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Hommage à Saïd El Saïd

Hommage à Saïd El Saïd


Saïd El Saïd, notre grand ami et complice, est décédé le 23 juillet 2015.

Défenseur infatigable des droits de tous les Palestiniens, Saïd est né à Haifa, il y a 70 ans. Il avait 2 ans lorsque lui et sa famille ont été chassés de leurs terres par les milices sionistes armées. Saïd, tout comme des milliers d'autres Palestiniens et Palestiniennes, n'avait jamais pu retourner dans sa patrie. Il nous manquera énormément.

 

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Ode à Saïd
J’adore Saïd. Il incarne tout ce qu’il y a de bon, décent et empathique et beaucoup plus. Il est le rire d’un enfant qui vient d’apprendre à courir ; la panique de jeunes amoureux qui se dépêchent de refaire vite le lit lors d’un retour inattendu des parents : le large sourire qui nous enivre lorsque le vent rare et doux de la justice emplit la pièce et nous donne de l’espoir.

Saïd est tout cela pour des gens bien - ceux et celles qui le sont et ceux et celles qui aspirent à l’être. Il a été avec nous depuis le début des temps et il nous sourira bien après que la dernière pluie de météorites (d’étoiles filantes) ait atteint son but et que nous soyons partis.

Palestinien de naissance, humain par profession, libre par choix ,Saïd est un musulman, un chrétien, un juif et aucun de ceux-ci Pendant que beaucoup marchent main dans la main au rythme de la sécurité, vite et facilement, Saïd a voyagé longuement et durement pour élever sa famille bien-aimée, pour faire entendre nos voix et que nous gardions le moral. Même aujourd’hui dans ses derniers jours avec nous, Saïd parle avec détermination et sans regrets ; regrettant seulement que lorsqu’une Palestine libre et indépendante, un Etat pour ceux et celles sans état verra le jour, il ne sera plus là pour s’en réjouir.

Pour Saïd la résistance est bien plus qu’une simple mélopée et BDS n'est pas qu’un choix. Ce sont des engagements sacrés au nom de onze millions de personnes de sa Nation, sans compter ceux qui les  ont précédés.

Le voyage de Saïd se terminera trop tôt là où tout a commencé, où il a toujours été avec la Palestine. Comme tous les Palestiniens et les Palestiniennes, jeunes et vieux, passés et à venir, il était à Deir Yassin lorsque le génocide s’est abattu sur eux tandis que le monde dormait et une traînée de larmes a commencé. Il marchait dans les rues, maculées de sang, de Jénin et de Tulkarim, et dans celles d’une centaine d’autres villages palestiniens brutalisés ou dévastés sans raison autre que leur existence même. Il a connu les rues misérables des camps de réfugiés qui s’étendent depuis la destruction de Yarmouk jusqu’au désespoir éprouvé dans le temps de Sabra-Shatilla. Pour Saïd, si le littoral de Gaza est peu sûr, de par sa résistance il devient fierté et dignité sans limites. Saïd a pleuré à côté d’oliviers séculaires, ravagés par le même mal qui a démoli le village bédouin d’Al-Araqib à maintes reprises. A Al-Quds, il incarne tous les jeunes garçons, pierre à la main, qui, par sa résistance, honore la clé encore suspendue au cou de sa grand-mère. Il est le prisonnier, détenu sans inculpation, qui entame une grève de la faim aussi longtemps que sa Nation sera affamée jour après jour après jour.

Oui. Saïd est la Palestine fière, résiliente et éternelle. Cela a été, cela est et il en sera toujours ainsi.
J’ai été vraiment chanceux de connaître beaucoup de grands hommes et femmes –« un premier parmi ses égaux » Saïd est l’un d’eux. Sa vie a été une vie de chaleur humaine, d’émerveillement (étonnement ?) et de sagesse. Il va me manquer cruellement.

Si la compassion doit être notre monnaie, Saïd est le plus riche de tous les humains ; si l’humanité doit être notre source de lumière, il est le soleil qui brille à travers les nuits les plus sombres pour nous mener à bon port. Si la grandeur se mesure à la taille du cœur, alors Saïd est vraiment parmi nos géants.

Etre triste est bien trop facile en ce moment. Cela peut nous couper le souffle et nous laisser sans voix. Alors sourire, crier, remercier Saïd, cet homme rare, ce cadeau merveilleux. N’aie pas peur. Il continuera de vivre là où les femmes et les hommes de conscience et de convictions luttent pour la vérité et pour la justice.


Mon frère. Merci pour ton amitié, ton inspiration, ton soutien et ta force inébranlables (indéfectibles).
Je n’ai aucune idée où tu vas aller Saïd mais si j’ai vraiment de la chance, j’irai moi aussi là où tu es.
Alors jusqu’à notre prochaine rencontre…
S. Cohen
BDS Genève, 24 août 2015

 

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