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Demir SÖNMEZ - Page 335

  • Pétition : Soutenir les grévistes de la faim kurdes, 46 jours grève de la faim!

    Des prisonniers politiques kurdes mènent une grève de la faim 

    collective dans les prisons turques depuis maintenant 46 jours

     

    à Monsieur Thorbjørn Jagland

    Secrétaire Général du Conseil de l’Europe

    Avenue de l’Europe 67 075 Strasbourg

    PETITION

    Objet : prendre en considération le cri des Kurdes de Turquie

    Monsieur le Secrétaire Général,

    Depuis 2009, piétinant sans aucune retenue la démocratie et les libertés, le gouvernement de Turquie a emprisonné près de 9 000 Kurdes, notamment 6 députés, 31 maires, 96 journalistes, 36 avocats, 183 dirigeants du BDP ( Parti pour la Paix et la Démocratie), des syndicalistes, des défenseurs des Droits de l’Homme, des étudiants, … et près de 2 000 enfants, connus sous le nom « d’enfants lanceurs de pierres », sont actuellement en prison.


    Par ailleurs, l’armée turque a conduit des opérations militaires au-delà des frontières avec l’Irak, en violation du droit international. 41 civils ont été assassinés dans ces opérations et l’arme chimique a été utilisée.

    Pour couronner le tout, les autorités turques, qui avaient entamé des négociations avec le leader incontesté des Kurdes, monsieur Abdulah Oçalan (emprisonné depuis 1999 sur l’Ile d’Imrali), les ont interrompues et ont placé ce dernier à un isolement total sans précédent depuis le 27 juillet 2011, en violation de toutes les lois internationales.

    De telles atteintes aux Droits de l’Homme, aussi nombreuses et aussi graves de la part du gouvernement turc, sont injustifiables.

    Afin de demander leurs cessations, 900 prisonniers politiques kurdes sont en grève de la faim illimitée en Turquie depuis le 15 février 2012, au péril de leur vie.

    Pour la même raison, 15 Kurdes d’Europe ont entamé une grève de la faim illimitée à Strasbourg depuis le mars.

    Ils demandent la justice, la libération d’Abdulah Oçalan et de tous les prisonniers politiques ainsi qu’une résolution équitable et démocratique de la question kurde.

    Monsieur le Secrétaire Général, nous vous demandons d’écouter le cri de ces hommes et de ces femmes et de répondre favorablement à leurs revendications. En conséquence, il vous faut exiger du gouvernement turc qu’il cesse ses atteintes répétées aux Droits de l’homme et l’inciter à s’engager dans la voie de la négociation pacifique avec monsieur Oçalan, pour la résolution de la question kurde.

    Sans cela, la pertinence de la Turquie à être membre du Conseil de l’Europe serait posée.

    Pour notre part, nous considérons que le problème kurde n’est pas simplement celui de la Turquie, mais également celui du Conseil de l’Europe, d’autant plus que des états-membres, la France et l’Allemagne en particulier, ne se gênent pas pour vendre des armes au gouvernement turc.

    En conséquence, nous vous demandons de bien vouloir mettre à l’ordre du jour de l’Assemblée Parlementaire la résolution du problème kurde ; se refuser à le faire revient, ni plus ni moins, à cautionner l’ensemble des pratiques anti- démocratiques et attentatoires aux libertés ci-dessus évoquées.

    Soyez assuré, Monsieur le Secrétaire Général, de notre vigilance active pour le respect des Droits de

    l’Homme partout dans le monde en général, et sur le territoire relevant du champ d’action du Conseil de l’Europe en particulier.

     

    Pour signer cette pétition :

     

    http://www.petitions24.net/soutenir_les_grevistes_de_la_faim_kurdes

     

  • Le PS et le CdH hésitent à condamner la répression des journalistes en Turquie


    Le Soir vient de publier un article qui met en évidence de nouvelles concessions de certains partis politiques belges au lobby turc. Selon le député Jean-Claude Defossé (Ecolo), le PS et le CdH 
    qui veulent absolument éviter de froisser leur électorat turc ont retardé l'examen d'une résolution après les élections communales


    Le gouvernement turc a jeté en prison ces dernières années plus de journalistes que la Chine, l’Iran ou l’Erythrée, qui ne sont pourtant pas de grands amis de la liberté de presse. Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), qui a publié un rapport à ce sujet lundi, au moins 76 journalistes sont actuellement sous les verrous en Turquie, dont 61 en raison de leurs écrits ou de leurs enquêtes.

    Selon le CPJ, plus de trois quarts des journalistes emprisonnés le sont sans jugement, les autorités soutenant que la plupart des détenus le sont pour de graves délits comme l’appartenance à une organisation terroriste armée, et que leur activité n’a rien à voir avec le journalisme.

    « Le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a mis en œuvre une des plus vastes opérations de répression de la liberté de presse de l’histoire récente », estime le CPJ. Cette situation n’est pas neuve, mais elle semble plutôt s’aggraver.

    « Il y a presque un an, Philippe Leruth, vice-président de la Fédération européenne des journalistes, a lancé une campagne en faveur de la libération des journalistes turcs emprisonnés, raconte Jean-Claude Defossé, député bruxellois Ecolo et député au Parlement de la fédération Wallonie-Bruxelles. J’ai alors proposé une résolution condamnant la répression dont sont victimes de nombreux journalistes en Turquie. J’étais sûr que cela allait passer sans problème : erreur ! Richard Miller du MR a en effet soutenu cette proposition, mais cela a été plus compliqué avec le PS et le CDH. Les élus socialistes ont d’ailleurs amendé le texte en proposant une résolution sur la liberté de presse dans le monde, ce qui ne voulait à mon avis plus dire grand-chose… J’ai finalement réussi à ressortir ma proposition en juin, mais le PS et le CDH ont dit qu’il fallait auditionner des experts. Cela ne me semblait pas indispensable tant il y a sur ce sujet de rapports d’organisations de premier plan comme Amnesty International, Human Rights Watch ou le Haut-commissariat de l’ONU sur les droits de l’homme. J’ai l’impression qu’il s’agissait surtout de retarder l’examen de cette proposition… après les élections communales. Certains partis veulent absolument éviter de froisser leur électorat turc à Bruxelles… L’audition a finalement eu lieu ce mardi après-midi et les experts consultés ont été implacables. La proposition sera mise au vote le 27 novembre. J’espère qu’il n’y aura pas d’autres manœuvres dilatoires… »

    Le député MR de la Fédération Wallonie-Bruxelles Richard Miller, qui avait cosigné la proposition de Jean-Claude Defossé, s’est rendu avec d’autres élus MR en Turquie en septembre dernier. « Nous avons à trois reprises évoqué la répression des journalistes face à des responsables, de l’AKP, le parti du président Erdogan, dont l’actuel président du Parlement, Cemil Çiçek, explique Richard Miller. Nous n’avons reçu aucune réponse : nous avions l’impression chaque fois de parler à un mur ! Le seul avec lequel un dialogue a été possible, était un représentant de l’opposition, qui m’a parlé d’une centaine de journalistes en prison ».

    Par ailleurs, un accord de coopération a été conclu avant l’été entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Turquie qui prévoit notamment un échange d’informations et de journalistes entre les deux entités. L’AJP (Association des journalistes professionnels) et la FEJ estiment qu’il est « inconcevable de mettre ce volet de l’accord en œuvre sans exiger la libération immédiate des journalistes actuellement détenus en Turquie ».

    Interrogé à ce propos, la porte-parole de Rudy Demotte, ministre-président PS de la Fédération Wallonie-Bruxelles, indique qu’il accorde « beaucoup d’attention à la liberté de presse mais qu’il préfère avoir une vision plus globale, soulignant qu’il y a aussi des problèmes en Russie, au Kazakhstan, en Ukraine, en Iran ou en Chine ». Et renvoie à une réponse faite en avril dernier par Rudy Demotte à une question de Jean-Claude Defossé : « Nous ne fermons pas les yeux sur ce qui se passe actuellement en Turquie. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille stopper toute coopération avec le pays partenaire. Bien au contraire, l’isolation du pays ne permettrait pas de faire évoluer la situation ».

    Du côté des Affaires étrangères et du ministre Didier Reynders, « on traite cette question dans le cadre de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, précise Michel Malherbe, le porte-parole. Le ministre a rencontré la semaine dernière le président turc, le Premier ministre et son homologue, et il a évoqué l’élargissement de l’UE qui se base sur une série de critères. Nous endossons par ailleurs le récent rapport d’évaluation européen sur l’adhésion de la Turquie, qui est très critique notamment sur la liberté d’expression ». (Le Soir, Véronique Kiesel, 24 octobre 2012)

  • Quatre journalistes condamnés à des peines de prison en trois jours

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    Reporters sans frontières a décidé d’ouvrir un fil d’actualité pour rendre compte de la multiplication des poursuites judicaires à l’encontre des journalistes et des médias en Turquie. Malgré la loi 6352 du 5 juillet 2012, la presse reste la cible d’un harcèlement judiciaire constant, dont les procès KCK et Ergenekon ne sont que les émanations les plus visibles.

    En trois jours, quatre journalistes ont été condamnés à des peines de prison en Turquie. Deux autres ont été remis en liberté conditionnelle en attente de leur jugement.

    Les médias pro-kurdes toujours dans l’œil du cyclone

    Le 16 octobre 2012, Kenan Karavil et Seyithan Akyüz ont été condamnés respectivement à treize ans et demi et douze ans de prison par la 8e chambre de la cour d’Assises d’Adana (Sud). L’ancien directeur de la station locale Radyo Dünya (Radio Monde) et le collaborateur du quotidien en langue kurde Azadiya Welat (Pays libre) ont été reconnus coupables d’appartenance à l’Union des communautés du Kurdistan (KCK, liée au PKK). Ils figurent parmi les 45 protagonistes de ce procès qui ont été condamnés à un total de 419 ans et deux mois de prison. Deux autres accusés ont été acquittés.

    Le lendemain, le reporter de l’agence pro-kurde Diha, Murat Ciftçi, a été condamné à huit ans et neuf mois d’emprisonnement par la 7e chambre de la cour d’Assises de Diyarbakir (Sud-Est) pour « collaboration » avec le KCK. Il avait été remis en liberté en attente de son jugement après cinq mois de détention provisoire, en avril 2012.

    Reporters sans frontières a par ailleurs appris la remise en liberté conditionnelle, par la 5e chambre de la cour d’Assises de Diyarbakir, d’une autre reporter de Diha, Gülsen Aslan, le 17 octobre. Arrêtée le 4 février dernier, elle avait été relâchée puis à nouveau incarcérée quelques jours plus tard à la demande du parquet. D’après Diha, le collaborateur d’Azadiya Welat Safak Celen a lui aussi été remis en liberté. Tous deux figuraient parmi les 34 suspects incarcérés dans la province de Batman pour appartenance présumée au KCK. Gülsen Aslan risque jusqu’à quinze ans de prison. Le procès reprendra le 26 décembre prochain.

    C’est également le 26 décembre que débutera, devant la 10e chambre de la cour d’Assises d’Adana, le procès d’Özlem Agus, journaliste de Diha. Incarcérée depuis le 6 mars 2012, elle est accusée de liens avec le « Comité des médias » du KCK, tout comme l’éditeur de Diha Ali Bulus et le collaborateur d’Azadiya Welat Ferit Köylüoglu.

    L’acte d’accusation de 300 pages, rédigé à l’encontre de 54 suspects (dont 20 sont en détention préventive), reproche notamment à Özlem Agus d’avoir couvert des manifestations d’une manière « qui respecte l’idéologie » du PKK, et d’avoir « communiqué à la chaîne Roj TV des informations susceptibles de faire la propagande du PKK ». Les conversations téléphoniques professionnelles entre Özlem Agus et Ali Bulus, tout comme celles passées par Ferit Köylüoglu à des distributeurs d’Azadiya Welat, sont considérées comme autant de pièces à conviction par le parquet. Ce dernier reproche aussi à Ferit Köylüoglu d’avoir distribué lui-même des numéros du journal et de s’être renseigné sur les ventes. La diffusion d’Azadiya Welat n’est pourtant pas interdite.

    Dénouement provisoire dans l’affaire Atilim

    D’après des informations communiquées par les avocats des prévenus, la 9e chambre de la Cour suprême a confirmé, le 15 octobre, la peine de prison à perpétuité prononcée contre la rédactrice en chef de journal Atilim, Hatice Duman, accusée d’être l’une des dirigeantes du Parti communiste marxiste-léniniste (MLKP, interdit). La Cour a en revanche annulé la condamnation prononcée contre son collègue Necati Abay, porte-parole de la Plate-forme de solidarité avec les journalistes emprisonnés. La 12e haute cour criminelle d’Istanbul l’avait condamné à dix-huit ans et neuf mois d’emprisonnement en 2003 pour des accusations similaires. Mais si la Cour a jugé que Necati Abay n’était pas l’un des dirigeants de l’organisation, elle l’accuse toujours d’en être membre. Le journaliste risque donc jusqu’à quinze ans de prison.

    « Tolérance zéro » pour Taraf qui dénonce la torture

    Le quotidien Taraf (Camps), critique à l’égard du gouvernement et de l’armée, a été contraint par la justice à publier, dans son numéro du 13 octobre, un démenti de Sedat Selim Ay, chef adjoint de la section antiterroriste d’Istanbul, accusé d’actes de torture dans les années 1990 (voir ci-dessous). Au nom de la présomption d’innocence, la 2e chambre du tribunal correctionnel d’Istanbul a cassé une précédente décision de justice qui concluait que Taraf avait publié des informations « d’intérêt général ». Huit collaborateurs du journal restent poursuivis pénalement dans cette affaire.

    Du 22 juillet au 2 août 2012, le quotidien avait publié douze articles citant des témoignages de victimes, qui identifiaient Sedat Selim Ay comme leur tortionnaire. Le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, s’en était vivement pris aux médias critiquant la protection accordée à ce haut fonctionnaire par le gouvernement, en contradiction avec son objectif de « tolérance zéro » à l’égard de la torture.

    La promotion de Sedat Selim Ay avait suscité de vives polémiques cet été : quelques années auparavant, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait condamné la Turquie pour avoir failli à son obligation de « mener une enquête et un procès effectifs » dans cette affaire. (RSF, 22 octobre 2012)


    Turkey's Press Freedom Crisis

    The Dark Days of Jailing Journalists and Criminalizing Dissent

    Turkish authorities are engaging in widespread criminal prosecution and jailing of journalists, and are applying other forms of severe pressure to promote self-censorship in the press, a CPJ analysis shows. CPJ has found highly repressive laws, particularly in the penal code and anti-terror law; a criminal procedure code that greatly favors the state; and a harsh anti-press tone set at the highest levels of government. Turkey’s press freedom situation has reached a crisis point. 

    Special report by the Committee to Protect Journalists