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  • une “mère pour la paix” condamnée à six ans et trois mois de prison ferme

    En Turquie, une “mère pour la paix” condamnée à six ans et trois mois de prison ferme

    9 juin 2010

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    A Izmir, Sultan Acibuca, agée de 61 ans, a été condamnée à 6 ans et trois mois de prison ferme pour “appartenance à une organisation terroriste” et “propagande” en faveur de cette même organisation. La 10 ème chambre de la Cour d’assises d’Izmir a estimé, en effet, que crier “Biji aşitî” (Vive la paix en langue kurde) lors d’une manifestation le 08 mars (Journée internationale de la Femme) était la preuve d’une appartenance au PKK.

    Kurde d’origine, Sultan Acibuca est ce que l’on appelle en Turquie une “Barış Annesi”, c’est à dire une “Mère pour la Paix”. En Turquie, les “Mères pour la paix” se réunissent et manifestent pour la Paix et la Démocratie, la grande majorité ayant perdu un fils dans le conflit, soit qu’il était engagé dans l’armée turque en tant que conscrit, soit qu’il faisait parti des guérilleros du PKK.

    Elle avait déclaré lors de la Journée de la Femme:

    “  En tant que mère au coeur tourmenté et blessé, je vous souhaite la bienvenue. Pour les mères des soldats et guerilleros tombés martyres, pour les mères turques et kurdes, je courbe l’échine. Et je demande à ce que tous comprennent la douleur de ces mères. La douleur des mères turques et kurdes ne fait qu’une. Parce que nous sommes mères, nous sommes unies. Nous sommes unies dans la douleur avec toutes les mères de ce monde. Nous vivons toutes la même douleur. Nous avons mal au coeur.


    Nos coeurs pleurent. Nos coeurs sont en douleurs. Nous voulons mettre un terme à cette douleur.

    Nous ne voulons plus que les mères pleurent. Nous ne voulons plus que la tyrannie soit exercée sur le peuple kurde et dans la zone kurde. Cette guerre est trop dure pour les Turcs et les Kurdes. Tout le monde souffre.

     

    Ils nous ont jeté sur la chaussée, nous et notre pays. Nous, nous voulons que les mères turques et kurdes se tendent la main. Tenons nous la main et amenons la paix. Nous voulons la paix !

     

    Nous voulons la paix! Vive la paix. Nos mères de 70 ans sont aujourd’hui en prison pour avoir exigé la paix. Nous voulons qu’elles soient libérées. Nous ne voulons plus qu’elles soient incarcérées pour avoir demandé la paix. Quiconque a voulu la paix a été arrêtée.

     

    Nous, nous disons à Erdoğan [NDRL: Premier ministre turc] d’envoyer son fils à l’armée. Ce sont les pauvres turcs et kurdes qu’ils envoient à l’armée. Nous avons un enfant à l’armée, un enfant dans les montagnes. Nous ne voulons pas que ceux là se tuent. Ils ont brûlé nos maisons.


    Ils nous ont pourchassés de nos maisons. Mais l’enfant de Erdoğan beigne, lui, dans l’argent. Notre fille se marie avec les Turcs. Les filles turques se marient avec nos fils. Nous vivons ensemble.


    Nous ne voulons plus nous battre. Vive la fraternité entre les peuples! Vive la liberté de la Femme! La Femme demande à vivre, elle veut la Liberté! Elle ne veut pas de guerre!


    La Femme veut la Paix!Moi, je veux que cette guerre prenne rapidement fin! Que cette guerre cesse de détruire les Hommes et la Nature! Je veux la Paix et la Fraternité! Ca suffit! Nous ne voulons pas la guerre”.


    C’est sur la base de ce discours pacifique que la Cour d’assises d’Izmir a condamné Sultan Acibuca pour “propagande” et “appartenance” au PKK.


    Source: Firat News Agency

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  • Erdogan: "Le Hamas n'est pas un groupe terroriste"

    Erdogan: "Le Hamas n'est pas un groupe terroriste"

    Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré vendredi que le Hamas, le mouvement islamiste radical palestinien, n'est pas un groupe terroriste, dans un discours retransmis en direct à la télévision.

    "Le Hamas a des résistants qui luttent pour défendre leur terre. Ils ont remporté une élection", a déclaré M. Erdogan à Konya (centre).

    "Je l'ai dit aux responsables américains... Je ne considère pas le Hamas comme une organisation terroriste. Je pense la même chose aujourd'hui. Ils défendent leur terre", a-t-il ajouté.

    M. Erdogan s'en est pris une nouvelle fois à Israël, après le raid lundi de commandos israéliens sur l'expédition maritime d'aide à Gaza, au cours de laquelle neuf Turcs ont été tués.

    Il a critiqué les puissances occidentales qui refusent selon lui de donner une chance au Hamas de s'engager dans un processus démocratique.

    "Pourquoi ne lui donnez-vous pas une chance ? Laissez-le engager une lutte démocratique", a-t-il dit, interrompu par des applaudissements de supporters.

    "Notre problème ne concerne pas les Israéliens ou le peuple juif. Notre problème concerne le gouvernement israélien oppresseur, qui pratique le terrorisme d'Etat", a-t-il ajouté.

    Le gouvernement israélien est "hypocrite", "paranoïaque" et "il ment", a-t-il lancé. (AFP, 4 juin 2010)

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  • Le gouvernement turc et le “terrorisme d’Etat”

    Une députée kurde victime de la brutalité policière turque


    Jeudi 03 Juin 2010, une députée kurde membre du BDP a été blessée au cours d’une manifestation à Silopi. La jeune femme a été hospitalisée en raison d’une blessure sérieuse à l’os iliaque. A l’origine de cette blessure, les forces de l’ordre qui se sont heurtés aux manifestants.

    A Silopi, près de 10 000 manifestants, selon une information de la presse kurde, se sont rassemblés pour dénoncer les opérations militaires qui, dans la région, s’intensifient. Organisée par la section locale du BDP ( parti pro kurde qui a remplacé le DTP) à la frontière de Habur (point de passage entre la Turquie et l’Irak), la manifestation pacifique a été perturbée par les forces de l’ordre turques qui ont attaqué les manifestants, faisant des dizaines de blessés parmi lesquels des députés kurdes.

    Sevahir Bayindir, députée kurde de Şırnak, a ainsi été hospitalisée pour une fracture à l’os iliaque. Transportée à l’hôpital public de Mardin puis à l’hôpital d’Ankara, la jeune femme a subit une opération chirurgicale et ne devrait pas pouvoir se déplacer pendant au moins six mois.

    Une intervention brutale dénoncée par les membres du BDP :

    L’intervention brutale des forces de l’ordre turques a été dénoncée par les députés du BDP qui ont accusé le gouvernement turc de mener une politique semblable à celle de l’Etat israélien, régulièrement dénoncé par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan dans le cadre du conflit israélo- palestinien. “Monsieur le Premier ministre et les membres de l’Assemblée nationale turque doivent condamner l’offensive menée à Silopi, eux qui dénoncent l’assaut menée par l’armée israélienne contre les civils” a déclaré Akin Birdal, député de Diyarbakir et membre de la Commission parlementaire pour les Droits de l’Homme.

    Portant le sujet devant l’Assemblée nationale turque, Akin Birdal a interpellé les députés. ” Cette manifestation, autorisée par le préfet, n’avait même pas commencé que les forces de l’ordre ont attaqué les manifestants avec des gazs lacrymogènes, des jets d’eau et des matraques. Elue de Şırnak, Sevahir Bayindir a reçu plusieurs coups de matraque. Blessée, elle a été transportée à l’hôpital pour une fracture aux hanches. Les attaques faites à nos députés ne les concernent pas seulement. Cette attaque est une attaque contre l’Assemblée nationale de Turquie. C’est une attaque faite contre la démocratie, c’est une attaque faite contre une manifestation pacifique et démocratique protégée par les dispositions juridiques internationales, c’est une attaque faite contre les Droits de l’Homme” leur a-t-il expliqué.

    L’homme politique fait le lien entre la période actuelle et celle qui précède le coup d’Etat du 12 septembre 1980, considérant les attaques et les lynchages dont sont victimes les universitaires, étudiants, prisonniers, citoyens et politiciens kurdes comme la manifestation du désordre et chaos voulu par certains. Mettant en garde l’Assemblée nationale turque du chaos qui pourrait l’emparer, Akin Birdal a exigé une ferme condamnation de la part des députés.

    Le gouvernement turc et le “terrorisme d’Etat” :

    Bengi Yildiz, député qui préside le groupe parlementaire du BDP, a quant à lui dénoncé “le terrorisme d’Etat” de la Turquie – renvoyant ainsi au Premier ministre turc un qualificatif qu’il a récemment employé contre la politique israélienne. ” Il a défendu l’idée selon laquelle la politique israélienne relevait du terrorisme d’Etat, que les attaques contre les civils, les enfants et les femmes étaient cruelles et qu’elles manifestaient une absence de conscience. Mais le gouvernement du Premier ministre agit de la même manière avec ces propres citoyens – il ne s’agit même pas d’étrangers- et ne s’en offusque pas. Faut-il que l’Etat en question soit l’Etat d’Israël et qu’il y ait à sa tête Sharon pour que la politique employée soit qualifiée de terrorisme d’Etat ? [...] Aujourd’hui, sous l’autorité de l’AKP, les femmes kurdes, les enfants, les maires, les députés reçoivent des balles à blanc et sont blessés pour avoir simplement manifester” s’est-il écrié. ” Le Premier ministre doit se débarrasser de ce deux poids, deux mesures. Il doit concevoir que c’est là du terrorisme d’Etat” a-t-il continué.

    7 juin 2010

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