Le mercredi, après-midi sur le quai Wilson en face du Palais Wilson une vingtaine de membres du Comité TAYAD ( l’Association de Solidarité avec les Familles de Prisonniers Politiques) et Maison Populaire de Genève se sont rassemblés pour soutenir les 10’000 prisonniers politiques en Turquie. Les revendications sont nombreuses telles que l’accès au soin de 544 prisonniers politiques malades, la libération de 164 d’entre eux atteints de maladies incurables. Les manifestants réclament l’arrêt des violations des droits des prisonniers politiques détenus dans les prisons de type F depuis l’année 2000.
La Turquie a développé un nouveau régime carcéral dont le but principal est d’intensifier l’isolement des milliers de personnes détenues en raison de leur activité politique. Les prisons appliquant ce nouveau régime sont connues sous le nom de « Prisons de type F ». Les personnes soumises à ce régime ont vu leurs conditions de détention se dégrader gravement ce qui engendre des problèmes sur leur santé. En plus, de nouvelles mesures mises en place par le gouvernement turc limitent le droit à la défense des personnes détenues.
Parmi les milliers de prisonniers politiques en Turquie, l’association qui représentent les familles de prisonniers TAYAD a recensé l’existence de 544 prisonniers malades, dont 162 sont atteints d’une maladie grave. Une grande partie des prisonniers gravement malades sont atteints du syndrome de Wernicke-Korsakoff. Ils ont contracté cette maladie suite à leur participation aux grèves de la faim en protestation contre l’instauration du régime de type F. Compte tenu de l’impossibilité, voir de l’absence de volonté, de la Turquie de leur offrir des conditions de détention conformes à la dignité humaine et à leur état de santé, le maintien en détention des personnes atteintes d’une maladie grave constitue une grave violation des droits fondamentaux.
Les familles des prisonniers sollicitent donc respectueusement que des mesures soient prises dans les meilleurs délais pour :
- Rappeler la Turquie ses obligations internationales en matière de droits fondamentaux, de respect de la santé et d’accès aux soins pour les personnes détenues.
- En particulier, rappeler à la Turquie son obligation de remettre en liberté toutes les personnes gravement malades, notamment celles atteintes du syndrome de Wernicke-Korsakoff.
Les délégations du comité ont remis un dossier et une pétition à la réception de Palais Wilson, siège du Haut commissariat des droits de l'homme en faveur des prisonniers politiques à l’adresse de Monsieur Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Monsieur Juan Mendez, Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Monsieur Ben Emmerson Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme.