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  • «L’Histoire des nôtres» du photographe des peuples Demir Sönmez

    «L’Histoire des nôtres» du photographe des peuples Demir Sönmez

    İsmail Şimşek s’est entretenu avec le photographe Demir Sönmez à propos de son livre comprenant 64 planches de photos, qui vient d’être publié en version bilingue, français-anglais

    İsmail Şimşek

    Jean Ziegler: “A la base de chaque planche de photos dans le livre de Demir se trouve un même sentiment: L’espoir”

    Salon du livre avec le Camarde Jean Ziegler, qui a écris la belle préface de mon livre présenté à cette occasion ! Je remercie pour son soutien Jean Ziegler qui m'a aidé à réaliser mon projet ! - copie.jpg

    Le livre de Demir Sönmez comprenant 64 planches de photos exposées devant le bâtiment des Nations Unies en 2016, “Place des Nations, Place des Peuples, l’honneur de Genève” vient d’être publié en français et en anglais par la maison d’édition suisse Slatkine. Nous nous sommes entretenus avec Sönmez à propos de son livre, les réactions qu’il a suscitées et les développements qui ont suivi l’exposition en 2016. Sönmez a dit: “Dans mon livre j’ai fait place à l’histoire des nôtres. Si le bâtiment des Nations Unies leur appartient, la Place appartient aux peuples opprimés, marginalisés, humiliés qui ne peuvent pas faire entendre leur voix. Il s’agit d’un document, d’un témoignage de la lutte des peuples pour la paix et la liberté”. 

    “J’AI DIT QUE CETTE HISTOIRE APPARTIENT A NOUS TOUS”

    Pouvez-vous nous dire ce que raconte ce livre? Pourquoi un livre et pourquoi la Place devant les Nations Unies?

    “Au fait le livre raconte notre histoire. C’est l’histoire de notre lutte. C’est l’histoire des peuples du monde, de ceux qui sont opprimés. La Place des Nations est une place célèbre, sans pareille. A Genève vivent des gens de 190 pays. C’est une ville cosmopolite. Si d’une part nous pouvons évoquer New York, nous avons Genève sur la rive européenne.

    Dans une ville où vivent des citoyens de 190 pays, dans des périodes où les problèmes de ces citoyens sont débattus au sein des Nations Unies, ces derniers organisent diverses manifestations sur cette place. Il ne s’agit pas uniquement des peuples opprimés, mais également des écologistes, des homosexuels, des protecteurs des droits des animaux, des pacifistes, des défenseurs de la paix, ceux qui luttent pour le désarmement des objecteurs de conscience. La source d’inspiration de ce livre était d’archiver les événements que j’ai suivis d’une part, et d’en faire un legs aux générations futures, d’autre part. J’ai dit que “Cette histoire appartenait à nous tous”. Genève n’est pas uniquement la ville des banques, des magasins de luxe, des demeures habitées par les riches de ce monde dans l’arc lémanique. Ce que je vuex dire par là c’est qu’il ne s’agit pas d’un endroit où il n’y a aucun problème. En réalité, beaucoup de problèmes y sont vécus et discutés. De même, un des objectifs est de partager ces problèmes avec l’opinion publique genevoise, suisse et internationale. Voilà ce que raconte le livre.”

    Vous avez publié votre livre en deux langues: anglais et français. La même planche contenant la photo de Berkin Elvan comporte également une légende en anglais.

    “Oui, il s’agissait d’une exposition bilingue. Mais la pancarte était en français. Berkin Elvan a été une nouvelle fois commémoré. Nous n’avons pas seulement commémoré Berkin Elvan que nous avons perdu pendant les événements de Gezi, mais tous les autres êtres également. Nous avons fait revivre l’ame de résistence de Gezi.”

    Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ceux qui ont préfacé le livre? Qui sont Sami Kanaan et Jean Ziegler?

    “Deux personnes ont préfacé mon livre. L’un d’eux est membre du Conseil administratif genevois, un ancien maire, à l’heure actuelle à la tête du département de culture de la mairie, Sami Kanaan. D’autre part, le livre est préfacé par Jean Ziegler, de réputation mondiale, l’un des plus importants révolutionnaires et sociologues que la Suisse ait produit. Comme tu sais, Jean Ziegler est un représentant en vie de la génération des soixante-huitards. Il a entretenu une amitié profonde avec Che Guevara. Il s’est tenu personnellement à côté de Che Guevara lorsque ce dernier a pris la parole devant la tribune des Nations Unies à Genève. Il lui a fait visiter Genève. Comme il le mentionne dans ses mémoires, ce révolutionnaire aurait voulu aller à Cuba avec Che Guevara et y prendre part à la révolution. Che Guevara lui aurait dit: “Jean, ici se trouve le cerveau du capitalisme mondial. Nous avons besoin de gens qui possèdent un cerveau comme le tien. Nous suggérons que tu restes ici. Tu nous seras plus utile ici”. Je suis très fier qu’un révolutionnaire de cet accabit ait préfacé mon ouvrage.”

    En même temps, le second titre du livre est “La Place des Nations”, mais Jean Ziegler a rajouté la Place de la fierté. En vérité, aujourd’hui cette place représente une fierté pour Genève.

    “LA PLACE DES PEUPLES”

    Est-ce qu’il serait juste de dire que le livre contient également des solutions proposées par les peuples?

    “Oui, nous pouvons le dire sans autre. Car cette place est celle où les cris des opprimés, les exclamations de paix et de liberté se font entendre. Aucune question débattue à l’intérieur du bâtiment des Nations Unies n’aboutit à une résolution en faveur des des peuples et des opprimés. Les Nations Unies se sont très éloignées pour aboutir à des solutions en faveur des peuples. Elles prennent des décisions plutôt en faveur des Etats qui ont des positions dominantes. Les interlocuteurs des vrais problèmes crient leurs propositions sur cette place qui se trouve devant le bâtiment des Nations Unies. Les propositions des peuples et des opprimés ne sont pas prises en compte, mais les vraies solutions sont exprimées par les peuples sur cette Place. Même s’il n’y a pas encore un développement officiel, dans le language des nôtres, c’est-à-dire des peuples opprimés, cette place est évoquée en tant que “Place des peuples”. Lors de nos conversations avec plusieurs personnes, il a été fait mention du fait que j’ai changé le nom de cet emplacement, vieux de 70 ans. Dorénavant la Place des Nations Unies sera souvenue comme la Place des peuples opprimés.”

    “LA PHOTO EST UN MOYEN DE LUTTE”

    Pouvons-nous dire que vous avez atteint votre but? Pour vous, la photographie était quelque chose au delà d’un métier...

    “C’est-à-dire, pour moi la photographie est un moyen de lutte, un outil de témoignage. Je la conçois comme un moyen de transmission de la lutte aux générations futures. Je crois en la force de la photo. Parfois tout raconter par les mots en utilisant des mots n’est pas possible. Mais une planche de photo reste dans les mémoires pendant des années, des dizaines d’années, voire des siècles. Parfois le message véhiculé par une planche de photo peut entrainer des dizaines et des centaines de milliers de personnes dans les rues. C’est pour cela qu’il est significatif. Par exemple, ces dernières années, la photo du bébé Aylan, l’image d’un enfant syrien échoué sur le rivage a créé une vague d’indignation dans le monde entier. De même, l’indignation créé par l’image du canon appuyé sur la tête d’un être humain pendant la guerre du Vietnam et encore la photo d’une personne brûlée au gaz à Hiroshima et la photo de la petite fille brûlée par la bombe de napalm, ainsi que le portrait célèbre du grand révolutionnaire Che Guevara, accrochée dans les pièces et les salons de milliards de personnes à travers le monde entier ou placardée sur les places des villes me font croire en la force de la photo. La photo est un moyen de lutte. Je dirais un moyen très important.” 

    “POUR MOI, LE BONHEUR NE M’OUVRE PAS LA PORTE DE LA RENTE”

    Que voulez-vous dire en guise de conclusion?

    “Comment le dire, bien sûr que cela ne représente pas pour moi quelque chose dont je je peux tirer une fieté et dont je peux me vanter, une réalisation importante. Comme raconté dans le livre, il s’agit de narrer et de documenter l’histoire des nôtres à travers cet ouvrage. Voilà le devoir qui m’incombe. Peut-être que j’ai eu un peu de chance, peut-être que j’ai pu capter et mettre en images ce que mes autres camarades photograpes n’ont pas pensé à faire ou que cela leur a échappé. Mais c’est une belle chose. Par contre ce bonheur ne m’ouvre pas les portes de la rente.

    C’est-à-dire, dans l’histoire des nôtres, mon lot est d’avoir pu capter et photographier ces moments-là. Peut-être que j’utiliserai un grand mot, mais c’est de les immortaliser. L’histoire des nôtres, les demandes de paix et de liberté des peuples opprimés, les histoires des marginalisés et des travailleurs ont pu être illustrées par des photos par des travailleurs comme nous.”

    Traduit du turc

    Le reportage réalisé par journaliste Ismail simsek du journal « Evrensel » a publié le 13 juin 2017 son reportage sur le livre de Demir Sönmez « Place des Nations place des Peuples, l’Honneur de Genève »

    https://www.evrensel.net/haber/323261/halklarin-fotografcisi-sonmezden-bizimkilerin-hikayesi?utm_source=paylas

    Je partage la version française avec vous.

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  • Grève de la faim depuis 103 jours!

    Appel urgent sur la situation de deux enseignants turcs en grève de la faim depuis 103 jours  

    Nuriye Gülmen ve Semih Özakça.jpg
    Le Centre Europe Tiers-Monde (CETIM) et l’Association Internationale des Juristes Démocrates (IADL) attirent l’attention sur les conditions de santé critiques de deux professeurs turcs, en grève de la faim depuis plus de trois mois.
    Les deux organisations sont intervenues auprès des détenteurs de mandat des Procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme de l’ONU afin qu’ils prennent toute initiative nécessaire d’urgence afin de sauver la vie de ces deux défenseurs des droits fondamentaux.
     
    Comme il est bien connu, suite au coup d’État manqué du 15 juillet 2016, le gouvernement turc a mené de vastes purges dans l’administration, l’enseignement, la justice, l’armée, les milieux d’affaires, la police, la presse, etc. En tout, pas moins de 200 000 fonctionnaires ont perdu leur travail par vagues successives sous l’accusation de liens avec la confrérie de Fethullah Gülen, accusée d’avoir orchestré le putsch, ou le soutien au terrorisme.

    Parmi eux, Mme Nuriye Gülmen, professeure de littérature, et M. Semih Özakça, enseignant dans une école primaire, se battent depuis des mois, à l’aide de moyens pacifiques, pour revendiquer leur réintégration professionnelle. Mme Gülmen a commencé son action en novembre 2016 par un sit-in au pied du monument aux droits de l’homme à Ankara. Chaque jour, elle a été arrêtée par la police. Après chaque remise en liberté, elle a poursuivi son action symbolique.

    Après des mois d’actes de protestation symboliques, face à l’indifférence et à la violence des autorités, le 11 mars 2017, Mme Gülmen et M. Özakça entrent en grève de la faim.

    Peu à peu, leur action devient le lieu de rendez-vous de tous les opposants au gouvernement Erdogan. La police finit par disperser tout rassemblement public de soutien à Nuriye et Semih et installe une barrière autour du monument aux droits de l’homme. Même les T-shirts à l’effigie de Nuriye Gülmen et Semih Özakça sont déclarés illégaux.


    Le 23 mai 2017, la justice turque décide d’envoyer les deux grévistes de la faim en prison sous prétexte de liens avec une organisation terroriste.

    Aujourd’hui, 16 juin 2017, Nuriye Gülmen et Semih Özakça en sont à leur 100e jour de grève de la faim. Les deux grévistes peuvent mourir à tout moment. Ainsi donc, après avoir perdu leur travail, leur santé et leur liberté, ils sont sur le point de perdre leur vie.
    Nous appelons tous les États et institutions concernés d’intervenir auprès des autorités turques en faveur de Mme Nuriye Gülmen et M. Semih Özakça.

    COMMUNIQUE DE PRESSE,  Genève, le 19 juin 2017

     

  • Les femmes genevoises se mobilisent pour les droits des femmes en Arabie Saoudite

    Des femmes genevoises engagées pour les droits humains se battent pour la promotion des droits des femmes, aussi en Arabie Saoudite, et pour la moralisation des relations internationales.DEM_3710.jpg


    L'Arabie saoudite a été élue membre de la Commission des droits de la femmes à l'ONU le 21 avril 2017 pour une période de quatre ans. Dans un vote secret, le Conseil économique et social de l'ONU permet ainsi au royaume wahhabite de siéger au sein de cette commission composée de 45 États dont le mandat est de promouvoir les droits des femmes et de veiller à leur autonomie. Cette élection intervient alors que les femmes doivent encore se battre pour y faire reconnaître leurs droits les plus élémentaires y compris dans la banalité de la vie quotidienne.
    Cette nomination est indigne et inacceptable. Ne fermons pas les yeux !

    Nous avons une pensée également pour Rafi Badawi, blogger emprisonné depuis 5 ans exactement aujourd'hui qui a été condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet en raison d'un simple blog. Rappelons que cela n'a pas empêché l'Arabie saoudite d'être nommée à la commission des droits de l'homme.

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