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Demir SÖNMEZ - Page 5

  • Commémoration des victimes du génocide perpétré contre le peuple Arménien

    23 avril 2023, Eglise Apostolique de Genève, la communauté arménienne Genève étaient présents pour commémoration des victimes du génocide perpétré contre le peuple Arménien.

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    Discours de Madame Lydia Margossian,

    Ministre des Affaires Etrangères de la République d’Arménie Occidentale

     

    Père Goossan Aljanian

    Monsieur le Président de l’Arménie Occidentale, Arménag Aprahamian

    Monsieur le Consul Général Vartan Sirmakes,

    Mesdames et Messieurs les Députés de l’Arménie Occidentale

    Chers compatriotes et amis,

    Nous sommes rassemblés à cette cérémonie de commémoration à Genève en mémoire aux deux millions de victimes du génocide des Arméniens perpétré par trois gouvernements turcs successifs.

    Cette mémoire est d’autant plus d’actualité que le programme d’anéantissement de la nation arménienne ayant débuté en 1894 et s’étalant sur une période de 30 ans jusqu’en 1923 dans sa phase culminante, n’a jamais cessé et se poursuit par phases successives.

    C’est ainsi que des plans d’exécution des populations arméniennes sur le territoire autochtone des Arméniens sont planifiés.

    En 2020, la guerre d’agression menées par les forces armées turco-azéries contre la population arménienne en Artsakh fit 5000 morts et 10 000 handicapés.

    Aujourd’hui, nous assistons à des incursions et invasions en territoire même de la République d’Arménie Orientale où les forces militaires turco-azéries sont maintenant installées et contrôlent des zones stratégiques du territoire.

    Nous assistons aussi à l’étranglement de 120 000 arméniens d’Artsakh encerclés et ne pouvant emprunter les voix d’accès les reliant à la République d’Arménie Orientale pour leurs besoins vitaux.

    Je veux saluer ici le courage de M. Laurent Wauquiez, Président de la région Rhône-Alpes qui s’est rendu sur place et qui a courageusement dénoncé la situation humanitaire en cours appelant la France et l’Europe à agir.

    Je veux rappeler que la France par l’engagement de ses personnalités illustres a toujours été du côté des droits des Arméniens.

    Mais nous sommes devant une profonde incompréhension lorsque M. Emmanuel Macron décida par la circulaire du 24 juin 2018 d’annuler les chartes d’amitié conclues entre les villes françaises et les villes de l’Artsakh. Le motif invoqué prétendait que les collectivités territoriales ne pouvaient se lier sous quelque forme que ce soit, à des autorités locales étrangères établies dans un cadre institutionnel non reconnu par la France ».

    Or la France a reconnu l’Arménie de 1920 qui comprenait l’Artsakh.

    L’annulation de ces chartes par le tribunal administratif est d’une extrême gravité car cette circulaire a constitué en réalité un signal envoyé à l’attention de l’Azerbaïdjan donnant un feu vert soi-disant juridique sans fondement au lancement de sa guerre d’agression.

    Je veux aujourd’hui dire aux Maires de France qui se sont opposés à cette circulaire que vous avez eu raison de vous y opposer car la reconnaissance nationale et le droit international est de votre côté.

    Je veux saluer le courage de Monsieur Jean-Paul Bret qui s’est opposé à annuler la charte conclue en 2015 entre les villes de Villeurbanne dont il était le Maire et de Chouchi, qui par courrier adressé au Ministre des Affaires étrangères M. Le Drian a affirmé qu’en tout temps, c’était pourtant l’amitié qui, par le rapprochement des peuples, avait permis à la France de mener de grandes batailles pour les droits de l’Homme et d’imposer sur la scène internationale son combat pour la liberté; et que l’’injonction faite aux maires — ainsi qu’à leurs conseils municipaux — et la saisine des tribunaux rompaient avec une tradition de subtils équilibres.»

    Après les massacres de Chouchi en 1920, l’Azerbaidjan poursuit aujourd’hui sa politique de nettoyage ethnique des populations arméniennes des régions de Chahoumian , de Karvadjar, de Kachatar, de la région de Khapan et envisage de poursuivre ses crimes contre l’humanité en direction des populations arméniennes du Synuik.

    La barbarie de ces forces criminelles est maintenant une réalité aux portes de l’Europe. Une réalité par le fait même que le génocide des Arméniens a non seulement fait l’objet d’aucune réparation mais aussi du fait même que les entités criminelles que sont la Turquie et l’Azerbaïdjan n’ont jamais été amenées à être inquiétées.

    « Les restes de l’épée », telle est la qualification insolente employée par M. Erdogan pour désigner les rescapés et descendants des rescapés du génocide des Arméniens reconnaissant par cette terminologie non seulement et implicitement la réalité du génocide mais aussi l’intention génocidaire sur les survivants.

    Ces survivants précisément que nous sommes sont quant à eux déterminés à faire appliquer non seulement l’ensemble des droits de la nation arménienne mais aussi pour faire triompher la vérité et la justice sans lesquelles aucune paix n’est possible.

    Je vous remercie

    Lydia Margossian

    Vice-Présidente de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens

    Ministre des Affaires Etrangères de la République d’Arménie Occidentale

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    Discours de Arménag APRAHAMIAN 

    Président du Conseil National d’Arménie Occidentale

    Père Goossan Aljanian

    Madame la Ministre des Affaires étrangères de la République d’Arménie Occidentale Lydia Margossian,

    Monsieur le Consul Général Vartan Sirmakes,

    Mesdames et Messieurs les Députés de l’Arménie Occidentale

    Chers compatriotes et amis,

    Ainsi qu’à vous toutes et tous, pour votre fidélité et votre solidarité en ce jour de commémoration des victimes du génocide perpétré contre le peuple arménien de 1894 à nos jours.

    Nous sommes ensemble pour rappeler, qu’il a fallu 30 années d’exécution de 1894 à 1923 de la part des gouvernements successifs turcs d’occupation, pour appliquer un plan d’extermination contre les Arméniens d’Arménie Occidentale autochtone avec une civilisation qui date de plusieurs milliers d’années sur leur territoire ancestral,

    Et pourtant, aujourd’hui même, nous sommes ensemble également pour condamner les actes de barbarie qui ont lieu devant nous en Artsakh par l’étouffement progressif, graduel, de 120.000 Arméniens, suite au blocus depuis le 12 décembre 2022 perpétré par l'Azerbaïdjan, dont nous présentons des extraits :

    Les cas de mouvement bidirectionnel de personnes le long de l'autoroute Stepanakert-Goris (route Berdzor) ont diminué d'environ 183 fois.

    Environ 12 fois moins de marchandises vitales ont été importées qu'elles n'auraient dû l'être (4 089 tonnes au lieu de 48 800 tonnes).

    Au total, 3900 personnes, dont 570 enfants, n'ont pas pu rentrer chez eux à cause du blocus.

    1060 citoyens ont été privés de la possibilité de résoudre leurs problèmes de santé par la chirurgie.

    L'Azerbaïdjan a totalement ou partiellement interrompu l'approvisionnement en gaz de l'Arménie vers l'Artsakh pendant 56 jours.

    L'approvisionnement en électricité de l'Arménie vers l'Artsakh a été complètement interrompu pendant 93 jours.

    Selon des estimations préliminaires, environ 10.300 personnes ont perdu leur emploi et leur source de revenus, soit plus de 50 % des travailleurs du secteur privé.

    Les perturbations de l'approvisionnement en gaz et en électricité ont entraîné une déforestation non planifiée, coupant 7.400 arbres supplémentaires, ce qui créera à son tour des problèmes pour assurer un environnement sain.

    L’économie du pays a enregistré une perte de 230 millions de dollars américains.

    Un certain nombre de violations des droits sont plus aiguës parmi les représentants des groupes vulnérables, à savoir : 30.000 enfants, 9.000 personnes handicapées, 20.000 personnes âgées, 60.000 femmes (femmes et filles) et 15.000 personnes déplacées. 

    J’ai voulu cette année vous témoigner par des chiffres, les exactions terroristes des autorités de Bakou en direction de la population autochtone arménienne.

    Mais, je souhaiterais également vous lire un message vidéo diffusé sur les réseaux sociaux d’un terroriste azéri infiltré sur le territoire de l’Arménie : 

    « Nous avons versé le sang des Arméniens, nous avons décapité des Arméniens. Nous allons toujours bien, nous ne sommes pas morts. Si nous mourrons, qu’ils nous jugent, nous ne sommes pas des traîtres à la patrie ». Le « nous » exprime qu’ils sont plusieurs dans ces opérations.

    J’ai moi-même été présent en Artsakh le 10 Avril 1992 quand les terroristes azéris ont exterminé les femmes, les vieillards et les enfants du village de Maragha, un massacre de 40 civils, comme ça ! Pour rien. 

    Et après tout cela, le tribunal administratif en France en 2019, un an avant la guerre déclenchée par l’Azerbaïdjan, viendrait nous expliquer que les chartes d’amitiés entre des villes françaises et des villes d’Artsakh n’ont pas lieu d’être. On ne comprend plus. Qui prépare le terrain de qui ?  

    Aussi, fin pédagogue, le Président Macron vient nous expliquer que nous devons accepter le démantèlement de l’Arménie intégrale de 1920 en acceptant l’occupation turque et soviétique de 1921 qui a permis en 1991 la formation d’une nouvelle république arménienne sur la base de la déclaration d’Alma Ata.

    Le tout relayé par une partie des médias en France qui n’hésitent pas à présenter les Arméniens comme des séparatistes. Les Arméniens autochtones descendants des rescapés du génocide seraient donc des séparatistes au sein de leur propre patrie libérée ?

    On croit rêver, c’est comme si que nous déclarions ensemble, ici présent, que Paris lacapitale de la France, occupée par l’Allemagne de juin 1940 à août 1944, devrait revenir à l’Allemagne, et que les victimes et résistants du régime nazi seraient des séparatistes ou des terroristes ! 

    L’Europe en abandonnant les Arméniens, l’Arménie Occidentale dont l’Artsakh a créé une nouvelle jurisprudence, la jurisprudence d’un crime de génocide impuni. C’est cela que nous allons transmettre à nos jeunes générations ?

    Alors oui, « génocide contre territoire », la prime aux massacres se poursuit devant vous. Le génocide des Arméniens n’a jamais été une question mémorielle, ou historique, comme certains ont voulu nous le faire croire, c’est une question d’actualité, les gazoducs qui traversent le territoire de l’Arménie Occidentale occupée alimentent l’Europe et la France.

    Un génocide non réparé se poursuit dans le temps, par conséquent on se rappellera la déclaration d’Hitler avant d’envahir la Pologne en 1939, « Qui se souvient aujourd’hui de l’anéantissement des Arméniens ! ».

    C’est particulièrement contre ces tentatives d’anéantissement que l’Arménie Occidentale que je préside s’emploie dans son combat quotidien.

    Effectivement, sans valeurs, sans mémoire, sans justice et sans réparations, alors incontestablement des Etats se plieront devant la barbarie et d’autres devant des conflits d’intérêts, au détriment de tout droit et de toute justice.

    Je vous remercie

    Pour le 24.04.2023

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  • Les Ukrainiens marchent pour la Climat

    Ce samedi, les Ukrainiens de Genève se sont réunis dans le cadre d’une campagne globale organisées sur les 6 continents du monde sous le slogan #StopEcocideUkraine. De l'Eurasie à l'Amérique et même en Antarctique, les participants à la campagne ont formé une "chaîne d'unité" vivante pour attirer
    l'attention de la communauté internationale sur les crimes environnementaux de la Russie pendant sa guerre d’agression contre l'Ukraine. Certains participants portaient des combinaisons de protection chimique pour rappeler également que cette guerre atroce présente aussi un danger nucléaire pour la monde entier – car la radiation de connait pas de frontières.

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    Selon les informations fournies par le ministère ukrainien de la protection de l'environnement et des ressources naturelles, depuis le début de l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine, plus de 2 340 faits de dommages environnementaux par les Russes ont été enregistrés. 495 000 hectares de forêts ukrainiennes sont sous occupation ; 2,4 hectares sont actuellement désoccupés et doivent être restaurés.
     
    En raison de la guerre déclenchée par le Kremlin, 20% des zones de conservation de la nature ont été touchées. Plus de 23 000 tonnes de gaz à effet de serre sont entrées dans l'atmosphère en raison des incendies provoqués par les bombardements ennemis du territoire ukrainien. 600 espèces d'animaux et 750 espèces de plantes et de champignons ont été touchées par les hostilités, et 120 dauphins sont morts
    dans la partie ukrainienne de la mer Noire.

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    La marche a été organisée par trois associations ukrainiennes – la Branche genevoise de la Société Ukrainienne, l'Association D et Ukraine Reborn – actives sur Genève depuis plusieurs années pour aider l'Ukraine et les Ukrainiens en Suisse.
     
    Les initiateurs de la campagne mondiale « EcoUnity For Ukraine » sont UAnimals, l'organisation publique Communities Army of Ukraine (CAU) et la communauté KLYCH. Les trois organisations ont uni leurs forces pour tenter d'impliquer le monde entier dans la lutte contre le terrorisme environnemental russe contre l'Ukraine. L'artiste ukrainien Andrii Yermolenko, qui a préparé des affiches thématiques, a également rejoint la campagne.

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    Les représentants de CAU notent : « En raison de l'agression russe, nous perdons aujourd'hui nos ressources naturelles - les forêts, les steppes, les mers, ainsi que les animaux et les plantes qui y vivent.
     
    La guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine entraîne des changements climatiques et des dommages à l'environnement a déjà dépassé un billion de grivnas. Notre nature ressentira les conséquences de cette guerre pour les décennies à venir. Nous appelons le monde à condamner immédiatement les crimes environnementaux du Kremlin et à arrêter l'écocide rusciste ! » Or, le chantage nucléaire mené par la Russie est inacceptable dans une société civilisée. La saisie par les troupes russes des installations nucléaires de l'Ukraine (Centrales nucléaires de Tchernobyl et de
    Zaporijjia en 2022) avec des menaces au monde est un jeu dangereux et constitue un grand danger pour la planète. Compte tenu de telles actions du Kremlin, la société mondiale devrait y répondre de manière adéquate en suspendant l'adhésion de la Fédération de Russie à l'AIEA et en imposant des sanctions sectorielles à l'industrie nucléaire russe.
     
    La campagne a réuni plus de 40 villes autour du monde.
     
    Organisateurs à Genève:
     
    Branche Genevoise de la Société Ukrainienne en Suisse
    Ukraine Reborn
    Association D
    Global Coordinators:
    UAnimals , The Communities Army of Ukraine (CAU) , KLYCH

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  • « La Turquie poursuit ses attaques contre le peuple du Karabakh avec une autre méthode »

    Demir Sonmez : « La Turquie poursuit ses attaques contre le peuple du Karabakh avec une autre méthode »
     
    "Je partage avec vous l'interview que le site Armenian News a réalisé avec moi.
    Merci pour ton intérêt. Un grand merci pour la traduction française par le cher Antoine Antranig Hgian."

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    Fotoğraf: Enrico Gastaldello
     
    Nouvelles arméniennes . Je me suis entretenu avec Demir Sönmez, journaliste, photojournaliste et défenseur des droits humains d'origine arménienne et kurde, qui a été contraint de quitter la Turquie pour ses opinions politiques en 1990 et vit en Suisse.
     
    Qui est Demir Sonmez ?
     
    Journaliste, photojournaliste et défenseur des droits humains, Demir Sönmez est né en 1960 à Erzurum. Il a passé son enfance et sa jeunesse à Ankara. Confronté à des pressions et des menaces croissantes en raison de ses opinions et activités politiques, il a dû quitter la Turquie en 1990 et vit à Genève à ce jour.
     
    En 1994, le syndicat a fondé le Centre communautaire de Genève avec un groupe d'amis. Attirer l'attention sur les violations des droits de l'homme en Turquie, au Moyen-Orient et dans d'autres pays du monde, sensibiliser l'opinion publique internationale, prendre des initiatives et agir notamment devant l'ONU et les institutions internationales. À cette fin, il a mené des activités conjointes avec de nombreuses institutions et organisations internationales. Il a été le pionnier d'importants travaux dans le domaine des droits de l'homme. Sönmez compte près de 1500 ouvrages publiés sur le site du journal Tribune de Genève, l'un des journaux les plus respectés de Suisse. Les photos prises par Demir Sönmez ont été mises en ligne sur le site 'Photographie Genève'. Sönmez parle des problèmes d'agenda avec ses articles sur son blog. Reporters sans frontières (RSF), Fédération internationale des journalistes,
    Demir Sönmez était l'un des rares photojournalistes et journalistes à se trouver en Artsakh pendant la guerre. Après la guerre, Demir Sönmez publie son premier livre sur la guerre de 44 jours d'Artsakh en français et en anglais en Suisse. Plus tard, une édition anglaise et arménienne a été publiée en Arménie. Les 4 photographies du livre ont été exposées au Musée national suisse pendant 3 mois.
     

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    - Comme vous le savez, le processus qui a commencé à normaliser les relations bilatérales depuis 2021 se poursuit toujours. Comment évaluez-vous ce processus ? Vous attendez-vous à des résultats concrets dans un avenir proche ?
     
    - Dans la normalisation des relations entre pays, il faut regarder les systèmes des pays. La République de Turquie, comme nous le savons tous, a été fondée sur la philosophie des génocides, des négations, une nation, un drapeau et une patrie. Il n'est pas possible d'attendre des relations normales d'un État dont les fondations n'ont pas été posées correctement. Il est contraire à sa nature d'attendre d'un État qui ne se démocratise pas et qui ne respecte pas les différentes identités, les différentes croyances, toutes les formes de vie et de pensée qu'il développe des relations pacifiques et normales avec d'autres États et peuples. En bref, est-il possible pour un État qui ne vit pas en paix avec son peuple de développer des relations pacifiques normales avec d'autres États et peuples ? L'État turc, qui fête le 100e anniversaire de sa création, est dirigé depuis 100 ans par des diktats fascistes antidémocratiques et militaires. Sur cette base, je ne peux pas dire que j'attends des développements concrets et positifs dans les relations arméno-turques. Bien sûr, de nombreux facteurs déterminent les relations entre les pays : les équilibres économiques, politiques, géopolitiques, mondiaux et régionaux et les relations historiques.
     
    Dans certains processus, les étapes de la normalisation des relations entre la Turquie et l'Arménie viennent au premier plan précisément pour les raisons que j'ai mentionnées ci-dessus, et elles sortent comme une paille. On peut considérer ces pourparlers comme une tactique diplomatique internationale. Un pas en avant, deux pas en arrière ne signifie rien d'autre qu'une répétition de 100 ans pour la normalisation des relations dans ce processus.
     
    - Le processus de normalisation Arménie-Turquie a commencé en 2020 après la guerre en Artsakh (Haut-Karabakh). Cependant, après 2020, la partie azerbaïdjanaise a recouru à plusieurs reprises à des attaques, commettant de nombreux crimes de guerre, notamment en tirant sur des soldats arméniens capturés. Depuis le 12 décembre 2022, l'Azerbaïdjan continue de maintenir le corridor de Lachin, qui est la seule route reliant l'Arménie au Haut-Karabakh, fermé pour différentes raisons. La Turquie, en revanche, reste silencieuse sur tout cela et a même officiellement montré son soutien à l'Azerbaïdjan en maintenant fermé le corridor de Lachin. Pensez-vous que cette attitude de la Turquie ne nuit pas au processus en cours ?
     
    - Dans certains des processus que j'ai mentionnés ci-dessus, les mesures prises vers la normalisation des relations ont été évaluées comme des tactiques diplomatiques. Comme vous l'avez mentionné, ce processus a commencé après la guerre en Artsakh en 2020. Dans quelle mesure serait-il réaliste pour la Turquie de prendre une telle mesure avant que les blessures de la guerre ne guérissent ? Dans cette guerre, la Turquie a été l'une des parties qui a combattu avec tous ses moyens et techniques militaires, tant dans les centres de commandement de la guerre que sur le champ de bataille, dans la mise en œuvre d'un nouveau projet génocidaire contre le peuple arménien. Le peuple arménien était non seulement contre la deuxième puissance militaire de l'OTAN pendant 44 jours, mais aussi avec les djihadistes, que l'État turc a nourris,
     
    L'État turc déclare la guerre du Haut-Karabakh (Artsakh) dans tous les domaines et à chaque occasion comme sa victoire. Il indique clairement qu'ils sont eux-mêmes la partie belligérante. Le président azerbaïdjanais, le dictateur Aliyev, a en revanche payé le coût économique de cette guerre à l'État turc, Erdogan, avec les milliards de dollars qu'il a obtenus des ventes de pétrole et de gaz, et continue de le faire. Alors que le fait que l'État turc était la partie belligérante dans la guerre d'Artsakh a été accueilli avec ressentiment par l'opinion publique mondiale, il a dû recourir à la soi-disant tactique de normalisation afin de se préparer à de futures réactions diplomatiques.
     
    Alors que la Turquie prend les soi-disant mesures de normalisation, elle poursuit ses attaques contre le peuple d'Artsakh avec une autre méthode. C'est un projet d'Erdogan, Poutine et Aliyev qu'à partir du 12 décembre 2022, la seule route d'Azerbaïdjan reliant l'Arménie à l'Artsakh, le couloir de Lachin, est fermée par les soi-disant soldats à l'allure écologiste, qui ont enlevé leurs uniformes, toujours sous la protection des soi-disant casques bleus russes. Depuis trois mois, des milliers d'Arméniens d'Arsakh tentent de renoncer à leur volonté en coupant toute relation avec le monde. L'objectif principal est d'abord d'occuper l'Artsakh, puis de mettre en œuvre de nouveaux projets d'attaque contre l'Arménie. Dans ce nouveau projet offensif, la cible n'est pas seulement l'Artsakh et l'Arménie, mais des plans pour une nouvelle guerre plus globale dans toute la région sont à l'ordre du jour. Aliyev, Erdogan, Israël et les États-Unis dans les cibles de l'Iran Des plans de guerre contre la guerre sont à l'ordre du jour. Surtout ces derniers jours, le harcèlement militaire de l'Azerbaïdjan contre les terres arméniennes et la frontière iranienne est dans ce but. Les développements politiques récents en Iran, la population azérie en Iran (20-25 millions), les relations diplomatiques avec Israël, les États-Unis et l'Iran, et surtout les récentes réactions de l'opinion publique mondiale contre le régime iranien montrent que l'avenir des Aliyev et Les dictatures d'Erdogan sont comme ça, liées à une guerre. J'espère qu'une telle folie, les droits régionaux et mondiaux ne le permettront pas. Des développements tels que les relations diplomatiques entre les États-Unis et l'Iran, et surtout les réactions de l'opinion publique mondiale contre le régime iranien, montrent que l'avenir des dictatures d'Aliev et d'Erdogan dépend d'une telle guerre. J'espère qu'une telle folie, les droits régionaux et mondiaux ne le permettront pas. Des développements tels que les relations diplomatiques entre les États-Unis et l'Iran, et surtout les réactions de l'opinion publique mondiale contre le régime iranien, montrent que l'avenir des dictatures d'Aliev et d'Erdogan dépend d'une telle guerre.
     
    J'espère qu'une telle folie, les droits régionaux et mondiaux ne le permettront pas. Pour résumer, la Russie et la Turquie sont principalement responsables de toutes les attaques contre l'Artsakh et l'Arménie. L'Azerbaïdjan ne peut mener aucune attaque qu'il ne soutienne ou n'approuve pas.
     
    La crise énergétique provoquée par la guerre entre l'Ukraine et la Russie a réuni ces forces aujourd'hui sur la base d'intérêts communs. La commercialisation du pétrole et du gaz russes vers l'Europe via la Turquie via l'Azerbaïdjan est d'une importance stratégique. Les lignes de vie de Poutine, Erdogan et Aliyev sont interconnectées, la rupture d'un de ces filons peut bouleverser tous les équilibres. Le soutien de la Turquie et de l'Azerbaïdjan à l'Ukraine dans la guerre Ukraine-Russie, et la vente de drones et de SİHA de fabrication turque à l'armée ukrainienne prouvent à quel point les relations sont difficiles et en même temps déformées.
     
    - À la suite de ce processus de normalisation, les frontières des deux pays devraient être ouvertes․ De nombreux problèmes historiques, en particulier le génocide arménien de 1915, continuent d'être profondément enracinés chez deux peuples. Ma question est : peu importe à quel point les gouvernements sont prêts, pensez-vous que les peuples arménien et turc sont prêts pour la normalisation maintenant ?
     
    - Le principal problème ici n'est pas la préparation des gouvernements, mais le système étatique turc, qui est le facteur principal et décisif, devrait être prêt à cela. Bien sûr, les gouvernements peuvent prendre certaines mesures ; mais ils ne sont pas contraignants. Il y a un besoin de changements fondamentaux dans le système étatique. L'Etat turc a un esprit profond ; Nous pouvons l'appeler l'État profond, et le peuple turc, qui accepte l'idéologie officielle de cet esprit profond, n'accepte la normalisation que comme le montre l'idéologie officielle. Si vous entendez seulement l'ouverture des portes frontalières, le développement des relations commerciales et diplomatiques mutuelles par la normalisation, il n'y aura pas de grandes réactions des deux côtés.
     
    - Le 107e anniversaire du génocide arménien approche. Nous avons été témoins de la rupture du tabou de ne pas parler du génocide arménien, même dans les premières années de l'AKP, qui est arrivé au pouvoir en Turquie il y a 20 ans. Pensez-vous qu'il y a eu des changements dans la perception sociale en Turquie au cours de ces 20 années, et que pense la majorité des Turcs du génocide arménien ?
     
    - Le chef de l'AKP, le président Erdoğan, a déclaré ce qui suit dans un discours télévisé : « Il y avait des gens qui m'ont dit des choses bien plus laides ; excusez-moi, ils ont dit arménien ! » C'est la définition la plus frappante de la perception sociale en Turquie du génocide arménien. Ce discours a été prononcé le 6 août 2014. Avez-vous déjà vu Erdogan s'excuser auprès du peuple arménien après cette déclaration ? Reconnaître le génocide arménien est une question de survie pour le peuple et l'État de Türkiye. L'un des principaux objectifs est de faire de la Turquie la partie belligérante dans la guerre d'Artsakh et d'occuper les terres arméniennes voisines sur la voie de la réalisation du rêve panturquiste et touraniste des nationalistes turcs.
     
    - La Turquie se rendra à une grande élection le 14 mai. Comment un éventuel changement de pouvoir en Turquie affectera-t-il les relations avec l'Arménie ?
     
    - La tenue ou non des élections le 14 mai dépend de l'atmosphère sociale, politique et économique en Turquie, des régions que j'ai mentionnées ci-dessus et des développements internationaux. L'avenir politique d'Erdogan dépend de ces élections. Des millions d'électeurs, écrasés sous 20 ans de dictature, exigent qu'Erdogan quitte le pouvoir et soit jugé devant des tribunaux internationaux pour crimes contre l'humanité. Voyant ces faits, Erdogan et son complice Aliyev peuvent faire toutes sortes de choses folles.
     
    Un éventuel changement de pouvoir en Turquie pourrait naturellement créer des développements dans les relations avec l'Arménie. Le nouveau gouvernement peut arrêter ses politiques agressives envers l'Arménie et prendre des mesures pour développer des relations de voisinage positives. Il ne faut pas oublier que le gouvernement nouvellement formé sera un gouvernement de coalition. CHP, le parti fondateur de l'État turc, des partis d'origine turco-islamique, un système gouvernemental de gauche et soutenu par le HDP. La plus grande contribution au développement des relations arméno-turques dans le nouveau gouvernement viendra du HDP et des partis de gauche.
     
    Auteur : EMMA KARAPETYAN
    Source : Armenianhaber.am
    Traduction: Antoine Antranig Hgian
     
    Les liens Armenie News, version Armenien et Turc