23 avril 2023, Eglise Apostolique de Genève, la communauté arménienne Genève étaient présents pour commémoration des victimes du génocide perpétré contre le peuple Arménien.
Discours de Madame Lydia Margossian,
Ministre des Affaires Etrangères de la République d’Arménie Occidentale
Père Goossan Aljanian
Monsieur le Président de l’Arménie Occidentale, Arménag Aprahamian
Monsieur le Consul Général Vartan Sirmakes,
Mesdames et Messieurs les Députés de l’Arménie Occidentale
Chers compatriotes et amis,
Nous sommes rassemblés à cette cérémonie de commémoration à Genève en mémoire aux deux millions de victimes du génocide des Arméniens perpétré par trois gouvernements turcs successifs.
Cette mémoire est d’autant plus d’actualité que le programme d’anéantissement de la nation arménienne ayant débuté en 1894 et s’étalant sur une période de 30 ans jusqu’en 1923 dans sa phase culminante, n’a jamais cessé et se poursuit par phases successives.
C’est ainsi que des plans d’exécution des populations arméniennes sur le territoire autochtone des Arméniens sont planifiés.
En 2020, la guerre d’agression menées par les forces armées turco-azéries contre la population arménienne en Artsakh fit 5000 morts et 10 000 handicapés.
Aujourd’hui, nous assistons à des incursions et invasions en territoire même de la République d’Arménie Orientale où les forces militaires turco-azéries sont maintenant installées et contrôlent des zones stratégiques du territoire.
Nous assistons aussi à l’étranglement de 120 000 arméniens d’Artsakh encerclés et ne pouvant emprunter les voix d’accès les reliant à la République d’Arménie Orientale pour leurs besoins vitaux.
Je veux saluer ici le courage de M. Laurent Wauquiez, Président de la région Rhône-Alpes qui s’est rendu sur place et qui a courageusement dénoncé la situation humanitaire en cours appelant la France et l’Europe à agir.
Je veux rappeler que la France par l’engagement de ses personnalités illustres a toujours été du côté des droits des Arméniens.
Mais nous sommes devant une profonde incompréhension lorsque M. Emmanuel Macron décida par la circulaire du 24 juin 2018 d’annuler les chartes d’amitié conclues entre les villes françaises et les villes de l’Artsakh. Le motif invoqué prétendait que les collectivités territoriales ne pouvaient se lier sous quelque forme que ce soit, à des autorités locales étrangères établies dans un cadre institutionnel non reconnu par la France ».
Or la France a reconnu l’Arménie de 1920 qui comprenait l’Artsakh.
L’annulation de ces chartes par le tribunal administratif est d’une extrême gravité car cette circulaire a constitué en réalité un signal envoyé à l’attention de l’Azerbaïdjan donnant un feu vert soi-disant juridique sans fondement au lancement de sa guerre d’agression.
Je veux aujourd’hui dire aux Maires de France qui se sont opposés à cette circulaire que vous avez eu raison de vous y opposer car la reconnaissance nationale et le droit international est de votre côté.
Je veux saluer le courage de Monsieur Jean-Paul Bret qui s’est opposé à annuler la charte conclue en 2015 entre les villes de Villeurbanne dont il était le Maire et de Chouchi, qui par courrier adressé au Ministre des Affaires étrangères M. Le Drian a affirmé qu’en tout temps, c’était pourtant l’amitié qui, par le rapprochement des peuples, avait permis à la France de mener de grandes batailles pour les droits de l’Homme et d’imposer sur la scène internationale son combat pour la liberté; et que l’’injonction faite aux maires — ainsi qu’à leurs conseils municipaux — et la saisine des tribunaux rompaient avec une tradition de subtils équilibres.»
Après les massacres de Chouchi en 1920, l’Azerbaidjan poursuit aujourd’hui sa politique de nettoyage ethnique des populations arméniennes des régions de Chahoumian , de Karvadjar, de Kachatar, de la région de Khapan et envisage de poursuivre ses crimes contre l’humanité en direction des populations arméniennes du Synuik.
La barbarie de ces forces criminelles est maintenant une réalité aux portes de l’Europe. Une réalité par le fait même que le génocide des Arméniens a non seulement fait l’objet d’aucune réparation mais aussi du fait même que les entités criminelles que sont la Turquie et l’Azerbaïdjan n’ont jamais été amenées à être inquiétées.
« Les restes de l’épée », telle est la qualification insolente employée par M. Erdogan pour désigner les rescapés et descendants des rescapés du génocide des Arméniens reconnaissant par cette terminologie non seulement et implicitement la réalité du génocide mais aussi l’intention génocidaire sur les survivants.
Ces survivants précisément que nous sommes sont quant à eux déterminés à faire appliquer non seulement l’ensemble des droits de la nation arménienne mais aussi pour faire triompher la vérité et la justice sans lesquelles aucune paix n’est possible.
Je vous remercie
Lydia Margossian
Vice-Présidente de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens
Ministre des Affaires Etrangères de la République d’Arménie Occidentale
Discours de Arménag APRAHAMIAN
Président du Conseil National d’Arménie Occidentale
Père Goossan Aljanian
Madame la Ministre des Affaires étrangères de la République d’Arménie Occidentale Lydia Margossian,
Monsieur le Consul Général Vartan Sirmakes,
Mesdames et Messieurs les Députés de l’Arménie Occidentale
Chers compatriotes et amis,
Ainsi qu’à vous toutes et tous, pour votre fidélité et votre solidarité en ce jour de commémoration des victimes du génocide perpétré contre le peuple arménien de 1894 à nos jours.
Nous sommes ensemble pour rappeler, qu’il a fallu 30 années d’exécution de 1894 à 1923 de la part des gouvernements successifs turcs d’occupation, pour appliquer un plan d’extermination contre les Arméniens d’Arménie Occidentale autochtone avec une civilisation qui date de plusieurs milliers d’années sur leur territoire ancestral,
Et pourtant, aujourd’hui même, nous sommes ensemble également pour condamner les actes de barbarie qui ont lieu devant nous en Artsakh par l’étouffement progressif, graduel, de 120.000 Arméniens, suite au blocus depuis le 12 décembre 2022 perpétré par l'Azerbaïdjan, dont nous présentons des extraits :
Les cas de mouvement bidirectionnel de personnes le long de l'autoroute Stepanakert-Goris (route Berdzor) ont diminué d'environ 183 fois.
Environ 12 fois moins de marchandises vitales ont été importées qu'elles n'auraient dû l'être (4 089 tonnes au lieu de 48 800 tonnes).
Au total, 3900 personnes, dont 570 enfants, n'ont pas pu rentrer chez eux à cause du blocus.
1060 citoyens ont été privés de la possibilité de résoudre leurs problèmes de santé par la chirurgie.
L'Azerbaïdjan a totalement ou partiellement interrompu l'approvisionnement en gaz de l'Arménie vers l'Artsakh pendant 56 jours.
L'approvisionnement en électricité de l'Arménie vers l'Artsakh a été complètement interrompu pendant 93 jours.
Selon des estimations préliminaires, environ 10.300 personnes ont perdu leur emploi et leur source de revenus, soit plus de 50 % des travailleurs du secteur privé.
Les perturbations de l'approvisionnement en gaz et en électricité ont entraîné une déforestation non planifiée, coupant 7.400 arbres supplémentaires, ce qui créera à son tour des problèmes pour assurer un environnement sain.
L’économie du pays a enregistré une perte de 230 millions de dollars américains.
Un certain nombre de violations des droits sont plus aiguës parmi les représentants des groupes vulnérables, à savoir : 30.000 enfants, 9.000 personnes handicapées, 20.000 personnes âgées, 60.000 femmes (femmes et filles) et 15.000 personnes déplacées.
J’ai voulu cette année vous témoigner par des chiffres, les exactions terroristes des autorités de Bakou en direction de la population autochtone arménienne.
Mais, je souhaiterais également vous lire un message vidéo diffusé sur les réseaux sociaux d’un terroriste azéri infiltré sur le territoire de l’Arménie :
« Nous avons versé le sang des Arméniens, nous avons décapité des Arméniens. Nous allons toujours bien, nous ne sommes pas morts. Si nous mourrons, qu’ils nous jugent, nous ne sommes pas des traîtres à la patrie ». Le « nous » exprime qu’ils sont plusieurs dans ces opérations.
J’ai moi-même été présent en Artsakh le 10 Avril 1992 quand les terroristes azéris ont exterminé les femmes, les vieillards et les enfants du village de Maragha, un massacre de 40 civils, comme ça ! Pour rien.
Et après tout cela, le tribunal administratif en France en 2019, un an avant la guerre déclenchée par l’Azerbaïdjan, viendrait nous expliquer que les chartes d’amitiés entre des villes françaises et des villes d’Artsakh n’ont pas lieu d’être. On ne comprend plus. Qui prépare le terrain de qui ?
Aussi, fin pédagogue, le Président Macron vient nous expliquer que nous devons accepter le démantèlement de l’Arménie intégrale de 1920 en acceptant l’occupation turque et soviétique de 1921 qui a permis en 1991 la formation d’une nouvelle république arménienne sur la base de la déclaration d’Alma Ata.
Le tout relayé par une partie des médias en France qui n’hésitent pas à présenter les Arméniens comme des séparatistes. Les Arméniens autochtones descendants des rescapés du génocide seraient donc des séparatistes au sein de leur propre patrie libérée ?
On croit rêver, c’est comme si que nous déclarions ensemble, ici présent, que Paris lacapitale de la France, occupée par l’Allemagne de juin 1940 à août 1944, devrait revenir à l’Allemagne, et que les victimes et résistants du régime nazi seraient des séparatistes ou des terroristes !
L’Europe en abandonnant les Arméniens, l’Arménie Occidentale dont l’Artsakh a créé une nouvelle jurisprudence, la jurisprudence d’un crime de génocide impuni. C’est cela que nous allons transmettre à nos jeunes générations ?
Alors oui, « génocide contre territoire », la prime aux massacres se poursuit devant vous. Le génocide des Arméniens n’a jamais été une question mémorielle, ou historique, comme certains ont voulu nous le faire croire, c’est une question d’actualité, les gazoducs qui traversent le territoire de l’Arménie Occidentale occupée alimentent l’Europe et la France.
Un génocide non réparé se poursuit dans le temps, par conséquent on se rappellera la déclaration d’Hitler avant d’envahir la Pologne en 1939, « Qui se souvient aujourd’hui de l’anéantissement des Arméniens ! ».
C’est particulièrement contre ces tentatives d’anéantissement que l’Arménie Occidentale que je préside s’emploie dans son combat quotidien.
Effectivement, sans valeurs, sans mémoire, sans justice et sans réparations, alors incontestablement des Etats se plieront devant la barbarie et d’autres devant des conflits d’intérêts, au détriment de tout droit et de toute justice.
Je vous remercie
Pour le 24.04.2023
Arménag APRAHAMIAN, Président du Conseil National d’Arménie Occidentale