Une centaine de personnes ont participé aujourd’hui à Genève à la manifestation des assistantes médicales, soutenues par leur association (AGAM) et Unia. Ce rassemblement avait pour but de dénoncer la situation suivante :
Jusqu’en 2006, le secteur des cabinets médicaux était couvert par une convention collective de travail (CCT), conclue entre l’Association des médecins du canton de Genève (AMG), l’Association genevoise des assistantes médicales (AGAM) et le syndicat Unia. La CCT prévoyait notamment une grille de salaires minima selon les années d’expérience et une durée du travail hebdomadaire de 40h. En 2006, les médecins ont revendiqué une augmentation du temps de travail et une baisse des salaires de 13 à 18%. Les négociations ayant échoué, le secteur se retrouve sans protection conventionnelle depuis le 1er mars 2007.
Depuis cette date, l'AGAM et Unia n'ont cessé de se battre contre la dégradation des conditions salariales qui mettent cette profession, principalement féminine, en danger. En effet, les salaires d'embauche se sont effondrés : 32% du personnel gagnent aujourd'hui moins que l’ancien minimum salarial conventionnel, et ce pourcentage atteint même les 48% du personnel dans les grandes structures telles que les permanences médicales et les groupes médicaux. Ces chiffres sont issus d’une étude de l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail (OCIRT). Conséquence : l’attractivité de la profession a fortement chuté, avec une baisse des entrées en formation et des diplômées, et une augmentation des reconversions professionnelles. De plus en plus d’assistantes bifurquent vers d’autres métiers mieux rémunérés comme celui des Assistantes en soins et santé communautaire (ASSC), profession considérée comme proche. Pourtant les ASSC gagnent en première année 5270 francs contre 4231 francs pour les assistantes médicales (selon la recommandation de l’AMG) !
Cette situation comporte des risques certains en matière de santé publique : confrontés à une pénurie de personnel qualifié, de plus en plus de cabinets médicaux engagent du personnel non qualifié (p.ex. secrétaires médicales) pour procéder à des gestes médicaux techniques du ressort de l’assistante médicale. L’exercice de ces gestes est par ailleurs soumis à l’obtention d’un droit de pratique délivré aux assistantes médicales par le médecin cantonal. La sécurité des patients risque ainsi de ne plus être assurée.
Afin de protéger la profession et la sécurité des patients, les assistantes médicales réclament donc de l’AMG des négociations pour conclure une CCT qui permette au métier de maintenir son attractivité. A défaut, seul un Contrat-type de travail, tel que prévu dans le cadre des mesures d’accompagnement contre la sous-enchère, pourrait sécuriser les salaires à l’embauche et redonner l’attractivité nécessaire à la profession pour garantir ses missions de santé publique.
Les manifestants ont appelé dès lors tant les employeurs que les autorités cantonales à prendre leurs responsabilités pour sauver un métier indispensable à la population.
Unia Région Genève
Communiqué de presse
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