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  • Le 29e anniversaire du coup d'état du 12 septembre: L'armée turque est toujours au pouvoir

    Le 29e anniversaire du coup d'état du 12 septembre: L'armée

    turque est toujours au pouvoir



    Le communiqué de la Fondation Info-Türk:



    Le 12 septembre 2009 est le 29e anniversaire noir du coup d'état militaire de 1980 qui était la deuxième phase d’un processus de militarisation dans tous les domaines du pays. Auparavant, le coup d'état du 12 mars 1971 avait déjà aboli ou détruit plusieurs droits et institutions démocratiques par l'application d'une répression sans précédent. Le coup d'état de 1980 a complété la militarisation en imposant au pays une constitution raciste et despotique après une répression encore plus sauvage.


    La constitution de 1982 nie les droits fondamentaux du peuple kurde et des minorités arménienne, assyrienne et grecque de la Turquie. Les articles 3, 42 et 66 prônent la supériorité et le monopole de la race et de la langue turques. L'article 4 déclare que l'article 3 ne pourra jamais être modifié, même la modification de cet article ne pourra jamais être proposée.


    Depuis 29 ans, malgré les manifestations des forces démocratiques, les pouvoirs politiques ont toujours passé sous silence la demande de traduire devant la justice les auteurs de ce putsch criminel. La constitution imposée par la junte reste toujours en vigueur. Les gouvernements successifs gèrent le pays en se soumettant toujours aux menaces et chantages de la hiérarchie militaire.


    Rappelons qu'en plus des coups d'état de 1971 et 1980, l'armée turque a effectué depuis douze ans deux autres interventions directes dans la politique, le 28 février 1997 et le 27 avril 2007. D'ailleurs, comme il est constaté à la lecture de l'acte d'accusation du procès d'Ergenekon, les officiers auraient préparé trois plans d'intervention en 2003 et 2004.


    Alors que ces derniers sont actuellement jugés simplement pour la tentative de coup d'état, les militaires qui ont réalisé les coups d'état de 1971 et 1980 ainsi que les interventions directes de 1997 et 2007 restent toujours immunisés contre toute poursuite judiciaire.



    C'est la raison pour laquelle, à l'occasion du 29e anniversaire du coup d'état militaire de 1980, plusieurs manifestations sont organisées dans les grandes villes de Turquie.



    Vendredi à Ankara, plusieurs organisations démocratiques organisent une marche contre l'Ambassade des Etats-Unis afin de protester le rôle de Washington dans ce coup d'état.



    Samedi 12 septembre auront lieu plusieurs meetings notamment à Ankara, Istanbul, Izmir et Adana.



    A Izmir, après un panel sur le coup d'état militaire du 12 septembre, les participants marcheront vers la résidence de l'ancien général Kenan Evren, putschiste principal de l'époque.



    Les organisations démocratiques réclament que les putschistes de 1980 soient jugés pour les crimes suivants qu'ils ont commis après le coup d'état:

     

    ·        En deux ans, plus de 650.000 personnes ont été arrêtées et soumises à la torture.

     

     

    ·        Des fichiers ont été ouverts sur 1.683.000 personnes.

     

     

    ·        210.000 procès politiques ont été ouverts devant les cours militaires.

     

     

    ·        98.404 personnes ont été jugées en raison de leurs opinions.

     

     

    ·        71.500 personnes ont été jugées sous les articles 141, 142 et 163 de l'ancien code pénal

     

     

    ·        6.353 personnes ont été jugées sous la menace de la peine capitale.

     

     

    ·        517 personnes ont été condamnées à la peine capitale.

     

     

     

    ·        50 personnes ont été exécutées à l'issue des procès politiques.

     

     

    ·        21.764 personnes ont été condamnées à de lourdes peines de prison.

     

     

    ·        171 personnes ont perdu la vie sous la torture.

     

     

    ·        299 personnes ont perdu la vie en prison en raison de mauvais traitements ou lors d’une grève de la faim.

     

     

    ·        348.000 personnes se sont vues refuser l'obtention de passeports.

     

     

    ·        30.000 personnes ont cherché asile politique à l'étranger.

     

     

    ·        14.000 personnes ont été déchues de leur citoyenneté.

     

     

    ·        Les universités ont été placées sous l'autorité du Conseil Suprême de l'Education (YOK), dépendant du pouvoir politique.

     

     

    ·        15.509 personnes ont été chassées de leurs postes universitaires sous la loi N°1402.

     

     

    ·        3.854 enseignants ont été licenciés.

     

     

    ·        Tous les partis politiques ont été dissous.

     

     

    ·        Les activités de 23.667 associations ont été arrêtées.

     

     

    ·        La presse a été soumise à la censure.

     

     

    ·        4.509 personnes ont été déportées par les commandants de la loi martiale.

     

     

    ·        937 films ont été interdits.

     

     

    ·        2.792 auteurs, traducteurs et journalistes ont été traduits devant les tribunaux.

         

    ·        Le total des peines de prison prononcées contre journalistes et écrivains s'élevait à 3.315 ans et 3 mois.

     

     

    ·        31 journalistes ont été emprisonnés, des centaines de journalistes attaqués et trois abattus.

     

     

    ·        113.607 livres ont été brûlés.

     

     

    ·        39 tonnes de livres, de revues et de journaux ont été détruites par des usines de papier de l'Etat.

     


    La dernière initiative timide lancée par le gouvernement sous l'appellation "ouverture démocratique" est tout à fait ridicule, car elle ne prévoit rien pour une véritable démocratisation digne des normes européennes par la modification radicale de la constitution de 1982.



    Comme nous avons annoncé depuis des décennies, une des premières choses à faire dans le processus de démilitarisation est de soumettre le chef d'état-major à l'autorité du ministre de la défense nationale, de raboter les pouvoirs excessifs du Conseil de Sûreté Nationale (MGK) et du Conseil Militaire Supérieur (YAS).


    Les mesures suivantes doivent être prises pour l'éradication de tous les vestiges de la dictature fascisante de l'Armée:

     

     

    ·        Inculpation des responsables des coups d'état pour crimes contre l'humanité.

     

     

    ·        Interdiction de l'ingérence des commandants actuels dans la vie politique, sociale et culturelle du pays.

     

     

    ·        Eloignement immédiate de leurs postes des commandants qui poursuivent leurs menaces et provocations.

     

     

    ·        Entière modification de la constitution actuelle imposée par les militaires; suppression des articles 3, 4, 42 et 66 prônant la supériorité et le monopole de la race et de la langue turques.

       

    ·        Diminution du budget des dépenses militaires utilisé pour opprimer le peuple kurde et menacer les pays avoisinants.

     

     

    ·        Modification radicale du système électoral imposant un seuil national de 10% au détriment des partis politiques représentant des opinions différentes, notamment pro kurde ou de gauche.

     

     

    ·        Une amnistie générale doit être déclarée pour tous les prisonniers ou inculpés politiques.

     

     

    ·        Suppression de tous les articles anti-démocratiques du code pénal turc et de la loi anti-terreur et d'autres lois répressives.

     

     

    ·        Arrêt des poursuites judiciaires contre des journalistes, écrivains, artistes, enseignants.

     

     

    ·        Reconnaissance sans exception et sans restriction des droits fondamentaux du peuple kurde et des minorités assyrienne, arménienne et grecque.

     

     

    ·        Reconnaissance du génocide commis au début du siècle contre les Arméniens et les Assyriens.

     

     

    ·        Arrêt de toute ingérence d'Ankara dans la vie politique et sociale des pays accueillant des ressortissants de Turquie.

     

      

    Ceci est également un rappel aux dirigeants de l'Union européenne et des pays membres de l'UE qui flirtent toujours avec le pouvoir politique en Turquie pour des intérêts stratégiques, économiques et commerciaux et n'hésitent pas à promouvoir les serviteurs du lobby turc dans les partis politiques et dans les organes législatifs et exécutifs au détriment des valeurs démocratiques acquises grâce aux luttes historiques des peuples européens.

     

    http://www.info-turk.be/373.htm#29e

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    www.assmp.org

     

     

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  • Lettre de la prisonnière politique Güler Zere, peut-être la dernière !

     

    Lettre de la prisonnière politique

    Güler Zere,

    peut-être la dernière !

     

    GulerZere2.jpg

     

    Lettre de Güler Zere

    Bonjour,

     

     

    En ce moment, quelque part dans la nuit, j’entends votre voix, une fois de plus.

     

     

    Comme votre voix me parvient, je sais que vous entendez la mienne. Vos battements de cœur se mêlent aux miens. Et c’est un cœur immense qui naît sous mon flanc gauche.

     

     

    Le cœur… comme il est plein notre cœur… Que n’avons-nous pas réussi à contenir dans nos coeurs.

     

     

    Dans mon cœur, il y a tant de choses. Tout d’abord, le grand bien aimé, puis nos parfums d’œillets, ceux qui sont à mon chevet et dont l’odeur s’est mêlée à celui des fleurs des montagnes, vous, les âmes qui me sont chères, tous ceux que j’aime, toutes les choses que j’ai laissées à moitié, tous ceux dont je ressens l’affection...

     

     

    A chaque fois que mon cœur se resserre, que mon corps se tord de douleur, je vous ressens au bout de mes doigts, vos yeux effleurent les miens, cette petite cellule se mêle à la multitude et une polyphonie vocale en jaillit. J’en demeure pétrifiée. Je réponds à chaque son par un sourire. De manière involontaire, spontanée. Et vous accueillez chaque râle qui s’arrache de mes entrailles avec vos yeux souriants.

     

     

    Que vous soyez à mon chevet, sur le pas de ma porte, à un pas de moi, dans la rue, dans n’importe quelle ville, que vous soyez assis devant l’Institut médicolégal ou ailleurs, je vous ressens. Votre chaleur, votre force et vos voix m’enlacent. C’est pour cela que je garde la tête haute à chaque fois que le mal me traque. C’est grâce à cela que je me prête à lui faire un croche-pied. Vous êtes avec moi, dès lors, qu’importe le reste !

     

     

    Lorsqu’au détour d’un court chemin, vos yeux croisent les miens, mon cœur s’affole comme un moineau.

     

     

    Oui, c’est de vous que je parle, mes cœurs braves aussi ardents que les canicules d’Adana aux yeux aussi étincelants que le reflet de la lune dans le fleuve Seyhan. Je vous aime. Vous ne campez pas devant ma porte, mais au beau milieu de mon coeur.

     

     

    Et puis il y a ceux qui attendent, assis, dans la ville de mon combat. Vous êtes là depuis des jours et qui sait le nombre de fois que je me suis étendue vers vous ? Je m’allonge et vous atteins en touchant votre espérance. Vous savez, cet état de sublimation où la voix de vos cœurs se mêle à la sueur de vos yeux. Je suis sans cesse avec vous. A tel point que c’est en me multipliant que je m’en retourne à ma cellule. Et à chaque fois, c’est avec votre force que je terrasse ma cellule. J’enlace vos mains de tout mon cœur, de toutes mes forces.

     

     

    Et puis il y a ceux qui se trouvent dans les profondeurs tumultueuses de mon âme. Ceux qui inlassablement viennent à moi, la plume chargée de tendresse, de camaraderie, d’amitié. Eux, les coursiers de l’espoir. Ces camarades qui sont l’âme de mon âme. Comment exprimer la douleur engendrée par votre absence ? Vous me manquez tant. Je vous aime tant...

     

     

    Et puis, il y a tous nos amis dans ce combat. Vous, dont le cœur amical a toujours été à mes côtés. Vous n’avez cessé de faire ressentir votre présence. En joignant votre voix à la mienne, vous m’avez empli de ce sentiment particulièrement réconfortant que procure la présence d’un ami dans le combat. Je vous envoie un sourire amical empli d’amour et de lutte... Saluts à vous tous.

     

     

    Quoique je dise ou que je fasse, cela sera insuffisant, incomplet, je le sais. Le mieux est donc que je prenne congé de vous ici même. Mais je garde les yeux plantés dans les profondeurs de vos yeux afin que vous voyiez la profondeur de l’amour que je vous porte. En finissant ma lettre, je veux le redire : je vous aime, je vous aime tant !

     

     

    Güler Zere

     

     

    1er septembre 2009

     

    Hôpital de Balcali, Adana

     

     

     

     

     

    Nous publions une lettre de Güler Zere, prisonnière du DHKP-C (Parti-Front révolutionnaire de libération du peuple), d’origine kurde, âgée de 37 ans, capturée en 1995 lors d’une opération de ratissage de l’armée visant la guerilla du DHKP-C dans les montagnes du Dersim, condamnée par la Cour de sûreté de l’Etat (DGM) de Malatya à perpétuité en tant que membre du mouvement marxiste, incarcérée depuis 14 ans, atteinte d’un cancer terminal à la bouche et libérable pour raisons de santé mais arbitrairement maintenue en détention alors que les militaires putschistes du réseau fasciste « Ergenekon » accusés de vouloir renverser le gouvernement AKP ont récemment été libérés pour de simples maux de tête après seulement quelques semaines de détention.

     

     

    Güler Zere a écrit cette lettre le 1er septembre 2009 depuis l’hôpital de Balcali (Adana, sud de la Turquie) où elle est soignée en captivité. Cette lettre est adressée avant à ces amis et camarades qui campent devant l’hôpital, à ceux qui tiennent un sit-in devant l’Institut médico-légal à Istanbul mais aussi à ces innombrables soutiens qui luttent pour sa libération.

     

    Güler est mourante. Güler ne peut plus se nourrir. Güler ne peut plus parler.

     

     

    Elle peut encore juste nous écrire. Mais pour combien de temps encore ?

     

     

    A cet Etat cruel qui l’a laissé mourir à petits feux, nous disons haut et fort :

     

     

    Laissez-là au moins mourir sans menottes aux poings !

     

     

    Laissez-là mourir libre !

     

     

    (comitedeslibertes@gmail.com, le 3 septembre 2009)

     

     

    http://www.info-turk.be/373.htm#Lettre

     

     

    www.assmp.org

     

     

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  • Les kurdes veulent une paix honorable !

    Manifestation de Kurdes pour réclamer une paix "honorable"

     

     

     

    Des milliers de Kurdes se sont rassemblés mardi sur une place de Diyarbakir (sud-est), la principale ville kurde de Turquie, pour réclamer une paix "honorable" dans l’attente de réformes promises par le gouvernement pour mettre fin au conflit kurde.

     

    Venus des provinces du sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes, à l’appel du Parti pour une société démocratique (DTP, pro-kurde), les manifestants dansaient aux mélodies des chants folkloriques sur la place de la gare, en centre-ville, a constaté l’AFP.

     

    Les Kurdes de Turquie fêtent le 1er septembre comme une journée de la paix.

    Les manifestants portaient des effigies du chef rebelle kurde emprisonné Abdullah Öcalan et arboraient des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire : "La solution du problème kurde ne peut être reportée".

     

    La manifestation, baptisée "Oui à une paix honorable", intervient alors que le gouvernement turc mène depuis juillet une campagne politique pour venir à bout d’une rébellion armée kurde vieille de 25 ans et qui a coûté la vie à 45.000 personnes.

     

    Une manifestation similaire était organisée par le DTP à Istanbul où environ 5.000 personnes se sont rassemblées sur la place de Kadiköy (sur la rive asiatique), selon les médias.

     

    L’opposition parlementaire est très hostile aux efforts du gouvernement, craignant pour l’unité du pays tandis que les milieux kurdes, dont le DTP, jugent qu’ils n’iront pas assez loin.

     

    Le chef du PKK Öcalan devrait de son côté annoncer depuis sa prison une "feuille de route" pour la question kurde. (AFP, 1 sept 2009)

     

     

     

    http://www.info-turk.be/373.htm#Manifestation

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