Fête internationale des travailleuses et des travailleurs!
PDT par Alexander ENILINE
Discours pour le 1er mai 2015, au monument à la mémoire des Brigadistes
Chères et chers camarades,
Nous sommes réunis ici devant le monument à la mémoire des Brigadistes, ces héros qui se sont battus aux côtés de la République espagnole et contre le fasciste, contre la réaction, pour la démocratie, pour la justice sociale, pour le socialisme, et souvent ont donné leur vie pour cette cause. Ils resteront à jamais un exemple vivant d’internationalisme et une source d’inspiration pour nous. A leur retour, ils furent persécutés par la Confédération. En se retranchant derrière la « neutralité », la Suisse officielle cachait mal le fait qu’objectivement elle était du côté de Franco.
Le symbole même qu’incarne ce monument nous force aujourd’hui à penser à un autre 1er mai, ailleurs sur la planète. En Ukraine, le pouvoir en place a interdit la célébration du 1er mai. Nos camarades du Parti communiste d’Ukraine se voient menacés par les milices néonazies d’être tabassés, peut-être à mort, si jamais ils osent manifester malgré tout, ce qu’ils se sont engagés de faire. Ce pays, qui bénéficie d’un soutient sans faille de l’Occident au nom d’intérêts géopolitiques, interdit désormais les symboles communistes, prévoit d’interdire le Parti communiste, mène une guerre contre son propre peuple, persécute ceux qui luttent pour les droits des travailleurs, réhabilite ceux qui durant la Deuxième Guerre mondiale ont pris fait et cause pour Hitler et ont participé avec un zèle tout particulier à ses crimes, permet aux néonazis de porter les armes et de semer la terreur et leur donne des postes de haut rang dans les ministères. Comme les Brigadistes naguère, les communistes ukrainiens ont besoin aujourd’hui de notre solidarité.
Mais il n’est à vrai dire pas étonnant que le gouvernement fascisant ukrainien à la solde des oligarques haïsse tout ce que représente le 1er mai. Car qu’est que le 1er mai ? Il y a un peu plus d’un siècle, en 1913, Rosa Luxemburg le définissait ainsi : « L’idée brillante, à la base du Premier mai, est celle d’un mouvement autonome, immédiat des masses prolétariennes, une action politique de masse de millions de travailleurs qui autrement auraient été atomisées par les barrières des affaires parlementaires quotidiennes, qui n’auraient pour l’essentiel pu exprimer leur volonté que par le bulletin de vote, l’élection de leurs représentants ». Cette formule reste entièrement juste aujourd’hui et rappelle opportunément ce qu’est le 1er mai : une journée d’unité et de lutte, un rappel utile au pays de la « paix du travail » où le 1er mai a trop souvent tendance à s’institutionnaliser, à devenir un rite parmi d’autres, et à perdre quelque peu par là son tranchant révolutionnaire, que pourtant nous ne devons jamais laisser s’émousser.
Ce tranchant révolutionnaire et de lutte de classe, nous devons moins que jamais laisser s’émousser, puisque nos adversaires, eux, sont à l’offensive et essaient de nous imposer une politique de régression sur toute la ligne. Le patronat mène une politique agressive, sans aucun égard à un quelconque « partenariat social », d’attaque contre tous les droits des travailleurs, pour la baisse des salaires, l’extension des horaires de travail, la flexibilisation à outrance. La droite suisse et genevoise conduit un véritable démantèlement social, de destruction du très peu de protection sociale qui existe en Suisse et qui a été obtenue en des décennies de luttes. Je pense tout particulièrement au « Paquet Berset » et à la véritable casse des retraites que ce conseiller fédéral prétendument « socialiste » essaye d’imposer…qui ne sera que la prémisse d’un démantèlement encore plus brutal et d’ores et déjà prévu par la droite. La droite genevoise, sous prétexte d’une dette publique qu’elle a elle-même sciemment créée, met en place une politique d’austérité drastique, de destruction de services publiques absolument indispensables, le tout pour le seul bénéfice d’une toute petite poignée de privilégiés.
Nous devons combattre cette régression organisée dans l’unité et la détermination.
Mais la radicalité même, la violence des attaques de nos adversaires de classe doit nous rappeler la nécessaire radicalité de notre lutte à nous et sa finalité. Qu’il soit néolibéral ou régulé, le capitalisme restera le capitalisme, un système nécessairement fondé sur l’exploitation de l’homme par l’homme. Jamais il ne sera social. Jamais des demi-mesures ne sauront suffire. Ainsi que l’avait dit Rosa Luxemburg : « Or le but final du socialisme est le seul élément décisif distinguant le mouvement socialiste de la démocratie bourgeoise et du radicalisme bourgeois, le seul élément qui, plutôt que de donner au mouvement ouvrier la vaine tâche de replâtrer le régime capitaliste pour le sauver, en fait une lutte de classe contre ce régime, pour l’abolition de ce régime ». Tel était, tel doit demeurer le sens du 1er mai.
Amnesty International par Emily BAUD
« INITIATIVE POPULAIRE FÉDÉRALE POUR DES MULTINATIONALES RESPONSABLES »
Chers amis, camarades et partenaires,
Au nom de la Section suisse d’AMNESTY INTERNATIONAL et en tant que représentante du Comité Exécutif des Groupes de Genève, je tiens tout d’abord à remercier Claude Reymond et la CGAS, ainsi que la Coalition du 1er Mai dans son ensemble, de nous accorder la parole lors de cette manifestation.
En effet, traditionnellement, le Groupe 1 tient un stand aux Bastions pendant la Fête du Travail, mais cette année la situation est un peu différente : AMNESTY fait partie d’une coalition de 66 organisations – dont certaines des vôtres, le GSsA, les syndicats UNIA ou SSP-VPOD, mais aussi des ONG comme Alliance Sud, GREENPEACE, la Déclaration de Berne, SOLIDAR, Terre des Hommes, ETHOS ou Peace Watch, pour n’en citer que quelques-unes, qui lance une Initiative populaire fédérale pour des multinationales responsables, afin d’inscrire dans la Constitution Helvétique l’obligation pour les multinationales suisses de respecter à l’étranger les Droits humains et environnementaux.
Cette initiative, lancée le 21 avril, est issue de la pétition « Droit sans Frontières », qui avait récolté 135’000 signatures en 2012, mais qui n’a pas été suivie d’actions concrètes de la part du Conseil Fédéral : tout en reconnaissant qu’il y avait problème dans les agissements de certaines entreprises, il a préféré laisser au bon vouloir de chacune la façon de gérer ses activités, en espérant qu’elles le feraient de manière responsable ! Sauf que, sans mesures contraignantes, il n’est pas possible de compter sur la bonne volonté des plus grosses multinationales à faire passer la justice avant leur profit... Ainsi la Suisse se situe au 9e rang des pays recensés impliqués dans des cas de violations des Droits humains à l’étranger !
C’est pourquoi l’Initiative pour des multinationales responsables veut remédier à cette lacune dans la protection des êtres humains et de l’environnement qui n’a pas suivi l’évolution de la mondialisation : introduire le devoir de diligence dans la loi, de sorte que les entreprises aient l’obligation de garantir que leurs activités ne violent pas les droits fondamentaux, selon les principes dits de Ruggie (adoptés par l’ONU en 2011), à savoir "évaluer les risques", "agir en conséquence", "rendre compte".
Il est effectivement grand temps d’en finir avec les multinationales "voyous" !
Quelques exemples ? Glencore au Congo, avec la pollution des eaux et les violences commises à l’égard de la population par ses agents de sécurité ! Syngenta, qui continue à vendre un pesticide hautement toxique aux pays en développement alors qu’il est interdit en Suisse depuis 1989 ! Roche et Novartis, qui utilisent des cobayes humains dans des pays pauvres et moins regardants éthiquement parlant (Ukraine, Russie, Inde...) pour tester leurs médicaments et laisser brutalement les cobayes sans suivi médical à la fin des essais ! Et il y en aurait bien d’autres à citer, malheureusement...
L’Initiative devrait donc donner la garantie de l’application des trois Principes directeurs :
- Le devoir de la Confédération de s’assurer que ses entreprises ne violent pas les Droits humains et environnementaux.
- La responsabilité des multinationales suisses de respecter ces mêmes Droits et de tout mettre en œuvre pour empêcher leurs violations.
- L’accès à des voies de recours efficaces pour les victimes de violations de ces mêmes Droits. >br_>
- Je vous remercie par avance de faire bon accueil à nos bénévoles et d’ajouter votre nom sur les feuilles qui vous seront présentées ce 1er Mai, première Journée officielle du lancement en vue de recueillir les 100’000 signatures valides !
Emily BAUD
Comité Exécutif AMNESTY INTERNATIONAL GENÈVE
CUAE par Quentin STAUFFER
solidaritéS par Jean BURGERMEISTER
Discours 1er Mai pour solidaritéS : Jean Burgermeister
Les derniers mois ont été riches pour le mouvement social à Genève. Il y a eu bien-sûr la victoire des travailleuses et travailleurs des TPG qui a fait plier le gouvernement de droite et d’extrême droite. Il y eu la large mobilisation pour le défense de la fonction publique qui a regroupé les travailleu-ses-s et les usager-e-s. Plus récemment encore les mobilisations pour un accueil digne des requérant-e-s d’asile et la capitulation de Maudet qui a été forcé à renoncer au renvoi d’Ayop. De toutes ces mobilisations nous avons à apprendre car elles nous renforcent mais elles ne suffisent pas à compenser le climat politique et social morose qui se répand en suisse et en Europe.
Ici comme ailleurs sur le continent, les attaques se multiplient contre les conditions de travail, les retraites, le service public, contre tout ce que nous appelons le bien-commun. Parallèlement, ce sont les droits démocratiques qui sont attaqués : le droit de manifestation, les droits syndicaux et comme nous l’avons vu récemment le droit de grève !
Le durcissement du front bourgeois est l’une des caractéristiques du néolibéralisme. Ces causes sont à chercher dans les logiques profondes du capitalisme. Le premier ne doit pas être considéré séparément du second car il est la réponse à la crise structurelle que connait le capitalisme depuis plus de 30 ans.
Le capitalisme ne tolère plus de compromis : on le voit plus clairement que jamais en Grèce où l’UE exerce des pressions immenses pour faire capituler le gouvernement Syriza au mépris de la volonté populaire qui s’est exprimé récemment dans les urnes, mais aussi bien avant ça, qui s’est manifesté puissamment dans les rues !
Faces à ces attaques, il demeure nécessaire de construire un véritable front de lutte capable de battre en brèche l’austérité et toutes les oppressions que porte en lui le capitalisme comme la nué l’orage : l’oppression de classe évidement, mais aussi les discriminations basées sur le genre, la sexualité, l’origine, … On ne peut subordonner une lutte à une autre, toutes sont organiquement liées et ces combats doivent être menés de front. On observe d’ailleurs que l’offensive néolibérale est couplée à des attaques réactionnaires.
Devant l’intransigeance des classes dominantes, les revendications même les plus modestes passent par un degré élevé de confrontation. La défenses des intérêts des classes populaires ne peut se faire sans un affrontement frontal que nous devons préparer. Battre en brèche le néolibéralisme exige d’être radical : être radical c’est prendre les choses par la racine et la racine de l’être humain c’est l’être humain lui-même. C’est cela que nous devons placer au centre dans notre projet de société. Cela réclame de remettre au goût du jour les notions de bien-communs et de solidarité, défendre les services publics et les bien de la nature, avec pour horizon : « de chacun selon ses capacités, pour chacun selon ses besoins ».
Les défis et luttes que nous aurons à mener dans les prochains temps seront nombreux : il y a l’Accord de Commerce sur les Services négocié en secret à Genève qui veut accroitre la libéralisation des services publics, la troisième réforme d’imposition des entreprises qui va massivement diminuer l’imposition du capital ce qui entrainera inévitablement des coupes dans les budgets publics, il y a encore le paquet Berset qui attaque les retraites des femmes…..
Il est donc urgent d’organiser la riposte et que le nombre immense prenne conscience de sa force. Une riposte par-delà les frontières car, dans toute l’Europe, l’austérité tue ; à travers le monde, les puissances impérialistes s’affrontent pour des intérêts qui ne sont pas les nôtres mais qui entraient des peuples entiers dans la guerre et la misère : nous n’avons définitivement que peu de choix : socialisme ou barbarie.
« Etre radical, c’est prendre les choses par la racine. Et la racine de l’homme, c’est l’homme lui-même. »
« De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins. »
le nombre immense qui ne connait pas sa force
de Karl Marx
UNIA par Sarah NEBOUX
au parc des Bastions
Discours du 1er mai
Sarah Neboux (Unia Genève, déléguée de la branche horlogère)
Chères et chers camarades
Je veux, en ce 1er mai 2015, rappeler deux dates ont marqué l’année syndicale pour nous salariés à Genève et en Suisse depuis l’année dernière. Nous n’oublions toujours pas le 9 février 2014, quand une faible majorité d’électeurs a accepté l’initiative UDC « contre l’immigration de masse ». Les syndicats l’avaient dit haut et fort avant le vote : sans mesures d’accompagnement efficaces contre des patrons qui continuent à baisser nos salaires et ceux de nos collègues immigrés, le discours haineux de division et de fermeture de l’UDC allait passer. Les patrons et l’Etat n’en voulaient rien savoir, et nous avons malheureusement eu raison ! Aujourd’hui, le Conseil fédéral jette encore de l’huile dans le feu et propose à terme d’affaiblir nos protections contre le dumping salarial ! Mais ça sera sans les syndicats genevois, qui se battront avec nos collègues frontaliers contre toute tentative de division et démantèlement de nos droits, dans les entreprises, sur les chantiers et dans le champ politique où nous sommes en train de réaliser la mise en place de notre Inspectorat des entreprises !
Et le 15 janvier 2015 la Suisse est devenue du jour au lendemain 20% plus chère pour l’étranger ! La comparaison avec 2011 quand le franc avait subi une augmentation similaire nous rappelle toutefois une certaine prudence face à des mesures trop précipités. En effet, le commerce extérieur genevois en 2011 a résisté aux ralentissement de l’économie mondiale et à la montée du franc avec un taux de croissance à deux chiffres. il est surtout très claire que l’augmentation du temps de travail des salariés n à jamais et ne sera jamais une solution. Certaines entreprises peu scrupuleuses on même penser à modifie notre salaire entre parenthèse pas à la hausse bien sûr. Il y a eu aussi des menaces de licenciement à cause du francs fort. Alors je vous demande de prendre votre destin en main et de ne plus croire n’importe quoi, sous l’intimidation de vous consultez et de joindre le syndicat pour vous soutenir en cas d’abus.
Pour les délégués syndicaux dans l’industrie genevoise, il est exclu que des travailleurs paient le prix d’une crise dont ils ne sont en aucun cas responsable et dont les effets reste à prouver. Nous avons pris en compte la demande des entreprises qui étaient réellement en difficultés et avons demandé des mesures de soutien cantonales, un fond d’aide cantonal. Et la pression a eu son effet : Le Conseil d’Etat a annoncé la mise en place de fonds qui fournira une garantie contre la fluctuation du taux de change.
Aujourd’hui 1 mai j’ai fait un rêve, que les salariés à partir d’aujourd’hui s’unissent et rejoignent les syndicats pour que plus jamais on arrive à voir des entreprises avec des taux de bénéfices mirobolant se permettant de mettre à la porte des salariés ou de leurs baisser leurs salaires sous prétexte d’un franc fort ou d’une crise sans rentre des comptes. Remettre l’être humain, le travailleur au cœur de la vie économique et social.
Merci à vous
Fédération des Kurdes en Suisse par Ilyas KULL
Au nom des associations kurdes de Suisse
Vive le 1er mai, journée de lutte et de solidarité !
Bonne fête du 1er mai à tous les travailleurs et ouvriers du monde, à tous les peuples opprimés !
Nous, immigrés kurdes, ouvriers, fonctionnaires, chômeurs, pauvres, femmes et jeunes, sommes dans la rue le 1er mai. Nous sommes ensemble pour la paix, la liberté, la démocratie et pour une vie plus digne, débarrassée de l’oppression et de l’exploitation. Nous sommes solidaires dans le combat pour les droits et les libertés.
Nous sommes dans la rue le 1er mai avec tous les problèmes liés à la précarisation, aux violences à l’égard des femmes, à la dévastation de l’environnement, à la guerre, etc. Nous, les immigrés du Kurdistan qui avons été contraints de quitter notre pays du fait de la guerre, sommes avec vous sur ces places depuis des années. En tant que travailleurs, nous subissons également la dégradation des conditions de travail en Suisse. Et en tant que Kurdes, nous sommes en plus confrontés à la question des peuples dont l’identité et les droits ne sont pas reconnus. Alors que nous marchons ici main dans la main, dans notre pays, notre peuple est peut-être, comme chaque année, sous les jets de gaz lacrymogène.
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La révolution du Rojava au Kurdistan de Syrie représente un nouveau point de départ pour les peuples opprimés et les travailleurs du Moyen-Orient et ailleurs dans le monde, afin de se réapproprier une autorité politique, ... de fonder un nouveau système basé sur le transfert de pouvoir au peuple, en tant que véritables dépositaires de ce pouvoir.
Notre résistance contre les terroristes d’ISIS et leurs supporteurs internationaux n’a pas seulement pour but de protéger la vie et la dignité humaine mais aussi la résistance nécessaire pour défendre les réalisations de la révolution et un système basé sur une démocratie radicale et l’élimination des organisations hiérarchiques.
Maintenant, au travers des batailles héroïques de nos camarades des unités populaires de protection du peuple (YPG) et d’unités de protection des femmes (YPJ), les terroristes ont été chassés de la ville...
Leur résistance est entrée dans une phase plus difficile qui est celle de la restauration de la vie sociale à Kobané, qui subit un siège sur le plan économique et logistique, où près de 80% des structures ... vitales ont été détruites.
Nous, immigrés du Kurdistan, sommes dans la rue le 1er mai avec les travailleurs, les fonctionnaires, les chômeurs, les pauvres, les femmes et les jeunes, pour une vie digne, pour la paix, la liberté et la démocratie.
Bonne fête du 1er mai, journée d’union, de lutte et de solidarité,
à tous les travailleurs et tous les peuples opprimés !
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