Samedi 26 juillet, à 15h un tout petit peu plus de 2000 manifestants se sont rassemblés place du Molard en solidarité avec les victimes de l’attaque israélienne contre les civils à Gaza, territoire de la Palestine. Les manifestants ont pacifiquement démontré leur solidarité avec le peuple Palestinien sous les bombardements.
Photo: Haykel Ezzeddine
Genève, 26 juillet 2014.
Sylvain Thévoz, Conseiller Municipal Socialiste, Ville de Genève
La trêve d’Israël est un abus de langage
Clausewitz écrivait : La guerre est une poursuite de l'activité politique par d'autres moyens. Pour Israël :la diplomatie est la poursuite de la guerre par d’autres moyens.
La trêve d’Israël est un abus de langage
Après 18 jours de combats qui ont fait à la date d’aujourd’hui 1040 morts et 5.850 blessés depuis le 8 juillet dont une écrasante majorité de civils et au moins 192 enfants, Israël a confirmé hier soir un trêve humanitaire dans la bande de Gaza, de 08H00 à 20H00 ce samedi 26 juillet aux conditions suivantes :
1) Les civils de Gaza à qui il a été demandé d'évacuer leur logement doivent s'abstenir d'y retourner.
2) Israël ripostera si les dénommés terroristes tentent d'exploiter cette période pour attaquer des soldats ou tirer sur des civils israéliens.
3) Pendant cette trêve, les activités opérationnelles pour localiser et neutraliser les tunnels de la bande de Gaza vont se poursuivre !
La trêve d’Israël n’est pas un cessez le feu. La trêve d’Israël est un abus de langage et nous devons l’entendre pour ce qu’elle est. Elle signifie véritablement :
Nous pouvons continuer de vous tirer dessus mais vous ne le pouvez pas.
Nous pouvons continuer de détruire vos infrastructures, vous ne riposterez pas.
La trêve d’Israël n’est pas un cessez-le-feu. La trêve d’Israël n’est pas un acte humanitaire. C’est une manœuvre militaire de plus pour réduire la résistance Palestinienne au silence en tuant des civils tout en légitimant sa conduite en jetant un pseudo voile humanitaire dessus.
La trêve d’Israël est un abus de langage. La trêve d’Israël est faite de papier mâchés. La trêve d’Israël ne la dégage en rien de l’écrasante responsabilité quant aux corps que l’on dégage maintenant des décombres.
Je vais lire maintenant un texte qui est un appel de la société civile de Gaza porté par 91 personnalités publiques. Il a été traduit en français à Genève par des militant-e-s de BDS (Boycott Désinvestissement Sanction contre Israël jusqu’à la fin de l’apartheid et de l’occupation en Palestine. Je vous remercie pour votre attention.
Pas de cessez-le-feu sans justice pour Gaza
Déclaration de 91 personnalités publiques de la société civile de Gaza (publiée dans The Electronic Intifada, Bande de Gaza, 22 juillet 2014).
En nos qualités d’universitaires, de personnalités publiques et de militants, témoins du génocide planifié de 1,8 million de Palestiniens vivant dans la Bande de Gaza, nous appelons à un cessez-le-feu avec Israël uniquement s'il est lié à la fin du Blocus et au rétablissement des libertés fondamentales interdites à notre peuple depuis plus de sept ans.
Nos préoccupations principales ne sont pas seulement la santé et la sécurité des personnes au sein de nos communautés, mais aussi leur qualité de vie - leur capacité à vivre sans craindre d’être emprisonné sans procès équitable, à soutenir leurs familles par un emploi salarié, à circuler librement pour rendre visite à leurs familles et poursuivre leurs études.
Il s’agit d’aspirations humaines fondamentales sévèrement limitées pour le peuple palestinien depuis plus de 47 ans, mais dont sont particulièrement privés depuis 2007, les habitants de la Bande de Gaza. Nous avons été poussés au-delà des limites de ce qu'une personne normale peut endurer.
Une vie de mort vivants
Les accusations portées dans les médias et par des politiciens de tous bords à l’encontre du Hamas, d'avoir ordonné aux habitants de Gaza de s’opposer aux ordres d'évacuation, pour ensuite les utiliser comme boucliers humains, sont fausses. Avec des abris temporaires remplis et des bombardements israéliens aveugles, il n'y a littéralement aucun endroit sûr à Gaza.
Le Hamas a reflété le sentiment de la grande majorité des résidents en rejetant le cessez-le-feu unilatéral proposé par l'Egypte et Israël sans que personne n'ait été consulté à Gaza. Nous partageons le sentiment largement répandu dans l'opinion publique qu'il est inacceptable de revenir simplement au statu quo – où Israël entrave strictement l’entrée et la sortie de la Bande de Gaza, contrôle l’entrée des approvisionnements (notamment en prohibant la plupart des matériaux de construction), et interdit pratiquement toutes les exportations, paralysant ainsi l'économie et provoquant l'un des taux de pauvreté et de chômage les plus élevés du monde arabe.
S’y plier signifierait un retour à une vie de morts vivants.
Malheureusement, l'expérience a montré qu’à plusieurs reprises le gouvernement israélien est revenu sur ses promesses de négociations et ses engagements de réforme.
De même, la communauté internationale n’a fait preuve d’aucune volonté politique pour faire appliquer ces engagements. En conséquence, nous appellerons à un cessez-le-feu uniquement quand les conditions négociées auront abouti aux résultats suivants :
- Liberté pour les Palestiniens d'entrer et de sortir de la Bande de Gaza ;
- Importation et exportation illimitée de fournitures et de marchandises, y compris par voies terrestre, maritime et aérienne ;
- Utilisation sans restriction du port de Gaza ;
- Suivi et application de ces accords par un organisme désigné par l'Organisation des Nations Unies, accompagné des mesures de sécurité appropriées.
Chacune de ces attentes est garantie dans la plupart des pays. Il est temps qu'on respecte les droits humains des Palestiniens de Gaza.
Signatures :
· Akram Habeeb, Assistant Professor of American Literature, Islamic University of Gaza (IUG)
· Mona El-Farra, Vice President and Health Chair of the Palestinian Red Crescent Society
· Ramy Abdu PhD, Chairman of the Euro-mid Observer
· Abdullah Alsaafin, Palestinian Writer/journalist
· Ali Alnazli, Businessman
· Adel Awadallah, Head of the Scientific Research Council
· Hanine Hassan, Graduate Research Assistant
· Sheren Awad, Journalist
· Yahia Al-Sarraj, Associate Professor of Transportation, IUG
· Tawfik Abu Shomar, Writer and political analyst
· Hasan Owda, Businessman
· Ibrahim AlYazji, Businessman
· Walid Al Husari, Chair, Gaza Chamber of Commerce
· Nael Almasri, Dentist
· Wael El-Mabhouh, Political researcher
· Rami Jundi, Political researcher
· Ashraf Mashharawi, Filmmaker
· Mohammad Alsawaf, Journalist
· Hasan Abdo, Writer and political analyst
· Kamal El Shaer, Political researcher
· Omar Ferwana, Dean of Medicine Faculty, IUG
· Iyad I. Al-Qarra, Journalist, Palestine newspaper
· Musheir El-Farra, Palestinian activist and author
· Khalil Namrouti, Associate Professor in Economics, IUG
· Moein Rajab, Professor in Economics, Al-Azhar University - Gaza
· Basil Nasser, Planning advisor
· Hani Albasoos, Associate Professor in Political Science, IUG
· Arafat Hilles, Assistant Professor, Al-Quds Open University
· Imad Falouji, Head of Adam Center for Dialogue of Civilizations
· Moin Naim, Writer and political analyst
· Yousri Alghoul, Author
· Mohammad Jayyab, Editor of Gaza Journal of Economics
· Mousa Lubbad, Lecturer in Finance, Al-Aqsa University
· Iskandar Nashwan, Assistant Professor in Accounting, Al-Aqsa University
· Shadi AlBarqouni, Graduate Research Assistant
· Adnan Abu Amer, Head of Political Department, Al-Umma University
· Wael Al Sarraj, Assistant Professor in Computer Science, IUG
· Said Namrouti, Lecturer in Human Resource Management, IUG
· Khaled Al-Hallaq, Assistant Professor in Civil Engineering, IUG
· Asad Asad, Vice Chancellor for Administrative Affairs, IUG
· Hazem Alhusari, Lecturer in Finance, Al-Aqsa University
· Shadi AlBarqouni, Graduate Research Assistant
· Deya’a Kahlout, Journalist, Al-Araby newspaper
· Raed Salha, Assistant Professor in Geography, IUG
· Sameeh Alhadad, Businessman
· Tarek M. Eslim, CEO, Altariq Systems and Projects
· Sami Almalfouh PhD, Senior engineer
· Fayed Abushammalah, Journalist
· Fadel Naeim, Chairman of Palestine Physicians Syndicate
· Zeyad Al-Sahhar, Associate Professor in Physics , Al-Aqsa University
· Iyad Abu Hjayer, Director, Palestinian Center for Democracy and Conflict Resolution
· Wael Al-Daya, Associate Professor in Finance, IUG
· Younis Eljarou, Head of the Red Crescent Society for the Gaza Strip
· Donia ElAmal Ismail, Head of the Creative Women Association
· Zeinab Alghonemi, Head of Women for Legal Consulting Association
· Amjad AlShawa, Palestinian Nongovernmental Organizations Network (PNGO)
· Mohsen Abo Ramadan, Head of Palestinian Nongovernmental Organziations Network (PNGO)
· Abed Alhameed Mortaja, Assistant Professor of Linguistics, IUG
· Talal Abo Shawesh , Head of Afaq Jadeeda Association
· Zohair Barzaq, Red Crescent Society for the Gaza Strip
· Marwan Alsabh, Red Crescent Society for the Gaza Strip
· Ghassan Matar, Red Crescent Society for the Gaza Strip
· Rania Lozon, Writer
· Ashraf Saqer, IT Specialist
· Samir AlMishal, Mishal Cultural Centre
· Jamila Sarhan, Independant Commission for Human Rights
· Jalal Arafat, Union of Agricultrual Work Committees
· Khalil Abu Shammala, Aldameer Association for Human Rights
· Jamila Dalloul, Association Head of Jothor ElZaiton
· Maha Abo Zour, Psychologist
· Psychologist Ferdous Alkatari
· Yousef Awadallah, Health Work Committee
· Yousef Alswaiti, Al-Awda Hospital Director
· Taysir Alsoltan, Head of Health Work Committees
· Taghreed Jomaa, Union of Palestinian Women’s Committees
· Imad Ifranji, Journalist, Alquds TV
· Jehal Alaklouk, Activist
· Adel Alborbar, Boycott Committee
· Hatem AbuShaban, Board of Trustees of Al-Azhar University - Gaza
· Saleh Zaqout, Secretary of the Red Crescent Society for the Gaza Strip
· Mohammed Alsaqqa, Lawyer
· Nihad Alsheikh Khalil, Professor of Modern and Contemporary History, IUG
· Mohsen Alafranji, Lecturer at Media Department, IUG
· Nedal Farid, Dean of Business Faculty, Al-Aqsa University
· Salem Helles, Dean of Commerce Faculty, IUG
· Ahmad Ali PhD, Economic Analysis
· Raed M. Zourob PhD, Head of the Department of Preventive Medicine, Ministry of Health
· Mosheer Amer, Professor of Lingusitics, IUG
· Moheeb Abu Alqumboz, Lecturer
· Fatma Mukhalalati, Supreme Court judge
· Fahmi Alnajjar, Supreme Court judge
Halte au massacre à Gaza
Application du droit international
Arrêt de tout commerce d’armes avec Israël
Les massacres qui depuis deux semaines font des centaines de victimes, hommes, femmes et enfants parmi la population assiégée de la bande de Gaza doivent cesser immédiatement.
Ces nouveaux massacres perpétrés par l’armée israélienne sont rendus possibles par l’impunité dont jouit l’État d’Israël pour toutes les violations des droits fondamentaux et inaliénables du peuple palestinien, depuis des décennies de colonisation et d’occupation militaire.
Depuis trop longtemps les États membres de l’ONU et les États parties à la 4ème Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre ont manqué aux devoirs et aux obligations de faire respecter le droit international et ont ainsi cautionné le déni du droit au retour des réfugiés, l’annexion de terres, la construction des colonies et du mur, les emprisonnements en masse jusqu’aux massacres répétés et massifs de civils.
Il est grand temps d’agir, comme citoyens et citoyennes du monde et comme habitant-e-s de la Suisse pour exercer les pressions économiques, les sanctions et les boycotts nécessaires afin qu’Israël applique le droit international et reconnaisse les droits des Palestiniens.
En tant qu’Etat dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse a une responsabilité particulière pour l’application du droit international humanitaire. Le refus d’agir là où c’est possible, au niveau politique, diplomatique, juridique et économique pour exercer des pressions afin qu’Israël applique le droit international et reconnaisse les droits des Palestiniens, favorise la continuation des massacres de civils et sape de manière grave la crédibilité de tout engagement pour un ordre international fondé sur les droits humains et la justice.
Les organisations soussignées, qui appellent à cette manifestation
du 26 juillet, demandent au Conseil fédéral de :
- condamner les massacres de la population civile palestinienne perpétrés par l’armée israélienne et exiger la levée du siège inhumain de la Bande de Gaza ;
- exercer des pressions politiques, des sanctions diplomatiques, juridiques et économiques significatives pour qu’Israël cesse immédiatement son offensive militaire qui d’après le droit international constitue une punition collective de la population de la Bande de Gaza ;
- appliquer pleinement l’avis de la Cour Internationale de Justice et des résolutions des Nations Unies demandant le démantèlement du Mur et des colonies et de prendre des mesures contraignantes pour qu’Israël mette fin à la situation illégale créée par le Mur et le régime qui y est associé ;
- mettre fin à toute collaboration militaire entre la Suisse et Israël tant qu’Israël viole ses obligations en matière de droit international humanitaire et refuse de reconnaître les droits inaliénables du peuple palestinien. La Suisse doit notamment renoncer au projet d’achat de drones de fabrication israélienne.
- de convoquer une conférence des Hautes Parties Contractantes aux Conventions de Genève pour prendre les mesures nécessaires pour assurer la protection des populations civiles impactées par ce conflit.
Les organisations suivantes soutiennent cet appel (état au 24 juillet) :
ACPerú – Ass. Culturelle Pérou · AIPAZCOMUN (Colombie ) · ALBA SUIZA (Solidarité avec les mouvements Bolivariens en Amérique Latine) · Amérique Latine RÉSISTANCES! · AsoChile-VD · Association des Palestiniens en Suisse · Ass. Maloka Neuchâtel · Ass. Naz. Partigiani d’Italia – Genève · Asoc. Suiza-Cuba/Coordinación Nacional · ATTAC Suisse · Badil Resource Center for Palestinian Residence and Refugee Rights · BDS Suisse · CheMarx – Genève · Collectifs Urgence Palestine -Genève, -Neuchâtel, -Nyon, -la-Côte, - Vaud · Comité Bolivarien en Suisse · Comité Chile Cultura de Lausanne · Comité Révolution Citoyenne Ecuador · Communauté genevoise d’action syndicale · Consejo Pro-Bolivia en Europa – Suisse · Droit Pour Tous · Fédération Syndicale Sud-Vaud · Groupe Rencontres pour la Paix en Colombie · Jeunesses Communistes Genève · Lettre Libre VD · Marcha Patriótica – Suisse Mouvement politique et social, Colombie · Mouvement vers la Révolution Citoyenne · Nouvelles générations Chili · On Y Va – Genève · Parti Communiste de la Suisse Italienne · Parti Socialiste Genevois · Presencia Latinoamericana · Secours social palestinien Genève · solidaritéS Genève, Neuchâtel, Vaud · Tamkeen Arab group · Unia Genève ·Maison Populaire de Genève....
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