CÉRÉMONIE DE LA COMMÉMORATION DU DÉBARQUEMENT
DES TROUPES CONFÉDÉRÉES AU PORT NOIR
1er juin 2016, à 18h00
Discours de Serge Dal Busco
Vice-président du Conseil d’Etat
Chères Concitoyennes, chers Concitoyens,
Il y a un peu plus de deux ceux ans, le 1er juin 2014, des compagnies de soldats fribourgeois et soleurois, en tout 300 hommes, débarquaient sur ce quai.
Leur présence attestait symboliquement que, désormais, le destin de Genève serait suisse.
Genève accueillie au sein de la Confédération, c'était le résultat d’un long processus qui s’est déroulé avec beaucoup de négociations et peu de conflits.
De longue date, les Genevois se sentaient proches des Suisses.
Nous avons voulu en être plus proches encore, dans un système fédéral qui a fait ses preuves.
Nous n'avons jamais eu à le regretter mais, bien au contraire, à nous en réjouir, comme nous avons tenu à le faire savoir, à tous nos compatriotes, à l'occasion de la célébration du Bicentennaire.
La vocation de la Suisse, disait Denis de Rougemont, c’est de défendre et d’illustrer le principe du fédéralisme. Un fédéralisme dynamique, qui consiste à avancer ensemble, à effectuer des changements ensemble.
Depuis que Genève est entrée dans la Confédération, les frontières de la Suisse n'ont plus changé.
En revanche, les frontières intérieures ont été modifiées, avec la création du canton du Jura en 1979.
Un bel exemple d'adaptation.
Le lieu où nous nous trouvons permet d'évoquer d'autres adaptations. La première concerne aussi une modification de frontières.
Celle qui a permis de créer, en 1939, une enclave de 15 mètres carrés, sur le territoire de la Ville de Genève, pour permettre à la commune de Cologny de conserver ses armoiries sur le monument commémorant ce débarquement du 1er juin 1814!
Une solution très helvétique avait ainsi été trouvée. Une solution très pragmatique comme il se doit.
Un second exemple: le canton s’apprête à céder Genève-Plage à la commune de Cologny, car nous sommes en train de revoir la répartition des rôles et des responsabilités entre le canton et les communes, comme le prévoit notre nouvelle Constitution.
C'est un processus d'adaptation important, que nous nous devons de mener en bonne intelligence, dans un esprit de concertation propre au fédéralisme.
Mesdames et Messieurs,
Il est de bon ton, parfois, chez certains de nos compatriotes, d’ironiser sur le caractère imprévoyant des Genevois, sur leur goût pour les débats animés et sur leur propension à la dépense exagérée.
Il faut leur reconnaître un certain sens de l'observation.
Mais il ne faut pas oublier que ces dernières années, les dépenses par habitant ont moins augmenté dans notre canton que dans ceux de Vaud, de Bâle, de Zurich ou de Berne, pour ne prendre que les plus importants.
Il ne faut pas oublier non plus que Genève est un des six contributeurs nets au système de solidarité financière entre les cantons, la péréquation.
Ces six cantons dont nous faisons partie, et nous sommes le seul canton latin, versent donc plus dans le pot commun qu'ils n'en reçoivent, les vingt autres étant évidemment dans la situation inverse.
Notre attachement, solide et sincère, à notre Confédération s'exprime aussi par cette solidarité très concrète.
S'adonner à la critique envers notre canton, et il faut reconnaître que nous en sommes nous-mêmes souvent les adeptes, c'est oublier aussi que depuis une décennie le montant des investissements par habitant est plus élevé à Genève que dans tous les cantons comparables.
Nous modernisons nos infrastructures et nos équipements, parce que c'est nécessaire. C'est même indispensable.
Par exemple, nous construisons actuellement d'importants bâtiments hospitaliers. Et d'autres destinés à la formation.
Mais surtout, nous nous apprêtons à révolutionner notre système de transport, avec un réseau ferroviaire qui, dès 2019, va considérablement améliorer la mobilité dans toute la région.
Après avoir jeté les bases de notre réseau ferroviaire dans la deuxième moitié du 19ème siècle, et l'avoir hélas laissé pratiquement tel quel depuis lors, nous sommes en train d'en faire un véritable atout pour Genève. Pour ses habitants et pour son économie.
Dans ce domaine, comme dans d'autres, Genève avance. Et la Suisse opère le même mouvement.
Elle inaugure aujourd'hui même le plus long tunnel ferroviaire du monde, 57 km à travers les Alpes, le tunnel de base du Gothard.
C'est un évènement majeur et le président du Conseil d'Etat, François Longchamp, est présent sur place, aujourd'hui, pour y représenter Genève.
C'est pour cette raison que j'ai l'honneur de m'exprimer ici, ce soir.
La Suisse célèbre cet ouvrage extraordinaire, 135 ans après avoir percé le premier tunnel du Gothard, l'œuvre d'un ingénieur et entrepreneur genevois, Louis Favre, au service de notre pays.
Et aussi, hélas, la cause de son décès et de la ruine de sa famille.
Ces ouvrages du 21ème siècle, comme le faisaient ceux du 19ème siècle, rapprochent à la fois les Suisses et les Européens. Ils favorisent les échanges de toutes sortes, stimulent l'économie, tout en préservant notre environnement.
Mesdames et Messieurs, Genève et la Suisse bougent, s'adaptent, préparent l'avenir.
Ils le font en investissant et en pariant sur cet avenir.
Ils devront le faire également, prochainement, par des réformes qui devront assoir notre prospérité pour les prochaines décennies.
Soyons fiers et heureux de le faire ensemble, dans un esprit confédéral qui nous est cher.
Vive la République et canton de Genève!
Vive la Confédération suisse !
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