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Droits de l'humaine - Page 37

  • La colère à la une de la presse turque au lendemain d'une nouvelle rafle

    HRW dénonce l'arrestation de journalistes accusés de complot

    L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a dénoncé samedi la récente arrestation de journalistes en Turquie, exhortant ce pays qui aspire à intégrer l'Union européenne à démontrer son engagement en faveur de la liberté de la presse.

    "En l'absence de preuves crédibles de la part de la police selon lesquelles Nedim Sener et Ahmet Sik ont commis un crime, leur arrestation relève d'un développement gênant", a déclaré HRW dans un communiqué reçu à l'AFP d'Emma Sinclair-Webb, une chercheuse pour la Turquie de cette organisation.

    L'organisation américaine de défense des droits de l'Homme exhorte Ankara à "éradiquer des lois toutes les restrictions visant la liberté d'expression".

    Dix personnes, dont la plupart des journalistes connus, ont été placées en détention préventive jeudi, soupçonnées dans un complot présumé contre le régime islamo-conservateur du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

    Mais l'opposition et une importante partie de la presse affirment que cette affaire de conspiration présumée, qui a provoqué l'incarcération depuis 2007 de centaines de personnalités d'opposition, vise à enrayer toute contestation politique en Turquie.

    Après la nouvelle vague d'arrestation, l'UE et les Etats-Unis ont fait part de leur préoccupation quant à la liberté de presse en Turquie.

    L'ensemble des journalistes arrêtés jeudi sont critiques vis-à-vis du gouvernement turc. Aux termes des lois, la police peut les interroger pendant quatre jours avant de les déférer devant un tribunal qui peut soit les libérer, soit les inculper.

    Trois autres journalistes avaient été arrêtés et inculpés il y a deux semaines.

    Cette offensive judiciaire contre les journalistes intervient à un moment critique en Turquie, trois mois avant des élections législatives, prévues le 12 juin, où le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan brigue un troisième mandat.

    M. Erdogan a rejeté vendredi toute ingérence gouvernementale dans la "justice indépendante".

    Des milliers de personnes, dont de nombreux journalistes, ont manifesté vendredi à Istanbul et Ankara pour dénoncer les arrestations. (AFP, 5 amars 2011)


    Accusés de complot anti-gouvernement, sept journalistes inculpés



    Sept journalistes turcs connus, arrêtés jeudi et soupçonnés de comploter contre le gouvernement islamo-conservateur, ont été inculpés par un tribunal d'Istanbul et écroués ce week-end dans une prison de la ville, malgré les critiques internationales.

    Samedi, Nedim Sener et Ahmet Sik, deux journalistes d'investigation, connus pour leur critique du régime du gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan ont refusé de répondre aux questions des procureurs et des juges. Un groupe de journalistes a effectué un sit-in devant le palais de justice pour protester contre leur incarcération.


    Dimanche,
    cinq autres journalistes, Yalçin Küçük, Dogan Yurdakul, Sait Cakir, Müesser Yildiz et Coskun Musluk, ont été inculpés par le tribunal toujours pour implication dans un complot présumé contre le gouvernement islamo-conservateur. 

    Les sept suspects avaient été placés en détention préventive lors d'une nouvelle rafle jeudi contre dix personnes, dont la plupart des journalistes.

    Trois autres journalistes avaient été inculpés il y a deux semaines.

    La Turquie, où 61 journalistes sont emprisonnés et des milliers d'entre eux objets de poursuites, est régulièrement montrée du doigt pour ses atteintes à la liberté de la presse. Parmi ces journalistes se trouvent plusieurs rédacteurs en chef des journaux kurdes ou de gauche.

    L'opposition et une importante partie de la presse affirment que cette enquête qui a provoqué l'incarcération depuis 2007 de centaines de personnalités d'opposition, vise à enrayer toute contestation politique en Turquie.

    Dimanche, le parquet d'Istanbul a affirmé que ces journalistes n'avaient pas été inculpés pour leur écrits ou leurs opinions mais à cause "de preuves qui ne peuvent être rendus publiques", selon une déclaration écrite.

    L'Union européenne, les Etats-Unis et les organisations de défense des droits de l'Homme ont fait part de leur préoccupation quant à la liberté d'opinion en Turquie. (AFP, 6-7 mars 2011)

    http://www.info-turk.be/391.htm#complot

     

    La colère à la une de la presse turque au lendemain d'une nouvelle rafle

     



    Plusieurs titres de la presse turque, et des centaines de manifestants à Istanbul et Ankara, ont bruyamment critiqué vendredi une nouvelle rafle visant en particulier des journalistes connus, soupçonnés dans un complot présumé contre le régime.

    Des centaines de personnes, journalistes, intellectuels et artistes ont manifesté contre ces arrestations et le parti islamo-conservateur au pouvoir AKP, dans le centre d'Istanbul.

    "Libérez les journalistes", "AKP, ne touche pas à la presse", "A bas la dictature de l'AKP", pouvait-on lire sur les banderoles déployées par les manifestants. Une manifestation similiaire a eu lieu à Ankara.

    La presse d'opposition a elle aussi vivement protesté, dénonçant une dérive autoritaire du pouvoir islamo-conservateur.

    "Donnez-nous une explication", protestait le quotidien libéral Radikal, tandis que Cumhuriyet, proche de l'opposition, s'insurgeait: "Ca suffit!".

    Même le quotidien Taraf a émis des doutes sur les intentions des enquêteurs.

    "Si aucune explication crédible n'est fournie, le gouvernement AKP va affronter la période la plus sombre de son existence politique", lisait-on dans ce journal, qui a pourtant toujours fermement soutenu l'enquête sur l'affaire Ergenekon, du nom d'un présumé réseau ayant voulu renverser le gouvernement.

    Jeudi, la police a perquisitionné puis placé en détention dix personnes issues des milieux d'opposition, dans le cadre de l'affaire Ergenekon.

    Au total, depuis le lancement de l'enquête en juin 2007, plusieurs dizaines de personnes, dont des généraux, des journalistes et des chefs de la pègre, ont été écroués.

    Applaudie par les milieux pro-gouvernementaux comme une avancée dans la lutte pour un Etat de droit, l'enquête est dénoncée par les cercles pro-laïcité qui y voient la volonté du gouvernement de réduire au silence l'opposition et de poursuivre une islamisation rampante du pays.

    Les arrestations de jeudi ont été condamnées à l'étranger, notamment par l'OSCE et l'Union européenne.

    Parmi les personnes visées dans cette opération, menée à Istanbul et Ankara, figure Nedim Sener, du quotidien libéral Milliyet, distingué en 2010 par l'Institut international de la presse (IPI) pour son livre consacré à l'assassinat en 2007 en Turquie du journaliste arménien Hrant Dink.

    L'incarcération d'Ahmet Sik a également indigné l'opposition, alors que ce journaliste est considéré comme l'un des premiers à avoir fait état d'un complot de généraux contre le gouvernement et l'AKP, le Parti de la justice et du développement. (AFP, 4 mars 2011)



    Paris demande la libération des journalistes d'opposition



    La France a exprimé vendredi sa "préoccupation" après l'arrestation en Turquie de journalistes d'opposition, demandant leur libération et rappelant à Ankara que les atteintes à la liberté de la presse entravaient son dossier d'adhésion à l'Union européenne.

    "Nous avons appris avec préoccupation que des journalistes ont, à nouveau, été arrêtés dans le cadre d'une enquête sur un complot présumé visant le gouvernement", a observé lors d'un point-presse régulier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.

    "La France suit avec la plus grande attention la situation de ces journalistes et souhaite leur libération", a-t-il dit.

    M. Valero a rappelé que "la Commission européenne a relevé dans son dernier rapport de progrès un certain nombre d'atteintes à la liberté de la presse en Turquie".

    La France diverge avec la Turquie sur ses négociations d'adhésion à l'Union européenne, Paris ne souhaitant pas qu'elles débouchent sur une entrée pleine et entière de ce pays dans l'Europe des 27.

    La police turque a arrêté jeudi plusieurs personnes dans les milieux d'opposition, pour la plupart des journalistes connus, dans le cadre d'une enquête sur un complot présumé visant le gouvernement islamo-conservateur, selon les médias turcs.

    L'opération policière visait notamment Nedim Sener, du quotidien libéral Milliyet, désigné "héros de la liberté de la presse" en 2010 par l'Institut international de la presse (IPI).

    L'opposition et une partie de la presse ont accusé le gouvernement de chercher à museler toute contestation. (AFP, 4 mars 2011)



    Reporters sans frontières s’indigne de la vague de perquisitions



    Reporters sans frontières s’indigne de la vague de perquisitions et d’interpellations qui a touché des journalistes jeudi 3 mars à Istanbul et Ankara, dans le cadre d’une enquête sur un complot présumé visant le gouvernement. Alors qu’ils ont largement contribués à faire la lumière sur cette affaire, les journalistes d’investigation sont pris en otage dans l’affrontement entre le gouvernement et les milieux d’opposition kémaliste.

    Reporters sans frontières dénonce l’invocation répétée du motif d’ « appartenance à une organisation terroriste » pour toucher des journalistes qui ne font que leur travail dans un contexte de règlement de comptes politiques et idéologiques. Nous nous inquiétons de la tendance lourde, intervenant après une période de relâchement, qui vise les journalistes porteurs d’informations ne correspondant pas à la ligne du pouvoir en place.

    Jeudi matin, au moins 11 personnes ont été perquisitionnées à leur domicile par des policiers de la section anti-terroriste d’Istanbul. Le mandat a été délivré par le procureur Zekeriya Oz, chargé de l’enquête sur le complot présumé d’Ergenekon, groupuscule militaro-nationaliste d’origine kémaliste, contre le gouvernement islamo-conservateur. Des ordinateurs, carnets de notes et documents ont été confisqués, des disques durs intégralement copiés, en violation flagrante de la protection des sources journalistiques.

    De plus, alors que 3 journalistes de odatv, site critique du parti AKP au pouvoir, sont encore retenus en prison à Istanbul depuis le 18 février, de nouvelles personnes ont été arrêtées, lors d’un vaste mouvement de répression qui touche également des écrivains et des universitaires proches de l’opposition. Parmi eux, figurent un autre journaliste d’odatv Sait Kilic mais également Ahmet Sik et Nedim Sener.

    Ahmet Sik, enseignant à l’université Bilgi d’Istanbul et collaborateur de nombreux titres de presse incluant Milliyet, Cumhuriyet et Bianet, est à l’origine de nombreuses révélations sur l’affaire Ergenekon, sur laquelle il a publié plusieurs livres. Il travaille actuellement à la rédaction d’un document sur l’infiltration de la police par des éléments de la secte islamiste Gülen.

    Nedim Sener, du quotidien libéral Milliyet, est quant à lui l’auteur d’un livre sur le meurtre de Hrant Dink, pour lequel il avait été menacé et poursuivi. Il a été désigné « héros de la liberté de la presse » dans le monde en 2010 par l’International Press Institute.

    En Turquie et à l’étranger, ce nouveau coup de filet a suscité un large mouvement d’indignation. Évènement inédit, et qui souligne la gravité de l’affaire, un rassemblement est prévu aujourd’hui sur la place Taksim à Istanbul, à l’initiative de la Freedom for Journalists Plarform, qui réunit 24 organisations de journalistes turcs.

    Reporters sans frontières réclame la libération immédiate et sans conditions des journalistes interpellés, dans le respect du droit international.



    La Commission européenne préoccupée après les arrestations



    La Commission européenne a fait part de sa préoccupation jeudi après l'arrestation de plusieurs personnes dans les milieux d'opposition en Turquie, pour la plupart des journalistes connus.

    "La Commission européenne suit avec préoccupation la récente action de la police contre les journalistes", a déclaré le commissaire chargé de l'Elargissement, Stefan Füle, dans un communiqué.

    "Le droit turc ne garantit pas suffisamment la liberté d'expression", a déploré M. Füle qui doit rencontrer vendredi à Bruxelles le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu.

    "La liberté d'expression et la liberté de la presse sont des principes fondamentaux qui doivent être respectés dans toutes les démocraties modernes", a insisté le responsable européen.

    "En tant que pays candidat (à l'UE), nous attendons de la Turquie qu'elle mette en oeuvre ces principes démocratiques fondamentaux et permette un débat pluraliste dans l'espace public", a-t-il ajouté.

    Depuis l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE en 2005, seuls 13 des 35 chapitres thématiques au programme de ces pourparlers ont été ouverts et un seul a pu être bouclé.

    Une majorité des dossiers sont gelés, notamment en raison du blocage politique sur l'île divisée de Chypre car Ankara refuse de normaliser ses relations avec la République de Chypre, membre depuis 2004 de l'UE. (AFP, 3 mars 2011)

     

    http://www.info-turk.be/391.htm#Protests

  • Turquie : un modèle pour le monde arabe ?

    Turquie : un modèle pour le monde arabe ?


    Depuis début de l’année 2011, un vent de liberté souffle sur les pays arabes. Des pouvoirs totalitaires tombent l’un après l’autre (Tunisie, Egypte..,). La grande préoccupation de l’Occident consiste actuellement au remplacement de ces régimes archaïques. Dans ce cadre,  la Turquie, avec à sa tête le parti islamiste de Recep Tayyip Erdogan, est fréquemment donnée comme exemple ces dernières semaines. Voyons de près si le régime turc peut constituer un exemple pour le monde arabe.

    Un Etat bâti sur des génocides

    Les fondateurs de la Turquie dite « moderne » ont bâti ce pays sur le génocide des peuples et de leurs cultures. Leurs successeurs ont poursuivi la même sale besogne. En voici quelques exemples :


    · Le génocide des Arméniens et des Assyro-Chaldéens (1915-1917) : 1,5 million d’Arméniens ont été massacrés par l’armée turque entre 1915 et 1917

    · Le massacre des Kurdes, Alévis et Kizilbachs de Koçkiri (1919-1921)

    · L’expulsion brutale de 1.2 million Grecs (1923-1924)

    · Le massacre des Kurdes et des Assyriens après la révolte de Sheikh Said (1925-1928)

    · Les massacres des Kurdes, Alévis et Kizilbachs de Dersim : 40’000 morts et 12’000 personnes déplacées (1935-1938)

    · Les lois iniques et les déportations d’Arméniens, de Juifs, de Grecs (1942)

    · Les pogroms d’Istanbul et d’Izmir contre les Grecs, les Arméniens et les Juifs (1955)

    · La guerre contre les Kurdes de 1984 à ce jour, plus de 40’000 Kurdes ont été tués.

    · La destruction de 3848 villages kurdes et les déplacements forcés de trois à quatre millions de paysans kurdes entre 1989 et 1998. Le but des auteurs de ces crimes contre l’humanité était de « turquiser » les terres de ces peuples, en exterminant d’abord les non-musulmans, puis les musulmans non-turcs et/ou, à défaut, de les assimiler.

    Actuellement, on ne compte que 76.000 Arméniens, 15’000 Grecs et 2’000 Assyriens vivant en Turquie. Quant aux Kurdes, s’ils constituent le plus grand peuple du monde sans Etat (plus de 20 millions en Turquie), ils sont toujours opprimés et menacés dans leur existence.

    En effet, la politique d
    ’assimilation des Kurdes, par les gouvernements successifs turcs, a rencontré de fortes résistances. Aucune solution, autre que militaire, n’a jamais été réellement mise en œuvre pour sortir de l’impasse : la guérilla du PKK  s’exerce depuis 1984 et la lutte antiterroriste a déjà coûté 250 milliards d’euros et 42 000 vies humaines, 4 000 villages brûlés, des millions de déplacés et une obsession sécuritaire qui maintient la société turque dans un état de «

    terreur ». Et le PKK n’est que le vingt-neuvième mouvement d’insurrection lancé contre la Turquie en moins d’un siècle… Le gouvernement d’Erdogan ne fait pas exception à la règle. Pourtant, ce dernier avait lancé en grande pompe, en 2009, une démarche (y compris auprès du PKK) pour chercher une solution à la question kurde. Peu de temps après, les autorités turques ont lancé une opération de grande envergure pour incarcérer près de deux mille dirigeants, élus (y compris des maires) du parti pour une société démocratique (DTP, pro-kurde) et des organisations de la société civile telles que l’Association des droits de l’homme. Le discours tenu par M. Erdogan, à la veille des élections législatives (prévues en juin 2011), est guère différent que le parti d’Action nationale (fasciste) turc.

    Violations des droits de l’homme

    Le bilan des violations massives des droits de l’homme est effrayant en Turquie :

    · Durant les 20 dernières années, 20 000 (vingt-mille) opposant-e-s ont été victimes d’exécutions sommaires et extrajudiciaires, plus de 1200 autres de disparitions forcées. 428 enfants ont été tués par les forces de l’ordre turques et/ou par l’explosion des mines anti-personnelles.

    · Durant ces 8 dernières années (règne du parti de M. Erdogan : de 2002 à fin 2010) :

    · 8 710 personnes ont été torturées ;

    · 87 513 personnes ont été placées en garde à vue, dont 11 034 ont été inculpées et incarcérées ;

    · 232 partis et associations ont été interdits ou ont fait l’objet d’une procédure d’interdiction ;

    · 627 organisations, parti politiques, agences de presse et associations culturelles dont les sièges ont été perquisitionnés ou saccagés ;

    · 671 publications interdites ou censurées ;

    · 200 journalistes ont été incarcérés ;

    · 2 498 personnes poursuivies en raison de leurs opinions ont été condamnées à un total de 6155 années de prison et 108 milliards TL d’amende ;

    · 980 étudiants ont été interdits de cours de 1 semaine à 1 an et 104 autres ont été expulsés pour avoir revendiqué l’enseignement dans leur langue maternelle.

    · Selon les chiffres officiels, les prisons turques comptent actuellement 6217 prisonniers politiques et 2113 enfants.

    Laïcité en Turquie

    Selon les données du Ministère des affaires religieuses (Diyanet Isleri Baskanligi), ce dernier gère 82000 mosquées et emploie 94207 fonctionnaires. Rattaché au Cabinet du Premier Ministre, son budget s’élève à 2,7 milliards Livres turques [1]. Ce qui équivaut aux budgets cumulés de huit ministères. A titre de comparaison, la Turquie compte 67000 écoles publiques et 1200 hôpitaux.

    Contrairement à la pluralité de son titre, les activités du Ministère des affaires religieuses sont destinées exclusivement aux musulmans sunnites. Les minorités religieuses, reconnues pourtant par le traité de Lausanne (Chrétiens et Juifs), ne bénéficient pas du budget dudit ministère. Il en est de même pour les Alévis qui constituent pourtant près de 20 % de la population de la Turquie. Pire, les biens (immobiliers) des minorités religieuses non musulmanes, confisqués il y a plusieurs décennies, ne sont toujours pas restitués. La politique poursuivie est de forcer les minorités religieuses à se convertir au sunnisme.

    De plus, ce ministère, au travers de sa fondation (Türkiye Diyanet Isleri Vakfi) créée en 1976, occupe une place importante dans l’économie turque avec un millier de filiales et des trillions de capitaux. Il est actif dans les domaines suivants : construction, publications, alimentation, assurances, textile, enseignement, chimie et finances.

    Dette extérieure, chômage et pauvreté

    L’économie turque est encore et toujours sous le coup des politiques néolibérales dictées par des institutions financières internationales (FMI et Banque mondiale). La dette extérieure de la Turquie s’élève actuellement à 254 milliards de dollars américains dont 124 milliards ont été contractés par le gouvernement d’Edogan ces huit dernières années.

    Suite à l’application des politiques néolibérales, pratiquement toutes les entreprises étatiques ont été privatisées et des centaines de milliers de personnes ont été licenciées. Selon les chiffres officiels de 2009, il y a trois millions de chômeurs en Turquie. Ce chiffre ne comprend pas les sans -emplois dans les zones rurales et les bidonvilles (estimés également à trois millions) ainsi que les femmes au foyer (12 millions). Ainsi, la Turquie compte 23 millions d’actifs (y compris à temps partiel) sur une population de 73 millions.

    Toujours selon les chiffres officiels, plus de 12 millions de personnes (18,8 % de la population) vivent au-dessous du seuil de la pauvreté. Selon une recherche du syndicat DISK, un salaire mensuel de trois mille livres turques  est nécessaire pour un ménage de quatre personnes. Or, le salaire minimum fixé par le gouvernement turc au début de cette année est de 796.50 livres turques.

    Relations Turquie - Israël

    Outre ses relations économiques, la Turquie entretient une collaboration étroite avec Israël sur le plan militaire. Elle est basée sur l’Accord de coopération en matière de défense, signé en 1994. Dans ce cadre, la Turquie a récemment conclu avec Israël l’achat d’armement et la modernisation de sa flotte d’avions de combat pour un montant de 2,5 milliards de dollars américains. En plus de ces achats, Israël utilise l’espace aérien turc et la base aérienne de Konya pour la formation de ses soldats.


    Conclusion

    Membre de l’OCDE, de l’OSCE, du Conseil de l’Europe et du G20, la Turquie « moderne » est un allié stratégique de l’Occident. De plus, elle est membre de l’OTAN, possédant  la deuxième plus grande armée (en effectif) de ce pacte militaire impérialiste. A ce titre, elle joue le rôle de gendarme pour les intérêts occidentaux.

    Avec la Turquie et Israël, l’Egypte constitue une pièce maitresse de la politique occidentale dans la région. En effet, depuis l’accord de paix entre Israël et l’Egypte en 1979, ce dernier a reçu (depuis cette date) des Etats-Unis 64 milliards de dollars d’aide dont 40 pour l’équipement militaire. La perte du contrôle de ce pays pour l’Occident aura des conséquences désastreuses. C’est ce qui explique certainement l’éloge occidentale à Erdogan (qualifié pourtant d’inculte dans des câbles diplomatiques américains rendus publics par Wikileaks).

    Ironie du sort, l’Occident propose comme modèle aux anciennes colonies de l’Empire ottoman un régime qui rêve de mener une politique néo-ottomane dans la région.

    La tentative d’imposer le modèle turc aux peuples arabes signifie que ces derniers sont condamnés à vivre sous la répression, dans la pauvreté et le chômage. Cela signifie également que les peuples arabes n’ont pas le droit à vivre dans la démocratie et jouir des libertés fondamentales.


    Si la Turquie constitue vraiment un modèle, pourquoi l’Union européenne la laisse-t-elle poireauter à sa porte depuis 1987 ?

    A l’instar d’autres peuples, les peuples arabes aspirent à la liberté et la démocratie. Ils n’ont pas besoin de modèle ; ils sauront trouver le régime qui leur convient pourvu qu’on les laisse  en paix.

    Maison Populaire de Genève

    Demir SÖNMEZ

    Genève, le 27 févr. 11
    [1]  1 US dollar vaut 1,5 Livre turc.

    Maison populaire de Genève
    Case postale 1141 CH-1211 Genève 1
    BCGE ccp 12-1-2 compte 5021.30.88 – Clearing : 788  
    www.assmp.org <
    http://www.assmp.org>  
    assmp@assmp.org <mailto:assmp@assmp.org>

  • Halte à la répression sanguinaire contre le peuple libyen !

    Halte à la répression sanguinaire contre le peuple libyen !

    Manifestation samedi 26 février, 14h30 place Neuve


    Depuis le 14 février, le peuple libyen se soulève pour renverser le régime autocratique du colonel Kadhafi, en dépit d’une répression sanguinaire qui a déjà causé la mort de centaines de personnes.


    Cela fait plusieurs années que l’Union Européenne et la Russie ne cessent de moderniser l’armement de l’Etat policier libyen en développant de florissantes affaires avec lui. Il est vrai que ses recettes pétrolières dépassent les 40 milliards de dollars par an !

    Contre de fortes compensations financières, l’UE « sous‐traite » à Kadhafi l’internement de milliers de réfugié‐e‐s d’Afrique subsaharienne dans des conditions épouvantables. Le matériel sophistiqué qu’elle lui livre pour contrôler ses frontières (hélicoptères, etc.) sert aujourd’hui à réprimer le soulèvement populaire… Et dire que certains n’ont aujourd’hui que la peur d’une nouvelle vague de réfugié‐e‐s à la bouche…

    Des voix s’élèvent pour exiger une « ingérence humanitaire » onusienne, en envisageant notamment que l’OTAN interdise l’espace aérien au‐dessus de la Libye. Certains appellent même au blocus international de ce pays. Ils ont oublié le prix payé par le peuple irakien pour l’embargo onusien de 1990 à 2003, sans parler du carnage provoqué par l’occupation militaire des Etats‐Unis et de ses alliés dès 2003, soi‐disant « pour rétablir la démocrati
    e ».

    A l’heure qu’il est, les chancelleries occidentales s’agitent pour mettre un terme aux révolutions tunisienne et égyptienne. Ne laissons pas le peuple libyen se faire voler sa révolution par les multinationales du pétrole, les vendeurs d’armes et les stratèges européens de la lutte contre l’immigration extra‐européenne, qui rêvent d’une tête de pont au Maghreb, au moment où les révolutions tunisienne et égyptienne voisines pourraient ébranler leur domination sur toute la région.

    Le sort de la Libye appartient au peuple libyen. Les forces progressistes du monde entier doivent serrer les rangs autour de son soulèvement et soutenir sa lutte courageuse pour les droits démocratiques, la justice sociale et la dignité.

    Halte à la répression criminelle des sbires de Kadhafi contre le peuple l
    ibyen !

    Solidarité avec les luttes sociales et démocratiques des peuples de Libye, du Maghreb et du Moyen
    Orient !

    Premiers signataires* ACOR SOS‐Racisme • Association des Tunisiennes et des Tunisiens en Suisse • Collectif Jasmin • Comité de soutien aux luttes populaires dans le monde arabe • Comité pour l’Annulation de la dette du tiersmonde (CADTM) • Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) • Gauchebdo • GsSA • Maison populaire de Genève • NPA 74 • Parti socialiste genevois • solidaritéS • SSP région Fribourg • SSP région Genève • Unia Genève • United Black Sheep