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droit de l'homme

  • Le voyage vers l'exécutions !


    Le voyage vers l'exécutions  !

     


    Appel urgent Contre l’expulsion

    d’un demandeur d’asile Kurde vers l’Iran


    LETTRE OUVERTE

    AUX AUTORITES SUISSES, AUX DEPUTES-ES DU PARLEMENT EUROPEEN, DES

    ORGANISATIONS INTERNATIONALES,

    DES DEFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME, ET AUX MEDIAS.

     

    Genève, le 23 juin 2010


    Madame, Monsieur,

    Le  « Centre Zagros pour la Démocratie et les Droits de l’Homme » et  « Maison Populaire de Genève»  ont été alertés par l’information faisant état d’une expulsion vers l’Iran d’un demandeur d’asile d’origine kurde.

    Ce militant politique, Monsieur Jabbar Ahmadwandie né le 23.10.1984, vit depuis 12.08.2005 en Suisse. Son adresse : Ebnaterstr 17 - Wattwil 9630

    En raison de ses activités sociopolitiques en Iran (au sein de Parti Démocratique de Kurdistan d’Iran), et à cause des menaces réales qu’il a eues sur sa vie, il a dû clandestinement quitter l’Iran et demander l’asile politique en Suisse. Afin d’attirer l’attention sur les violations des droits de l’homme en Iran et au Kurdistan d’Iran, M. Ahmadwandie a activement participé à l’organisation des dizaines des et rassemblement et des manifestations en Suisse. Ce qui fait, qu’il est bien connu par les autorités iraniens.

    Le régime islamiste iranien frappe en effet durement les Kurdes mais pas seulement. Il poursuit tous ses opposants ; ceux qui sont reconnus coupables de « mohareb « (inimitié à l’égard de Dieu) sont, à l’issue d’un simulacre de jugement, condamnés à mort par pendaison : 270 exécutions en 2009, 80 depuis janvier 2010 ; selon le Comité international contre la peine de mort, 63 personnes dont 28 Kurdes se trouvent actuellement dans les couloirs de la mort.

    Il est actuellement placé en détention et risquent d’être extradés vers l’Iran à tout moment.

    Nous appelons chacune et chacun à la solidarité avec Monsieur Jabbar Ahmadwandie. Puisqu’il a vécu depuis des mois l’angoisse et la peur d’être envoyé en Iran, par conséquent, l’état psychologique de M. Ahmadwandie est très inquiétant.

    Le régime Iranien est un Etat reconnu pour la pratique de torture. Or, nous vous rappelons que l’article 3 alinéa 1 de la Convention de 1951 (et son complément de 1967) contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dont l’application est universelle - stipule qu’"aucun Etat n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture". A noter que le suisse a participé activement à la réalisation de cette convention.

    Il convient de réexaminer attentivement son dossier. Nous considérons que sa situation correspond pleinement aux critères déterminant l’obtention du statut de réfugié politique.

    Par conséquent, nous vous demandons instamment d’intervenir auprès des autorités compétentes  Susse, afin d’empêcher l’extradition de Monsieur Jabbar Ahmadwandie vers l’Iran où il risque d’être emprisonné et vraisemblablement être torturé.

    En vous remerciant par avance pour votre compréhension et pour l’attention que vous porterez à ce courrier, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos salutations distinguées.

    Au nom du Centre Zagros pour la Démocratie et les Droits de l’Homme-Genève

    Monsieur Baban Eliassi et Azad SLAWATI

    beliasi@hotmail.com <mailto:beliasi@hotmail.com>

    Maison Populaire de Genève

    Demir SÖNMEZ

    www.assmp.org <http://www.assmp.org>

    assmp@assmp.org


    Actions : Nous vous prions de bien vouloir écrire aux instances onusiennes et aux autorités Suisse :

    Office fédéral des migrations
    Quellenweg 6
    CH-3003 Berne-Wabern
    T +41 31 325 11 11, F +41 31 325 93 79
    http://www.bfm.admin.ch/bfm/fr/misc/conform.0187.html?pageToMail=/content/bfm/fr/tools/kontakte

    Département fédéral de justice et police
    Service d'information
    Palais fédéral ouest
    CH-3003 Berne
    T +41 31 322 21 11, F +41 31 322 40 82

    http://www.ejpd.admin.ch/ejpd/fr/misc/conform.0005.html?pageToMail=/content/ejpd/fr/home

    United Nations High Commissioner for Human Rights :

    urgent-action@ohchr.org

    United Nations High Commissioner for Refugees :

    1503@ohchr.org






    Rapport Amnesty International 2010 – IRAN
    28 mai 2010
    Chef de l’État [Guide] : Ali Khamenei
    Chef du gouvernement [Président] : Mahmoud Ahmadinejad
    Peine de mort : maintenue
    Population : 74,2 millions
    Espérance de vie : 71,2 ans
    Mortalité des moins de cinq ans (M/F) : 33 / 35 ‰
    Taux d’alphabétisation des adultes : 82,3 %

    L’élection présidentielle de juin, dont les résultats ont été largement contestés, a été précédée et surtout suivie d’un renforcement des restrictions aux protestations politiques, ce qui a intensifié la répression systématique exercée de longue date. Les forces de sécurité, et notamment les bassidjis (miliciens volontaires) ont eu recours à une force excessive contre les manifestants ; des dizaines de personnes ont été tuées ou ont succombé à leurs blessures. Les autorités ont imposé des restrictions sans précédent à la liberté d’expression. Les réseaux de téléphonie mobile et filaire ainsi que l’accès à l’Internet ont été bloqués. Bien plus de 5 000 personnes ont été emprisonnées au cours de l’année. Beaucoup ont été torturées – il y aurait eu des viols – ou autrement maltraitées, et certaines sont mortes des suites de leurs blessures. Plusieurs dizaines de personnes ont ensuite été jugées dans le cadre de « procès pour l’exemple » manifestement iniques. La plupart des accusés se sont vu infliger des peines d’emprisonnement, mais au moins six d’entre eux ont été condamnés à mort. Les violations des droits humains perpétrées à l’occasion de l’élection présidentielle s’inscrivaient dans un climat de répression sévère qui a persisté tout au long de l’année et dont ont été victimes, entre autres, des membres des minorités ethniques et religieuses, des étudiants, des défenseurs des droits humains et des personnes qui réclamaient des réformes politiques. Les femmes continuaient de subir des discriminations dans la loi et en pratique, et des militants qui défendaient leurs droits ont été harcelés, arrêtés et emprisonnés. Le recours aux mauvais traitements, voire à la torture, contre les détenus était très répandu et 12 personnes au moins sont mortes en détention. Les détenus étaient systématiquement privés de soins et de contacts avec leur famille et leurs avocats. Beaucoup risquaient d’être jugés au cours de procès inéquitables. Avec un taux d’exécutions parmi les plus élevés au monde, l’Iran était aussi un des rares pays à encore exécuter des mineurs délinquants. Au moins 388 prisonniers ont été mis à mort, dont cinq, peut-être plus, avaient moins de 18 ans au moment des faits qui leur étaient reprochés. Un homme a été lapidé.

    CONTEXTE

    Le programme iranien d’enrichissement de l’uranium occasionnait toujours des tensions au sein de la communauté internationale. Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, en mars, la prolongation des sanctions économiques et politiques imposées les années précédentes. En septembre, le gouvernement a révélé l’existence d’une usine d’enrichissement de l’uranium inconnue jusqu’alors. Près d’un million de réfugiés, venus pour la plupart d’Afghanistan, se trouvaient toujours en Iran. Leur accès aux services sociaux et à l’éducation était restreint.

    ELECTION PRESIDENTIELLE – ATTEINTES MASSIVES AUX DROITS HUMAINS

    Les autorités ont intensifié la répression contre les opposants et détracteurs du gouvernement durant les mois précédant le scrutin présidentiel du 12 juin, et le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, a été officiellement déclaré vainqueur. Seuls trois des 474 autres candidats ont été autorisés à se présenter. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre le résultat officiel, annoncé le 13 juin. Les forces de sécurité, notamment les milices paramilitaires bassidjis, ont été déployées pour réprimer les mouvements de protestation, en particulier après que le guide suprême eut ordonné leur arrêt, le 19 juin. Les manifestations se sont néanmoins poursuivies jusqu’à la fin de l’année en des jours importants comme la fête religieuse de l’Achoura, le 27 décembre. Les autorités ont perturbé les réseaux de téléphonie mobile et l’accès à Internet et notamment aux sites de réseaux sociaux, pour entraver la circulation de l’information. Les journalistes étrangers ont été empêchés de couvrir les manifestations et certains ont été expulsés. Les services de sécurité contrôlaient le contenu des journaux. Des étudiants ont été blessés lors de descentes des forces de sécurité sur des campus universitaires. Les autorités ont accusé les gouvernements américain et britannique d’avoir fomenté les troubles, ce que ceux-ci ont nié.

    Les trois candidats battus ont tous fait état de fraudes électorales présumées et ont porté plainte auprès de l’organisme chargé de l’organisation du scrutin. Un nouveau décompte partiel a eu lieu, mais les plaintes des candidats ont été en grande partie rejetées. Mahmoud Ahmadinejad a prêté serment le 5 août pour un deuxième mandat.

    HOMICIDES ILLEGAUX

    Les bassidjis, entre autres forces de sécurité, ont utilisé une force excessive contre les manifestants, les frappant à coups de matraque et fonçant sur eux à moto pour les blesser. Les autorités ont annoncé la mort de 43 personnes lors des troubles, mais selon des sources de l’opposition le nombre total des victimes était probablement supérieur à 100. Des centaines de personnes ont été blessées.

    Neda Agha Soltan, 27 ans, a été abattue le 20 juin dans une rue de Téhéran au cours d’une manifestation. Son agonie a été filmée. L’auteur des tirs a été identifié comme un membre des bassidjis, mais les autorités ont affirmé que la mort de la jeune femme avait été provoquée par les médias américains et britanniques. La famille et d’autres proches de Neda Agha Soltan ont été harcelés et intimidés par des éléments des services de sécurité lors d’une cérémonie organisée à sa mémoire.

    ARRESTATIONS ET DETENTIONS

    Bien plus de 5 000 personnes ont été emprisonnées entre l’élection présidentielle et la fin de l’année. Parmi elles figuraient des personnalités politiques d’opposition, des journalistes, des universitaires, des étudiants, des avocats, des défenseurs des droits humains et des officiers de l’armée. Des personnes qui avaient une double nationalité ou des liens avec les États-Unis ou le Royaume-Uni ont également été prises pour cibles. Certaines ont été interpellées lors de manifestations, d’autres à leur domicile ou sur leur lieu de travail, et d’autres encore, blessées, ont été arrêtées à l’hôpital. La plupart, voire la totalité, ont été privées d’assistance juridique. Beaucoup ont été privées de soins et de contacts avec leur famille.

    Plusieurs centaines de détenus ont été libérés au bout de quelques jours ou de quelques semaines, mais
    de très nombreux autres ont été jugés lors de « procès pour l’exemple » pour avoir incité à une « révolution de
    velours » ou commis des « actes nuisant à la sécurité nationale », entre autres chefs d’inculpation à formulation vague.

    Mohammad Ali Abtahi, Mohsen Aminzadeh, Said Hajjarian et au moins quatre autres responsables politiques ont été arrêtés dans les jours qui ont suivi l’élection. Amnesty International les considérait tous comme des prisonniers d’opinion. Said Hajjarian a été libéré sous caution en octobre et Mohammad Ali Abtahi en novembre. Mohsen Aminzadeh était toujours en détention à la fin de l’année.

    VIOLS ET AUTRES FORMES DE TORTURE

    Certains prisonniers ont été transférés au centre de détention de Kahrizak, au sud de Téhéran, où ils ont été maltraités et même torturés. Ce centre est rapidement devenu tristement célèbre pour ses sévices, au point qu’il a été fermé en juillet sur ordre du guide suprême. À la fin de l’année, 12 agents de l’État étaient poursuivis devant un tribunal militaire pour des violences; trois d’entre eux étaient accusés de meurtre.

    Des éléments probants ont confirmé que des prisonniers, hommes et femmes, avaient été victimes de viol durant leur détention, entre autres actes de torture. Cependant, au lieu d’ordonner une enquête approfondie sur ces allégations, les autorités se sont empressées de les nier ; elles ont ensuite harcelé les victimes et fermé les locaux d’un comité qui recueillait leurs témoignages.

    Ebrahim Sharifi, un étudiant de 24 ans, a affirmé que des membres des forces de sécurité l’avaient violé, passé à tabac et soumis à un simulacre d’exécution au cours de la semaine qui a suivi son arrestation le 22 juin. Il a essayé d’intenter une action en justice, mais a dû passer à la clandestinité après que lui-même et sa famille eurent été menacés par des représentants de ces forces. Le 13 septembre, un collège de juges a rejeté son allégation de viol en l’accusant de l’avoir forgée de toutes pièces pour des motifs politiques. Ebrahim Sharifi a fui l’Iran.

    Mohsen Ruholamini, fils d’un assistant de Mohsen Rezaei, l’un des candidats à la présidence, est mort le 23 juillet alors qu’il était détenu à Kahrizak depuis une quinzaine de jours. Selon un rapport officiel, il avait été
    frappé à plusieurs reprises au moyen d’un objet dur et il a souffert d’une crise cardiaque et d’une hémorragie interne.

    PROCES INEQUITABLES

    Une série de « procès pour l’exemple » dans lesquels comparaissaient de très nombreux détenus se sont déroulés à partir du mois d’août. Ces procès étaient d’une iniquité flagrante. Pratiquement aucun des accusés, voire aucun, n’a été autorisé à consulter un avocat. La plupart avaient été maintenus au secret pendant plusieurs semaines et beaucoup auraient été torturés ou maltraités avant leur comparution. Les audiences se sont déroulées à huis clos, mais des extraits montrant des accusés en train de faire des « aveux », apparemment sous la contrainte, ont été retransmis par la télévision d’État. Plus de 80 personnes ont été déclarées coupables et condamnées à des peines allant jusqu’à 15 ans d’emprisonnement; cinq autres au moins ont été condamnées à mort.

    DEFENSEURS DES DROITS HUMAINS

    Cette année encore, des défenseurs des droits humains et notamment des personnes militant pour les droits des femmes et des minorités, ainsi que des avocats et des syndicalistes, ont été victimes d’arrestations arbitraires et de harcèlement ; certains ont été inculpés et jugés à l’issue de procès inéquitables, d’autres ont été frappés d’interdiction de quitter le territoire.

    En avril, cinq dirigeants syndicaux de la sucrerie de Haft Tapeh ont été condamnés à des peines allant jusqu’à six mois d’emprisonnement pour « propagande contre le régime ». On leur reprochait d’avoir dénoncé leurs conditions de travail dans une interview accordée à des journalistes étrangers en 2008. Ils ont commencé à purger leur peine en novembre après la confirmation de leurs condamnations en appel.

    Cinq membres du Comité des reporters des droits humains ont été arrêtés en décembre ; d’autres étaient recherchés par les services de renseignement.

    DISCRIMINATIONS ENVERS LES FEMMES

    Les femmes continuaient d’être victimes de discrimination dans la loi et en pratique, malgré quelques améliorations mineures. Des militants des droits des femmes, notamment des participants à la Campagne pour l’égalité – qui réclame la fin de la discrimination légalisée envers les femmes et vise à recueillir un million de signatures –, ont été harcelés, interpellés, poursuivis en justice et frappés d’interdiction de voyager pour avoir collecté des signatures.

    Le 1er février, Alieh Eghdam-Doust, une militante de la Campagne pour l’égalité, a commencé à purger une peine de trois ans d’emprisonnement à laquelle elle avait été condamnée pour participation à une manifestation pacifique. Elle était l’une des nombreuses femmes arrêtées en juin 2006, lors d’une manifestation contre les lois discriminatoires, et la première à entamer une peine de prison.

    LIBERTE D’EXPRESSION ET D’ASSOCIATION

    Les autorités ont bloqué des sites Internet qui critiquaient le gouvernement, notamment ceux de blogueurs iraniens ; elles bloquaient aussi par intermittence les sites des médias étrangers qui diffusaient des informations sur l’Iran. En avril, les utilisateurs de SMS ont été avertis que les messages étaient « contrôlés » en vertu d’une nouvelle loi sur la « cybercriminalité » adoptée en janvier. Les autorités ont également fermé des dizaines de journaux, magazines et autres publications imprimées ou ont maintenu leur interdiction. Des journalistes dont les articles critiquaient le gouvernement ont été pris pour cibles et des groupes indépendants de la société civile, comme la Société des partisans des droits humains d’Ispahan, ont été infiltrés et affaiblis. Des centaines d’étudiants ont été frappés d’interdiction d’étudier en raison de leurs activités militantes sur le campus.

    Quatre étudiants de l’université Amir Kabir, à Téhéran, ont été arrêtés le 24 février à leur domicile pour avoir participé la veille à une manifestation pourtant pacifique contre la décision du gouvernement d’enterrer les restes de soldats sur le campus, où les bassidjis, entre autres forces de sécurité, auraient ainsi pu accéder librement. D’autres étudiants ont également été interpellés ; à la fin juillet, ils avaient tous été libérés sans inculpation.

    Roxana Saberi, une journaliste possédant la double nationalité américaine et iranienne qui avait été arrêtée le 31 janvier, a été déclarée coupable de « collaboration avec un État hostile » le 18 avril à l’issue d’un procès à huis clos devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran. Elle a été condamnée à huit ans d’emprisonnement, mais la sentence a été ramenée à deux ans avec sursis à la suite de protestations au niveau local et international. Remise en liberté le 12 mai, elle a été autorisée à quitter le pays.

    Les frères Arash et Kamiar Alaei, deux médecins spécialisés dans la prévention et le traitement du VIH/sida, ont été condamnés en janvier respectivement à six et trois ans d’emprisonnement pour « coopération » avec un «gouvernement ennemi ». Jugés le 31 décembre 2008 à huis clos, ils n’avaient pas été informés des charges ni des éléments de preuve retenus à leur encontre et le tribunal ne les avait pas autorisés à faire citer ni à interroger des témoins. Ces deux hommes étaient des prisonniers d’opinion, détenus en raison de leurs liens avec des institutions médicales américaines et autres.

    DISCRIMINATIONS MINORITES ETHNIQUES

    Les membres des minorités ethniques risquaient toujours de subir des discriminations et d’être harcelés et emprisonnés pour avoir fait campagne en faveur d’une meilleure reconnaissance de leurs droits sociaux et culturels, et notamment du droit à l’utilisation de leur langue dans les écoles. En juin, le gouvernement a annoncé qu’il allait autoriser l’utilisation des langues régionales dans certains domaines de l’enseignement supérieur.

    Cette année encore, des Arabes ahwazis et des Azéris ont fait l’objet de mesures de répression. Des membres de la petite minorité sunnite azérie qui protestaient contre des coupures d’eau ont été arrêtés en février. Des personnes appartenant à la minorité kurde et soupçonnées d’appartenance à des groupes armés d’opposition interdits ont été arrêtées et emprisonnées. Certaines ont été condamnées à mort et une au moins a été exécutée, peut-être en représailles pour une série d’attaques visant des agents de l’État perpétrées en septembre dans la province du Kurdistan. Les violences se sont intensifiées dans la province de Sistan-e Baloutchistan, où la population baloutche
    est majoritairement sunnite. Les affrontements se sont multipliés entre les forces gouvernementales et le Mouvement iranien de résistance des peuples, un groupe armé également connu sous le nom de Joundallah. Le 18 octobre, au moins 42 personnes, dont des officiers supérieurs des pasdaran (gardiens de la révolution) et des civils, ont trouvé la mort dans une attaque revendiquée par ce groupe. Le 30 mai, deux jours après un attentat à l’explosif contre une mosquée de Zahedan que le Mouvement iranien de résistance des peuples a revendiqué et qui a fait au moins 25 morts, trois hommes, accusés d’avoir introduit les explosifs en Iran, ont été exécutés en public à proximité de la mosquée. Poursuivis pour d’autres attentats, ils étaient incarcérés au moment de cette attaque.

    MINORITES RELIGIEUSES

    Des membres de minorités religieuses, dont certaines non reconnues par le gouvernement, continuaient d’être victimes de discrimination, de harcèlement et d’arrestations arbitraires. Des biens appartenant à ces communautés ont également été endommagés. Parmi les personnes prises pour cibles figuraient des religieux sunnites, des religieux chiites favorables à la séparation de la religion et de l’État, des membres des communautés derviches et d’Ahl-e Haqq (Gens de la vérité), des membres d’une association philosophique appelée Ahl-e Yasin, des chrétiens ainsi que des baha’is, qui n’avaient toujours pas accès aux études supérieures. Les musulmans qui se convertissaient à d’autres religions risquaient d’être agressés et poursuivis en justice pour « apostasie », une infraction passible de la peine de mort.

    Maryam Rostampour et Marzieh Amirizadeh Esmaeilabad, converties au christianisme, ont été arrêtées le 5 mars à Téhéran pour avoir distribué des exemplaires de la Bible et participé à des réunions religieuses. Amnesty International les considérait comme des prisonnières d’opinion. Remises en liberté en novembre après avoir été acquittées en octobre par un tribunal révolutionnaire de l’accusation d’« agissements contre la sûreté de l’État », elles restaient poursuivies pour « apostasie » et « prosélytisme » devant une juridiction de droit commun.

    Sept baha’is – deux femmes et cinq hommes – arrêtés en mars et en mai 2008 étaient maintenus en détention sans jugement dans la prison d’Evin, à Téhéran. Ils étaient tous accusés d’espionnage au profit d’Israël, d’« offense au caractère sacré de la religion » et de « propagande contre le régime ». En mai, leurs familles ont été informées qu’ils avaient également été inculpés de « corruption sur terre », passible de la peine capitale.

    TORTURE ET AUTRES MAUVAIS TRAITEMENTS

    La torture et d’autres formes de mauvais traitements étaient fréquents durant la détention provisoire ; ces pratiques étaient favorisées par la privation de contacts avec les avocats et par l’impunité dont bénéficiaient leurs auteurs. Parmi les méthodes signalées figuraient notamment les passages à tabac, l’enfermement dans des cellules minuscules, la privation d’eau, de nourriture et de lumière et l’absence systématique de soins. Au moins 12 personnes seraient mortes en détention au cours de l’année, manifestement en raison de mauvais traitements ou d’un manque de
    soins adaptés à leur état. Aucune enquête indépendante n’a, semble-t-il, été menée sur des allégations de torture, hormis dans le centre de Kahrizak.

    CHATIMENTS CRUELS, INHUMAINS ET DEGRADANTS

    Des peines de flagellation et d’amputation à titre de châtiment judiciaire ont été prononcées et appliquées. En février, la Cour suprême a confirmé une condamnation qui prévoyait le versement d’acide dans les yeux d’un homme qui avait aveuglé une femme de cette manière.

    PEINE DE MORT

    L’Iran avait toujours l’un des taux d’exécution les plus élevés au monde. Au moins 388 personnes ont été exécutées, dont un homme par lapidation et cinq autres personnes, peut-être plus, qui avaient été condamnées pour des crimes commis alors qu’elles n’avaient pas encore 18 ans. Quatorze condamnés, peut-être davantage, ont été exécutés en public. Les chiffres réels étaient probablement plus élevés.

    Le nombre d’exécutions signalées a considérablement augmenté durant les troubles qui ont éclaté entre l’élection présidentielle du 12 juin et l’entrée en fonction du président Mahmoud Ahmadinejad le 5 août : 112 exécutions ont été recensées, soit plus de deux par jour en moyenne.

    En janvier, mars, juillet et août, 77 personnes ont été mises à mort au cours d’exécutions collectives. Au moins 10 personnes condamnées à mort par lapidation et 136 mineurs délinquants, peut-être plus, étaient sous le coup d’une sentence capitale à la fin de l’année.

    Delara Darabi, une femme de 22 ans condamnée pour un crime qu’elle aurait commis à l’âge de 17 ans, a été exécutée le 1er mai alors que le responsable du pouvoir judiciaire lui avait accordé un sursis de deux mois.
  • L’Iran exécute cinq militants kurdes

     

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    Farzad Kamangar, instituteur, et sa classe


    Iran Manif - Cinq personnes, dont une femme, accusées d'avoir commis des attentats dans plusieurs villes iraniennes et d'avoir des liens avec des "groupes antirévolutionnaires" ont été pendues dimanche dans la prison d'Evine à Téhéran, a annoncé l'agence officielle Irna. Les cinq condamnés étaient accusés notamment "d'actes terroristes, incluant des attentats à la bombe contre des bâtiments gouvernementaux et des bâtiments publics dans des villes iraniennes", selon Irna qui ne précise pas dans quelles villes et à quelles dates ces attentats auraient été commis.

     

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    L'agence officielle, qui cite un communiqué du bureau du procureur de Téhéran, ne précise pas non plus à quels "groupes antirévolutionnaires" les condamnés auraient été affiliés.

    Elle identifie simplement les cinq condamnés par leurs noms, comme étant Shirine Alamhouli, Farzad Kamangar, Ali Heidarian, Farhad Vakili et Mehdi Eslamian.

     

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    Selon des sites internet iraniens collectant des informations sur la situation des droits de l'Homme en Iran, Mehdi Eslamian, 30 ans, arrêté en mai 2008 sous l'accusation de liens avec le mouvement monarchiste de l'Assemblée du Royaume (Tondar), était le frère de Mohsen Eslamian, un des trois hommes exécutés le 10 avril 2009 pour l'attentat commis un an plus tôt contre une mosquée de Shiraz (sud).

    Shirine Alamhouli, Ali Heidarian, Farhad Vakili

    Cet attentat avait fait 14 morts et quelque 200 blessés le 12 avril 2008. Il avait été attribué par les autorités au groupe monarchiste, qui l'avait également revendiqué sur son site internet.

    Les quatre autres condamnés exécutés dimanche étaient apparemment des militants kurdes liés au mouvement indépendantistes armé PJAK, proche du PKK turc et responsable de nombreux attentats au Kurdistan iranien.

    Shirine Alamhouli, agée de 28 ans, avait été arrêtée en 2008 à Téhéran et jugée en décembre 2009 sous l'accusation de liens avec le PJAK, selon un de ces sites internet.

    Farzad Kamangar, enseignant dans la ville de Kamyaran (province du Kurdistan, nord-ouest) avait été arrêté en juillet 2006 et condamné à mort en mai 2008 pour appartenance au PJAK et "possession d'explosifs". Il avait été jugé "ennemi de Dieu", une qualification qui peut entraîner le peine de mort.

    Farzad Kamangar, Farhad Vakili et Ali Heidarian avaient été présentés en août 2008 comme des "membres de la communauté kurde" par l'Union européenne qui avait dénoncé leur condamnation à mort et appelé Téhéran à stopper les exécutions.

    En 2009, au moins 270 personnes avaient été exécutées en Iran.

    (AFP)