Mes cher-ères ami-es,
Pendant que je défendais au sein de l’Europe les droits des ouvriers du bâtiment, les personnes qui me connaissent le savent bien, je n’étais pas un « réfugié », un « exilé » ou « un syndicaliste déraciné ». Même en tant que syndicaliste emprisonné en Turquie, je me sens auprès de vous. Car un vrai syndicaliste fait partie, au-delà des frontières, d’une grande entité. Le travailleur européen qui refuse de payer le prix de la crise, en moyenne plus de 200 représentants de travailleurs tués chaque année en Colombie, les travailleurs palestiniens dont les locaux de leur syndicat sont démolis une ou deux fois par année, les paysans brésiliens sans terre qui n’attendent pas l’autorisation des grands propriétaires terriens pour cultiver la terre, et de nombreux d’autres, une quantité innombrable que l’on ne peut citer ici font partie de cette grande entité.
Le 21 novembre, après 6 mois de détention, les 22 syndicalistes accusés d’« appartenance à une organisation illégale » ont été libérés. Pour ce qui est des dirigeants des syndicats organisant les travailleurs du textile et des chantiers navals, ils sont depuis des années en train de passer plus de la moitié de leur expérience syndicale en prison. Quant à moi, je suis en prison depuis deux mois, avec la même accusation. Nous sommes tous membre, travailleurs/syndicalistes de cette immense famille, cette famille au-delà des frontières. Et en même temps, nous partageons ensemble des principes universaux et défendons des valeurs communes comme la justice sociale, l’égalité et la fraternité. Nous ne les oublions pas.
Désormais, l’ère des dictatures militaires classiques est close. C’est la période de l’Etat policier néo-libéral, qui s’enracine dans les circonstances de crise, une génération qui trouve son expression de Sarkozy à Uribe ou de Berlusconi à Netanyahou chez ses représentants médiatiques, éhontés,. Et c’est cela le problème.
J’envoie mes remerciements, mes salutations cordiales et fraternelles à mes camarades syndicalistes, et travailleurs de différentes organisations syndicales, aux parlementaires et aux milliers de femmes et hommes qui se sont mobilisés et qui ne m’ont pas laissé seul depuis le jour de mon arrestation.
Libérez Murad Akincilar
Syndicaliste et militant des droits humains
Emprisonné injustement en Turquie
pour tous renseignements : Jamshid Pouranpir, portable (par SMS uniquement) : 079 827 86 27
Contribution : CCP 10-717752-9, mention "soutien Murad"
La manifestation de solidarité pour Murad AKINCILAR à Bâle le 7 décembre 2009