Discours de la président du Grand ConseilJean-Marc GUINCHARD
Restauration SMG 30.12.2016 – Treille – 17 heures
Mesdames et Messieurs, en vos titres, qualités, fonctions et grades.
J’ai le plaisir de vous adresser les cordiaux messages et les amicales salutations du Grand Conseil de la République et Canton.
En particulier, je tiens à vous transmettre deux messages : l’un de reconnaissance et d’amitié d’abord, l’autre d’histoire et de mémoire.
Reconnaissance et amitié, et aussi remerciements, à la société militaire, non pas seulement pour cette commémoration, mais aussi pour ce que vous faites, Mesdames et Messieurs les officiers. Par le biais de votre vie associative, vous constituez un relais indispensable entre l’armée, les institutions et la population.
Un message de mémoire et d’histoire ensuite : Paris 1814, Vienne 1815, Turin 1816…
Trois villes, trois dates, trois traités, trois étapes.
Trois étapes qui ont scellé tour à tour :
- la fin de l’occupation de Genève par les armées napoléoniennes,
- l’adhésion raisonnée de Genève à la Confédération suisse,
- la constitution d’un territoire cohérent.
En trois ans, nos ancêtres ont prouvé leur créativité. En trois ans, ils ont forgé l’avenir de Genève qui s’est agrandie ainsi de plus de la moitié de son territoire antérieur. Défis majeurs, paris audacieux, mais réussis.
Réussis, de surcroît, dans un contexte extrêmement difficile : dans une Europe dévastée par les guerres napoléoniennes, 1816 – il faut le rappeler – a été l’année sans été, mais surtout sans le moindre rayon de soleil, sous une pluie constante.
C’est un obscur volcan, le Tambora, en Indonésie en 1815, qui a engendré cette catastrophe. A la suite d’une éruption qui a dû être impressionnante, des milliers de tonnes de cendres et de souffre ont été propulsés en haute altitude, atteignant l’année suivante toute l’Europe de l’Ouest.
Conséquences :
- des cultures dévastées ou inexistantes,
- des milliers de morts, de faim ou de froid,
- une émigration massive de nos concitoyens.
Seul aspect « positif » : des lieux de culte bondés, car la fin du monde était annoncée pour le 18 juillet 1816.
Dans cette situation plus que dramatique – fort bien décrite par Lord Byron dans son ouvrage « Ténèbres » - sont apparus deux éléments importants :
Une nouvelle conception de l’Etat quant à son rôle au service de ses citoyens :
- aide sanitaire urgente,
- régulation des prix de denrées de première nécessité,
- distribution de vivres.
D’autre part, on assiste à un sursaut de créativité dans les domaines socio-sanitaires, littéraires, humanitaires et techniques : je n’en retiens qu’un, anedoctique.
C’est en 1817 que le baron allemand Karl von Drais invente La Draisienne, ce premier vélo, sans pédalier. Son principal objectif, en fait, était de remplacer les chevaux que l’on avait dû manger…
Genève, comme la Suisse d’ailleurs, est alors un pays d’émigration. Genève et la Suisse ont perdu une partie importante de leur population – composée de réfugiés économiques – et qui a trouvé des contrées hospitalières et accueillantes, aux USA, au Brésil, en Amérique du Sud.
Mesdames et Messieurs, en nous rappelant l’histoire, nous forgeons notre avenir. Si aujourd’hui nous sommes un pays d’immigration, nous nous devons d’être à la hauteur et de rendre la pareille.
Osons donc aujourd’hui faire preuve de la même créativité que nos prédécesseurs et de la même générosité que ceux qui les ont aidés et accueillis.
Jean-Marc GUINCHARD
Président du Grand Conseil
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