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Demir SÖNMEZ - Page 153

  • CLÔTURE ET PALMARES DE LA 13ème EDITION DU FIFDH

    La 13ème édition du FIFDH vient de livrer son palmarès au terme d’une édition marquée par un engouement extraordinaire, des évènements qui feront date et un impact international inédit. Avec une affluence record, le public a partagé notre indignation face aux violations des droits humains et exprimé sa solidarité avec les opposant.e.s, les victimes, toutes celles et ceux qui construisent la paix et qui risquent leur vie sur le terrain.

    Cette édition s’est ouverte sur un hommage aux caricaturistes assassinés en présence du Haut- Commissaire de l‘ONU aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al-Hussein et se clôt sur la journée internationale des femmes, en présence de la Procureure de la CPI Fatou Bensouda, la pianiste Elizabeth Sombart et de Chékéba Hachemi, « l’insolente de Kaboul ».

    AFFLUENCE RECORD
    SEANCES COMPLETES DANS TOUT LE GRAND GENEVE DES DEBATS SUIVIS DANS LE MONDE ENTIER

    Cette édition a remporté un succès énorme : toutes les séances du soir étaient complètes.

    Le nouveau lieu central, Pitoëff, a offert au public un espace idéal avec deux salles de projections de 700 places ainsi qu’un grand café où ont été organisées rencontres, conférences et dédicaces. Les Cinémas du Grütli ont également fait salle comble, tout comme les séances programmées dans le Grand Genève : Eric Cantona a présenté son film à la Maison Vaudagne à Meyrin, deux films ont été projetés au Palais des Nations dans le cadre du Conseil des droits de l’homme, et le Festival s’est étendu à Gaillard, à Carouge, aux Acacias, aux Bains des Pâquis, au Temple de Saint-Gervais, au centre de détention de la Clairière et à la Maison de la Paix. La clinique psychiatrique de Belle Idée et l’hôpital de jour des HUG clôtureront cet ambitieux programme dans les prochaines semaines.

    Les soirées “Un Film, Un Sujet, Un Débat“ ont remporté un immense succès public. La soirée Cybersurveillance Edward Snowden s’est exprimé en direct, la soirée autour du centenaire du génocide arménien en présence de Robert Fisk, l’Europe face à l’afflux des réfugiés, Israel- Palestine en présence de Micheline Calmy Rey, Michael Moller, Avraham Burg et Leila Shahid, la soirée autour du Climat en présence du Yes Man Mike Bonanno, ou encore la communication djihadiste en présence de Theo Padnos et Stephen J. Rapp ont marqué les esprits. Tous les débats sont disponibles dans leur intégralité en français et en anglais sur le site du festival.

    44 films (dont 8 premières internationales et 3 premières européennes) ont été proposés au public, parmi lesquels Citizenfour de Laura Poitras, Oscar du meilleur documentaire, ou encore les films de Rithy Panh (La France est notre patrie), Raoul Peck (Meurtre à Pacot), Erick Zonca (Soldat Blanc), Danis Tanovic (Tigers). La Masterclass de Reda Kateb, César 2015 du meilleur second rôle, modérée par Lionel Baier, a été également très remarquée.

    1500 élèves (+15%) et 100 enseignant.e.s ont assisté au programme pédagogique avec 35 invité.e.s.

    Pour la première fois, le festival a été soutenu par l’Office Fédéral de la Culture (OFC). Des nouveaux partenariats ont vu le jour, avec l’ECAL, le Théâtre du Grütli et Fonction:Cinéma pour la Masterclass, la HEAD dans le cadre de notre colloque, mais aussi le Musée d’Ethnographie, la Société de Lecture, la Maison de Rousseau et de la Littérature, les HUG, les communes de Meyrin, Carouge et Gaillard, ou encore la Fondation Emilie Gourd, parmi d’ autres.

           
    PALMARES OFFICIEL

    SECTION DOCUMENTAIRES DE CREATION

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    DSC_7782.jpgLe Jury international documentaires de création était présidé par Eric Cantona aux côtés de Xiaolu Guo, Yasmina Khadra et Fernand Melgar.

    GRAND PRIX DE GENEVE (CHF 10'000)

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    Offert par le Canton et la Ville de Genève
    ON THE BRIDE’S SIDE d’Antonio Augugliaro, Gabriele del Grande, et Khaled Saliman Al Nassiry
    Pour la belle leçon d’humanité et de solidarité citoyenne, qui manquent cruellement aujourd’hui. Pour l’engagement et le courage des réalisateurs qui ont su accompagner une aventure humaine jusqu’au bout du rêve et qui l’a rendue possible, et aussi pour l’angle particulièrement intelligent et singulier sous lequel le sujet est traité.

    PRIX GILDA VIEIRA DE MELLO EN HOMMAGE A SON FILS SERGIO VIEIRA DE MELLO (CHF 5'000)

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    Offert par la Fondation Barbara Hendricks pour la Paix et la Réconciliation
    SPARTACUS & CASSANDRA de Ioanis Nuguet
    Pour la mise en lumière du problème séculaire de l’intégration de la communauté Rom en Europe et le choix tragique qu’on propose aux enfants, contraints d’opter pour les promesses d’un avenir normalisé au détriment de leurs propres parents.

    Mention spéciale à THE WANTED 18 d’Amer Shomali et Paul Cowan,
    Pour la poésie et l’humour que les réalisateurs opposent à l’absurdité humaine.

    Le jury a tenu à féliciter le comité de sélection, composé de Isabelle Gattiker, Daphné Rozat, Léo Kaneman et Alfio Di Guardo pour la qualité exceptionnelle des documentaires de création choisis. La diversité et l’intelligence des sujets traités et la grande générosité des réalisateurs ont rendu les délibérations très difficiles.

    PRIX DU JURY DES JEUNES (CHF 500)

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    Offert par la Fondation Eduki

    SOMETHING BETTER TO COME de Hanna Polak
    A l’heure où les droits humains sont bafoués, nous avons décidé de récompenser le travail d’une réalisatrice qui s’est impliquée pendant 14 ans à dénoncer la réalité d’êtres humains ignorés par un gouvernement sensé respecter leurs droits.Les images impressionnantes de ce film montrent les conditions pitoyables des habitants d’une décharge publique moscovite.

    Jury : Caroline Arter, Gizem Bayandur, Théo Fonjallaz, Eva Meyer, Laura Scacchi, Jonas Tjepkema

    SECTION FICTION ET DROITS HUMAINS

    Le Jury International Fiction et droits humains était présidé par Arsinée Khanjian, aux côtés de Joëlle Bertossa, Germinal Roaux et Philippe Cottier.

    GRAND PRIX FICTION ET DROITS HUMAINS (CHF 10’000)

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    Offert par la Fondation Hélène et Victor Barbour
    CHARLIE’S COUNTRY de Rolf de Heer
    Un film qui, au travers du portrait d'un aborigène, aborde la question sensible de la cohabitation entre deux cultures et la confrontation du mode de vie traditionnel avec le monde moderne. Le jury a été touché par des personnages très forts et un scénario au regard authentique. Cette histoire révèle une problématique sociale et culturelle enracinée dans notre histoire, qui interpelle chacun d’entre nous sur notre mode de vie contemporain.

    PRIX DU JURY DES JEUNES (CHF 500)

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    Offert par les Brigades de Paix Internationales CHARLIE’S COUNTRY de Rolf de Heer

    Nous avons décidé de décerner notre Prixau film qui nous a marqué par sa qualité d'image exceptionnelle, ainsi que par ses personnages particulièrement attachants.
    Dans un cadre sérieux et actuel, ce film nous amène à une remise en question des fondements de notre société, ainsi qu'à une réflexion sur les violations concrètes des droits de l'Homme, dans un pays considéré comme développé. Ce cadre difficile est néanmoins allégé par un humour décalé. Les acteurs, par leur jeu brillant, nous font voyager entre rires et larmes.

    Un emprisonnement incompris, un buffle qui revît.
    Après avoir vu et débattu, ce soir ... nous somme tous Charlie.

    Jury : Jefferson Bettini, Tiffany Borella, Gaia Brezzi, Yaron Dibner, Nadia El-Hindi, Harold Unterlerchner

    SECTION OMCT

    Décerné par le Jury de l’OMCT, atribué à un.e cinéaste dont le film témoigne de son engagement en faveur des droits humains, pour soutenir l’écriture de son prochain film.

    GRAND PRIX DE L’ORGANISATION MONDIALE CONTRE LA TORTURE (OMCT) (CHF 5'000)

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    TCHETCHENIE, UNE GUERRE SANS TRACES de Manon Loizeau.
    Pour sa force et sa pertinence dans le témoignage des violations des droits de l’homme, son hommage aux victimes de la torture et des enlèvements par le régime de Ramzan Kadyrov, qui règne en autocrate absolu. Le film nous rappelle cette situation dramatique qui échappe de plus en plus à l'attention de la communauté internationale.

    PRIX DU JURY DU CENTRE DE DETENTION DE LA CLAIRIERE

     

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    L’Abri de Fernand Melgar a reçu le prix du Jury remis par les jeunes de la Clairière dans le cadre du programme “Hors-les-Murs“.
    Les jurés ont particulièrement été touchés par la mise en scène et la dénonciation faite de la situation des personnes sans-abris et sans papiers qui cherchent une issue en Suisse.

     

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  • Le génocide des arméniens, cent ans après

    Le génocide des arméniens, cent ans après, un film du réalisateur Nicolas Jallot a été projeté dans le cadre du festival FIFDH. Le film trace le débat actuel en Turquie à travers deux personnages, Hasan Cemal et Fethiyé Cetin. Un débat a suivi avec la participation de l’enseignante-chercheuse Sévane Garibian, le défenseur des droit de l’homme Ragip Zarakolu, et le journaliste Robert Fisk, animé par Vicken Cheterian. La salle était pleine et plusieurs personnes ne pouvaient pas entrer faute de places. Par ailleurs, l’ambassadeur de Turquie en Suisse a envoyé une lettre aux organisateurs du Festival pour leur demander de ne pas diffuser ce film qui parle du génocide arménien. Sans avoir vu le film qui passe en primeur à Genève les autorités turques montrent une fois de plus qu’elles sont frileuses sur le dossier arménien qui continu à diviser les deux pays. Oui pour les autorités d’Ankara chaque fois qu’est prononcé le mot génocide associé à l’Arménie et à la Turquie cette dernière se paralyse d’une façon inexpliquée.   

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    Le film est présenté en première mondiale le lundi 2 mars 2015 à 20h et le samedi 7 Mars dans le cadre du FIFDH.

     

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  • Le romancier Yachar Kemal, père de "Memed le Mince", inhumé à Istanbul

    Le grand écrivain turc d'origine kurde, Yasar Kemal, est mort ce samedi 28 février 2015 à Istanbul. Il avait 92 ans.

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    L'écrivain Yasar Kemal, l'une des plus grandes plumes de la littérature turque contemporaine et défenseur infatigable des minorités, notamment kurde, a été enterré lundi à Istanbul en présence de milliers de personnes.

    Parmi la foule, des dizaines de personnalités du monde des arts, comme le prix Nobel de littérature Ohran Pamuk, ou de la politique, dont l'ancien président Abdullah Gül, ont assisté à la cérémonie organisée à la mosquée de Tesvikiye pour celui qui était surnommé "Le grand maître", décédé samedi à l'âge de 92 ans.

    L'écrivain d'origine kurde a ensuite été inhumé dans un cimetière de la ville.

    Né en 1923 à Osmaniye, dans le sud de la Turquie, Yasar Kemal, de son vrai nom Kemal Sadik Gökçeli, a rencontré le succès dès son premier roman, "Memed le mince", écrit en 1955, qui a depuis été traduit en plus de 40 langues et l'a immédiatement imposé sur la scène littéraire internationale.

    Auteur de 35 romans, de nouvelles, de reportages et d'articles publiés entre 1955 et 1984, l'écrivain collectionne les prix les plus importants de la littérature mondiale. Il est l'écrivain turc le plus lu et traduit dans le monde.

    Il était également un artiste militant, engagé à gauche et pour la cause kurde, ce qui lui valu de nombreux procès, une peine d'emprisonnement, après le coup d'Etat militaire de 1971, et un exil de quelques années en Suède.

    "Si tu t'acharnes à ce point sur n'importe qui, un chat, un chien, un oiseau qui vole, il aura peur une première fois, une deuxième fois. La troisième, poussé à bout, il deviendra féroce comme un léopard et te mettra en pièces. Il ne faut pas tant s'acharner sur les hommes", écrivait le romancier dans Memed le Mince.

    La mort de Yasar Kemal a suscité une réelle émotion en Turquie et de nombreux hommages, dont ceux du gouvernement islamo-conservateur.

    La romancière turque à succès Elif Safak a regretté toutefois sur son compte Twitter que les autorités n'aient pas déclaré de jour de deuil national pour l'écrivain, contrairement à ce qui avait été fait en janvier après la mort du roi Abdallah d'Arabie saoudite. (AFP, 2 mars 2015)

    http://www.info-turk.be/439.htm#romancier

     

     

     

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    Yasar Kemal, la plume talentueuse de l'Anatolie rebelle

    Yasar Kemal, qui est mort samedi à l'âge de 92 ans, était l'un des écrivains turcs les plus acclamés dans le monde, notamment connu pour sa série "Mehmed le mince" et ses prises de position en faveur de la cause kurde.

     

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    Lui-même d'origine kurde, Yasar Kemal a obtenu de nombreuses distinctions internationales pour ses romans au souffle épique narrant les conditions de vie précaires des villageois d'Anatolie centrale et leur lutte contre l'oppression féodale et étatique.

    Ses écrits et son militantisme politique contre la brutalité du pouvoir à l'encontre de la minorité kurde de Turquie lui valent de nombreux procès et un séjour en prison.

    Yasar Kemal est même contraint d'entrer dans la clandestinité et de s'exiler plusieurs années en Suède pour fuir des menaces de mort et les pressions des autorités d'Ankara.

    Ecrivain précoce, puisqu'il écrit ses premiers poèmes à l'école primaire, il fait irruption sur la scène littéraire turque en 1955 dès son premier roman "Mehmed le mince", traduit en plus de 40 langues, acclamé par la critique internationale.

    Né en 1923 dans un hameau des plaines de Cilice, dans le sud-est de la Turquie, Yasar Kemal, de son vrai nom Kemal Sadik Gökçeli, a eu une enfance dramatique.

    Après avoir perdu la vue à un oeil à la suite d'un accident, il est le témoin à l'âge de cinq ans du meurtre de son père Sadi, tué en pleine prière à la mosquée par son fils adoptif.

    Le jeune homme quitte l'école prématurément. Contraint à exercer de petits métiers pour vivre, il est ramasseur de coton, conducteur d'engins agricoles ou encore bibliothécaire.

    En 1950, il est une première fois arrêté pour propagande communiste. Jugé, il est finalement acquitté.

    Le jeune Yasar abandonne alors son nom de naissance pour celui de Kemal, qui signifie le survivant en turc, et déménage à Istanbul, où il commence à travailler en tant que journaliste au sein du quotidien de gauche et laïque Cumhuriyet.

    C'est dans la plus grande ville de Turquie qu'il entame sa "carrière" de militant politique. Il adhère au Parti des travailleurs turcs et fonde une revue marxiste, Ant, tout en travaillant à son premier roman.

    - Contre la tyrannie -

    Ce sera "Mehmed le mince", une série en quatre tomes. Il y raconte les aventures d'un villageois idéaliste contraint à vivre comme un hors-la-loi après sa révolte contre les seigneurs féodaux. Un récit porté à l'écran en 1984, réalisé et incarné par l'acteur et dramaturge britannique Peter Ustinov.

    L'injustice sociale et le combat des pauvres contre la tyrannie et les privations restent des thèmes omniprésents dans l'oeuvre de l'auteur, comme dans "Terre de fer, ciel de cuivre".

    La figure de son oncle, un bandit notoire assassiné à 25 ans, inspire les héros rebelles à la Robin des Bois qu'affectionne l'écrivain. Son écriture au style lyrique, riche en descriptions, puise directement dans les légendes et le folklore anatoliens.

    A nouveau arrêté après le coup d'Etat militaire de 1971, il est emprisonné mais relâché grâce à une vague de protestations internationales. A la fin de la décennie, il est contraint à l'exil et part pour la Suède, où il restera deux ans.

    En 1995, Yasar Kemal subit encore les foudres de la justice, puni de prison avec sursis pour avoir dénoncé "l'oppression" des Kurdes. Mais l'écrivain refuse de se taire. "La guerre détruit la Turquie", déclare-t-il en 2007 au sujet des combats entre rebelles kurdes et armée, "je ne suis pas un héros mais j'ai le devoir de me faire entendre".

    Toujours militant, il est le premier à voler au secours de son compatriote Orhan Pamuk, premier écrivain turc à remporter le Nobel de littérature, lorsqu'il est attaqué pour avoir osé reconnaître le génocide arménien de 1915.

    Au-delà de ses engagements politiques, Yasar Kemal reste avant tout un écrivain de génie. "Je n'écris pas sur des problèmes, je n'écris pas pour un public, je n'écris même pas pour moi. J'écris, tout simplement", résume-t-il un jour.

    Distingué par de nombreux prix, décoré dans le monde entier, il ne parvient pourtant pas à décrocher le Nobel, une grande injustice aux yeux de nombreux Turcs.

    En 2001, il avait perdu sa femme, Thilda, une Belge issue d'une vieille famille juive qui a traduit une grande partie de son oeuvre en anglais et contribué à son succès mondial.

    Il laisse derrière lui son fils et sa seconde épouse Ayse Baban. (AFP, Tanya WILLMER, 28 février 2015)

     

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