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  • Bicentenaire de l'Entrée de Genève dans la Confédération Suisse

    Bicentenaire de l'Entrée de Genève dans la Confédération Suisse

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  • Prestation de serment des magistrats du Pouvoir judiciaire sans les députes MCG

    Hier, les magistrats (536 élus) du Pouvoir judiciaire ont prêté serment devant le Grand Conseil sans les députes MCG à la Cathédrale Saint-Pierre.

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    Monsieur le Président du Conseil d'Etat,
    Monsieur le Président du Grand Conseil,
    Madame et Messieurs les Conseillers d'Etat,
    Mesdames et Messieurs les députés aux Chambres fédérales,
    Monsieur le Président du Tribunal fédéral,
    Madame et Messieurs les Juges fédéraux,
    Mesdames et Messieurs les Députés,
    Mesdames et Messieurs les représentants des autorités judiciaires des cantons
    confédérés et de France,
    Mesdames et Messieurs les représentants des autorités fédérales, cantonales,
    municipales, universitaires, militaires et ecclésiastiques,
    Mesdames et Messieurs les présidents de juridiction,
    Mesdames et Messieurs les vice-présidents de juridiction et premiers procureurs,
    Mesdames et Messieurs les magistrats du pouvoir judiciaire, chers collègues,

    Election par le peuple


    Tous les 6 ans, dans cette cathédrale Saint-Pierre transformée, l'espace d'une
    cérémonie, en temple laïc, les magistrats du pouvoir judiciaire genevois, qu'ils soient
    de carrière, suppléants ou assesseurs, prêtent devant le Grand Conseil le serment
    prévu par la loi, en présence du Conseil d'Etat et des corps constitués.

    Cette prestation de serment fait suite à l'élection des magistrats par le peuple.
    Election qui fait de notre canton un cas tout à fait particulier. Lorsqu'en 2010, le
    ministre français de l'intérieur a lancé l'idée de l'élection de certains juges au pénal
    par le peuple, sa proposition a été unanimement décrié et qualifiée de gravement
    démagogique. Ce serait, disait-on, une dérive à l'américaine. On aurait aussi bien pu
    la qualifier de dérive à la suisse, puisqu'avec les Etats-Unis, notre pays est l'un des
    rares à connaître l'élection populaire de certains juges. Et mieux qu'à la suisse, on
    aurait pu dire à la genevoise, puisque notre canton est le seul à ne pas confier
    l'élection de ses magistrats au parlement ou au gouvernement cantonal.

    A Genève, dès la création de la fonction en 1534, le procureur général est élu par le
    peuple. Puis le système évoluera au gré des changements de régime. La constitution
    radicale de 1847 confiera l'élection des juges au Grand Conseil et ce n'est que dès
    1904 qu'elle reviendra au peuple. Depuis lors, la plupart des élections seront tacites,
    à quelques exceptions près, la plupart concernant précisément le poste de procureur
    général.

    Les constituants de 2012 ont bien failli remettre le système en cause. Il était questions e confier l'élection des magistrats au Grand Conseil, à l'exception du procureur général. Le pire des systèmes possibles, puisqu'il aurait contribué au mythe d'un procureur général exerçant une magistrature à part, de nature quasiment politique. Puis les constituants ont résolu de ne rien changer. Ils n'ont pas suivi les avis de ceux pour qui l'élection des magistrats par le peuple est une relique du passé, à l'instar de ce professeur de droit américain qui, il y a quelques années, considérait que l'élection des juges par le peuple convenait au New Jersey de 1795, et non au monde d'aujourd'hui. Les citoyens, disait-il, ne savent rien des gens pour qui ils votent, et ils se contentent de choisir selon leur étiquette politique. Rien à voir, biensûr, avec la Genève de 2014.


    De l'étiquette politique des juges, on débat régulièrement. Les juges genevois,
    comme les juges fédéraux d'ailleurs, sont présentés par un parti. Cela les rend-il
    pour autant moins indépendants ? L'expérience genevoise permet de répondre
    catégoriquement par la négative. Le respect des équilibres politiques au sein de la
    magistrature donne certes lieu à des négociations et à des arbitrages quelque peu
    triviaux au regard de la charge briguée. Mais une fois élus, les juges sont invités à
    oublier leur appartenance politique et à agir exclusivement dans le respect de leur
    serment. Bien malin qui saurait dire, à la lecture d'un arrêt de la chambre
    administrative ou d'un acte d'accusation du Ministère public, si son inspiration est de
    droite, de gauche, du centre ou d'ailleurs. Pour parodier Churchill, l'élection des
    magistrats par le peuple est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres.

    Indépendance du pouvoir judiciaire


    De toutes les vertus que les magistrats doivent revêtir au long de leur carrière, la plus importante est sans nul doute l'indépendance. Le procureur général du XVIe siècle était déjà non seulement l'accusateur, mais de façon plus générale le gardien
    indépendant de la loi et de l'ordre public. Dès son origine, la fonction se conçoit donc
    comme un contre-pouvoir face aux autorités politiques. La fonction a évolué, les
    juridictions se sont multipliées, mais l'idée centrale est restée : la justice est
    indépendante du pouvoir politique. La création, au milieu du XXe siècle, du conseil
    supérieur de la magistrature, a marqué une étape importante dans la reconnaissance
    de l'indépendance des juges. Un juge qui doit résister à toutes les pressions, y
    compris de celle qui est sans doute la plus puissante de nos jours, celle de l'opinion
    publique.

    Dans notre canton, la justice a mené depuis plusieurs décennies un combat
    méthodique pour que l'indépendance des juges se concrétise dans une véritable
    indépendance du pouvoir judiciaire. Jadis rattaché administrativement au Conseil
    d'Etat, l'administration judiciaire a progressivement conquis une large autonomie,
    notamment par la création de la commission de gestion du pouvoir judiciaire.
    Composée de magistrats et d'un membre du personnel de l'administration judiciaire,
    la commission de gestion gère les moyens alloués par les pouvoirs publics à la
    justice et les affecte aux juridictions et aux services centraux. Elle présente son
    budget au Conseil d'Etat et le défend devant la commission des finances du Grand
    Conseil. Elle est aujourd'hui l'employeur des collaborateurs de justice.

    La constitution de 2012, plutôt laconique en ce qui concerne le pouvoir judiciaire,consacre toutefois expressément son autonomie. Une autonomie dont les contours sont à réinventer chaque jour, tant il est vrai que la tentation existe pour les uns de l'oublier et pour les autres de l'exagérer. Une autonomie qui trouve sa véritable limite dans le pouvoir des autorités politiques de décider des moyens financiers alloués au pouvoir judiciaire. Sans le nerf de la guerre, toutes les velléités d'indépendance s'estompent. Sans compter qu'à la différence de la plus petite association subventionnée, sans parler des grands établissements publics autonomes, le pouvoir judiciaire ne conclut pas avec l'Etat, dont il fait partie intégrante, de contrat de prestations qui lui assurerait un financement prévisible sur plusieurs années.


    L'autonomie du pouvoir judiciaire ne lui donne pas seulement des droits, mais aussi
    nombre de devoirs. Le premier étant de rendre compte de l'utilisation des deniers
    publics et de son efficience. La commission de gestion doit, à cet égard, résoudre la
    quadrature du cercle : garantir à l'autorité politique que chaque franc alloué à la
    justice est effectivement utilisé avec efficience, dans un contexte où la loi confie aux
    juridictions la compétence de s'organiser de manière autonome. Un défi que la
    commission entend loyalement assumer, dans le respect de la loi.

    Hommage aux partenaires


    Qui dit indépendance ne dit toutefois pas isolement. Le pouvoir judiciaire ne gravite
    pas sur une orbite si éloignée qu'il en viendrait à oublier son ancrage au coeur même
    de l'Etat. Ne serait-ce que parce que l'Etat finance la justice et met à sa disposition
    les bâtiments qu'elle occupe. Le dialogue institutionnel avec le Conseil d'Etat et le
    Grand Conseil s'impose comme une évidence. Je remercie ici l'une et l'autre de ces
    institutions pour l'attention qu'elles prêtent au pouvoir judiciaire et pour leur écoute.
    Les frictions vécues ici ou là en la matière ne doivent pas occulter la qualité et
    l'intensité de ces relations, vitales pour les uns et pour les autres.


    Mais évoquer le dialogue institutionnel, c'est aussi se référer à la collaboration
    fructueuse des juridictions avec leurs administrations partenaires. Je salue ici le
    travail approfondi et loyal de ces administrations, sans lesquelles l'action de la justice
    serait académique. Que serait le Ministère public sans la police ? A quoi survivrait
    l'œuvre des juridictions pénales sans les autorités chargées de la détention ?
    Impossible d'ailleurs de les évoquer sans rendre un hommage appuyé aux cadres et
    collaborateurs de la prison de Champ-Dollon, dont plusieurs ont été associés à cette
    cérémonie, qui accomplissent un travail délicat et risqué dans des conditions pour le
    moins difficiles. Que serait l'œuvre des juridictions civiles sans l'appui des
    administrations chargées de la protection des adultes et des mineurs ? A tous, et à
    tous ceux que je n'ai pas mentionnés, j'adresse les plus vifs remerciements de la
    justice pour tout le travail entrepris.

     

    Mais évoquer le dialogue institutionnel, c'est aussi mentionner les relations de la
    justice genevoise avec ses homologues extérieurs. Je salue, à tout seigneur tout
    honneur, la présence du président du Tribunal fédéral, qui exerce sur notre
    jurisprudence la sévère surveillance d'un père sur ses enfants. Je salue la présence
    des procureurs généraux et présidents de tribunaux cantonaux de Suisse romande
    et du Tessin, avec lesquels nous entretenons des relations à la fois fructueuses et
    cordiales. Et je salue la présence des autorités judiciaires françaises, des procureurs
    généraux et présidents des Cour d'appel de Lyon et Chambéry, ainsi que de
    plusieurs procureurs de la République et présidents de Tribunaux de grande
    instance. Votre présence, Mesdames et Messieurs, marque la réalité concrète de
    l'espace judiciaire transfrontalier. L'imbrication de nos communautés se reflète
    immanquablement dans l'activité de nos juridictions civiles et pénales. Les contacts
    professionnels et souvent amicaux que magistrats français et genevois entretiennent
    sont le gage d'une meilleure efficacité de nos justices respectives, pour lesquelles la
    frontière, si elle reste une réalité, tend à s'estomper lorsqu'il s'agit de poursuivre un
    criminel d'un pays à l'autre ou de liquider un régime matrimonial plurinational.
    Puissent ce dialogue et ce travail commun se poursuivre et se développer, dans le
    meilleur intérêt de nos concitoyens.

    Les défis de la justice


    Toute cette félicité ne doit pas dissimuler le fait que la justice est aujourd'hui
    confrontée à des défis de taille. Le premier est – sans surprise – celui de ses
    moyens. Dans une société démocratique comme la nôtre, dans un état fondé sur le
    droit, le rôle de la justice est central. Qu'il s'agisse de résoudre les conflits entre
    particuliers ou avec l'Etat, ou qu'il s'agisse de réprimer les infractions, la justice
    assume un rôle qui n'échoit à nul autre. Il n'est guère besoin de décrire ce que serait
    notre société si l'Etat ne prêtait pas son concours à la résolution des litiges et à la
    répression des transgressions. Pourrait-on d'ailleurs encore parler de société si
    chacun devait se faire justice lui-même ? Nous connaissons tous la réponse : sans
    une justice forte, efficace et rapide, la vie en société est impossible.

    On pourrait penser, au vu de l'importance qualitative et quantitative de l'action
    judiciaire, que cette dernière coûte cher à l'Etat. Il n'en est rien. Malgré une hausse
    importante, au cours des dernières années, des moyens alloués à la justice, cette
    dernière n'a représenté, en 2013, que 1,7% des dépenses de l'Etat. Un rôle central,
    pour un prix dérisoire.


    Cette augmentation des moyens alloués au pouvoir judiciaire ne répondait pas à un
    besoin de confort. Les choix du législateur fédéral en matière de procédure pénale
    ont exigé une adaptation conséquente, toujours en cours, des moyens alloués à la
    justice pénale. On l'oublie vite, mais c'est bel et bien l'insuffisance de ses moyens qui
    a conduit le Ministère public, en 2011, au bord du gouffre. Et c'est la même
    insuffisance qui étrangle aujourd'hui le Tribunal pénal et qui menace la cour pénale
    de la Cour de justice.

    La création en 2013 du Tribunal de protection de l'adulte et de l'enfant n'avait pas

    davantage pour but de satisfaire un besoin de confort. Le choix du législateur

    cantonal, appuyé par le pouvoir judiciaire, de conserver une autorité de protection à

    caractère judiciaire a conduit à la mise en place d'une juridiction complexe, la

    multidisciplinarité voulue par le législateur fédéral se traduisant par l'introduction en

    nombre de juges assesseurs aux compétences et aux profils variés. Une solution sur

    mesure, adaptée aux besoins nombreux des genevois en la matière, mais qui a

    exigé un accroissement des moyens consacrés à cette juridiction.

     

    Mais ce n'est pas tout. L'assemblée constituante a voulu que notre canton se dote

    d'une juridiction constitutionnelle propre. Dans quelques mois, la Cour de justice

    accueillera une nouvelle chambre, la chambre constitutionnelle, qui examinera sur

    recours la constitutionnalité des lois et règlements, et se chargera en outre du

    contentieux des droits politiques. Une nouvelle chambre, ce sont des magistrats

    supplémentaires, des greffiers et des juristes supplémentaires, et des locaux

    supplémentaires. En résumé, ce n'est pas gratuit.


    Il serait illusoire d'imaginer que la justice puisse constamment absorber des tâches

    nouvelles et créer de nouvelles juridictions à coût constant. Sans compter qu'à ces

    tâches nouvelles s'ajoute l'augmentation du nombre de causes portées devant la

    justice, les juridictions pénales et de droit public absorbant actuellement les hausses

    les plus notables. Il serait illusoire de penser que la justice puisse constamment faire

    plus sans une adaptation correspondante de ses moyens. Sans que cela ne doive

    effrayer : même augmenté, le budget du pouvoir judiciaire restera ce qu'il est

    aujourd'hui, une goutte d'eau dans l'océan des dépenses de l'Etat.

     

    Parler de moyens, c'est aussi parler de locaux. Doté d'une tour de 160 mètres, il

    rassemblera toutes les juridictions civiles et pénales de la région. Dessiné par l'un

    des plus grands architectes de notre temps, il sera inauguré en 2017 pour un coût

    estimé de 2,7 milliards d'euros. Je parle bien sûr du nouveau Palais de justice de

    Paris. J'aurais pu, dans un registre plus modeste, évoquer la magnifique rénovation,

    pour quelque 50 millions d'euros, du Palais des 24 colonnes, le palais de justice de

    Lyon. Une rénovation respectueuse de l'histoire de ce bâtiment achevé en 1847,

    mais qui a été l'occasion d'améliorer les conditions de travail des magistrats et

    collaborateurs et l'accueil du public, et notamment des personnes à mobilité réduite,

    et d'améliorer la sécurité des utilisateurs du bâtiment.

     

    Pendant ce temps, à Genève, notre vieux palais se dégrade. Construit un siècle plus

    tôt que celui de Lyon, en 1842, sur l'emplacement d'un ancien couvent, il sert d'abord

    d'hôpital général avant d'être affecté dès 1860 à la justice. Des architectes et des

    ouvriers, il n'en a pas eu depuis bien longtemps. Les salles d'audience ont le charme

    discret des années 70, le toit menace ruine et la cour centrale est enlaidie par la

    présence d'une verrue à caractère provisoire. Provisoire à la façon suisse : le célèbre

    provisoire qui dure. Quant à la sécurité, elle est tout simplement inexistante,

    l'organisation du moindre procès à risque se transformant en casse-tête sécuritaire.


    Pour répondre aux besoins de la justice en locaux, on a procédé au coup par coup : en louant à prix d'or tel hôtel particulier, dont les velours et les dorures accueillaient des justiciables consternés. Puis en logeant tel tribunal au beau milieu de l'administration dont il contrôle les décisions. Enfin en exilant le Ministère public dans un immeuble aussi clinquant qu'inconfortable. Avec le résultat que la justice est aujourd'hui éclatée sur huit sites. Un éclatement qui coûte. La seule nécessité de déplacer des détenus d'un site à l'autre revient à quelque 10 millions de francs par an. De quoi financer un joli investissement.


    Au fil des années, les projets de nouveau palais de justice se sont succédés. Pour
    être tous abandonnés. Le dernier en 2013 : trop haut et trop cher. Un peu comme le
    palais de justice de Paris, qui se fera, lui. Madame et Messieurs les Conseillers
    d'Etat, Mesdames et Messieurs les Députés, le pouvoir judiciaire est conscient de la
    masse des investissements à financer et de l'ampleur des moyens qu'exigent
    l'entretien et la rénovation du parc immobilier de l'Etat. C'est pourquoi la commission
    de gestion du pouvoir judiciaire s'est accordée avec le Conseil d'Etat, en ce début
    d'année, sur l'idée d'un projet de nouveau palais redimensionné. Un palais destiné
    aux juridictions pénales et au Tribunal administratif de première instance, qui les
    unes et l'autre accueillent des détenus. Un projet redimensionné, mais qui doit
    maintenant impérativement voir le jour dans le délai prévu. Ce que nombre de villes
    d'Europe, petites, moyennes ou grandes, ont su faire ces dernières années, Genève
    doit pouvoir l'accomplir aussi : marquer à sa justice l'importance que lui accorde
    l'Etat. En marquer son attention et son respect envers tous ceux qui la fréquentent.

    Il y a bien d'autres défis que j'aurais encore aimé évoquer. Et parmi eux sans doute,
    le défi le plus menaçant pour les justices cantonales : cette invraisemblable
    complexité que le législateur fédéral s'ingénie à introduire avec un pervers bonheur
    dans chacune de ses réformes. Que l'on songe à la réforme du droit des sanctions,
    qui aurait fait la joie d'un théologien byzantin. J'aurais aussi eu à coeur d'évoquer
    toutes ces initiatives et lois nouvelles qui limitent le pouvoir d'appréciation du juge, ce
    juge que l'on infantilise, à qui l'on entend dicter la solution de peur apparemment qu'il
    ne se complaise dans une laxiste mollesse. Et je n'aurais pas manqué d'évoquer le
    dernier avatar de cette tendance à la mode, l'initiative visant à juger les juges pour le
    comportement de ceux qu'ils ont jugés. Mais il ne serait pas de bon goût d'assombrir
    la fête, et il est temps de conclure.


    Je ne saurais le faire sans remercier le Grand Conseil, son sautier et ses
    collaborateurs pour l'organisation de cette belle cérémonie.


    Et je ne saurais encore moins le faire sans vous adresser à vous tous, Mesdames et
    Messieurs les magistrats qui venez de prêter serment, mes plus vives félicitations et
    mes voeux de bonheur et de succès dans l'exercice de votre charge. Mes chers
    collègues, la justice genevoise est belle et les citoyens de ce canton peuvent en être
    fiers. A nous de faire en sorte, avec l'appui du parlement et du gouvernement, qu'il
    en soit ainsi demain et toujours.

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    COMMUNIQUE DE PRESSE DU MOUVEMENT CITOYENS GENEVOIS

     


     
    Election politisée du pouvoir judiciaire
    Les députés MCG absents à la prestation de serment

    La députation MCG a décidé de ne pas assister à la prestation de serment en la Cathédrale Saint-Pierre, ce mardi 27 mai à 17 heures.  Afin de marquer leur désapprobation quant au système actuel de l’élection des magistrats par les partis politiques, l’ensemble des députés a pris cette décision.

    En effet, le MCG s’offusque de cette cooptation politique qui élimine des candidatures valables au profit de magistrats politisés.

    La Constitution et la loi sur le pouvoir judiciaire évoquent l’indépendance dudit pouvoir, tant envers le législatif que l’exécutif. Le MCG estime qu’il faut appliquer ce principe également vis-à-vis de tous les partis. L’indépendance de la Justice prime et celle-ci doit se distancer du landerneau politique.

    Cette action ne vise pas les magistrats élus ni leurs compétences, mais c’est bel et bien le système que nous combattons.

    Jean-Marie VOUMARD, Chef du Groupe MCG au Grand Conseil
     
    Eric STAUFFER, membre du Bureau du Grand Conseil
     
    Pascal SPUHLER, Vice-Président du MCG
     
    L’ensemble de la députation MCG

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    Pour plus photos visitez

    www.photographygeneva.com

  • « Lorsque les paroles ne suffisent plus… place à la photographie »

    Demir Sönmez immortalise l’histoire récente de Genève dans les domaines social, culturel et politique ainsi que son environnement naturel.

    Vous pouvez trouver ses photos, qui ont une caractéristique de documents historiques , sur le site 


    www.photographygeneva.com

     

     

    Né en 1960 à Elmapinari (Cat/Erzurum), Demir SÖNMEZ a fait toutes ses études à Ankara (Turquie). Entre 1978 et 1982, il a été emprisonné en raison de ses activités politiques. Il a effectué ses études supérieurs en économie à l’Université de Hacettepe et à l’Université d’Anadolu. En 1990, suite aux répressions politiques, il a quitté la Turquie et demandé l’asile politique en Suisse. Depuis, il vit à Genève et participe activement à la vie sociale et culturelle. Ainsi, il est membre fondateur et dirigeant de la Maison populaire de Genève (créée en 1994) et membre du Parti socialiste, du syndicat UNIA, CETIM, Société Genevois de Photographie, Reporters sans frontières et European Presse Fédérations.

    Il a débuté le journalisme et la photographie dans les années 1980 en Turquie, mais il n’a pas pu les poursuivre en raison des répressions politiques. Il a repris ses activités dans le domaine de la photographie en 2006. Titulaire d’une carte de presse internationale, il est membre des Reporters sans frontières et de la Société genevoise de la photographie. Il suit de très près les activités sociales, culturelles et politiques à Genève comme reporter photographe. Ses photos sont utilisées comme sources par de nombreuses médias et institutions en Suisse1, en Turquie et dans de nombreux pays européens. A ce jour, il a obtenu plusieurs prix pour ses photographies2. Quant au journalisme, il anime régulièrement un blog à la Tribune de Genève et a publié, depuis 2009, plus de 1000 articles et des dizaines de millier de photos et vidéos.

    La photographie constitue un des éléments importants de la mémoire collective. Au-delà d’une passion, la photographie est un mode de vie pour moi. Par sa position stratégique, Genève abrite de nombreux évènements internationaux. De plus, 182 nationalités y sont représentées parmi ses habitant-e-s. Ce qui fait que la vie sociale, culturelle et politique est très diverses et multicolores. Ainsi, il est possible de croiser dans les rues de Genève des personnes parlant ou chantant dans différentes langues. De nombreux festivals et soirées culturelles organisés permettent de faire connaissance avec des personnes de différentes cultures. En parallèle, en se rendant à la Place des Nations, il est possible de connaître les multiples souffrances ou catastrophes sociales qui surviennent dans le monde. Les luttes sociales locales ne sont pas en restent, puisque vous pouvez être témoin de nombreuses mobilisations syndicales, d’événements organisés par les partis politiques lors des votations/élections ou de manifestations en faveur des droits des migrants. Vous pouvez également assister à de nombreuses manifestations sociales, politiques, culturelles et sportives, organisées par des organisations/institutions internationales.

    La richesse de Genève ne se limite pas à des manifestations sociales précitées, elle possède également un environnement et biotope riches avec ses nombreux parcs agréables, son lac Léman (2ème plus grand d’Europe) et ses magnifiques vignes dont l’excellence de ses vins ne sont plus à démonter.

    En tant que photographe, mon but est d’enregistrer dans la mémoire collective ces richesses sociale, culturelle, politique et naturelle en les immortalisant avec l’objectif de mon appareil. Ce qui est primordial à mon avis quand on photographie, c’est de dépasser les préoccupations personnelles ou de ne pas voir cette activité uniquement comme un hobby ou une source de revenu, mais c’est de transmettre les images de la vie dans toutes leurs dimensions (luttes, résistances, victoires, amour, espoir, joies, douleurs, beautés de la nature, etc.), sans fard ni artifice. C’est pourquoi, je me considère non pas comme un photographe mais un reporter photographe.

     

    La vie et la lutte continuent!