En début de soirée devant l'Hôtel-de-Ville de Genève, près de 400 personnes se sont réunies. Venues une bougie à la main, d’autres avec des fleurs qu’ils ont déposé devant le siège du gouvernement. Sans banderole, sans slogan. Juste un silence de colère pour le massacre d’Adeline.
Thomas Vachetta, pour la Délégation du Service de Protection des Mineurs.
"Bonsoir,
Je vous remercie d'avoir répondu si nombreux à notre appel en la mémoire d'Adeline Morel et pour apporter notre solidarité à sa famille, à ses amis et à ses collègues de la Pâquerette.
Je suis Thomas Vachetta, assistant social au Service de Protection des Mineurs et membre de la délégation du personnel. Avec mes collègues, nous avons demandé au Syndicat des Services Publics d'organiser ce rassemblement car Adeline a été assassinée dans le cadre de son travail.
Jeudi et vendredi dernier, comme vous tous je suppose, le personnel du SPMI a vécu ce drame tragique au fur et à mesure des nouvelles, pire les unes que les autres.
Des collègues étaient en larmes et toutes nos questions commençaient par POURQUOI,
"Pourquoi était-elle seule ?", et nous renvoyaient à notre propre solitude quand nous accompagnons un mineur criminel, seul, à celle des éducatrices des foyers pour adolescents, seules la nuit, seules comme Adeline.
Et toute ces questions qui commençaient par pourquoi aboutissaient à des réponses insatisfaisantes sur, par exemple, le risque de nous tromper dans les évaluations de mineurs dangereux ou en danger, risque que l'horreur vécue par Adeline met aujourd'hui en lumière de façon tragique.
Alors ces questions et ces réponses insatisfaisantes, mais quelle réponse pourra nous satisfaire alors que le drame qui vient d'avoir lieu ne peut être défini par aucun mot du dictionnaire, donc ces questions que tout le monde se pose et l'absence de réponse, nous mettent en colère et nous font rechercher des responsables à cette horreur.
Mais avant d'exprimer notre colère à qui de droit, avant d'obtenir des garanties que ce drame ne restera pas impuni et que les choses soient faites pour que l'Etat protège ses employés et ses citoyens (ce que je suis sur que chacun fera avec ses associations, ses réseaux sociaux ou ses syndicats), nous souhaitions organiser ce rassemblement de solidarité avec la famille d'Adeline.
Dire à sa famille, ses amis et ses collègues que nos pensées vont à eux et leur dire que Genève n'oubliera pas Adeline Morel.
Pour le dire, face à cette tragédie inqualifiable, je vous propose une minute de silence à la suite de laquelle nous nous disperserons avec la même dignité dont fait preuve la famille d'Adeline.
Merci."
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