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Associations - Page 13

  • Les droits de l’Homme bafoués au Kurdistan !

    Rapport de l’IHD: les droits de l’Homme bafoués au Kurdistan

    L’association des droits de l’Homme (IHD - Insan Haklari Derneği  ) d’Amed (Diyarbakir) a publié un rapport semestriel qui fait état des violations des droits de l’homme dans la région du Kurdistan depuis le début de l’année 2009. Selon le rapport, les atteintes aux droits de l’Homme, pour ce premier semestre, se comptent au nombre de 131 249 et 112 018 personnes ne peuvent plus bénéficier de la carte verte au motif qu’elles ont voté pour le DTP lors des élections municipales.

    Lors de la conférence de presse organisée devant le siège de l’Association, l’adjoint du secrétaire général, Mr Muharrem Erbey a déclaré que la lutte contre les violations des droits de l’Homme, dont les chiffres sont en hausse, suppose la résolution de la question kurde. Or, selon Mr Erbey, les violations des droits de l’Homme se sont multipliées au lendemain du 29 mars 2009, date des élections municipales en Turquie. « Bien que nous ayons été ravis de la baisse même minime des violations des droits de l’Homme au cours des trois premiers mois de l’année 2009, nous sommes préoccupés par la multiplication explosive des violations au lendemain des élections municipales du 29 mars » a-t-il déclaré. L’adjoint du secrétaire général vise notamment les arrestations massives qui ont eu lieu parmi les membres du DTP et du KESK ( Confédération des travailleurs de la fonction publique) en Turquie au lendemain des élections municipales qui ont marqué la victoire du DTP dans la région du Kurdistan, faisant d’elle la principale formation politique influente.


    Annulation des cartes vertes pour les électeurs du DTP:



    Selon les déclarations de Mr Erbey, au lendemain des élections municipales près de 112 018 personnes vivant dans la région du Kurdistan ont perdu le droit d’usage de la carte verte. La carte verte, créée pour pallier aux carences de la couverture sociale, est une carte d’accès aux services sanitaires et sociaux adressées aux familles les plus nécessiteuses.



    Arrestations massives à la suite des élections municipales:



    Lors de la conférence de presse, Mr Ekbey a dénoncé les arrestations massives qui ont eu lieu 14 jours après les élections municipales parmi les milieux associatifs, le KESK et les membres du DTP, qualifiant l’évènement de véritable « chasse aux sorcières ». Près de 945 personnes ont été placées en détention, parmi lesquelles 414 personnes ont été incarcérées, dans le cadre des opérations contre le DTP.

    « Plusieurs personnes, contre lesquelles des discussions mêmes banales obtenues par écoutes téléphoniques ont été présentées comme éléments de preuves, ont été arrêtées dans un climat de violations des lois et des droits de l’Homme. Alors que les suspects et leurs avocats ne pouvaient étudier les dossiers en raison de leur « confidentialité », des informations ont été secrètement et illégalement communiquées à la presse. Les plaintes et les demandes d’application de la décision de « confidentialité » à l’égard de la presse ont été rejetées. Les personnes placée en détention ont été présentées comme coupables aux yeux de l’opinion publique alors qu’elles n’avaient même pas connaissance du chef d’inculpation » a déclaré Mr Muharrem Erbey.



    Un bilan désastreux en matière de respect des Droits de l’Homme:

    Après avoir rappelé l’existence des pratiques discriminatoires dans la région, l’adjoint au secrétaire générale de l’Association des droits de l’Homme a déclaré que le problème le plus critique et gangreneux se trouve être la polique carcérale puisque les violations des droits de l’Homme en prison sont systématiques (677 recours auprès de l’IDH pour des violations des droits au sein des établissements carcéraux). « Que personne ne vienne s’étonner si la situation en vient à exploser dans les prisons, en raison des conditions de vie et des politiques d’ oppressions » a-t-il expliqué en prenant l’exemple de Recep Çelik, un détenu qui s’est suicidé dans la prison de Batman.



    Mr Erbey a également annoncé:



    47 manifestations et / ou réunions ont été perturbées par les forces de l’ordre qui ont fait ingérence et  près de 501 personnes ont été arrêtées à la suite de ces manifestations démocratiques,

    Près de 73 maisons ont été perquisitionnées par les forces de l’ordre qui ont agit avec violence,



    21 personnes ont saisis l’IHD pour avoir été torturées et avoir subi des mauvais traitements lors de leurs détentions,



    109 personnes ont saisi l’IHD pour avoir été torturé hors détention,

    Près de 215 personnes ont été blessées par les forces de l’ordre lors de grandes manifestations,



    Mr Erbey a rappelé qu’à Amed (Diyarbakır), une femme, invitée chez des connaissances qui habitent le quartier Ofis, a été violée par près de 4 agents de Police.



    Mr Muharrem Erbey a rappelé que le système des gardiens de villages était à l’origine de nombreux cas de violations des droits de l’Homme. «  La mort et les larmes ont toujours été le résultat des politiques sécuritaires adoptées par l’Etat lorsqu’il s’agit de la question kurde. Pour les six premiers mois de l’année 2009, la violation des droits de l’Homme par les gardiens de village ont fait 49 morts et 8 blessés [NDLR: massacres à Bilge - Mardin], 33 cas de tortures et de mauvais traitements révèlent l’implication des gardiens de villages » a-t-il expliqué.

    D’après le rapport, les pressions et menaces des policiers se multiplient au Kurdistan. Mr Erbey explique notamment que les agents de forces de l’ordre n’hésitent pas à kidnapper les individus pour les menacer et les obliger à travailler pour le compte de l’Etat en tant qu’agent informateur. Près de 7 personnes victimes des menaces ont saisi l’IHD depuis le début de l’année.



    Après l’intervention de Mr Erbey, Mr Ali Akinci, représentant régional de l’IHD, a comparé les six premiers mois de l’année 2009 aux années 2006, 2007 et 2008. Le bilan est désastreux.



    Alors que les morts et les blessés dûes à la lutte armée sont en baisse, les cas de mauvais traitements et de tortures sont en hausse: 560 cas dont 49 personnes ont trouvé la mort.



    En 2008, les cas de violations des droits en prison étaient au nombre de 351. Ils sont au nombre de 677 pour les six premiers mois de l’année 2009. (Source: Firat News Agency - bersiv.com, 10 juillet 2009)

     

     

    http://www.info-turk.be/371.htm#Rapport

     

     

    Maison du Peuple de Genève

     

    www.assmp.org

     

     

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  • Un artiste britannique s'exile de Turquie après un conflit sur une oeuvre



    Un artiste britannique en conflit avec les autorités turques pour un collage représentant le Premier ministre Erdogan en chien a affirmé jeudi ne pas envisager de revenir en Turquie avant que sa liberté soit garantie.

    Michael Dickinson, qui a vécu pendant 23 ans en Turquie, avait été acquitté en septembre dernier après des poursuites engagées pour son oeuvre "Good Boy". Ce collage qui représente le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avec le corps d'un chien, au bout d'une laisse faite à partir du drapeau américain, a été réalisé pour protester contre la participation de la Turquie à la guerre en Irak, selon l'artiste.

    Mais cet acquittement a été annulé en juin, les juges estimant que l'artiste, résident de longue date en Turquie, aurait dû être au courant des sensibilités et coutumes du pays, selon son avocat Volkan Gultekin.

    M. Dickinson, qui a quitté la Turquie et réside à présent près de sa ville natale de Durham, dans le nord-est de l'Angleterre, a qualifié ce retournement de "vraiment stupide".

    "Je n'ai pas l'intention d'y retourner avant d'être sûr que je peux marcher librement", a-t-il indiqué à l'AFP expliquant avoir dû passer dix jours en prison avant son acquittement.

    "Je me suis juste dit, ça suffit, comment peut-on être acquitté et puis que cela soit changé? Je pensais quitter la Turquie de toute façon, mais cela a certainement hâté mon départ".

    La Turquie a été encouragée par ses partenaires à mieux respecter la liberté d'expression alors que le pays négocie son entrée dans l'Union européenne.

    Michael Dickinson, qui gagnait sa vie en Turquie en enseignant l'anglais dans des universités turques, affirme avoir été mis sur une liste noire visant à l'écarter de ces emplois après la controverse.

    Il dit en avoir été réduit à lire les lignes de la main des passants pour payer son loyer.

    Une porte-parole du ministère de l'Intérieur britannique n'a pas pu indiquer si Londres avait reçu une demande d'extradition de la Turquie dans le cas de M. Dickinson.

    Son avocat a estimé peu probable son extradition. (AFP, 2 juil 2009)

    http://www.info-turk.be/371.htm#artiste

     

    Demir SÖNMEZ

    www.assmp.org

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  • 16ème anniversaire du massacre des intellectuels alévis par les islamistes

    16ème anniversaire du massacre des intellectuels alévis par les

    islamistes

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    Le massacre de 37 intellectuels le 2 juillet 1993 à l’hôtel Madımak à Sivas
    Comment peut-on oublier cette date ? 37 célébrités furent brûlées à Sivas, dans l’hôtel Madimak incendié, le 2 juillet 1993, par des intégristes islamistes.


    Une festivité fut organisée le premier et second juillet 1993 en hommage au Pir Sultan Abdal (XVIe siècle), représentant de la littérature alévie en Anatolie.

    Pir Sultan était un abdal (derviche dans l’Alévisme) et un grand poète. Le gouverneur de la ville de Sivas, Hizir pasha, l’a fait pendre car on l’a accusé de soutenir les séfévides (dynastie iranienne). Pir Sultan n’était pas seulement un abdal comme les autres, tranquillement assis dans son tekke (couvent), il était avec le peuple et voyait les souffrances du peuple.

    Plusieurs chanteurs, écrivains, journalistes,… ont participé aux festivités. Les Alévis ont dansé le Semah, ont fait le Cem,…bref tout se déroulait comme prévu le premier juillet… sauf que personne n’a remarqué les regards noirs des espions.

    Le second jour fut un désastre : un vendredi, jour saint des musulmans, les islamistes, après l’ablution et la prière à la mosquée, ont mis le feu à l’hôtel Madimak où logeaient les participants à la festivité alévie.

    Le but était en effet, la mort d’Aziz Nesin, écrivain alévi qui, soi-disant, a publié un livre de Salman Rüstü insultant la femme du prophète. Cependant celui-ci a survécu (est décédé en 1995) et ce fut 37 autres intellectuels qui moururent brûlés dans cet incendie que nul n’a empêchée, que nul n’a tentée d’éteindre.

    Ni pompier, ni police, ni gendarme,… étaient là. Toute la foule a écouté les hurlements de souffrance et de douleur venant de l’intérieur, les cris d’horreur demandant du secours, les pleurs des innocents,…

    C’est quand même honteux d’avoir tué 37 personnes pour une seule. Cette honte se renforce avec la rénovation, grâce aux crédits empruntés à l’Etat, de cet hôtel qui est toujours en usage de même qu’une rôtisserie. Qui est donc le coupable de ce crime ? Aziz Nesin ? Les islamistes ? L’Etat ?

    Peu importe le(s) coupable(s). Quel serait l’intérêt de les châtier une fois que le monde a perdu 37 êtres chers.

    Cela fait aujourd’hui seize ans que sont mort ceux-ci. Eux, ils sont morts une seule fois, or nous, nous mourrons tous les jours, en particulier tous les 2 juillet. Nous mourrons de honte, de la honte du pays qui ose toujours se dire laïque.

    Dans ces derniers temps, on entend souvent parler d’un projet concernant la transformation de l’hôtel Madimak en un musée. J’encourage vivement la réalisation de ce projet car, effectivement, ce serait le seul moyen de purger le pays de cette honte.

    Plus, on essaye d’oublier ce mauvais souvenir, plus ce sentiment de honte grandit en nous. C’est pourquoi, il vaut mieux se confronter avec nos sentiments, nos souvenirs, que de les oublier. Et seul le musée de Madimak pourra nous permettre d’apaiser la douleur que l’on ressent en se souvenant des faits.

    Eylem Aydemir

    Le massacre de 37 intellectuels le 2 juillet 1993 à l’hôtel Madımak à Sivas

    LE POGROM DE SIVAS ANNONCE UNE GUERRE DES SECTES EN TURQUIE

    L’alarmante monté du fondamentalisme islamique en Turquie, encouragé par la campagne ultra-nationaliste et conservatrice de Ciller, fut marquée le 2 juillet par un incendie criminel dans un hôtel provoquant la mort de 37 personnes et causant des blessures à 60 autres dans la ville de Sivas, située au centre de l’Anatolie. Toutes les victimes étaient des invités, y compris les auteurs et poètes qui assistaient à un festival culturel pour commémorer la mémoire du leader alévi, Pir Sultan Abdal, exécuté au 16e siècle par les leaders ottomans.

    Les émeutes de Sivas constituent l’incident violent le plus grave de la Turquie laïque, mais peuplée principalement par des musulmans, depuis 1978, lorsque sont mortes 117 personnes au cours d’une émeute sunni à Kahramanmaras.

    Comme il a été expliqué dans les précédents numéros d’Info-Türk, les groupes radicaux de la majorité sunni en Turquie s’étaient préparés pour une guerre sainte contre la minorité alévi et les principales personnalités laïques.

    Il convient de signaler que les incidents se sont produits dans une ville où la municipalité appartient au fondamentaliste Parti du Bien-être (RP). Les fondations établies et soutenues par le maire de Sivas, et membre du RP, sont les centres principaux des activités anti-laïques. La Chambre de Commerce provinciale fait savoir que la municipalité n’accorde pas l’autorisation d’agir ou crée des difficultés à ceux qui ne font pas des dons à ces communautés.

    A Sivas réside également une importante communauté alévi. Lorsque celle-ci a commencé à organiser une série de fêtes à la mémoire de Pir Sultan Abdal, les représentants du RP ont tenté de provoquer une confrontation avec les sunnis. Des dépliants signés par les "Musulmans" et les "Musulmans de Turquie" lançant un appel à la "guerre sainte" ont été distribués avant le début des festivités.

    Les autorités de l’Etat, malgré les avertissements de la population locale, n’ont prit aucune mesure et ont permis aux groupes fondamentalistes de commettre une des atrocités les plus honteuses de l’histoire de la République.

    La présence de l’écrivain Aziz Nesin à Sivas servit de prétexte pour inciter les gens à l’émeute. Il était déjà la cible des fondamentalistes pour avoir publié des passages du polémique livre de Salman Rushdie, Les Versets Sataniques dans le quotidien Aydinlik, dont il est rédacteur en chef. Les bureaux d’Aydinlik à Istanbul, Izmir et Diyarbakir avaient été attaqués et détruits par les manifestants fondamentalistes en mai et juin, après la publication des extraits.

    Un jour avant les émeutes, les journaux locaux avaient attaqué Nesin pour les remarques qu’il avait faites au cours d’un discours prononcé pendant le festival où il critiquait l’Islam et se déclarait non croyant. Selon les observateurs, sans le prétexte Nesin il se serait produit un autre incident, faisant sortir une fois de plus les fondamentalistes de Sivas dans la rue et les dirigeant contre les alévis.

    Provoqué encore pendant les prières de vendredi, un groupe initial de quelque 500-600 personnes a entrepris une marche dans les rues de la ville chantant des slogans contre Nesin et le gouverneur, Ahmet Karabilgin, qui fit ériger récemment un monument en l’honneur de Pir Sultan Abdal devant le centre culturel de la ville. Progressivement, les manifestants ont pris de la force et se sont dirigés vers l’Hôtel Madimak où logeaient Nesin et les autres invités du festival Pir Sultan Abdal.

    Ils ont tout d’abord attaqué l’hôtel avec des pierres et des bâtons. Des hommes ont essayé de grimper jusqu’aux balcons du premier étage. Des milliers de personnes scandaient des slogans en faveur de l’Islam. En état de siège, Aziz Nesin et d’autres intellectuels qui se trouvaient dans l’hôtel ont appelé plusieurs fois le leader du SHP et le vice-Premier Ministre Erdal Inönü, leur demandant d’ordonner aux forces de sécurité de faire cesser l’attaque, mais aucune aide n’arriva. Personne n’arrêta les et les forces de sécurité n’ont pas été dirigées d’une manière coordonnée et active. Par la suite on comprit qu’une telle attitude de la part des autorités était due aux instructions et suggestions provenant d’Ankara, et plus particulièrement du Président de la République.

    Finalement, le soir, un groupe de manifestants mit le feu à l’hôtel. "C’est le feu de l’enfer", criaient les manifestants.

    Bien qu’Aziz Nesin fut sauvé au dernier moment et put quitter Sivas escorté par la police, d’autres hôtes, y compris des auteurs distingués comme Asim Bezirci, Muhlis Akarsu et Nesimi Cimen sont morts dans l’incendie. La plupart des victimes étaient membres d’un groupe Semah (danse traditionnelle alévi), qui se trouvait sur les lieux pour assister au festival Pir Sultan Abdal.

    Pendant ce temps, les manifestants s’attaquaient au monument de Pir Sultan Abdal qui venait d’être érigé, le précipitaient à terre pour l’y détruire.

    Les autorités de l’Etat, qui n’ont pris aucune mesure pour éviter le massacre, au lieu d’en poursuivre les instigateurs, tentèrent d’accuser Aziz Nesin d’avoir incité les gens à l’émeute par ses déclarations contre l’Islam.

    Le Premier Ministre Ciller a même choqué tout le monde au Parlement lorsqu’elle minimisa l’incident et affirma que l’hôtel avait été brûlé par son propriétaire. Aussi bien elle que les ministres du DYP formant partie de son gouvernement n’ont à aucun moment prononcé un seul mot exprimant du regret pour les incidents. Ils ont même refusé d’assister aux funérailles des victimes.

    En fait, Ciller elle-même est une des grandes responsables de la récente éruption de violence fondamentaliste. Dans ses provocants discours, lors de la convention d’urgence du Parti de la Juste Voie (DYP) où elle fut nommée présidente, elle exprimait fréquemment le désir "d’entendre l’appel islamique à la prière (ezan) dans chaque quartier turc" et faisait constamment allusion à Allah, l’Islam et le drapeau turc.

    La colère de la communauté alévi est si profonde que lors des funérailles célébrées à Ankara le 6 juillet, le leader du SHP et vice-Premier Ministre Inönü a été hué par quelque 20.000 personnes, et sa tentative de s’adresser à la foule s’est vue interrompue par de vives protestations. Lors des élections de 1991, les Alévis avaient soutenu le SHP, et dans le gouvernement de coalition DYP-SHP plusieurs personnalités alévis étaient devenues ministres.

    Les leaders alévis ont déclaré : "Le gouvernement est responsable de l’incendie criminel et la violence réactionnaire pro-Shariah. Le SHP se montre insensible aux agressions fondamentalistes et ce dans l’intérêt de leurs sièges ministériels. Le gouvernement n’a exprimé officiellement aucun regret, ou excuse, pour le sanglant incident. L’Etat, la police, les soldats, le gouvernement et le parti [SHP], portent tous une part de responsabilité. Les ministres du SHP devraient démissionner immédiatement".

    Ne prêtant pas attention à la colère croissante, l’Etat poursuit sa discrimination envers Alévis et accentue son soutien à la majorité sunni.

    Le quotidien Aydinlik rapportait les 14 et 15 août que des villageois sunnis recevaient des armés et étaient entraînes au le troisième quartier général de l’armée, dans la province d’Erzincan pour, semble-t-il, être utilisés contre les Alévis locaux. Les Sunnis armés ont commencé à surveiller les routes principales pendant la nuit. Les villageois bloquent ces routes et demandent les papiers d’identité aux conducteurs et aux passagers de tous les véhicules. Après un raid de la guérilla kurde à Uluköy, Erzincan, les lignes téléphoniques d’au moins cinq villages alévis de la zone ont été coupées.

    L’échec du gouvernement dans la prévention des attaques sunnis contre les Alévis a soulevé une grande colère dans la communauté. Maintenant, réagissant contre l’horreur de Sivas, les 20 millions d’Alévis turcs, qui jusqu’à présent se situaient au centre-gauche, pourraient adopter une position plus radicale et faire opposition aux côtés des Kurdes.

    http://www.info-turk.be/201-202.F.htm

     

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