L'Iran reporte l'exécution de l'étudiant kurde
L'exécution prévue le 26 décembre pour l'étudiant kurde en Iran aurait été reportée à une datte indéterminée, suite à des vagues de protestations.
Après des appels à la clémence des organisations de défense des droits de l'homme et des actions contre la peine de mort dans plusieurs pays, l'exécution de Habibollah Latifi a été reportée, selon des sources kurdes. La nouvelle date n'a pas été communiquée.
L'avocat de Habibollah Latifi, un étudiant en droit à l'Université Azad dans la province sud-ouest de Ilam, avait été informé par les autorités iraniennes que l'exécution Habibollah Latifi aura lieu le 26 Décembre à la prison de Sanandaj, chef-lieu du Kurdistan iranien.
APPEL A LA CLEMENCE
Les kurdes et la communauté internationale appellent l'Iran à la "clémence" envers Latifi depuis plusieurs jours. Amnesty International a appelé samedi l'Iran à épargner l'étudiant kurde condamné à mort, qui "n'a pas bénéficié d'un procès équitable", rendant son exécution "d'autant plus terrible". Dans un communiqué diffusé samedi, le Parti communiste français a exprimé aussi "son indignation" et a exigée de l'Iran qu'il renonce à l'exécution, acte "injustifiable et criminel" décidé "sans procès équitable".
Latifi a été condamné le 3 juillet 2008 à mort et sa peine de mort a été confirmée le 18 février 2009 par la Cour d'appel de Sanandaj. Arrêté le 23 Octobre 2007 à Sanandaj, il été reconnu coupable de mohareb (ennemi de Dieu), par la Cour révolutionnaire de Sanandaj, pour « appartenance présumée » au Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK). Son procès a eu lieu à huis clos et son avocat n'était pas autorisé à être présent pour le défendre.
MANIFESTATIONS
Les kurdes ont manifesté dans plusieurs pays européens pour protester contre l'Iran. Un group, ressemblé le 24 décembre devant l'ambassade iranienne à Londres a crié des slogans comme « Ahmedinajad assassin ! », « A bas le régime iranien ».
A Paris, trente personnes se sont rassemblés "spontanément" le 25 décembre à minuit devant l'ambassade, aux grilles de laquelle "six jeunes, en grève de la faim, se sont enchaînés" pour demander "la suspension de l'exécution". Le rassemblement a été organisé par une association kurde.
« LES KURDES NE RECULERONT JAMAIS »
Par ailleurs, le Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK), une organisation politique et armée, a averti vendredi 24 décembre le régime iranien de représailles en cas d'exécution de l'étudiant kurde. Le PJAK, créé en 2004, aujourd'hui très actif au Kurdistan iranien, avait décrété un cessez-le-feu unilatéral en 2009.
Le PKK, parti des travailleurs du Kurdistan a appelé aussi les autorités iraniennes à épargner Latifi. « Le régime iranien n'arrivera à rien en exécutant les militants et sympathisants kurdes. Il gagnera seulement l'hostilité des kurdes. Les kurdes ne reculeront jamais face aux répressions » a déclaré Murat Karayilan, le dirigent du PKK, cité par l'agence kurde Firat. Soulignant que l'exécution des militants kurdes est une attaque au peuple kurde, Karayilan a appelé l'Iran au dialogue avec les représentants politiques de kurdes.
17 PRISONNIERS POLITIQUES KURDES DANS LE COULOIR DE LA MORT
Sept prisonniers politiques kurdes ont été exécutés depuis 2007 par le régime iranien. Au moins 17 autres Kurdes, dont une femme seraient dans le quartier des condamnés à mort en raison de leur appartenance présumée à des organisations kurdes interdites et de leurs activités pour le compte de ces groupes.
Il s'agit de, Habibollah Latifi, Sherko Moarefi, Anvar Rostami, Rostam Arkiya, Mostafa Salimi, Hassan Talai, Iraj Mohammadi, Rashid Akhkandi, Mohammad Amin Agoushi, Ahmad Pouladkani, Sayed Sami Hosseini, Sayed Jamal Mohammadi, Mohammad Amin Abdolahi, Aziz Mohamadzadeh, Hassan Khizri, Zainab Jalalian et Hussein Xizri.
http://www.mediapart.fr/club/blog/maxime-azadi/261210/liran-reporte-lexecution-de-letudiant-kurde