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Demir SÖNMEZ - Page 169

  • Adieu cher René Rielle

    Ce dimanche René Rielle, père du député socialiste au Grand conseil nous a quitté. Une cérémonie religieuse sera célébrée ce jeudi 30 octobre à 17h à la Chapelle Saint-Christophe, rue centrale 7 de Crans Montana. Voici mon hommage en photos pour cet homme de valeur que j’ai côtoyé. Je saisie l’occasion pour présenter mes sincères condoléances à toute la famille Rielle et en particulier à mon ami Jean-Charles et à son épouse  Laurence Fehlmann Rielle. 

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    Mon cher Papi,

    En ce moment d'émotion, lorsque je pense à toi, c'est la tendresse qui m'étreint.

    Parce que je me souviens...

    Je me souviens de nos chevauchées dans les bois de Sauvablin et du jour où tu m'as annoncé que tu allais arrêter l'équitation parce que tu te sentais « un peu plus fragile » - c'était il y a plus de 10 ans maintenant.

    Je me souviens des trois pommes par jour que tu croquais. Sais-tu comment je mange les pommes ? En entier, en ne laissant que la tige – comme toi.

    Je me souviens de ta discipline matinale, quotidienne et soignée pour rester souple comme un jeune homme malgré ton âge avancé.

    Je me souviens de tes randonnées en montagne et de la question rituelle que tu me posais si je t'accompagnais : « Dis, Natacha, tu prends aussi un peu de rouge pour le pique-nique ? ».

    Je me souviens de Stéphanie (ta petite-fille elle aussi) qui me raconte avec joie ses journées à ski avec toi, son mari et ses enfants...tes arrière-petits-fils !

    Je me souviens de notre partie de mini-golf, il n'y a pas si longtemps de cela.

    Je me souviens surtout que tu avais toujours peur de ne pas me retrouver au paradis du fait que je ne suis pas baptisée. Cela nous a d'ailleurs valu de longues discussions métaphysiques. Tu lisais des ouvrages de maîtres spirituels. Le sens de la vie humaine éveillait ta curiosité et ton intérêt, tes yeux brillaient alors sans relâche.

    Je me souviens de tes fêtes d'anniversaire.

    Je me souviens de ta gentillesse et de ta modestie.

    Comme tu l'as compris, Papi chéri, j'ai la chance d'être ta petite-fille et d'avoir ainsi le supplément de distance – lié à la génération qui nous sépare (celle de tes fils, celle de mon père) – qui me permet de retenir le bonheur plus que la tristesse, même en ce jour.

    Lorsque mes enfants me demandent où vont les gens qui meurent, je leur réponds qu'ils sont dans le coeur de ceux qui les aiment. Tu es dans mon coeur, et sûrement dans le coeur de bien d'autres personnes aussi.

    Mais ta foi, profonde et sereine, me fait pressentir que tu vas également rejoindre cet inconnu qui te tend les bras. Donc je te dis, mon Papi chéri : « A Dieu ». Adieu, Papi chéri.

    Natacha Rielle Pégatoquet

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    www.photographygeneva.com

  • Métier en danger: assistantes médicales en colère

    Une centaine de personnes ont participé aujourd’hui à Genève à la manifestation des assistantes médicales, soutenues par leur association (AGAM) et Unia. Ce rassemblement avait pour but de dénoncer la situation suivante :
     
    Jusqu’en 2006, le secteur des cabinets médicaux était couvert par une convention collective de travail (CCT), conclue entre l’Association des médecins du canton de Genève (AMG), l’Association genevoise des assistantes médicales (AGAM) et le syndicat Unia. La CCT prévoyait notamment une grille de salaires minima selon les années d’expérience et une durée du travail hebdomadaire de 40h. En 2006, les médecins ont revendiqué une augmentation du temps de travail et une baisse des salaires de 13 à 18%. Les négociations ayant échoué, le secteur se retrouve sans protection conventionnelle depuis le 1er mars 2007.
     
    Depuis cette date, l'AGAM et Unia n'ont cessé de se battre contre la dégradation des conditions salariales qui mettent cette profession, principalement féminine, en danger. En effet, les salaires d'embauche se sont effondrés : 32% du personnel gagnent aujourd'hui moins que l’ancien minimum salarial conventionnel, et ce pourcentage atteint même les 48% du personnel dans les grandes structures telles que les permanences médicales et les groupes médicaux. Ces chiffres sont issus d’une étude de l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail (OCIRT). Conséquence : l’attractivité de la profession a fortement chuté, avec une baisse des entrées en formation et des diplômées, et une augmentation des reconversions professionnelles. De plus en plus d’assistantes bifurquent vers d’autres métiers mieux rémunérés comme celui des Assistantes en soins et santé communautaire (ASSC), profession considérée comme proche. Pourtant les ASSC gagnent en première année 5270 francs contre 4231 francs pour les assistantes médicales (selon la recommandation de l’AMG) !

    Cette situation comporte des risques certains en matière de santé publique : confrontés à une pénurie de personnel qualifié, de plus en plus de cabinets médicaux engagent du personnel non qualifié (p.ex. secrétaires médicales) pour procéder à des gestes médicaux techniques du ressort de l’assistante médicale. L’exercice de ces gestes est par ailleurs soumis à l’obtention d’un droit de pratique délivré aux assistantes médicales par le médecin cantonal. La sécurité des patients risque ainsi de ne plus être assurée.


    Afin de protéger la profession et la sécurité des patients, les assistantes médicales réclament donc de l’AMG des négociations pour conclure une CCT qui permette au métier de maintenir son attractivité. A défaut, seul un Contrat-type de travail, tel que prévu dans le cadre des mesures d’accompagnement contre la sous-enchère, pourrait sécuriser les salaires à l’embauche et redonner l’attractivité nécessaire à la profession pour garantir ses missions de santé publique.

    Les manifestants ont appelé dès lors tant les employeurs que les autorités cantonales à prendre leurs responsabilités pour sauver un métier indispensable à la population.
     
    Unia Région Genève
    Communiqué de presse

     

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    Pour les autres photos:

    http://www.photographygeneva.com/gallery/metier-en-danger-assistantes-medicales-en-colere/

  • Une lettre de Kobané: MAMAN, TU ME MANQUES !

    Les femmes kurdes participent en grand nombre aux combats contre les djihadistes. Elles constitueraient près de 40 % de cette force estimée à 40 000 combattants. Elles sont devenues le symbole de la résistance contre les barbares djihadistes car leur réussite sera la réussite pour la liberté de toutes les femmes du moyen-orient et du monde entier. 

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    Les mots d’une combattante de YPJ (Unités populaires de défense des femmes), organisation de défense du PYD (Parti de l’unité démocratique), nous fait comprendre la conviction de la femme avant-coureur à la révolution tandis que la remarquable résistance de Kobane qui guide une résistance historique continue.

     

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    Voici la dernière lettre d'une combattante de YPJ à sa mère.


    « Je vais bien maman. Hier on a fêté mon 19ème anniversaire. Mon ami Azad a chanté une très belle chanson pour les mères. Je me suis rappelée de toi et j’ai pleuré. Azad a une belle voix. Lorsqu’il chantait la chanson de « Maman », il pleurait en même temps. Sa mère lui manquait autant que tu me manques, ça faisait un an qu’il ne la voyait plus.
     
    Hier nous avons porté secours à un ami blessé. Il avait reçu par deux balles. Il était inconscient qu’il était blessé de deux différents partis de son corps. Car il ne voyait pas la blessure du haut de sa poitrine. La deuxième balle avait juste touché le côté, nous pourrions le guérir, on lui a même donné un litre de mon sang.   

    Nous sommes à l’est de Kobané maintenant, Maman. Nous sommes juste quelques kilomètres d’eux. On voit leur drapeau noir et on écoute leur radio. Parfois ils parlent en des langues étrangères qu’on ne comprend pas, mais on sent qu’ils ont peur.
    Nous sommes neuf combattants dans notre groupe.

    Le plus jeune, c’est Resho, il vient d’Afrîn. Il a d’abord combattu à Tal Abyad, et ensuite a rejoint nos rangs. Il ne sait pas quelle âge il a exactement. Tous ce qu’il sait, c’est qu’il a une vingtaine d’année.
    Alan, est de Qamishlo, de l’un de ses plus beaux quartiers. Et lui, il a combattu d’abord à Serê Kanîye, avant de nous rejoindre. Il a quelques cicatrices de blessures sur son corps. Il a vécu une enfance marquant, il était un enfant audacieux, et il a des cicatrices de blessure qui lui ont resté de son enfance.   Il nous dit que ses blessures étaient pour Avîn.

    Le plus grand c’est Dersim, il vient du mont de Qandil. Sa femme est devenue martyre à Diyarbekir, et l’a laissé seul avec ses deux enfants. Sa fille s’appelle Helin, il a gravé le prénom de sa fille sur son bras et il n’a jamais vu sa fille.  
    Nous sommes dans une maison au pied des montagnes de Kobanê. On ne connaît pas un Dieu plus fort que notre Dieu.

    On ne sait pas grande chose des propriétaires de la maison.

    Il y a des photos d’un vieil homme et aussi d’un jeune homme. Il y a un ruban noir sur la photo du jeune, je crois qu’il est devenu martyr… Il y a également les photos de Qazi Mohamad, Mulla Moustapha Barzani et Apo. Et une ancienne carte de l’Empire Ottoman mentionnant le Kurdistan.
     
    Il y a bien longtemps que l’on n’a pas bu de café, mais la vie est belle, même sans café. De toute façon, je n’ai jamais bu un café aussi bon que le tien,  maman.

     Nous sommes maintenant dans une ville calme qui n’a tué personne, qui n’a jamais connu l’injustice. Alors que maintenant c’est une ville bléssée, exilée, déportée de leur territoire, ils n’ont plus de pays. Nous sommes juste là, pour défendre une ville musulmane qui compte une dizaine de mosquées. Nous défendons cette ville et ses sacrés places contre des barbares et des mongoles.     

    Maman, je viendrai te voir dès que cette sale guerre contre nous se terminera.
     
    Nous allons rentrer avec Dersim à Diyarbekir pour rendre visite à ses enfants. Nos familles et nos maisons nous manquent à toutes et à tous, et nous voulons tous rentrer mais la guerre interdit la nostalgie.
     Mais je ne pourrai peut-être pas rentrer, Maman. Si ce devait être le cas, sache que j’ai rêvé toujours de te revoir et que c’est cela qui me tenait debout.
     
     La maison est à l’est de Kobané. C’est une maison frappée de toutes parts. Elle a une porte verte criblée des balles d’un Sniper. Il y a trois fenêtres, dont l’une s’ouvre à l’est. J’y ai gravé mon nom en rouge. Les rayons de soleil entrent dans la chambre par les trous faits par les balles dans la chambre, Maman.  Et c’est derrière cette fenêtre que j’aurai vécu mes derniers instants et attendu la mort. Cette même fenêtre derrière laquelle Azad a chanté sa dernière chanson, pour sa mère, avec sa belle voix. « Maman, tu me manques  »

    MAMAN, TU ME MANQUES !

    Ta fille, Narin


    Je remercie Nuray pour la traduction de ce grand moment d’émotion.

    La photo n’est évidemment pas celle de l’auteur dont on ne connait pas le visage.

     

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