus en cours ?
     
    - Dans certains des processus que j'ai mentionnés ci-dessus, les mesures prises vers la normalisation des relations ont été évaluées comme des tactiques diplomatiques. Comme vous l'avez mentionné, ce processus a commencé après la guerre en Artsakh en 2020. Dans quelle mesure serait-il réaliste pour la Turquie de prendre une telle mesure avant que les blessures de la guerre ne guérissent ? Dans cette guerre, la Turquie a été l'une des parties qui a combattu avec tous ses moyens et techniques militaires, tant dans les centres de commandement de la guerre que sur le champ de bataille, dans la mise en œuvre d'un nouveau projet génocidaire contre le peuple arménien. Le peuple arménien était non seulement contre la deuxième puissance militaire de l'OTAN pendant 44 jours, mais aussi avec les djihadistes, que l'État turc a nourris,
     
    L'État turc déclare la guerre du Haut-Karabakh (Artsakh) dans tous les domaines et à chaque occasion comme sa victoire. Il indique clairement qu'ils sont eux-mêmes la partie belligérante. Le président azerbaïdjanais, le dictateur Aliyev, a en revanche payé le coût économique de cette guerre à l'État turc, Erdogan, avec les milliards de dollars qu'il a obtenus des ventes de pétrole et de gaz, et continue de le faire. Alors que le fait que l'État turc était la partie belligérante dans la guerre d'Artsakh a été accueilli avec ressentiment par l'opinion publique mondiale, il a dû recourir à la soi-disant tactique de normalisation afin de se préparer à de futures réactions diplomatiques.
     
    Alors que la Turquie prend les soi-disant mesures de normalisation, elle poursuit ses attaques contre le peuple d'Artsakh avec une autre méthode. C'est un projet d'Erdogan, Poutine et Aliyev qu'à partir du 12 décembre 2022, la seule route d'Azerbaïdjan reliant l'Arménie à l'Artsakh, le couloir de Lachin, est fermée par les soi-disant soldats à l'allure écologiste, qui ont enlevé leurs uniformes, toujours sous la protection des soi-disant casques bleus russes. Depuis trois mois, des milliers d'Arméniens d'Arsakh tentent de renoncer à leur volonté en coupant toute relation avec le monde. L'objectif principal est d'abord d'occuper l'Artsakh, puis de mettre en œuvre de nouveaux projets d'attaque contre l'Arménie. Dans ce nouveau projet offensif, la cible n'est pas seulement l'Artsakh et l'Arménie, mais des plans pour une nouvelle guerre plus globale dans toute la région sont à l'ordre du jour. Aliyev, Erdogan, Israël et les États-Unis dans les cibles de l'Iran Des plans de guerre contre la guerre sont à l'ordre du jour. Surtout ces derniers jours, le harcèlement militaire de l'Azerbaïdjan contre les terres arméniennes et la frontière iranienne est dans ce but. Les développements politiques récents en Iran, la population azérie en Iran (20-25 millions), les relations diplomatiques avec Israël, les États-Unis et l'Iran, et surtout les récentes réactions de l'opinion publique mondiale contre le régime iranien montrent que l'avenir des Aliyev et Les dictatures d'Erdogan sont comme ça, liées à une guerre. J'espère qu'une telle folie, les droits régionaux et mondiaux ne le permettront pas. Des développements tels que les relations diplomatiques entre les États-Unis et l'Iran, et surtout les réactions de l'opinion publique mondiale contre le régime iranien, montrent que l'avenir des dictatures d'Aliev et d'Erdogan dépend d'une telle guerre. J'espère qu'une telle folie, les droits régionaux et mondiaux ne le permettront pas. Des développements tels que les relations diplomatiques entre les États-Unis et l'Iran, et surtout les réactions de l'opinion publique mondiale contre le régime iranien, montrent que l'avenir des dictatures d'Aliev et d'Erdogan dépend d'une telle guerre.
     
    J'espère qu'une telle folie, les droits régionaux et mondiaux ne le permettront pas. Pour résumer, la Russie et la Turquie sont principalement responsables de toutes les attaques contre l'Artsakh et l'Arménie. L'Azerbaïdjan ne peut mener aucune attaque qu'il ne soutienne ou n'approuve pas.
     
    La crise énergétique provoquée par la guerre entre l'Ukraine et la Russie a réuni ces forces aujourd'hui sur la base d'intérêts communs. La commercialisation du pétrole et du gaz russes vers l'Europe via la Turquie via l'Azerbaïdjan est d'une importance stratégique. Les lignes de vie de Poutine, Erdogan et Aliyev sont interconnectées, la rupture d'un de ces filons peut bouleverser tous les équilibres. Le soutien de la Turquie et de l'Azerbaïdjan à l'Ukraine dans la guerre Ukraine-Russie, et la vente de drones et de SİHA de fabrication turque à l'armée ukrainienne prouvent à quel point les relations sont difficiles et en même temps déformées.
     
    - À la suite de ce processus de normalisation, les frontières des deux pays devraient être ouvertes․ De nombreux problèmes historiques, en particulier le génocide arménien de 1915, continuent d'être profondément enracinés chez deux peuples. Ma question est : peu importe à quel point les gouvernements sont prêts, pensez-vous que les peuples arménien et turc sont prêts pour la normalisation maintenant ?
     
    - Le principal problème ici n'est pas la préparation des gouvernements, mais le système étatique turc, qui est le facteur principal et décisif, devrait être prêt à cela. Bien sûr, les gouvernements peuvent prendre certaines mesures ; mais ils ne sont pas contraignants. Il y a un besoin de changements fondamentaux dans le système étatique. L'Etat turc a un esprit profond ; Nous pouvons l'appeler l'État profond, et le peuple turc, qui accepte l'idéologie officielle de cet esprit profond, n'accepte la normalisation que comme le montre l'idéologie officielle. Si vous entendez seulement l'ouverture des portes frontalières, le développement des relations commerciales et diplomatiques mutuelles par la normalisation, il n'y aura pas de grandes réactions des deux côtés.
     
    - Le 107e anniversaire du génocide arménien approche. Nous avons été témoins de la rupture du tabou de ne pas parler du génocide arménien, même dans les premières années de l'AKP, qui est arrivé au pouvoir en Turquie il y a 20 ans. Pensez-vous qu'il y a eu des changements dans la perception sociale en Turquie au cours de ces 20 années, et que pense la majorité des Turcs du génocide arménien ?
     
    - Le chef de l'AKP, le président Erdoğan, a déclaré ce qui suit dans un discours télévisé : « Il y avait des gens qui m'ont dit des choses bien plus laides ; excusez-moi, ils ont dit arménien ! » C'est la définition la plus frappante de la perception sociale en Turquie du génocide arménien. Ce discours a été prononcé le 6 août 2014. Avez-vous déjà vu Erdogan s'excuser auprès du peuple arménien après cette déclaration ? Reconnaître le génocide arménien est une question de survie pour le peuple et l'État de Türkiye. L'un des principaux objectifs est de faire de la Turquie la partie belligérante dans la guerre d'Artsakh et d'occuper les terres arméniennes voisines sur la voie de la réalisation du rêve panturquiste et touraniste des nationalistes turcs.
     
    - La Turquie se rendra à une grande élection le 14 mai. Comment un éventuel changement de pouvoir en Turquie affectera-t-il les relations avec l'Arménie ?
     
    - La tenue ou non des élections le 14 mai dépend de l'atmosphère sociale, politique et économique en Turquie, des régions que j'ai mentionnées ci-dessus et des développements internationaux. L'avenir politique d'Erdogan dépend de ces élections. Des millions d'électeurs, écrasés sous 20 ans de dictature, exigent qu'Erdogan quitte le pouvoir et soit jugé devant des tribunaux internationaux pour crimes contre l'humanité. Voyant ces faits, Erdogan et son complice Aliyev peuvent faire toutes sortes de choses folles.
     
    Un éventuel changement de pouvoir en Turquie pourrait naturellement créer des développements dans les relations avec l'Arménie. Le nouveau gouvernement peut arrêter ses politiques agressives envers l'Arménie et prendre des mesures pour développer des relations de voisinage positives. Il ne faut pas oublier que le gouvernement nouvellement formé sera un gouvernement de coalition. CHP, le parti fondateur de l'État turc, des partis d'origine turco-islamique, un système gouvernemental de gauche et soutenu par le HDP. La plus grande contribution au développement des relations arméno-turques dans le nouveau gouvernement viendra du HDP et des partis de gauche.
     
    Auteur : EMMA KARAPETYAN
    Source : Armenianhaber.am
    Traduction: Antoine Antranig Hgian
     
    Les liens Armenie News, version Armenien et Turc
     
     
     
     
  • Aliyev a été condamné à Genève pour avoir commis des crimes contre l’humanité

    Plusieurs ONG et personnalités politiques nationale et cantonale se sont  rassemblée sur la Place des Nations à Genève le lundi matin pour protester contre la présence d’une délégation azerbaïdjanaise lors de sa 52ème session du Conseil des Droits de l’homme.

     Le régime dictatorial de Bakou a envahi et occupé plus de 140 km2 de l’Arménie démocratique dès son attaque du 13 septembre 2022. Il impose par ailleurs depuis décembre 2022 un blocus à l’enclave arménienne du Haut-Karabakh, privant ses 120'000 habitants 

    d’alimentation, de soins médicaux et d’électricité. Avec ce blocus, avec les atrocités contre les Arméniens et la destruction d’églises et de cimetières, la dictature de Bakou accomplit un véritable nettoyage ethnique, parachevant ainsi le génocide des Arméniens de 1915.

    Plusieurs élu.e.s au Conseil national, député.e.s au Grand-Conseil et la maire de Genève de sont exprimé.e.s pour dire stop au nettoyage ethnique.

    Mme Laurence Fehlmann-Rielle (PS), Mme Stéfanie Prezioso (EàG), M. Michel Matter (Verts Libéraux) et M. Nicolas Walder (Les Verts). Leur succéderont des Députés au Grand Conseil genevois : M. Sébastien Desfayes (Alliance du Centre), Mme Françoise  Nyffeler (EàG), Mme Joëlle Fiss (PLR), M. Patrick Dimier (MCG) et M. Sylvain Thévoz (PS), Madame Marie Barbey-Chappuis, la maire de  Ville de Genève  et M. Thomas Vachetta (SolidaritéS), Philippe Morel, candidat de conseil d’état.

    Et représentes Association et organisations Mme Miganouche Lucy Baghramian (Union Arménienne de Suisse), M. Christoph Wiedmer (Société des Peuples menacés), M. Joel Veldkamp (Christian Solidarity International) et M. Sarkis Shahinian (Association Suisse - Arménie).

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    Intervention de Laurence Fehlmann Rielle, conseillère nationale PS/Ge

    Je souhaite exprimer toute ma solidarité et celle des Socialistes avec le peuple arménien, en particulier les habitant.e.s du Haut Karabakh qui subissent depuis des années les attaques militaires commandées par le pouvoir autocratique de

    l’Azerbaïdjan. L’attaque du 13 septembre 2022, avec l’occupation d’une partie du territoire de l’enclave arménienne, est un nouvel épisode qui démontre une volonté de nettoyage ethnique et qui réveille les souvenirs insoutenables du génocide de 1915.

    La situation devient de plus en plus dramatique depuis le blocus du corridor de Latchine, la seule route de passage entre l’Arménie et le Haut Karabakh.

    Ainsi, près de 120'000 Arméniens et Arméniennes sont piégés et ne peuvent plus avoir accès à des denrées de première nécessité, à l’eau, à l’électricité, à des médicaments.

    Il est indispensable que la communauté internationale fasse entendre sa voix pour condamner les atteintes au droit humanitaire et au droit international dans cette région. Nous avons appris que la Cour Internationale de Justice de la Haye a décidé d’obliger l’Azerbaïdjan à lever toutes les mesures de blocus pesant sur le couloir de Latchine. Cette nouvelle est une lueur d’espoir mais encore faut-il que les mesures soient appliquées.

    Dans ce contexte, que fait la Suisse ?

    La commission de politique extérieure du Conseil des Etats a écrit le 10 janvier au Conseil fédéral pour que la Suisse intervienne au Conseil de sécurité de l’ONU pour faire cesser ce blocus.

    Le Conseil fédéral a promis de s’engager activement dans ce sens et pour protéger la population civile dans ce conflit. Il est indispensable que la Suisse utilise son siège au Conseil de Sécurité pour faire entendre la voix des Arméniennes et des Arméniens mais aussi celles d’autres peuples persécutés.

     Il est plus nécessaire que jamais de continuer à faire pression non seulement sur notre gouvernement mais aussi sur l’ensemble de la communauté internationale pour obtenir des actes concrets, notamment en faisant respecter l’accord tripartite de cessez-le-feu conclu entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Russie. Il faut aussi que la Suisse utilise ses bonnes relations avec l’Azerbaïdjan pour faire pression sur les autorités de ce pays pour que cessent les persécutions et les exactions contre le peuple arménien du Haut Karabakh.

    De nombreux conflits agitent notre planète, le plus proche étant la guerre en Ukraine qui a bousculé nos certitudes de ne plus voir de guerre à nos portes.

    Mais les Arméniens et Arméniennes du Haut Karabakh ne doivent pas être oubliés !  Ils ont besoin de notre solidarité. Ce message doit être entendu dans le cadre du Conseil des droits de l’homme qui s’ouvre aujourd’hui.

    Nous ne pouvons accepter que règne la loi du plus fort : notre silence serait coupable.

    Rassemblement Arménie – Haut Karabakh – 27 février 2023

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    Intervention de Michel Matter, conseil nationale (Verts Libéraux/Genève)

    Stop au nettoyage ethnique contre les Arméniens par L’Azerbaïdjan

    Mesdames, Messieurs, Chers représentants des médias, 

    Être ici, c’est pousser un cri d’alerte, un cri du cœur.

    La situation en Arménie est critique.

    L’Arménie ne fait pas la Une des journaux.

    Merci à toutes et à tous de votre présence. Elle est si importante.

    L’agression militaire contre l’Arménie est inacceptable.

    L’intégrité territoriale de l’Arménie est un fondement intangible.

    Voir des élus genevois se succéder à la tribune n’est aucunement une surprise.

    Genève, notre ville, est le cœur des droits de l’Homme, de la paix. 

    Nous sommes du côté de la démocratie, du droit international et des droits de l’Homme.

    Nous nous opposons à la dictature et à l’oppression.

    L’Arménie est un pays démocratique où la liberté d’expression est une réalité.

    L’Arménie est le 1er pays chrétien.

    Nous défendons une culture, un peuple, une civilisation.

    Se lever pour défendre l’Arménie, c’est se lever pour défendre nos propres valeurs, notre culture.

    Nous devons tout faire pour défendre ces formidables valeurs communes.

    1. Sylvain Tesson, écrivain magnifique, a écrit :

    « L’Arménie est un éclat de nous-mêmes fiché dans l’Orient »

    La situation géopolitique et géostratégique est une évidence.

    Nous devons prévenir un nouveau génocide.

    Le corridor de Latchine est un corridor de prévention du génocide.

    Les Arméniens du Nagorno-Karabakh ont droit à l’autodétermination.

    Je me suis rendu en Arménie en octobre dernier

    - avec mon collègue du Centre Stefan Müller Altermatt

    - S.E. Lukas Rosenkranz ambassadeur de Suisse en Arménie

    - M. Sarkis Shahinian, secrétaire général du groupe parlementaire d’amitié Suisse-Arménie. J’y ai rencontré des représentants du Parlement, des ministères de la sécurité, des affaires étrangères.

    J’ai eu une rencontre avec le Catholicos de tous les Arméniens SS. Karekine II et déposé une gerbe au nom du groupe parlementaire avec ce texte « Switzerland does not forget this genocide ».

    Le 16 octobre dernier, j’étais à Djermoug, dans les Sud de l’Arménie, à la frontière avec l’Azerbaïdjan, au milieu des bombes, des vitres cassées, des infrastructures détruites, du cimetière dévasté. 

    Djermoug est une station de ski, un lieu pour les familles, pour les loisirs, pour la liberté, la liberté.

    J’ai y ai vu des femmes et des hommes debout et fiers.

    Un moment de forte émotion.

    Le silence tue, c’est pourquoi nous sommes ici, face à vous.

    L’Arménie doit-elle disparaître, et avec elle sa civilisation unique, sa culture exceptionnelle, pour que l’on parle d’Elle ?

    Le silence tue. Je le redis.

    Alors je préfère évoquer les magnifiques chants ancestraux et la musique arménienne.

    Ces chants doivent être des sons de vie. Pas de mort.

    Je vous remercie.

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    Intervention de Mme Stéfanie Prezioso, conseillère nationale (EàG)

    Depuis mi-décembre, des Azerbaïdjanais, qui se présentant comme des défenseurs de l’environnement, manifestent contre des mines illégales et bloquent le couloir de Latchine, une route cruciale reliant l’Arménie à l’enclave. Nous le savons, il s’agit là d’une véritable imposture !

    En réalité, depuis septembre 2022, le régime dictatorial, nationaliste et belliciste de l’Azerbaïdjan occupe environ 140'000 km2 du territoire souverain de l’Arménie, en violation du droit international. Depuis décembre 2022, cette occupation s’est doublée du blocus du Haut Karabakh, une région montagneuse, habitée par près de 150'000 personnes, en majorité arméniennes, qui manquent aujourd’hui de nourriture, de médicaments et de carburant.

    Les autorités azerbaïdjanaises réclament la capitulation de l’Arménie, c’est-à-dire le contrôle inconditionnel du Karabakh, mais aussi d’un corridor, au sud de l’Arménie, reliant son territoire à son enclave, la République autonome du Nakhitchevan (NAR). Or, le contrôle azerbaïdjanais du Karabakh implique la destruction de ses institutions politiques, mais aussi le « nettoyage ethnique » des Arméniens de cette région. Lorsque le président azerbaïdjanais Aliyev déclare que la population actuelle du Haut-Karabakh n’est « pas supérieure à 25'000 » personnes [5], il ne compte visiblement pas sa population arménienne qu’il veut contraindre à quitter sa terre.

    Le 22 février 2023, la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye a enjoint l’Azerbaïdjan de prendre toutes les mesures nécessaires afin d’assurer la circulation sans entrave des personnes, des véhicules et des marchandises le long du couloir de Latchine, entre le Haut-Karabakh et l’Arménie, ceci dans les deux sens. Elle a en effet invoqué le « risque imminent de préjudice irréparable » créé par l’interruption de la circulation le long de ce couloir.

    La Turquie a adopté une position très agressive envers l’Arménie, depuis l’indépendance de celle-ci. Elle soutient l’Azerbaidjan, avec la complicité de la Russie de Poutine, qui ne joue plus son rôle de gardien des équilibres dans la région. La seule option de l’Arménie, entourée de régimes autocratiques, c’est de solliciter aujourd’hui l’appui des pays démocratiques.

    L’Azerbaïdjan dépend de financements européens. Le pétrole et le gaz représentent 90% des exportations de ce pays. L’Europe aurait donc les moyens de mettre l’Azerbaïdjan sous pression. La compagnie nationale du pétrole d’Azerbaïdjan, Socar, a son siège à Genève. C’est pourquoi, les flux financiers entre la Suisse et l’Azerbaidjan participent sans doute au financement de la guerre en cours. Le Conseil fédéral a donc une lourde responsabilité dans le conflit qui sévit dans le Haut Karabah.

    De nombreuses interpellations ont été déposées au Conseil national, face au risque imminent de « nettoyage ethnique » dans cette région. Il est temps que le gouvernement suisse réponde enfin aux questions qui lui ont été posées et qu’il mette tout en œuvre pour la défense des droits nationaux et de l’intégrité physique de la population arménienne du Haut Karabah, menacée aujourd’hui par un véritable génocide.

    Nous demandons au DFAE de prendre publiquement position et de condamner le blockus

    Nous demandons aux autorités suisses d’intervenir au conseil de sécurité pour exiger la levée du blocus.

    Solidarité avec le peuple arménien et tous les peuples opprimés. Leur bataille est la nôtre.

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    Intervention de Nicolas Walder,Conseiller national Les Vert.e.s (GE)

    Manifestation haut-karabakh

    Chères et chers amis, 

    Depuis le 12 décembre dernier, l’Azerbaïdjan bloque la circulation au corridor de Latchine, isolant de facto le Haut-Karabakh de l’Arménie, soit du monde extérieur. 

    C’est inacceptable.

    Et si les personnes bloquant ce corridor se présentent comme des

    écologistes mus par des considérations environnementales, personne n’est dupe.

    Car l'Azerbaïdjan, pays dirigé d’une main de fer par le clan Aliev, n’autorise pas l’expression publique d’un désaccord.

    Il s’agit ainsi bel et bien d’une action du gouvernement azéri qui contrevient directement à l’accord de cessez-le-feu signé entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Russie le 9 novembre 2020.

    Cette action doit être condamnée sans la moindre équivoque !

    Partant, les résidents du Haut-Karabakh sont privés de leur droit de circuler et n’ont plus accès à de nombreux biens essentiels, laissant planer le risque d’une crise sanitaire et humanitaire.

    Ainsi, après les difficiles années de pandémie, les conditions de vie se sont encore largement dégradées ces deux derniers mois.

    Le blocus du corridor de Latchine est dramatique pour

    l’ensemble des quelque 120’000 habitants.

    Il traduit aussi l’intention de l’Azerbaïdjan d’y perpétrer un nettoyage ethnique. Le président Aliev n’a-t-il pas annoncé publiquement son intention d’agir sur la démographie du Haut- Karabakh en le peuplant d’Azéris ?

    Un tel projet est un crime contre l’humanité.

    Il est dès lors denotre devoir d’empêcher par tous les moyens que ce funeste projet ne se produise.

    La guerre en Ukraine ne doit pas nous faire oublier que d’autres peuples sont aujourd’hui victimes des velléités nationalistes belliqueuses de leurs voisins.

    Et notre dépendance aux hydrocarbures, que les Vert.e.s n’ont de cesse de dénoncer, ne doit pas nous détourner de nos valeurs et des victimes de ces politiques nationalistes. 

    Nous ne pouvons pas laisser un gouvernement autocrate comme celui d’Azerbaidjan profiter du fait que nos regards sont tournés vers l’Ukraine pour perpétrer impunément de nouveaux crimes contre les Arméniens.

    C’est pourquoi la Suisse doit profiter de son siège au Conseil de sécurité des Nations unies pour porter ce dossier. 

    Au-delà des discussions qui ont eu lieu le 20 décembre passé, elle doit exiger le respect du cessez-le-feu en vigueur et la réouverture pleine et entière du couloir de Latchine. Comme le demande la Cour Internationale de Justice.

    Suite à mon interpellation, le Conseil fédéral a confirmé être très préoccupé par cette situation et la suivre de près. Il a appelé à ce que le libre passage par ce corridor soit rétabli et à ce que les parties respectent leurs engagements.

    Je souhaite toutefois qu’il en fasse plus.

    Je souhaite que le Suisse condamne clairement l’attitude des autorités de Bakou et redouble d’efforts pour travailler à solution à long terme par le biais de négociations.

    Notre pays doit être prêt à promouvoir le dialogue entre les parties, notamment par ses bons offices comme il l’a déjà fait, le 2 octobre 2022 à Genève, en facilitant une rencontre bilatérale entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays.

    Enfin, nous devons ici dénoncer les complicités avec le gouvernement azéri.

    Il faut cesser toutes les collaborations avec des entreprises comme Socar.

    Une société qui développe ses activités en Suisse pour financer les politiques belliqueuses du gouvernement Aliev.

    Dans ce cadre, il faut appeler Migros à mettre immédiatement un terme à son partenariat avec Socar qui dure depuis 2012 et appeler les Genevoises et les Genevois à boycotter leurs stations-services.

    En conclusion, vous pouvez compter sur moi et sur les Vert.e.s pour relayer ces préoccupations à Berne et faire en sorte que le respect de la vie humaine, des libertés et de la démocratie prime sur la violence et la dictature. Dans le Haut Karabakh comme partout à travers le monde. Merci

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    Discours de Sarkis Shahinian le 27 février 2023, Place des Nations, Genève

    Mesdames et Messieurs, Chères et Chers amis,

    Les États autoritaires sont souvent portés à croire que le droit international est l’instrument des plus faibles et des plus démunis pour faire valoir leur propres droits.

    L’ONU, et avant elle la Société des Nations, ont essayé de démontrer le contraire. Aujourd’hui, le droit des peuples à disposer d’eux-même n’est pas une simple chimère, mais un principe inscrit dans la Charte de l’Organisations des Nations Unies. Le Haut-Karabakh a fait usage de ce droit, en se détachant de l’Azerbaïdjan le 2 septembre 1991 et en soulignant cette volonté par un referendum populaire le 12 décembre de la même année.

    Aujourd’hui, les droits du Haut-Karabakh sont bafoués, réduits en cendre par une guerre déclenchée par un dictateur, Ilham Aliyev, dont les représentants vont prendre la parole demain lors de la 52ème session du Conseil des Droits de l’homme, qui vient de commencer dans l’édifice derrière moi.

    Le Haut-Karabakh est isolé du monde entier parce que les forces de sécurité azerbaidjianaises, camouflées comme des soi-disant manifestants écologistes tolérés par les forces d’interposition russes, bloquent dans les deux senses – de et vers l’ArméNie - depuis plus de 70 jours la nourriture, les medicaments ainsi que le passage de 120 000 personnes,  une population comparable à la Ville de Lausanne.

    Imaginez-vous à quoi serait réduite Lausanne après une seule semaine de blocus total. La situation serait intenable. Et bien, cette population montagnarde, rude, rompue aux sacrifices depuis des siècles, résiste fièrement à ses propres bourraux. Mais jusqu’à quand !

    La Suisse, ainsi que tous les États membres de l’ONU, ont un instrument fénomenal pour faire entendre leur voix et dénoncer cette violation.

    La Suisse, et Genève en particulier, accueillent sur leur territoire la société pétrolière de l’État d’Azerbaidjian, la SOCAR, lui permettant de réaliser autour des 36 milliards de dollars par an(je repète; 36 milliards de dollars par an) destinés à alimenter la guerre contre l’Arménie et à étrangler le Haut-Karabakh.

    Cela correspond, ni plus ni moins, à un nettoyage ethnique !

    Et bien, La Suisse et les Nations Unies peuvent décider de sanctionner l’Azerbaidjan, comme ells ont sanctionné la Russie pendant la guerre contre l’Ukraine, et ne plus permettre que cet argent aille financer ce crime contre l’humanité.

    Le 22 aout 1939, quelques jours savant l’invasion de la Pologne – ce qui aurait déclenché la Deuxième guerre mondiale - Adolph Hitler disait à ses généraux:

    “J’ai donné l’ordre à mes formations spéciales de tuer tous les hommes, les femmes, les enfants et les viellards, sans aucune compassion, pour créer l’espace vital que nécessite l’Allemagne.

    Qui se rappelle aujourd’hui de l’anéantissement des Arméniens?”

    Je le demande, ici et aujourdhui, à la Suisse et aux Nations Unies:

    Vous, vous rappelez, vous, du génocide des Arméniens?

    Voulez-vous qu’une telle tragédie, la même que les Nations Unies ont pris comme exemple pour définir ce crime contre l’humanité, se repète aujourd’hui contre le même peuple qui l’a subie il y a un siècle, devant les égards muets du monde entier?

    Notre rassemblement se termine, Mesdames et Messieurs, Chères et Chers ami.e.s, mais pas sans vous avoir remercié.e.s chaleureusement pour votre participation et votre solidarité.

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    Intervention de Madame Joelle Fiss, (PLR / Genève)

    Merci de m’inviter à prendre la parole.

    Aujourd’hui, face à mille différentes actualités brûlantes, il est facile d’oublier la solitude d’une Arménie invisible, incomprise et abandonnée. C’est pour cela que je suis ici pour exprimer ma solidarité et ma sympathie auprès du peuple arménien.

    Nous sommes ici, au cœur de la capitale humanitaire du monde. Cet humanisme peut parfois coexister, de façon très étrange - avec un extrême cynisme qui se cache dans l’ombre de la politique internationale. Cela peut être incarné au conseil des Droits de l’Homme.  C’est le cas aujourd’hui avec la venue de la délégation du régime de Bakou. 

    Alors que la délégation se tient à quelques mètres d’ici, les Arméniens font deux guerres en même temps. Ça fait beaucoup.

    La première bataille est celle de la conscience et de l’esprit. C’est une bataille pour préserver la mémoire du génocide de 1915-1916 et de combattre le négationnisme qui s’immisce sans cesse dans le débat public.

    Les crimes commis hier sont minimisés. Cela ne signifie pas que les pertes de vies arméniennes ne soit pas reconnu. Mais la moitié de l’histoire est racontée. On n’évoque pas la nature intentionnelle des massacres aux plus hautes instances du pouvoir. On parle d’une «guerre» où des populations auraient été «déplacées». En gros, tout le monde a souffert lors de cette période inflammatoire de la Première Guerre. Y compris les Arméniens — mais « pas seulement».

    Ce récit néglige l’élimination délibérée de la population. On n’évoque pas que les élites d’origine arménienne ont d’abord été visées, puis les Arméniens en âge d’être des combattants, puis les hommes, femmes et enfants.

    La deuxième bataille est avec le corps : c’est de physiquement préserver l’intégrité territoriale de la nation arménienne. Sans le corps, l’esprit ne peut pas survivre. C’est un dilemme existentiel. Impossible d’échapper à cette complexité : ces deux guerres sont imbriquées.

    Sur cette 2ème bataille, les Russes sont mobilisés par la guerre en Ukraine. Du jour au lendemain, ils n’ont plus d’intérêt stratégique dans la région. Leurs calculs placent l’Arménie en zone de « basse priorité ». Les alliés traditionnels de l’Arménie sont occupés à faire couler le sang ailleurs.

    En attendant, les Azéris jouent un rôle incontournable pour l’approvisionnement du gaz face à la crise énergétique mondiale.

    Rien donc ne pousse les acteurs de la communauté internationale à se préoccuper du conflit. Personnellement, je pense que ces facteurs ne sont pas du tout un hasard. L’abandon de l’Arménie est probablement la raison même du re-déclenchement de la guerre en 2022 par Bakou.

    Dans ce chaos, comment avancer aujourd’hui ?

    D’abord, la crise humanitaire extrême provoquée par le blocus du corridor de Latchin doit cesser immédiatement. L'Azerbaïdjan doit le rouvrir et permettre la liberté de mouvement et de garantir l'accès aux biens et services essentiels pour la population. C’est le message clé qui doit être répété sans cesse à la session du Conseil des Droits de l’Homme qui débute aujourd’hui.

    Les Arméniens sont spirituellement, intellectuellement ET physiquement isolés ! La seule route qui relie le Haut-Karabakh à l'Arménie et au monde extérieur, est ce corridor.  La nourriture, le carburant et les médicaments des 120 000 Arméniens qui vivent dans cette zonesont bloqués. Le transfert de patients gravement malades est quasiment impossible.Cette situation a entraîné des morts, des familles séparées, des tragédies collectives et individuelles

    Restreindre la liberté de mouvement, c’est empêcher la nation arménienne de survivre.

    Restreindre la liberté de mouvement, c’est bafouer un principe fondamental des valeurs libérales. 

    Nous sommes ici, à Genève, au cœur de la capitale humanitaire du monde. Cet humanisme peut parfois coexister, de façon très étrange, et anormale, avec le cynisme sombre de la politique internationale, incarnée au conseil des Droits de l’Homme. Détrompez-vous, si l’ONU n’existait pas, il faudrait l’inventer—malgré ses défauts. Mais ne soyons pas naïfs et appelons le Conseil des Droits de l’Homme de ne PAS céder au cynisme politique avec le régime de Bakou.

    Aujourd’hui, et dans la session au Conseil qui suivra, il y a l’opportunité d’affirmer la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye qui oblige l’Azerbaïdjan à prendre toutes les mesures pour assurer la circulation le long du couloir de Latchine dans les deux sens.

    C’est le message qu’il faut marteler—pour libérer la nation arménienne de sa prison physique et mentale.

    Merci. 

    27 FEVRIER 2023 ,Place des Nations,GE

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    Intervention de M. Sylvain Thévoz,

    député au Grand Conseil, Genève /PS

    Pour la survie de l’Arménie !

    Dans la nuit du 12 au 13 septembre 2022, les forces armées azerbaïdjanaises ont lancé contre l’Arménie une attaque massive, appuyée par des forces d’infanterie, de l’artillerie lourde et des drones. Cette offensive a visé les villes frontalières orientales de Vardenis, Sòtk, Djermùg, Goris et Gapàn, situées sur le territoire internationalement reconnu de l’Arménie. Une nouvelle attaque s’est préparée ensuite depuis le Nakhitchevan, une enclave azerbaïdjanaise située à l’ouest de la région méridionale de l’Arménie et confinant avec la Turquie.

    L’Azerbaïdjan entendait clairement profiter des difficultés rencontrées en Ukraine par la Russie, dont les troupes assurent le respect du cessez-le-feu du 9 novembre 2020 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Bakou entendait ainsi, d’une part, imposer à Erevan un traité de paix ignorant tout statut politique du Haut-Karabagh – Artsakh, territoire autonome peuplé d’Arméniens et, d’autre part, créer un corridor à statut non soumis à contrôle arménien entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan pour aboutir à un isolement presque total de l’Arménie.

    Il s’agissait clairement d’une agression au sens du Statut de Rome contre un Etat et donc d’une violation flagrante du droit international public. La souveraineté de la République d’Arménie était gravement menacée. L’Azerbaïdjan et la Turquie, avec la passivité de la Russie – pourtant formellement alliée stratégique de l’Arménie dans le cadre de l’OTSC (Organisation du Traité pour la Sécurité Collective), avaient pour but d’anéantir l’Etat d’Arménie, parachevant ainsi le génocide des Arméniens de 1915.

    En réaction, à Genève, la Résolution R1005[1] déposée le 12 octobre 2022 et intitulée : « Pour la survie de l’Arménie » et signée par la gauche et le Centre, et votée par tous les groupes du Grand Conseil genevois à l’exception d’un seul, demandait à l’Assemblée fédérale :

    • De condamner l’Azerbaïdjan pour son agression contre la République d’Arménie ainsi que les actions cruelles dont se rendent responsables les troupes azerbaïdjanaises ;
    • De prendre les mesures nécessaires pour empêcher que cette guerre soit financée par des recettes dérivant de la vente de matières premières azerbaïdjanaises en Suisse ;
    • De reconnaître le droit à l’autodétermination des Arméniens du Haut- Karabagh/Artsakh ;
    • De mettre tout en œuvre, notamment par les canaux que notre Confédération a avec le CICR et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et d’autres organisations humanitaires internationales, pour que les prisonniers de guerre arméniens actuellement détenus par l’Azerbaïdjan puissent rentrer auprès de leurs familles.

    Cette résolution cantonale ayant été soutenue, nous avons ensuite été invités à Berne, avec mon collègue député Sébastien Desfayes, pour présenter et défendre cette résolution devant la commission de politique extérieure du Conseil des États. L’accueil y a été chaleureux et d’une grande ouverture.

    Le sort définitif de cette résolution sera tranché en plénière du Conseil des États le jeudi 16 mars avec certes peu de chance de faire l’unanimité, mais l’objectif a d’ores et déjà été atteint, selon les considérations de la commission.[2] En effet, la commission de politique extérieure du Conseil des États partage les préoccupations soulevées par l'initiative. Si elle considère que l’instrument de l’initiative cantonale ne constitue pas le moyen adéquat d'agir sur ce conflit, et que les demandes du Grand Conseil genevois vont trop loin, que la problématique du Haut- Karabakh, en particulier, soulève des questions juridiques complexes, elle indique toutefois que la Suisse doit réagir face aux violations du droit international et à la situation humanitaire grave !

    Et en effet, eu égard à son statut de membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), ainsi qu’aux divers et importants liens entre la Suisse et l'Arménie, la commission a donc décidé, par 8 voix contre 2 et 1 abstention, d’adresser une lettre au Conseil fédéral lui faisant savoir qu’elle condamne les violations du droit international découlant du blocus du corridor de Latchine depuis le 12 décembre 2022. Elle lui demande en particulier d’intervenir auprès du Conseil de sécurité de l’ONU afin d’obtenir la levée du blocus et la cessation des hostilités d’une part, et d’organiser un pont aérien humanitaire entre Erevan et Stepanakert d’autre part.

    Émis de Genève, le message de cette résolution, pour la survie de l’Arménie, est parti pour faire son chemin jusqu’à New-York, en passant par Berne. Ce succès nous encourage à continuer de sensibiliser et pousser nos autorités à prendre position et à tout faire pour la survie de l’Arménie.

    Sylvain Thévoz, Député au Grand Conseil, Genève

    [1] https://ge.ch/grandconseil/data/texte/R01005.pdf

    [2] https://www.parlament.ch/centers/kb/Documents/2022/Rapport_de_la_commission_CPE-E_22.320_2023-01-09.pdf

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    Intervention de Mme Miganouche Lucy Baghramian,

    présidente de l'Union Arménienne de Suisse

    Mesdames et Messieurs les Conseillers nationaux,

    Mesdames et Messieurs les Députés,

    Messieurs les représentants des organisations partenaires et amies

    Chers amis,

    Après avoir entendu ma voix un certain nombre de fois aujourd’hui déjà, j’ai la lourde tâche de devoir vous tenir en haleine et de vous adresser le message de l’Union Arménienne de Suisse.

    Chers amis,

    J’aimerais tout d’abord remercier toutes les personnes présentes ainsi que les élus fédéraux et cantonaux qui ont fait le choix de soutenir les Arméniens, qu’ils soient au Karabagh ou Artsakh comme nous l’appelons, en Arménie ou dans la diaspora. C’est à vrai dire, réconfortant de voir autant d’organisations et de personnes qui ont voulu s’associer à notre rassemblement et à notre combat. La voix des Arméniens commence enfin à être entendue. 

    J’aimerais également relever que la représentation politique d’aujourd’hui n’est pas un hasard et qu’elle reflète l’universalité de la cause arménienne : que vous soyez de gauche, ou de droite, contre l’impérialisme et l’oppression, pour l’auto-détermination des peuples ou pour la survie des Chrétiens et notamment des Chrétiens d’Orient, le combat des Arméniens touche toutes les sensibilités politiques, car il est juste.

    Cependant, cela fait maintenant plus de 100 ans que le peuple arménien est menacé par les mêmes groupes, se définissant eux-mêmes depuis bien longtemps déjà comme ennemis de facto et de jure du peuple arménien. Malheureusement, ces ennemis de la vie et de la paix ont englobé la Suisse dans leur mission d’anéantissement du peuple arménien. Le silence de la Suisse, des médias locaux et le refus de Migrolino de prendre en considération les risques de vie ou de mort du peuple arménien sont des symptômes d’une désensibilisation toute particulière de la société suisse envers la question arménienne. Où est-elle cette Suisse du début du XXème siècle qui soutenait la cause arménienne et qui permettait la réalisation de multiples initiatives de la société civile et de la population afin de sauver des centaines voire milliers d’Arméniens? La question de la reconnaissance du génocide des Arméniens est désormais un sujet bien gênant au sein du Palais fédéral et celle de la guerre et du nettoyage ethnique au Haut Karabagh encore plus. Eh oui! il ne faut plus seulement tenir compte de l’amitié économique entre la Suisse et la Turquie, médaillée olympique en massacres de minorités et d’opposants, mais il y a désormais SOCAR qu’il faut garder à l’esprit, la State Oil Company of Azerbaijan, bras armé de l’Etat azéri dirigé par Aliyev, lui-même athlète médaillé dans la même discipline que son grand frère Turc. Ces liens économiques si étroits avec la Turquie et l’Azerbaidjan sont les raisons qui poussent la Suisse à accepter tacitement toutes les atrocités commises dans le Haut-Karabagh. Elle accepte d’être complice d’un ennemi de la vie, d’un bandit, d’un assassin. Le silence des médias suisses et le manque de compréhension des enjeux du conflit au Haut-Karabagh est également extrêmement inquiétant. Ceci participe aussi à la désensibilisation de la société suisse envers le nettoyage ethnique en cours aujourd’hui.

    Aujourd’hui les citoyens suisses d’origine arménienne sont très critiques face au positionnement politique et économique de leur pays d’adoption. C’est une très grande désillusion de savoir que la Suisse a ses mains entachées par le sang d’un peuple sans défense et qui ne souhaite que de vivre en paix sur ses propres terres. C’est avec beaucoup de tristesse que je prononce ces mots. La communauté arménienne de Suisse n’aurait jamais imaginé devoir interpeller la Suisse dans sa complicité de facto du massacre de nos frères et soeurs en Arménie et au Haut-Karabagh. Nous nous savions vivre dans un Etat sans passé colonial, avec une tradition humaniste, chrétienne et subvenant à la défense des plus faibles que soi. Et pourtant, il semblerait que Migrolino fassent avec les stations SOCAR ce que la Banque Nationale Suisse faisait avec l’or des nazi. Voulons-nous d’une Suisse qui permet et facilite à un Etat d’utiliser ses bénéfices générés en Suisse afin de massacrer les Arméniens? Voulons-nous d’une Suisse qui incite ses citoyens à être consommateurs de biens enrichissant directement l’armée azerbaidjanaise? Voulons-nous d’une Suisse qui finit par se dégrader elle-même en collaborant avec des bandits?
    Nous voulons d’une Suisse courageuse! Et pour y arriver, il faut mettre un terme au massacre des valeurs suisses et au massacre des Arméniens!

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