Ce jeudi soir, sur le Bateau Genève, une fête célébrait la publication aux éditions d’en bas du livre Post Tenebras Rom d’Eric Roset. Fruit de 10 ans de travail auprès des migrants roms de passage à Genève, ce livre illustre avec beaucoup d’émotions la réalité du vécu des roms à Genève. Il est très loin de l’image misérabiliste ou délinquante qu’une certaine presse s’évertue à mettre en avant et de celle véhiculée par des politiciens utilisant les roms à des fins électorales. Où étaient-ils d’ailleurs ce soir les politiciens et les journalistes, ceux qui parlent des roms sans les connaître ? Où étaient-ils les journalistes corrompus de Temps Présent tournant des reportages dégueulasses et xénophobes enseignant le mépris des roms ? Ils n’étaient pas sur le bateau genève, non, ils n’étaient pas là. La moitié du public était composée de roms et l’autre moitié de genevois-e-s curieux de découvrir le travail d’Eric Roset, d’aller au-delà des préjugés.
En première partie de soirée, Tiberiu, Mihail, Ilie, Sarita et Viorel ont parlé de leur migration, des difficultés et des joies qui ont parcouru leur trajectoire de migrants. Animé par Sylvain Thévoz, cet échange a permis de mettre en avant une réalité que les genevois ne veulent pas voir et de soulever le poids des préjugés. Jean Richard, éditeur, Dina Bazarbachi, membre de Mesemrom, Stéphane Herzog et d’Eric Roset ont retracé la façon dont ce livre est né, remerciant la Ville de Genève, le Canton, la commune de Plan les Ouates, la Loterie Romande, pour leur soutien, avant que l’orchestre de Vagabontu et son Balamouk orchestra ne fasse lever tout le monde pour une soirée folle, où les frontières n’existaient plus, au son des cuivres et des claquements de mains.
Achetez le livre d’Eric Roset, photographe, vous ne verrez plus jamais les roms de la même façon ! Et peut-être vous découvrirez-vous aussi autrement dans le miroir.
POST TENEBRAS ROMS, Eric Roset, images de Roms migrants de passage à Genève, 2004-2014. Textes d’Eric Roset, de Dina Bazarbachi, de Sylvain Thévoz et de Stéphane Herzog., 222pages.