Le rassemblement des Mères de samedi qui a eu lieu pour la sept centième fois devant le Lycée de Galatasaray le 25 août 2018 a été perturbé par des attaques perpétrées par des forces fascistes masquées musulmanes d’Erdoğan. Le but était de briser la résistance fière des Mères de samedi et de ses sympathisants, dont c’était la sept centième édition du rassemblement.
En fin de compte, 47 personnes ont été détenues en garde à vue et des centaines de personnes ont été la cible d’attaques sauvages de la part de la police. Le fait que des mamans et des proches des disparus soient détenus en garde à vue en utilisant des méthodes sauvages est la preuve irréfutable de l’existence du système fasciste qui perdure en Turquie.
Les quelques brèves images concernant cette attaque ont choqué les spectateurs. Les policiers se concentraient sur une personne ciblée dans la foule: il s’agissait d’Arat DINK*, le fils du journaliste Hrant DINK*, assassiné par les forces de l’Etat.
Ces forces fascistes, qui ont reçu des instructions d’Erdoğan, attaquent d’une manière emportée et avec insistance afin d’arrêter Arat DINK. Principalement Garo PAYLAN, parlementasire du parti HDP (Parti démocratique des peuples),Serpil Kemalbay, Hüda KAYA, Ahmet SIK et le Mères de samedi entourent Arat DINK et se posent en bouclier humain afin de le protéger.
Pendant plusieurs minutes, les forces fascistes d’Erdoğanattaquent aveuglement, tels des animaux sauvages. Après une résistance qui dure plusieurs minutes elles n’arrivent pas à leur fin et se retirent.
Le message véhiculé par ces images et clair et net: Nous pouvons vous détenir en garde à vous quand et comme nous voulons et vous faire disparaitre. Cette fois-ci leur sinistre jeu n’a pas eu de suite et les parlementaires de l’Etat et les résistants n’ont pas livré Arat, le fils de Hrant DINK, aux hordes d’assassins.
Eh bien, est-ce la fin? Non, les attaques s’intensifieront à l’avenir et la lutte démocratique sera plus féroce. Mais sous le dictat d’Erdoğan, des millions de personnes ont été détenues en garde à vue et subi des tortures depuis 2002. Plusieurs centaines de milliers de personnes pourrissent dans des prisons, autant ont été obligées de vivre en exil. Des centaines de provinces, de sous-préfectures et villages ont été complètement détruits. Des millions de kurdes ont été déracinés de leurs terres avec force. Ils ont été contraints de déménager et d’émigrer et des milliers de femmes, d’enfants, de jeunes, de personnes âgées ont été massacrés par les forces fascistes d’Erdoğan.
Oui, le dictat fasciste d’Erdoğan ne sent pas le besoin de faire disparaitre des gens en garde à vue. Tout se fait ouvertement. Personne ne sent le besoin de rendre des comptes. Dans la Turquie d’Erdoğan, toutes les valeurs humaines, la morale, le droit, la justice et les droits humnains ne sont que des mots insignifiants.
Le fasciste Erdoğan, tout comme les dictateurs fascistes est l’ennemi de l’opposition. Toute personne qui participe à une manifestation organisée sans son ordre et sa permission est son ennemi et l’ennemi du système et doit être annéantie.
C’est pour cette raison que les Mères de samedise font attaquer sauvagement et qu’Arat DINK devient une cible privilégiée. C’est à travers ce dernier qu’un message est véhiculé à l’ensemble de l’opposition: Nous continuerons à vous faire taire et disparaitre, comme les milliers de disparus, comme nous avons assasiné Hrant DINK. C’est votre tour maintenant. Mais ils ont échoué cette fois-ci. Les peuples de ces contrées se sont érigés comme une seule voix, un suel coeur et n’ont pas permis qu’un massacre soit perpétré. C’est comme s’ils ont voulu dire: Nous n’avons pas pu protéger Hrant DINK mais nous ne permettrons pas que vous tuiez son fils.
Quand Hrant DINK a été assasiné le 19 janvier 2007 Erdoğan était au pouvoir et maintenant, le même Erdoğan sanguinaire fais des manoeuvres pour faire taire sa famille fière qui ne se tait pas et qu’il n’arrive pas à faire faire taire.
Je m’incline avec respect devant les résistants.
*Hrant Dink a été le fondateur, le directeur de publication et le chroniqueur en chef de l’hebdomadaire Agos, un journal édité à Istanbul en arménien et en turc. Il a été assassiné le 19 janvier 2007 à d’Osmanbey à Istanbul, devant les locaux de son journal bilingue Agos.
*Arat Dink est un journaliste d’origine arménienne et rédacteur en chef d’Agos, un hebdomadaire bilingue turco-arménien publié à Istanbul.
Demir SÖNMEZ
Photo: Kerim Eren