Farzad Kamangar, instituteur, et sa classe
Iran Manif - Cinq personnes, dont une femme, accusées d'avoir commis des attentats dans plusieurs villes iraniennes et d'avoir des liens avec des "groupes antirévolutionnaires" ont été pendues dimanche dans la prison d'Evine à Téhéran, a annoncé l'agence officielle Irna. Les cinq condamnés étaient accusés notamment "d'actes terroristes, incluant des attentats à la bombe contre des bâtiments gouvernementaux et des bâtiments publics dans des villes iraniennes", selon Irna qui ne précise pas dans quelles villes et à quelles dates ces attentats auraient été commis.
L'agence officielle, qui cite un communiqué du bureau du procureur de Téhéran, ne précise pas non plus à quels "groupes antirévolutionnaires" les condamnés auraient été affiliés.
Elle identifie simplement les cinq condamnés par leurs noms, comme étant Shirine Alamhouli, Farzad Kamangar, Ali Heidarian, Farhad Vakili et Mehdi Eslamian.
Selon des sites internet iraniens collectant des informations sur la situation des droits de l'Homme en Iran, Mehdi Eslamian, 30 ans, arrêté en mai 2008 sous l'accusation de liens avec le mouvement monarchiste de l'Assemblée du Royaume (Tondar), était le frère de Mohsen Eslamian, un des trois hommes exécutés le 10 avril 2009 pour l'attentat commis un an plus tôt contre une mosquée de Shiraz (sud).
Shirine Alamhouli, Ali Heidarian, Farhad Vakili
Cet attentat avait fait 14 morts et quelque 200 blessés le 12 avril 2008. Il avait été attribué par les autorités au groupe monarchiste, qui l'avait également revendiqué sur son site internet.
Les quatre autres condamnés exécutés dimanche étaient apparemment des militants kurdes liés au mouvement indépendantistes armé PJAK, proche du PKK turc et responsable de nombreux attentats au Kurdistan iranien.
Shirine Alamhouli, agée de 28 ans, avait été arrêtée en 2008 à Téhéran et jugée en décembre 2009 sous l'accusation de liens avec le PJAK, selon un de ces sites internet.
Farzad Kamangar, enseignant dans la ville de Kamyaran (province du Kurdistan, nord-ouest) avait été arrêté en juillet 2006 et condamné à mort en mai 2008 pour appartenance au PJAK et "possession d'explosifs". Il avait été jugé "ennemi de Dieu", une qualification qui peut entraîner le peine de mort.
Farzad Kamangar, Farhad Vakili et Ali Heidarian avaient été présentés en août 2008 comme des "membres de la communauté kurde" par l'Union européenne qui avait dénoncé leur condamnation à mort et appelé Téhéran à stopper les exécutions.
En 2009, au moins 270 personnes avaient été exécutées en Iran.
(AFP)