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Conférence internationale pour une économie verte et inclusive

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Discours prononcé par Mme Alder lors de l'ouverture de la Conférence de Green Cross International.


Monsieur le président de Green Cross International,
Vos Excellences,
Monsieur le Directeur de Green Cross International,
Monsieur l’ancien Conseiller administratif et vice-président de Green Cross International,
Mesdames et Messieurs,
 
Permettez-mois tout d’abord de vous dire que c’est un grand honneur pour la Ville de Genève d’accueillir la Conférence internationale pour une économie verte et inclusive.
 
Au nom des autorités de la municipalité, j’ai donc l’immense plaisir de vous souhaiter la bienvenue.
 
Je suis très impressionnée par le nombre de personnalités de premier plan qui participent à cette conférence.
 
Et en tant que maire écologiste de Genève, je suis très heureuse aussi de vous voir réunis en si grand nombre, car c’est pour moi un signe de la ferme volonté que nous avons tous de voir la COP 21 aboutir à un résultat positif.
 
Les enjeux de la conférence de Paris sont énormes, à la mesure des attentes qu’elle suscite.
La COP 21 ne peut pas se permettre un échec, et nous ne pouvons pas cette fois nous contenter d’une vague déclaration d’intention des Etats comme cela a été le cas lors du Sommet de Copenhague en 2009.
 
Non, nous avons besoin d’un accord international contraignant, applicable à tous les pays qui prendront part à la COP 21.
 
Nous savons qu’il faut impérativement maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2 degrés Celsius d’ici à la fin du siècle, car il en va de la survie de nos sociétés.
 
Il est réjouissant de constater que dans la perspective de la COP 21, de nombreux Etats ont communiqué des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
 
La Suisse a été le premier Etat à le faire au mois de février.
 
Le Conseil fédéral vise une baisse des émissions de 50% d’ici à 2030 par rapport à 1990, dont 30% en Suisse.
 
Et comme une partie des émissions est produite par les pays dont nous importons les biens, les 20% restants devront être réduits par le biais de projets à l’étranger.
 
La Chine et les Etats-Unis, les deux plus grands Etats pollueurs de la planète, se sont aussi engagés à réduire leurs émissions de manière conséquente.
 
L’annonce faite en juin par le G7 en faveur d’une économie décarbonisée est également réjouissante.
 
En outre, les campagnes de désinvestissement de l’industrie des énergies fossiles s’étendent grâce à l’action du mouvement 350.org et de son fondateur Bill McKibben.
 
Depuis 2012, ce sont environ 440 fondations philanthropiques, institutions religieuses, collectivités publiques, fonds de pension et institutions académiques du monde entier qui se sont engagés à ne plus soutenir les énergies fossiles.
 
Il est en effet absurde de prétendre baisser les émissions de gaz à effets de serre sans toucher à la production des énergies fossiles, et c’est là sans doute le talon d’Achille de la COP 21, qui va se concentrer uniquement sur la réduction des émissions.
 
Plus que jamais, il est nécessaire de renoncer au pétrole, au charbon et au gaz au profit des énergies renouvelables.
 
Malgré les efforts consentis par de nombreux Etats, notamment dans le cadre du Protocole de Kyoto, les émissions de CO2 ne cessent d’augmenter.
 
L’organisation Climate Action Tracker a calculé que les propositions faites par les Etats dans le cadre de la COP 21 mettent la planète sur la voie d’une augmentation de 3 degrés Celsius d’ici à 2100.
 
Et si les Etats devaient continuer la politique qu’ils mènent actuellement, la hausse de température atteindra 4 degrés d’ici la fin du siècle.
 
Les scientifiques nous ont prévenus : si nous ne réussissons pas à limiter rapidement les émissions de gaz à effet de serre, le seuil fatidique des 2 degrés sera dépassé avant 2050, avec des conséquences très négatives pour le monde entier.
 
Même si des signaux plutôt pessimistes nous parviennent à moins de deux mois de la Conférence de Paris, je le répète : la COP 21 n’a pas droit à l’échec.
 
Je suis certaine que vos réflexions contribueront positivement au résultat de cette conférence, et je tiens à saluer l’initiative de Green Cross International et son engagement en faveur du climat.
 
Je crois personnellement beaucoup à la mobilisation des acteurs non-étatiques et de la société civile dans la lutte contre les changements climatiques.
 
Au début du mois de juillet, j’ai participé au Sommet mondial Climat et Territoires organisé à Lyon en vue de la COP 21, qui réunissait justement des acteurs non-étatiques.
 
J’ai eu l’occasion de rencontrer de nombreux maires du monde entier, des représentants de la société civile et des responsables de collectivités locales et d’ONG.
 
J’ai été impressionnée par l’énergie positive qui émanait des participants et par leur forte mobilisation.
 
Ce Sommet a permis de démontrer le pouvoir d’action des collectivités locales.
 
D’innombrables initiatives et innovations intéressantes ont été présentées, et chacune peut avoir un impact sur le développement durable.
 
A la mi-septembre, Genève a accueilli pour la première fois un Festival du mouvement écologiste Alternatiba durant tout un week-end.
Ce Festival a démontré l’impressionnante capacité de la société civile à se mobiliser en faveur du climat.
 
Quant aux villes, du fait que plus de la moitié de la population mondiale vit en zone urbaine, elles ont un rôle de premier plan à jouer.
 
Les villes sont en effet responsables directement et indirectement de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre découlant de la consommation d’énergie.
 
Elles sont donc des acteurs centraux de la transition énergétique et de la mise en œuvre des objectifs climatiques.
 
Comme vous le savez certainement, la Ville de Genève est très engagée sur le front du développement durable.
 
Les engagements de la ville liés à la politique énergétique et climatique s’appuient sur une action entamée depuis les premières crises pétrolières des années 1970.
 
Genève a fait à ce moment le choix de la sobriété énergétique et de l’action sur ses consommations d’énergie.
 
Divers programmes ont été engagés entre 1980 et 2000 avec comme principaux résultats la stabilisation des consommations d’électricité et la réduction de près de 40% de la consommation d’eau potable et de plus de 40% de la consommation de chauffage du patrimoine immobilier.
 
Il y a moins de 10 ans, Genève a décidé de se désengager des énergies fossiles en adoptant une stratégie « 100% renouvelable ».
 
Cela signifie notamment que la municipalité s’efforce de rendre ses 800 bâtiments 100% renouvelables et performants sur le plan énergétique en améliorant l’isolation et en mettant en œuvre des technologies utilisant les énergies renouvelables.
 
Aujourd’hui, 80% des rénovations ou constructions que projette la Ville répondent aux exigences du 100% renouvelable.
 
En 2010, la Ville de Genève a franchi une étape supplémentaire en signant les Engagements d’Aalborg, qui couvrent l’ensemble des thématiques du développement durable, de la gouvernance à la bonne gestion des ressources naturelles et financières, de la solidarité sociale à la lutte en faveur du climat.
 
C’est sur la base de ces Engagements qu’elle a élaboré un Programme stratégique de développement durable qui a fait l’objet d’un large processus de consultation de la société civile.
Elle a adopté à ce moment un nouvel objectif « zéro émission de CO2 en 2050 ».
 
De plus, la Ville de Genève a rejoint en 2010 la Convention européenne des Maires qui s’engage à dépasser les objectifs climatiques et énergétiques de l’Union européenne d’ici 2020.
 
Ces objectifs consistent à diminuer de 20% la consommation d’énergie, à couvrir plus de 20% des besoins énergétiques par des énergies renouvelables, et à réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre.
 
La Ville de Genève est très fière d’avoir pu, dès 2012, diminuer ses émissions de CO2 de plus de 20%.
 
J’ajoute que la promotion d’une économie inclusive, c’est-à-dire d’une économie de proximité, qui se veut responsable, sociale et solidaire, fait partie des objectifs de développement durable de la Ville de Genève.
 
Plusieurs activités sont développées dans ce cadre-là par un service de la Ville, le Service Agenda 21-Ville durable.
  
Ce service est notamment chargé de soutenir l’Economie sociale et solidaire, qui est un secteur économique privé à but non lucratif ou à lucrativité limitée, distinct de l'économie publique et de l'économie privée à but lucratif.
 
L’Economie sociale et solidaire base son action sur le respect de critères éthiques, sociaux et écologiques, en mettant l’accent sur la personne avant le profit.

La Chambre genevoise de l’Economie sociale et solidaire compte plus de 270 entreprises et organisations.
 
Pour la seule ville de Genève, l’économie sociale et solidaire représente environ 18'000 emplois, correspondant à près de 14'000 équivalents plein-temps.
 
Mesdames et Messieurs,

Nous sommes tous conscients que la résolution du problème du changement climatique n’ira pas sans une profonde transformation de nos manières de vivre, de produire et de consommer.
 
Il est urgent de trouver un modèle de croissance qui garantisse le respect de l’environnement.
 
Nous avons aujourd’hui les moyens de combattre le changement climatique.
 
Ce qui nous manque, c’est une vision et une volonté communes, une volonté politique de faire prévaloir le bien commun sur certains intérêts économiques et financiers qui dégradent délibérément  l’environnement.
 
Nous avons besoin d’ « une nouvelle solidarité universelle », comme le dit le pape François dans son encyclique sur la crise écologique.
 
Ce n’est pas un rêve romantique et naïf, mais la seule possibilité d’affronter le plus grand défi de notre temps.
 
Je vous remercie pour votre attention et je vous souhaite beaucoup de plaisir dans vos réflexions durant ces deux jours.

 

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