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"La police turque a écrit une épopée héroïque (...) nos forces de police ont passé avec succès un test de démocratie"


Eloge d'Erdogan à la sauvagerie policière

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Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a estimé lundi que la police de son pays, très critiquée dans le monde entier pour la violence de ses interventions contre les manifestations antigouvernementales des dernières semaines, avait écrit une "épopée héroïque".

"La police turque a écrit une épopée héroïque (...) nos forces de police ont passé avec succès un test de démocratie", a déclaré M. Erdogan lors d'une cérémonie de remise de diplôme à l'école de police d'Ankara.

Lors de son allocution, le chef du gouvernement s'en est une nouvelle fois pris à plusieurs pays de l'Union européenne (UE) qui ont dénoncé la répression policière en Turquie, notamment l'Allemagne.

"Notre police est victime de coups de feu et répond par des tirs de gaz lacrymogène et des canons à eau. S'ils consultent l'acquis communautaire, ils verront que c'est le droit le plus naturel conféré à la police (...) qui a agi avec la plus grande retenue et sang-froid", a-t-il lancé.

Le mouvement de contestation sans précédent visant le régime au pouvoir depuis 2002 qui a débuté le 31 mars a fait quatre morts, trois manifestants et un policier, et près de 8.000 blessés, dont 60 graves.

Selon un rapport de la police cité dimanche par le quotidien libéral Milliyet, 2,5 millions de personnes ont participé aux manifestations à travers toute la Turquie depuis le 31 mai. Environ 5.000 d'entre eux ont été arrêtés, selon ce rapport.

Le chef du gouvernement turc doit recevoir mardi à Ankara le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland, qui avait appelé la Turquie à la retenue face aux manifestants.

Un policier turc accusé d'avoir tué un manifestant laissé en liberté

Un policier turc a été renvoyé lundi en justice pour avoir mortellement blessé par balle un manifestant anti-gouvernemental à Ankara mais a été laissé en liberté, ont rapporté les médias turcs.

Un tribunal d'Ankara a rejeté la demande des avocats de la victime, Ethem Sarisuluk, 26 ans, qui demandaient l'incarcération du policier, se contentant de le soumettre à un contrôle judiciaire jusqu'au procès, a précisé la chaîne de télévision NTV.

Ethem Sarisulul est décédé le 14 juin des suites d'un coup de feu tiré à la tête lors d'une manifestation sur la place Kizilay d'Ankara le 1er juin. Une vidéo très largement diffusée sur les réseaux sociaux le montre s'écroulant brutalement face à un policier casqué, qui s'enfuit ensuite l'arme au poing.

Interrogé par l'AFP, le frère de la victime a dénoncé la décision de la justice de ne pas placer en détention le policier mis en cause.

"Dans ce pays, les meurtriers sont toujours remis en liberté. C'est le dernier exemple en date", a regretté Mustafa Sarisulul. "Mon frère a été abattu devant le monde entier", a-t-il ajouté, "mais nous allons continuer notre combat et porter cette affaire devant les instances internationales pour dénoncer cette illégalité et cette injustice". (AFP, 24 juin 2013)


Violence policière contre la manifestation des œillets




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La police turque a dispersé des milliers de manifestants portant des oeillets samedi sur la place Taksim à Istanbul, provoquant à nouveau de violents heurts après plusieurs jours de calme qui succédaient à trois semaines de manifestations sans précédent contre le gouvernement islamo-conservateur.

Les manifestants s'étaient rassemblés en fin de journée sur la place Taksim pour commémorer l'assaut donné par la police une semaine plus tôt dans le parc Gezi, jouxtant la place, le dernier bastion de la contestation antigouvernementale.

Les contestataires ont conspué le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, appelant à sa démission et scandant: "ce n'est qu'un début, continuons le combat", avant de jeter des oeillets rouges sur la place et sur les marches menant au parc Gezi, en hommage aux morts, aux blessés et aux personnes arrêtées au cours de la répression policière des manifestations.

Mais une heure et demie plus tard, et après sommations, des centaines de policiers des unités antiémeute ont repoussé la foule avec leurs boucliers, appuyés par des canons à eau, a constaté un journaliste de l'AFP.

La police n'a pas utilisé sur la place de grenades lacrymogènes, dont l'usage massif contre les manifestants au cours des dernières semaines avait été très critiqué, notamment par les associations de médecins.

Mais elle y a eu ensuite abondamment recours pour venir à bout des centaines de manifestants qui l'ont harcelée dans les ruelles du quartier de Beyoglu, autour de la place Taksim.

Pendant plusieurs heures, des échauffourées se sont poursuivies, les jets de grenades lacrymogènes et les tirs de balles en plastique des forces de l'ordre répondant aux jets de pierres et de bouteilles de petits groupes de contestataires très mobiles.

Dans la rue Mis, connue pour ses bars, un groupe de policiers antiémeute a été pris à partie par les consommateurs, qui jetaient des verres et des bouteilles depuis les balcons, et des chaises et des tables depuis les terrasses sur la rue. Il a réussi à quitter les lieux après avoir tiré une grenade de gaz lacrymogène.

La police a brièvement roué de coups quelques manifestants, sous les yeux d'un journaliste de l'AFP.

Vers 2h00 du matin (23h00 GMT samedi), les forces de l'ordre étaient parvenues à disperser les derniers groupes de manifestants, à démanteler leurs barricades et à reprendre le contrôle des rues menant à la place Taksim.

La police est également intervenue samedi soir contre des manifestants dans deux quartiers d'Ankara, Tunali Hilmi et Dikmen, a rapporté le quotidien Radikal.

Au moins quatre personnes sont mortes et plus de 7.800 ont été blessées lors de la répression des précédentes manifestations, selon l'Union des médecins de Turquie.

Des milliers de personnes ont été interpellées, mais la plupart ont été relâchées.

Une cinquantaine de suspects, liés selon les autorités à une organisation d'extrême gauche clandestine, ont été inculpés pour appartenance à une organisation terroriste et placés en détention préventive vendredi et samedi à Istanbul et Ankara.

Le mouvement de contestation est né le 31 mai dans le parc Gezi quand la police a violemment réprimé quelques centaines de défenseurs de l'environnement qui voulaient s'opposer à l'arrachage des arbres du parc dans le cadre d'un projet d'aménagement voulu par le gouvernement.

La fronde a ensuite gagné tout le pays, les contestataires reprochant à M. Erdogan son autoritarisme et sa volonté d'islamiser la société turque, le parc Gezi devenant alors un camp retranché des manifestants.

La confrontation avec la police a pris fin après que celle-ci a investi le parc samedi dernier à grands renforts de gaz lacrymogène et de canons à eau.

Mais les manifestants ont depuis inventé de nouveaux modes pacifiques de contestation, tels celle des "hommes à l'arrêt", protestant de manière silencieuse et immobile, et animent chaque soir des forums de discussion dans de nombreux parcs d'Istanbul. (Agences, 23 juin 2013)





info Maison Populaire de Genève
www.assmp.org

http://www.info-turk.be/418.htm#Eloge

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