Mobilisation pour défendre le planning familial : le premier grain de sable dans le plan de mesures d’économie aux HUG
Intégrée dans le Plan de mesures d’économies des HUG, les syndicats SSP et SIT ont alerté l’opinion sur le démantèlement programmé du planning familial. Les réseaux de femmes, de jeunes filles ont pris le relai et une motion a été déposée au Grand Conseil, alliant la gauche et la droite. Une centaine de personnes, des femmes, jeunes filles, futures mamans, principalement se sont rassemblées devant le Grand Conseil. Cette mission d’intérêt public, une parmi d’autre, que l’hôpital souhaiterait sortir de son budget, car en monnaie sonnante et trébuchante, ça ne vaut rien ma p’tite dame ! Cette mission en fait est très importante, elle permet de traiter l’urgence psychosociale, avant qu’elle ne devienne un problème médical ou social important et coûteux, mon p’tit monsieur. Ca c’est le meilleur calcul, celui de prévenir plutôt que de guérir, mission première de l’hôpital non ? Cette mobilisation initie le début de toutes les mobilisations à venir dans les HUG contre le plan Performance, soit 75 millions d’économie sur 3 ans, et contre l’attaque de la droite pour diminuer les prestations du service public en général.
Le planning familial menacé !
Dans le cadre des restrictions budgétaires prévues à l’hôpital cantonal (HUG), les experts mandatés par le gouvernement prévoient de supprimer 2/3 des postes de conseillères au Planning familial. Quand on sait que le planning fait 4000 entretiens par an, sans compter les téléphones et les informations brèves au secrétariat, plus des centaines d’interventions à l’extérieur, cela signifie pratiquement la mort du service.
Alors que le remboursement de l’avortement est menacé par une initiative fédérale dont le vote aura lieu probablement en 2013, s’attaquer à l’accès à la contraception et aux conseils dont les femmes peuvent avoir besoin serait une décision misogyne et grave de conséquence.
Comme l’OMS le conseille dans le monde entier, l’information et le conseil sur la contraception, la sexualité et l’accès aux soins ont permis de diminuer le taux d’avortement en Suisse au niveau le plus bas au monde. Cela permet de ne plus avoir de décès liés aux interruptions volontaires de grossesse (IVG) et de préserver au mieux la santé des femmes (mortalité et morbidité). Revenir en arrière là-dessus et retirer aux femmes les plus défavorisées l’accès à l’IVG et l’accès à la contraception, c’est insensé et irresponsable en matière de politique de santé publique.
Rappelons que dans ce contexte, il n’y a pas de privatisation possible. Les gynécologues sont débordés et ont déjà de la peine à placer leurs urgences, ils ne seront pas en mesure de reprendre le travail des conseillères en planning.
Veut-on faire en sorte que les femmes jeunes, les femmes disposant de peu ou pas de ressources ne puissent plus contrôler leur fertilité ? Veut-on augmenter les drames en compliquant l’accès aux soins (IVG clandestines, IVG tardives, troubles parents-enfants liés à une parentalité imposée, dons en adoption ?) Faudra-t-il augmenter les foyers d’accueil pour les adolescentes mères ? Voilà de bien piètres économies qui coûteront beaucoup plus cher ailleurs, dans le budget social, tout en détruisant sur le passage la vie de nombreuses femmes et hommes.
Genève était pionnière dans le domaine en créant en 1965 le premier centre de planning familial. Il y a eu par la suite, en 1981, une loi au niveau fédéral pour l’ouverture de centres similaires dans tous les cantons. Pour faire des économies, faut-il revenir au niveau et à la façon de faire d’il y a 50ans ?
NON aux restrictions de postes au planning familial !
NON à l’initiative contre le remboursement de l’IVG !
Soutien aux travailleuses et aux travailleurs des HUG pour sauver leurs postes de travail et la sécurité des usagères et usagers des services de santé !
Rassemblement de protestation jeudi 15 novembre dès 18 h 30 devant les canons (rue de l’Hôtel-de-Ville)
Comité pour l’avortement libre et gratuit
www.comite-alg.org
Communiqué conjoint de la Soupô et de la CUAE : menaces sur le planning familial
Menaces sur le planning familial
La CUAE (Conférence Universitaire des Associations d’EtudiantEs) et la Soupô (Association faitière des étudiantes et étudiants des écoles genevoises du postobligatoire) s’inquiètent des coupes budgétaires envisagées par la direction des HUG visant notamment le planning familial. Ce service offre principalement des consultations gratuites et confidentielles en matière de santé sexuelle et de santé reproductive. Créé dans les années soixante, sa naissance s’inscrit dans une période de luttes féministes pour l’autonomie et le libre choix en matière de sexualité. À cet égard, nous réaffirmons que l’accès gratuit à l’information, à la contraception et à l’avortement sont nécessaires pour que les femmes puissent contrôler le plus librement possible leur corps et leurs sexualités.
Les coupes, imaginées par un cabinet de conseil, traduisent l’emprise grandissante du new public management sur la gestion des services publics. Cette préoccupation constante de rentabilité affecte en premier lieu les personnes les plus précaires et ne peut que renforcer les inégalités dans l’accès aux soins. Cette attaque de la direction des HUG contre les planning familial touchera les femmes, d’autant plus si elles sont jeunes, pauvres ou migrantes. Les étudiantes, et plus largement les personnes en formation, seront donc largement prétéritées.
Soulignons que l’autonomie des femmes en matière de santé sexuelle et de santé reproductive subit déjà une offensive de la part des milieux conservateurs, telle que l’initiative contre le remboursement de l’avortement. La remise en question des acquis obtenus par les générations précédentes entérine une politique patriarcale et rétrograde.
La CUAE et la Soupô s’opposent vivement à toute diminution des prestations du planning familial et entendent utiliser tous les moyens nécessaires pour contrer cette mesure.
Maison Populaire de Genève
www.assmp.org