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Droits de l'humaine - Page 39

  • 4 ans: les assassins de Hrant Dink restent toujours impunis!

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    Une colombe de la paix est tombée martyre il y a quatre ans dans les rues d’Istanbul… Le journaliste arménien Hrant Dink a été assassiné lâchement le 19 janvier 2007 par des forces occultes de l'état profond turc.

    "Qui que soit le tireur, nous sommes sûrs que derrière ce crime se trouvent l’ultranationalisme et le militarisme turcs, coupables impunis des génocides contre les peuples arméniens et assyriens" disions-nous dans un communiqué publié juste après l'assassinat.

    En effet, pendant le procès du meurtrier mineur de Dink, il est clairement apparu que les services publics turcs étaient au courant du plan de cet assassinat et qu’ils couvraient les instigateurs. 

    Le 25 octobre 2010, les avocats de la famille Dink ont demandé à ce qu’une reconstitution des faits soit organisée, en présence du tireur Ogün Samast, sur les lieux de l’assassinat, dans le quartier de Sisli (Istanbul). Non seulement la 14e chambre de la cour pénale d’Istanbul a rejeté cette demande, mais elle a également décidé que Ogün Samast, âgé de 17 ans au moment des faits, serait désormais jugé par un tribunal pour enfants. Son dossier a donc été transféré à la cour pénale pour mineurs à Istanbul. Le procès du tireur ne reprendra que le 2 février 2011.


    Or ce tireur qui a déjà avoué avec fierté son crime odieux devait être condamné depuis long temps. Pourquoi ce retard? Selon la loi sur les procédures pénales (CMK), un mineur ne peut être détenu plus de cinq ans s’il n’a toujours pas été reconnu coupable et que sa peine n’a pas été confirmée dans ces délais. Ogün Samast pourrait donc, en vertu de cette loi, être libéré en janvier 2012. 

    Le transfert du dossier d’Ogün Samast constitue un énième contretemps dans le procès qui doit déterminer les responsables de la mort du journaliste. Le 6 janvier 2011, l’avocate de Hrant Dink, Fethiye Cetin, a publié un rapport dénonçant les trop faibles avancées du procès. Selon elle, il ne fait aucun doute que les forces de police et la gendarmerie de Trabzon ainsi que la police d’Istanbul et les renseignements généraux ont tout fait pour dissimuler les pièces à convictions. Pièces  qui pourraient établir leur éventuelle implication dans cette affaire.

     



    Elle a ainsi déclaré à Reporters sans frontières : “Le meurtre n’est pas l’affaire de trois ou cinq jeunes qui sont passés à l’acte, poussés par des sentiments nationalistes. On ne peut pas non plus parler de quelques fonctionnaires qui se sont infiltrés au sein de l’Etat pour éliminer Hrant Dink. L’Etat est impliqué à tous les niveaux, à commencer par l’état-major de l’armée, la justice, le gouvernement, les forces de l’ordre, les médias, les forces paramilitaires. Tous les acteurs politiques ont joué un rôle dans son meurtre, pour le dissimuler ou pour empêcher que les véritables responsables ne soient identifiés.” 

    Rappelons que le 14 septembre dernier, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la Turquie à verser 133.595 euros de dommages intérêts (y compris les frais et dépens) pour avoir manqué de protéger la vie de Hrant Dink, directeur de la publication de l’hebdomadaire Agos. La CEDH avait conclu à l’unanimité à la violation de l’article 2 (droit à la vie), 10 (droit à la liberté d’expression) et 13 (droit à un recours effectif).

    A la veille de l'anniversaire de l'assassinat de Hrant Dink, le 9 janvier 2011, les forces progressistes et démocratiques sont choquées par la déclaration du premier ministre Tayyip Erdogan ordonnant publiquement la destruction d'un monument érigé à la frontière avec l'Arménie et dédié à la réconciliation entre les deux pays.

    Cette prise de position scandaleuse du gouvernement d'Ankara suscite l'indignation tant en Turquie que dans les communautés arméniennes du monde.

    Toutefois rappelons à cette occasion qu'en Belgique plusieurs négationnistes d'origine turque, élus sur les listes PS, MR et CDH, réclament depuis des années la destruction du "Khatchkar", monument dédié au génocide des Arméniens situé au square Michaux à Ixelles. Malgré cela, ils continuent à représenter ces partis politiques dans les instances régionales et communales.

    C'est devant ce monument que l'Association des Arméniens Démocrates de Belgique organise un recueillement le mercredi 19 janvier 2011 à 19 heures à l'occasion du 4e anniversaire de l'assassinat de Hrant Dink. (Information: okmen_keni@hotmail.com)

    D'ailleurs, se déroule actuellement à Berlin la semaine Hrant Dink organisée par une initiative berlinoise en coopération avec la Fondation internationale Hrant Dink à Istanbul et le Forum culturel Allemagne-Turquie à Cologne. (Voir:
    http://www.info-turk.be/389.htm#Berlin)

    http://www.info-turk.be/389.htm#4

     

  • 138 ans de prison !

    La journaliste kurde condamnée à 138 ans de prison

    löjl

    güncel
    La justice turque a condamné le 30 décembre à 138 ans de prison Emine Demir, la rédactrice en chef d'Azadiya Welat, le seul quotidien kurde du pays,  pour « appartenance à une organisation terroriste » et « propagande en faveur de cette organisation » à travers des articles publiés.

    La journaliste Emine Demir, 24 ans,  a été condamnée par la 5e chambre de la cour d'assises de Diyarbakir en  en vertu de l'article 314 du code pénal turc, mais également en vertu de l'article 7 alinéa 2 de la loi antiterroriste (LAT), ceux-ci condamnent l'appartenance au PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) et  la propagande en sa faveur.

    Pour 84 articles incriminés entre 2008-2009, la cour condamne la journaliste 84 fois à un an et six mois de prison, en total 138 ans. La cour a émis également un mandat d'arrêt contre la journaliste kurde qui ne s'est pas présentée à l'audience.

    L'avocat de journaliste Servet Ozen a demandé l'acquittement de sa cliente lors de l'audience, soulignant que les articles publiés doivent être considérés dans le cadre de la liberté d'expression.  

    La 5e chambre de la cour d'assises avait condamné, le 13 mai 2010, Vedat Kursun, ancien rédacteur en chef d'Azadiya Welat  à une peine totale de 166 ans et 6 mois de détention.

    Le 9 février 2010, Ozan Kilinç, ancien propriétaire et rédacteur en chef du seul quotidien en langue kurde, avait été condamné par contumace à 21 ans et 3 mois de prison, et privé de ses droits civiques.

    Azadiya Welat a été suspendu huit fois, dont trois fois en 2010, par la justice turque depuis qu'il sort de manière quotidienne en 2006. Au moins 9 journalistes d'Azadiya Welat sont toujours en prison.
  • L'Iran reporte l'exécution de l'étudiant kurd

    L'Iran reporte l'exécution de l'étudiant kurde

    L'exécution prévue le 26 décembre pour l'étudiant kurde en Iran aurait été reportée à une datte indéterminée, suite à des vagues de protestations.

     

    Après des appels à la clémence des organisations de défense des droits de l'homme et des actions contre la peine de mort dans plusieurs pays, l'exécution de Habibollah Latifi a été reportée, selon des sources kurdes.  La nouvelle date n'a pas été communiquée.

     

    L'avocat de Habibollah Latifi, un étudiant en droit à l'Université Azad dans la province sud-ouest de Ilam, avait été informé par les autorités iraniennes que l'exécution Habibollah Latifi aura lieu le 26 Décembre à la prison de Sanandaj, chef-lieu du Kurdistan iranien.

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    APPEL A  LA CLEMENCE

     

    Les kurdes et la communauté internationale appellent l'Iran à la "clémence" envers Latifi depuis plusieurs jours. Amnesty International a appelé samedi l'Iran à épargner l'étudiant kurde condamné à mort, qui "n'a pas bénéficié d'un procès équitable", rendant son exécution "d'autant plus terrible". Dans un communiqué diffusé samedi, le Parti communiste français a exprimé aussi  "son indignation" et a exigée de l'Iran qu'il renonce à l'exécution, acte "injustifiable et criminel" décidé "sans procès équitable".

     

    Latifi a été condamné le 3 juillet 2008 à mort et sa peine de mort a été confirmée le 18 février 2009 par la Cour d'appel de Sanandaj. Arrêté le 23 Octobre 2007 à Sanandaj, il été reconnu coupable de mohareb (ennemi de Dieu), par la Cour révolutionnaire de Sanandaj,  pour « appartenance présumée » au Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK). Son procès a eu lieu à huis clos et son avocat n'était pas autorisé à être présent pour le défendre.

     

    MANIFESTATIONS

     

    Les kurdes ont manifesté dans plusieurs pays européens pour protester contre l'Iran. Un group, ressemblé le 24 décembre devant l'ambassade iranienne à Londres a crié des slogans comme « Ahmedinajad assassin ! », « A bas le régime iranien ».

     

    A Paris, trente personnes se sont rassemblés "spontanément" le 25 décembre à minuit devant l'ambassade, aux grilles de laquelle "six jeunes, en grève de la faim, se sont enchaînés" pour demander "la suspension de l'exécution".  Le rassemblement a été organisé par une association kurde.

     

    « LES KURDES NE RECULERONT JAMAIS »

     

    Par ailleurs, le Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), une organisation politique et armée, a averti vendredi 24 décembre le régime iranien de représailles en cas d'exécution de l'étudiant kurde. Le PJAK, créé en 2004, aujourd'hui très actif au Kurdistan iranien,  avait décrété un cessez-le-feu unilatéral en 2009.

     

    Le PKK, parti des travailleurs du Kurdistan a appelé aussi les autorités iraniennes à épargner Latifi. « Le régime iranien n'arrivera à rien en exécutant les militants et sympathisants kurdes. Il gagnera seulement l'hostilité des kurdes. Les kurdes ne reculeront jamais face aux répressions » a déclaré Murat Karayilan, le dirigent du PKK, cité par l'agence kurde Firat.  Soulignant que l'exécution des militants kurdes est une attaque au peuple kurde, Karayilan a appelé l'Iran au dialogue avec les représentants politiques de kurdes.

     

    17 PRISONNIERS POLITIQUES KURDES DANS LE COULOIR DE LA MORT

     

    Sept prisonniers politiques kurdes ont été exécutés depuis 2007 par le régime iranien. Au moins 17 autres Kurdes, dont une femme seraient dans le quartier des condamnés à mort en raison de leur appartenance présumée à des organisations kurdes interdites et de leurs activités pour le compte de ces groupes.

     

    Il s'agit de, Habibollah Latifi, Sherko Moarefi, Anvar Rostami, Rostam Arkiya, Mostafa Salimi, Hassan Talai, Iraj Mohammadi, Rashid Akhkandi, Mohammad Amin Agoushi, Ahmad Pouladkani, Sayed Sami Hosseini, Sayed Jamal Mohammadi, Mohammad Amin Abdolahi, Aziz Mohamadzadeh,  Hassan Khizri, Zainab Jalalian et Hussein Xizri.

     

    http://www.mediapart.fr/club/blog/maxime-azadi/261210/liran-reporte-lexecution-de-letudiant-kurde