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Manifestation « Plus jamais un nouveau génocide des Arméniens » à Berne

Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi après-midi sur la place de la cathédrale de Berne pour exiger la fin de « l’agression azerbaïdjanaise au Haut-Karabagh ». Ils ont exigé que la Confédération prenne des décisions plus audacieuses et agisse concernant la protection des Arméniens du Haut-Karabagh.

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Manifestants et intervenants en faveur de l'Artsakh et de l'Arménie, du peuple arménien et contre l'agression commune de l'Azerbaïdjan, de la Russie, de la Turquie, du Pakistan et d'Israël.

L'approbation silencieuse des pays européens et surtout le financement de cette guerre par les ressources obtenues par la société pétrolière et gazière étatique azerbaïdjanaise SOCAR, grâce aux ventes de pétrole et de gaz dans les pays européens et en Suisse, ont été soulignés par les orateurs.

Laurence Rielle FEHLMANN, députée socialiste au Parlement suisse, a déclaré dans sa question parlementaire : "Le coût des bombes contre les civils arméniens est payé avec l'argent gagné en Suisse." 

Les intervenants ont également déclaré que 120 000 Arméniens du Haut-Karabagh (Artsakh) sont menacés de nettoyage ethnique et privés de tous leurs besoins fondamentaux.

De nombreux parlementaires nationaux et cantonaux, représentants des partis politiques et des organisations non gouvernementales ont pris part à la manifestation et offert leur soutien.

Les orateurs: Sarkis Shahinian (coprésident de l'Association Suisse-Arménie GSA), Joel Veldkamp (Responsable de la communication internationale de la Christian Solidarity International CSI), Christoph Wiedmer (directeur exécutif de la Société des Peuples menacés), Stefan Müller Altermatt (Conseiller national de l'Alliance du Centre), Christine Badertscher (Conseillère nationale des Verts), Anna Tanner (copésidente du Parti socialiste du Canton de Berne), Marc Jost (Conseiller national du Parti populaire évangélique PPE), Andreas Gafner (Conseiller national de l'Union démocratique fédérale UDF), Erich von Siebenthal (Conseiller national de l’Union démocratique du Centre UDC) et Miganouche Baghramian (Présidente de l'Union arménienne de Suisse, UAS).

Les manifestants avaient répondu à l'appel de l'Association Suisse-Arménie, de l'Union arménienne de Suisse, de l’Association arménienne de Zurich, de Christian Solidarity International (CSI) et de la Société pour les peuples menacés.

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Soutien ouvert des puissances internationales à l’Azerbaïdjan

Le président turc Erdoğan, puis le Premier ministre israélien Netanyahu, ont annoncé le 19 septembre leur soutien à la guerre d’occupation militaire et d’annexion contre le Haut-Karabagh (Artsakh), sous la direction de la coalition regroupant l’Azerbaïdjan, la Turquie, la Russie, le Pakistan et Israël.

Le premier soutien à l'attaque de l'Azerbaïdjan contre l'Artsakh est venu de la Russie : le porte-parole du Kremlin, Peskov, a clairement soutenu l'Azerbaïdjan avec sa déclaration : «L’Azerbaïdjan opère légalement sur son propre territoire ».

Lors de la 78e Assemblée générale de l'ONU, le Premier ministre israélien Netanyahu a exprimé son soutien à l'Azerbaïdjan en ces termes : « Tout va bien entre Israël et l'Azerbaïdjan, croyez-moi, ça va s'améliorer. J'envoie mes salutations à l'Azerbaïdjan." a-t-il dit.

Il faut ici être très prudent avec la phrase « croyez-moi, ça ira mieux ». Ce discours, loin du langage diplomatique, représente clairement un appel à la guerre contre l’Arménie et l’Iran. Ils veulent occuper les terres de l’Arménie et de l’Iran en utilisant comme prétexte le couloir de Zanguezur.

Aujourd’hui, les descendants du peuple juif, qui a connu le génocide avec les méthodes les plus barbares de l’histoire de l’humanité, déclarent ouvertement leur soutien au génocide du peuple arménien.

La Turquie et Israël ont ouvertement soutenu l'Azerbaïdjan et l'ont déclaré au monde lors de la 78e Assemblée générale des Nations Unies.

Compte tenu de la coalition de guerre entre Israël, la Turquie, la Russie et l'Azerbaïdjan et d'une Europe agenouillée devant eux, des États-Unis qui tentent de s'implanter dans la région, de la récente normalisation des relations entre l'Iran et les États-Unis et des relations de la Chine, de l'Inde et du Pakistan avec la région, il n’est pas possible d’être très optimiste. 

Les 19 et 20 septembre 2023 sont restés comme des journées sombres dans l’histoire de l’humanité. L'occupation militaire de l'Artsakh et la menace de génocide perdurent.

Alors que la menace de génocide contre 120 000 Arméniens d'Artsakh persiste, le silence du monde à son encontre est une honte totale et inadmissible. 

L’idéologie officielle de l’État turc contre le peuple arménien continue avec toutes ses agressions. Le 20 septembre 2023, alors que le président turc Erdoğan annonçait son soutien à l'occupation de l'Artsakh par l'Azerbaïdjan lors de la 78e Assemblée générale de l'ONU à New Yorkç Le 19 janvier 2007, le journaliste arménien et rédacteur en chef du journal Agos, Hrant Dink, a été assassiné. Le seul accusé (Adem Sağlam) détenu dans l'affaire du meurtre de Hrant Dink a été libéré le 20 septembre 2023.

Tous les crimes contre l'humanité commis contre le peuple arménien n'ont jamais été condamnés par la République de Turquie.

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Discours de Sarkis Shahinian

(coprésident de l'Association Suisse-Arménie GSA)

Sie, Meine Damen und Herren!

Sie sind, alle, Freundinnen und Freunde der Armenierinnen und Armeniern von Berg Karabach. Von Artsakh.

Sind Sie da, um Ihre Solidarität zu einem existenziell bedrohten Volk zu zeigen. Die Wörter bringen nichts mehr, aber sicher mehr als die Stille, die bis heute die Schweizer Medien und Politik der armenischen Frage gewidmet haben.

Vor etwa 130 Jahren, gerade da, in dieser Kirche und auf diesem Platz, die religiöse Gemeinde von Bern zeigte ihren Beistand zu den im Osmanischen Reich massakrierten Armeniern, und dem Bundesrat eine Petition einreichte, mit der Forderung, diese Vernichtung zu stoppen.

Damals, in der ganzen Schweiz, 454'291 Leute haben diesen Appell unterschreiben – Ähnliches hat noch bis heute, in der Geschichte der Schweiz, nie stattgefunden.

Sie sind da, liebe Freunde:

Manche um einen Trostwort wegen der Ohnmacht vor einer stattfindenden ethnischen Säuberung zu hören: 120 000 Armenierinnen und Armeniern sind vor den Augen der ganzen Welt direkt betroffen, während sie von ihrer Heimat weg getrieben werden; 

Andere wutvoll gegen Aserbaidschan, wegen den ungeheuren Greueltaten, die ihre Armee gegen die armenische Bevölkerung tätigt;

Andere, weil sie Baku’s Zynismus nicht dulden: am Sonntag Abend werden zwei humanitäre Korridoren – in Latschin und in Aghdam – nur scheinbar geöffnet und weniger als 48 Stunden später, am Dienstag Mittag, wird Artsakh’s Zivilbevölkerung mit den modernsten Waffen aus der Türkei und Israël bombardiert;

Und schliesslich andere, dem Bundesrat gegenüber, wegen seiner unverständlichen Stille vor einem Verbrechen gegen die Menschlichkeit und wegen seinem Benehmen, Aseris und Armenier ständig Rücken-an-Rücken zurückschicken, dort wo es klar ist, wer der Angreifer und wer der Angegriffene ist. Dadurch wurde lediglich Aserbaidschans Verbrechen legitimiert;

Ein Journalist (Tigran Grigoryan, Civilnet) hat gestern Folgendes gepostet:

Die Lage in Stepanakert ist katastrophal. Die Stadt ist überschwemmt mit Flüchtlingen, von denen viele keine Unterkunft haben und gezwungen sind, auf der Strasse zu schlafen. Es gibt weder Strom noch Gas, so dass die Bewohner gezwungen sind, auf der Strasse Feuer zu machen, um sich zu wärmen und zu kochen. In den Regionen ist die Situation noch schlimmer. Ganze Städte und Dörfer sind von aserbaidschanischen Streitkräften umzingelt, so dass sie keinen Zugang zu Lebensmitteln, Medikamenten und Strom haben. Es gibt viele Verwundete, Vermisste und Tote, sowohl unter den gefallenen Soldaten als auch unter der Zivilbevölkerung.

Wäre alles das nicht so verdammt reell, würde man fast denken, dass diese blossen Phantasien seien.

Und doch: das geschieht jetzt, im 21. Jahrhundert! In Artsach!

Nun Heute: fünfzig Bundespolitikerinnen und Politiker, zusammen mit gleichzahligen Grossräten und Gemeinderäten, haben entschieden, erneut, nach 130 Jahren, eine Solidaritäts-welle zu starten und vom Bundesrat Konkretes fordern:

- die Verantwortliche der Republik Aserbaidschan, wegen der militärischen Aggression gegen die Republik Artsach, zu sanktionieren ;

- alle Anstrengungen zu unternehmen, über die Kanäle internationaler humanitären Organisationen, um der Zivilbevölkerung, den Gefangenen und denjenigen, die dringend medizinische Versorgung benötigen, Hilfe zukommen zu lassen;

- einen weiteren Völkermord an den Armeniern zu verhindern. 

Ab jetzt, alle – und ich unterstreiche ALLE – Nationalrätinnen und Nationalräte, sowie Ständerätinnen und Ständeräte, parteiübergreifend – da die Würde keine Partei kennt, sondern nur Prinzipien – werden aufgefordert, diese Petition zu Handen des Bundesrates zu unterzeichnen.

Ferner, werden bis am 1. Oktober ähnliche Kundgebungen in zehn Grossstädte Europas stattfinden: London, Bruxelles, Nicosia, Athen, Marseille, Valence, Clermond Ferrand, Wien, Stockholm, beginnend eben hier, in Bern.

Das Volk von Artsach muss wissen, dass die Welt voll und ganz hinter ihm steht. Dass Sie, liebe Freunde, dieses Volk nicht fallen lassen werden.

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Discours de Miganouche Baghramian

(Présidente de l'Union arménienne de Suisse, UAS)

Mesdames et Messieurs les Conseillers nationaux, Madame la Co-présidente du parti socialiste de Bern, Messieurs les représentants des organisations partenaires et amis, Chers amis,

Que dire ? Que dire ? Il y a tant à dire mais nous sommes également abasourdis !

Isolés, affamés, meurtris, terrorisés, assiégés comme au Moyen-Âge et il a encore fallu que l’Azerbaidjan bombarde la population arménienne du Haut-Karabakh ? Où se trouvent les limites de la honte ? Où se trouvent les limites de l’inhumanité ? Où va le monde ? Quand arrêteront-ils ? Que dis-je ! POURQUOI arrêteraient-ils ?

Pourquoi arrêteraient-ils lorsque personne ne les arrête ? La Planète a vendu le sort des Arméniens du Haut-Karabakh ! Les atrocités inhumaines de l’Azerbaidjan pourraient être énumérées mais nous devons dénoncer la complicité et le laisser-faire de l’Europe. Cette Europe qui se parfume à coup de Droits de l’Homme pour couvrir l’odeur du pétrole azéri et surtout du sang des Arméniens.

Nous n’avons plus de mots pour exprimer notre dégoût. Tous ces peuples inoffensifs utilisés par les grandes puissances. Un jeu d’échecs mondial continue et cette fois la pièce sacrifiée a été le Haut-Karabakh. Puis la prochaine pièce risque d’être le Sud de l’Arménie et celle d’après l’Est de l’Arménie. Le Monde entier a enterré sa dignité sous des couches de gaz et de pétrole azéri. Aliyev bat des cils et l’Europe se plie. Pour sanctionner la Russie, les Etats se bousculent au portillon. Par contre il n'y a plus personne pour stopper l’inhumanité insensée d’Aliyev et de sa vice-présidente, soit sa propre épouse.

Le plan de déshumanisation et de massacre des Arméniens est orchestré par l’Azerbaidjan, pays dirigé par le clan Aliyev et dont les ressources économiques proviennent entre autres des 200 stations-essences SOCAR, soit la State Oil Company of Azerbaijan Republic, une entreprise étatique azérie, implantée en Suisse et collaborant avec Migrolino, filiale de la Migros. Le financement du nettoyage ethnique et génocide des Arméniens a ses ramifications jusqu’en Suisse. Donc oui, en tant que citoyen suisse, il est possible de faire quelque chose pour les Arméniens ! Et l’action peut commencer ici en Suisse !

Le silence de la Suisse, des médias locaux et le refus de Migrolino de prendre en considération les risques de vie ou de mort du peuple arménien sont des symptômes d’une désensibilisation toute particulière de la société suisse envers la question arménienne. Où est-elle cette Suisse du début du XXème siècle qui soutenait la cause arménienne et qui permettait de sauver des centaines voire milliers d’Arméniens ? Les liens économiques étroits qu'entretien la Suisse avec la Turquie et l’Azerbaidjan sont les raisons qui poussent la Suisse à accepter tacitement toutes les atrocités commises dans le Haut-Karabagh. Elle accepte d’être complice d’un ennemi de la vie, d’un bandit, d’un assassin.

Aujourd’hui les citoyens suisses d’origine arménienne sont très critiques face au positionnement politique et économique de leur pays d’adoption. C’est une très grande désillusion de savoir que la Suisse a ses mains entachées par le sang d’un peuple sans défense et qui ne souhaitait que de vivre en paix sur ses propres terres. La communauté arménienne de Suisse se retrouve de plus en plus à devoir interpeller les autorités dans leur complicité de facto du massacre des Arméniens au Haut-Karabagh. Il semblerait que Migrolino fassent avec les stations SOCAR ce que la Banque Nationale Suisse faisait avec l’or des nazis. Voulons-nous d’une Suisse qui permet et facilite à un Etat d’utiliser ses bénéfices générés ici afin d’anéantir les Arméniens ? Voulons-nous d’une Suisse qui incite ses citoyens à être consommateurs de biens enrichissant directement l’armée azerbaidjanaise ? Voulons-nous d’une Suisse qui finit par se dégrader elle-même en collaborant avec des bandits ? Encore une fois, pourquoi arrêteraient-ils si ce pays, où nous nous trouvons, continue à se taire ?!

En ce moment même, des enfants des innocents se font massacrer dans leur village. Les blessés ne peuvent plus être soignés par manque de TOUT dans les hôpitaux. Les nouvelles que nous recevons sont terribles. Des mots décrivent des situations qui ne peuvent être décrites. Allons-nous laisser un second génocide des Arméniens être perpétré ? Sommes-nous tombés si bas ?

Les citoyens et résidents suisses doivent comprendre les conséquences de leurs actes : faire son plein d'essence dans une station SOCAR c'est faire une donation directe à l'armée de l'Azerbaidjan. Faire son plein dans une station SOCAR c'est soutenir les massacres et le déracinement. Faites le bon choix !

Et enfin concernant notre peuple qui se bat dans le Haut-Karabakh. Ils seront debout tant que nous resterons debout, Arméniens et Suisses pour eux.

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