Cet après midi sur la place des nations plus une centaines de manifestants se sont ressemblées pour protester contre le régime sanguinaire, discriminatoire et négationnisteen Turquie et à la mémoire de Berkin Elvan, décédé mardi après 269 jours de coma.
Communique de Presse
Le 16 juin 2013 au matin, à Istambul, Berkin Elvan, âgé de 15 ans, dit à sa maman qu'il est plus rapide qu'elle pour aller chercher du pain pour le petit déjeuner, et part le chercher sur le chemin, il reçoit en pleine tête une grenade lacrymogène lancée par la police réprimant une manifestation pacifique. Il tombe dans le coma. Il y reste 269 jours. Il est mort mardi 11 mars 2014.
Berkin est la dernière en date des victimes de la répression des manifestations pour le maintien du parc Gezi à Istanbul au printemps 2013. Lors de ces manifestations sept autres personnes ont été tuées: Mehmet Ayvalıtaş (20 ans), Abdullah Cömert (22 ans), Ethem Sarısülük (26 ans), İrfan Tuna (47 ans), Mustafa Sarı (27 ans), Selim Önder (88 ans), Hasan Ferit Gedik (21) ve Ali İsmail Korkmaz (19 ans). 8000 autres personnes ont été blessées, dont des dizaines ont perdu la vue.
Assumant la répression aveugle des manifestations par la police, le Premier Ministre turc, Tayyip Erdogan, l’encensa en ces termes: « La police turque a écrit une légende »
Ces 25 dernières années, 565 enfants, dont une majorité d'enfants kurdes, ont été tués par les forces de l'ordre turques. Là encore, Loin de Erdoğan revendique la responsabilité de ces assassinats : lors des émeutes de mars 2006 dans les provinces Kurdes, il déclarait: « Femme ou enfant, peu importe, nos forces de sécurité feront le nécessaire. Les parents de ces enfants pleureront demain en vain. »
Durant 12 ans de pouvoir d'AKP (le parti du Premier Ministre), 184 enfants ont tués par les forces de l'ordre turques. Par exemples : Uğur Kaymaz (12 ans) a été tué avec son père le 21 novembre 2004 à Kızıltepe (Mardin). Son autopsie a révélé 13 balles. Ceylan Önkol (12 ans) a été tué par le tir d’un obus de l'armée turque le 28 septembre 2009 alors qu'il faisait paître des moutons.
Pour dénoncer l'assassinat de Berkin Elvan, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dans 81 provinces de la Turquie. Comme à ses habitudes, la police turque est intervenue violemment. La police a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui ont scandé des slogans hostiles au gouvernement tels que « Gouvernement assassin! ». Des heurts entre manifestants et la police ont fait des centaines de blessés.
Devant la presse, la mère de Berkin Elvan a mis en cause M. Erdogan. « Ce n’est pas Dieu mais le Premier ministre Erdogan qui m'a pris mon fils », a-t-elle déclaré en pleurs.
Le manque de volonté politique du gouvernement turc est patent dans la démocratisation, dans la recherche d'une solution pacifique à la question kurde et dans la reconnaissance des droits élémentaires des minorités ethniques et confessionnelles.
Nous appelons toutes les personnes et organisations en faveur des droits humains et des libertés fondamentales à manifester et se solidariser avec les peuples de Turquie contre le régime sanguinaire, discriminatoire et négationniste en place.
Association Culturel Kurde, Centre culturel d'Alevi (Genève),Association Maison populaire de Genève