Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Demir SÖNMEZ

  • Plus jamais ça - 31è Commémoration du génocide perpétré à l’encontre les Tutsis

    Le génocide perpétré en 1994 au Rwanda contre le peuple Tutsi représente l’une des périodes les plus sombres et les plus cruelles de l’histoire. Pendant ces 100 jours d’horreur, environ 800 000 Tutsis ont été brutalement tués en raison de leur appartenance ethnique. L’ampleur du génocide a marqué l’un des plus grands assauts contre la dignité humaine. À cette époque, non seulement un peuple a été anéanti, mais également les droits humains fondamentaux, la justice et les valeurs humaines ont été piétinés.

    Au rassemblement  commémoratif ont assisté M. Edmond Tubanambazi (Chargé d'affaires a.i.), Mme Christina Kitsos (Maire de Genève), M. César Murangira (Président d'Ibuka Mémoire et Justice - Section Suisse), Dr. Léon Saltiel (Directeur de la diplomatie, Représentant de l'ONU et de l'UNESCO à Genève), M. Rolando Gomez (Chef a.i., Presse et Relations extérieures, Bureau de l'ONU à Genève) et M. Laurent Selvi (Président de CICAD).

    Les participants ont d'abord déposé des fleurs et des bougies devant le monument et ont observé une minute de silence. Ensuite, les participants ont pris la parole tour à tour et ont prononcé des discours. Dans leurs interventions, ils ont condamné le génocide de la fin du XXe siècle ainsi que les génocides arménien, juif et bosniaque, et ont souligné la nécessité pour la communauté mondiale de rester vigilante afin que de tels événements ne se reproduisent plus jamais.

    Le génocide des Tutsis est l’une des douleurs inoubliables de l’histoire mondiale. Des milliers de personnes ont été tuées sous les yeux de leurs familles, des villages ont été réduits en ruines, et les corps innocents jetés dans des fosses communes ont témoigné de l'une des plus grandes tragédies du siècle. Ce génocide subi par les Tutsis ne représente pas seulement l’extermination d’un groupe ethnique, mais également la violation des valeurs humaines, symbolisant un génocide alimenté par la haine et le ressentiment.

    Commémorer cette tragédie ne se limite pas à rappeler les souffrances du passé; c'est également un avertissement pour toute l’humanité. Il ne faut jamais oublier comment un génocide peut anéantir un peuple. La responsabilité de la communauté mondiale est grande pour que la douleur horrible vécue par le peuple Tutsi ne se répète plus jamais. Le génocide des Tutsis est également un point de repère pour les autres génocides, et chaque vie perdue reste une profonde blessure dans la conscience collective de l’humanité.

    La commémoration qui a eu lieu à Genève, au-delà de rappeler les douleurs du passé, porte un message d’enseignement pour l’humanité. Les personnes présentes ici aujourd’hui ne se contentent pas de commémorer le massacre du peuple Tutsi, mais dénoncent également les génocides arménien, juif, bosniaque et d’autres, appelant à la solidarité mondiale pour éviter que de tels événements horribles ne se reproduisent plus jamais.

    L'un des événements les plus sombres et les plus douloureux de l’histoire est le génocide arménien qui a eu lieu entre 1915 et 1920 dans l’Empire ottoman. Le gouvernement contrôlé par le Comité Union et Progrès (CUP, également connu sous le nom de Jeunes-Turcs) a systématiquement massacré 1,5 million d’Arméniens vivant en Anatolie, les a brutalement persécutés et a commis des crimes contre l’humanité. Le peuple arménien a été victime d’un génocide sur sa propre terre, dans sa propre patrie. Les territoires arméniens ont été occupés, et le peuple arménien a été tenté d’être éradiqué, consolidant ainsi la domination turco-musulmane dans cette région. En outre, le gouvernement ottoman n’a pas seulement commis un génocide contre le peuple arménien, mais a également perpétré des génocides similaires contre toutes les autres minorités non musulmanes. Cette souffrance n’est pas seulement une erreur du passé, elle laisse également des cicatrices profondes jusqu'aujourd’hui.

    Le génocide contre le peuple arménien ne se limite pas au passé. Aujourd’hui encore, le peuple arménien reste menacé. Entre 2020 et 2021, les armées de la République de Turquie et de l’Azerbaïdjan ont envahi la région du Haut-Karabakh (Artsakh),  où elles ont commis de graves violations des droits de l’homme et une épuration ethnique contre les Arméniens vivant là-bas. Après un siège de neuf mois, plus de 100 000 Arméniens ont été forcés de fuir leurs terres pour échapper aux massacres. Cela, le déplacement forcé de populations, la destruction de leur patrimoine culturel et d’autres violations des droits humains, doivent être considérés comme la continuation d’un génocide.

    Selon la définition du génocide acceptée par l’ONU, «imposer à un groupe des conditions de vie calculées pour entraîner sa destruction totale ou partielle» constitue un génocide. Ce qui a été appliqué au peuple arménien du Haut-Karabakh correspond exactement à cette définition. Cependant, une grande partie de la communauté internationale, par intérêt économique et politique, a ignoré ce génocide et est restée silencieuse. Pourtant, l’histoire finira par reconnaître ce génocide. De nombreux génocides ont été reconnus des années après les faits et jugés devant des tribunaux internationaux. Cela annonce que le génocide du Haut-Karabakh sera un jour reconnu par l’histoire, et que la conscience de l’humanité devra en rendre compte.

    L’Holocauste (1941–1945) 


    Au cœur du XXe siècle, l’Europe a été témoin d’une barbarie indicible : l’Holocauste. Sous le régime nazi, l’Allemagne a orchestré l’extermination systématique de six millions de Juifs, dans un projet de destruction totale qui visait autant les corps que les identités, les cultures, et les mémoires. Cette entreprise génocidaire ne fut pas seulement une tentative d’annihilation physique, mais également une attaque délibérée contre l’existence même d’un peuple. Les camps de concentration, tels qu’Auschwitz, sont devenus les symboles de cette cruauté planifiée, où la mort fut industrialisée, et où des millions d’êtres humains furent déshumanisés, asservis, puis assassinés.  


    La violence extrême de l’Holocauste illustre avec une clarté glaçante jusqu’où peut mener la haine institutionnalisée. Elle demeure une plaie ouverte dans la conscience universelle, un avertissement tragique et permanent sur les abîmes que peut atteindre l’humanité lorsqu’elle abandonne toute morale.

    La guerre de Bosnie (1992–1995) 


    À peine un demi-siècle après l’Holocauste, l’Europe a de nouveau été le théâtre d’une horreur insoutenable : le massacre de Srebrenica. En juillet 1995, sous les yeux du monde, les forces serbes de Bosnie ont exécuté froidement environ 8 000 hommes et garçons bosniaques, dans ce qui fut reconnu comme un génocide par les instances internationales. Ce crime, perpétré dans une « zone de sécurité » pourtant placée sous la protection des Nations Unies, a mis en lumière l'impuissance — ou l’indifférence — de la communauté internationale face à l’inhumanité.  


    La tragédie de Srebrenica constitue l’une des pages les plus sombres de l’histoire contemporaine européenne, révélant combien l’idéologie de la haine ethnique peut renaître, même au sein de sociétés modernes et civilisées.

    B0011050.jpg

    B0010894.jpg

    B0010903.jpg

    B0010904.jpg

    B0010906.jpg

    B0010912.jpg

    B0010920.jpg

    B0010924.jpg

    B0010926.jpg

    B0010933.jpg

    B0010937.jpg

    B0010943.jpg

    B0010945.jpg

    B0010955.jpg

    B0010958.jpg

    B0010962.jpg

    B0010971.jpg

    Discours de Madame Christina Kitsos , La Maire de la Genève

     

    Mesdames et messieurs,

    Je suis très honorée et très émue d’être associée à cette Célébration.

    Les temps troublés que nous vivons à l’échelle internationale rendent de plus en plus nécessaire ce devoir de mémoire que nous accomplissons aujourd’hui en commémorant le génocide qui a ôté la vie à plus de 800 000 tutsis, en avril 1994.

    La communauté internationale, à l’époque, a fermé les yeux, laissant se perpétrer ce massacre terrible. C’est une tâche noire dans notre engagement en faveur des droits humains.

    Genève, Ville-monde, carrefour international des négociations de paix, du multilatéralisme, se doit aujourd’hui d’être présente à vos côtés, chers amis Rwandais, aux côtés de toutes celles et de tous ceux qui luttent contre toutes les discriminations et la reconnaissance des minorités afin de lancer avec vous ce cri : IBUKA : Souviens-toi.

    Car l’ennemi de la paix, c’est le négationnisme, c’est l’oubli et le silence.

    Face aux régimes populistes exacerbés par les réseaux sociaux qui prennent le pouvoir dans de nombreux pays, face aux polarisations actuelles,  aux violences, aux haines, au racisme, , nous devons nous rassembler.

    Nous rassembler pour nous souvenir et soutenir les forces vives qui luttent pour la justice et pour la démocratie.

    On sait que les discussions proposées actuellement par les Américains en Afrique de l’Ouest en vue de la paix dans cette région du monde sont liées évidemment à des contreparties importantes, notamment des enjeux miniers. Et de ce point de vue, les propositions américaines ne sont pas dénuées d’arrières pensées.

    En ce jour de commémoration, j’aimerais en appeler à la culture , qui nous unit, nous émancipe et nous réconcilie avec l’humain.

    La poésie, notamment, nous élève et nous relie à notre humanité.

    Permettez-moi de citer Gael Faye, écrivain et chanteur, franco-rwandais, qui a écrit, je cite,

    « La poésie n’est pas de l’information. Pourtant c’est la seule chose qu’un être humain retiendra de son passage sur terre. »

    J’aimerais citer encore le travail d’un jeune comédien Gaël Kamilindi, acteur de la Comédie française qui a grandi à Genève, et qui vient de réaliser un film sur sa mère, Didy, décédée du Sida peu de temps avant le génocide, et qui rend un vibrant hommage à son pays.

    Ce film, comme les livres de Gael Faye, explorent les questions du deuil dans le contexte si particulier et si difficile du génocide.

    Dans cette optique, j’aimerais assurer toutes les Rwandaises et tous les Rwandais présents à Genève de la profonde sympathie des autorités genevoises. Et de notre volonté sans faille de faire vivre la mémoire de celles et de ceux qui ont été massacré en avril 1994.

    Je vous remercie de votre attention.

    B0010979.jpg

    B0010995.jpg

    B0010996.jpg

    B0010986.jpg

    B0011019.jpg

    B0011028.jpg

    B0011033.jpg

    B0011039.jpg

     

     

     

  • « La vie au pied du Jet d’eau »

    Invitation à la Presse et Option publique à Genève

    Chères Mesdames, Chers Messieurs,

    L’Association Photography Geneva a le plaisir de vous inviter au vernissage de l’exposition :

    Le Mardi 1er avril 2025 à 17h30 à 20h00

    En face du Jet d’eau – Quai Gustave-Ador, Genève

    Nous serions honorés de votre présence pour découvrir cette exposition qui capture avec sensibilité et justesse la vie quotidienne et les instants précieux au pied du Jet d’eau, symbole emblématique de Genève.

    Le vernissage sera suivi d’un apéritif convivial, l’occasion d’échanger et de partager autour de l’œuvre du photographe.

    Cette exposition est organisée par l’Association Photography Geneva en collaboration avec les Services Industriels de Genève (SIG).

    Soutenu par : Fondation Armenia, Fondation Philanthropia, Loterie Romande, Commune de Plan-les-Ouates, Ville du Grand-Saconnex, Ville de Genève

    Nous espérons vivement vous y retrouver et partager ensemble ce moment de découverte et d’émotion.

    Avec nos salutations distinguées,

     L’Association Photography Geneva

    INVITATION_La_vie_sous_le_jet_d_eau3 copie.jpg

    INVITATION_La_vie_sous_le_jet_d_ea.jpg

  • Démocratie en Turquie : « Tous ou aucun. Tout ou rien. Seul on ne peut se sauver. »

    Aujourd'hui, des centaines de Turcs et de leurs amis se sont réunis sur la Place des Nations Unies à Genève pour protester contre le régime dictatorial d'Erdoğan, en scandant des slogans et en chantant des chansons, afin de défendre la démocratie, la liberté, les droits de l'homme, la justice sociale, la paix sociale et la liberté pour tous les peuples, croyances et cultures.

    4-DSC_3811.jpg

    **Le président de la République turque, Recep Tayyip Erdoğan, continue de semer la terreur contre les peuples de Turquie. **

    Récemment, il a fait arrêter le maire d'Istanbul, Ekrem İmamoğlu, sur la base de fausses accusations, puis l'a emprisonné après sa détention.

    Comme le sait l'opinion publique mondiale, le maire d'Istanbul, İmamoğlu, est le plus grand rival d'Erdoğan et le candidat le plus fort pour diriger la Turquie dans l'avenir.

    Depuis 2002, le président Erdoğan a fait arrêter des milliers d'opposants, de journalistes, d'intellectuels, d'écrivains et de défenseurs des droits de l'homme, les emprisonnant pendant de nombreuses années sans jugement ni défense.

    En particulier, après chaque élection locale, il a destitué les maires élus dans les régions et districts kurdes et a nommé des commissaires à leur place.

    Dans le système dictatorial du président Erdoğan, les élections ne signifient rien.

    Sois-vous vous agenouillez devant Recep Tayyip Erdoğan, soit vous êtes accusé d'être un terroriste ou un traître à la patrie et vous êtes condamné à vivre en prison.

    Erdoğan est au pouvoir depuis 23 ans et continue d'utiliser toutes sortes de méthodes immorales pour ne pas quitter ce pouvoir.

    Les droits de l'homme, l'État de droit, la justice sociale et la démocratie sont foulés aux pieds dans ce régime dictatorial où la Turquie est gouvernée par un homme unique, tandis que le pays est en proie à la faim, à la pauvreté, au chômage, à la corruption, aux pots-de-vin et à une crise économique.

    Toutes les forces d'opposition, les partis, les syndicats, les institutions, les médias et les journalistes sont sous la menace de fermeture et de persécution de leurs dirigeants.

    Des centaines de maires élus, de dirigeants de partis, d'anciens et de nouveaux députés, de journalistes, d'intellectuels et de syndicalistes sont détenus en prison comme des otages depuis des années.

    Depuis une semaine, des millions de personnes dans les rues de Turquie luttent pour la démocratie, les droits de l'homme, l'État de droit, la justice, une vie digne et la liberté de vivre.

    La seule issue à ce régime dictatorial en Turquie est une lutte unifiée des peuples, des croyances et des cultures vivant en Turquie.

    3-DSC_3808.jpg

    2-DSC_3774.jpg

    Discours au nom des participants

    Chers participants,

    Nous sommes réunis ici aujourd’hui pour élever nos voix face aux récents événements en Turquie. Ces développements nous préoccupent profondément. Notre objectif n’est pas de défendre un parti politique en particulier, mais de défendre les valeurs fondamentales des citoyens turcs : la démocratie, la justice et les droits humains.

    L'arrestation du maire d'Istanbul Ekrem İmamoğlu et d'une centaine d'autres personnes mercredi dernier est la dernière d'une série d'arrestations et de condamnations à des peines de prison visant les voix de l'opposition ces dernières années. Ces récentes arrestations démontrent une fois de plus que la démocratie et l’État de droit sont gravement menacés dans notre pays. Les accusations portées contre lui semblent davantage relever d’une revanche politique que d’une véritable procédure judiciaire, une conviction largement partagée par de nombreux citoyens en Turquie et à travers le monde. Cet événement ne concerne pas uniquement une personne, mais constitue une attaque directe contre la volonté populaire et l’avenir du système démocratique.

    Ces derniers jours, nous assistons à une pression croissante sur la démocratie, non seulement dans le domaine politique, mais aussi dans les rues. L'usage de gaz lacrymogènes, de balles en caoutchouc et les interventions violentes contre les manifestations pacifiques des étudiants attestent la répression violente de la liberté d’expression. Les jeunes qui cherchent à faire entendre leur voix en exerçant leur droit constitutionnel sont battus, arrêtés et réduits au silence.

    Ces interventions portent atteinte non seulement aux droits humains, mais aussi à l'économie du pays. La fermeture des routes dans les grandes villes, l'interruption de la vie quotidienne des citoyens, les personnes incapables de se rendre à leur travail et l'arrêt du commerce ont gravement affecté l'économie turque ; la bourse et la lire ont chuté, et le pays s'est appauvri en une journée, sous les yeux de tous. Cet environnement de chaos menace non seulement la sécurité et le bien-être de ce jour, mais aussi de demain.

    La démocratie ne se résume pas au simple fait d’aller voter. Elle repose sur le respect de la volonté du peuple, sur un système où les élus ne sont pas arbitrairement écartés de leurs fonctions et où l’État de droit s’applique de manière égale à tous. Or, les développements récents en Turquie nous montrent encore une fois que la justice est appliquée de manière sélective, sapant ainsi la confiance dans nos institutions.

    Comme l’a dit Bertolt Brecht : « Tous ou aucun. Tout ou rien. Seul on ne peut se sauver.» Aujourd’hui, nous ne parlons pas seulement pour une seule personne, mais pour nous tous, pour toute la Turquie. Parce que la justice n’est pas un enjeu individuel, mais un pilier fondamental du destin d’un peuple. La loi ne peut pas servir des intérêts particuliers, elle doit être appliquée selon des principes universels et objectifs.

    Nous, citoyens Turcs vivant à l’étranger, ne pouvons rester silencieux face à l’érosion de la démocratie et de l’État de droit en Turquie. Il est de notre devoir de défendre les valeurs démocratiques, les droits humains et la justice pour un avenir meilleur de notre pays. Notre appel aux autorités est clair : rétablissez la justice, garantissez l’État de droit et respectez la volonté du peuple.

    Nous continuerons à nous battre pour la démocratie, la justice et les libertés en Turquie. Et n'oublions pas que l'heure la plus sombre est celle qui précède le lever du jour. Nous ne perdons pas espoir. Unis et solidaires, nous continuerons à défendre la démocratie et les droits humains.

    Merci

    DSC_3794.jpg

    DSC_3814.jpg

    DSC_3817.jpg