Une centaine de manifestant(e)s se sont rassemblé(e)s ce soir à la Gare de Cornavin en solidarité avec Kobanê, et pour dénoncer la complicité de l’Etat Turque. Pour informer les passant(e)s de ce qui se passe maintenant à Kobanê et dans le reste du Kurdistan, certain(e)s d’entre eux et elles se sont mis par terre, pour simuler des cadavres.
Sur chaque corps allongé, une phrase qui décrit la cause de son décès :
« Massacré par ISIS »,
« Manifestante tuée pendant une manifestation pour Kobanê Diyarbakir par la police turque »,
« Violée et assassinée par ISIS »,
« Mort, pendant qu’il cherchait de traverser la frontière entre la Turquie et la Syrie pour aider le reste de son peuple »
« Jeune combattante, morte sous les feux de Daesch, pendant qu’elle protégeait des civils »…..
Ensuite une partie des participants s’est déplacée à Bel-Air, où elle a mis en scène encore une fois la flash-mob, sous les yeux des genevois et des genevoises qui attendaient le tram.
Kobanê est l’un des trois cantons de la zone kurde syrienne, qui fait subsister un projet démocratique alternatif. La révolution kurde a permis, dans les zones sous son contrôle, la construction d’une organisation civile dans laquelle chaque minorité, qu’elle soit ethnique, religieuse ou sexuelle, de développer son autonomie dans le respect de son identité.
Depuis plusieurs semaines, la ville de Kobanê, regroupant plusieurs centaines de milliers de personnes réfugiées, est assiégée par les fascistes de « l’Etat Islamique ». Si Kobanê tombe, ce sont des centaines de milliers de personnes qui risquent d’être massacrés parce qu’elles appartiennent à des minorités religieuses (yezidis, chiites, chrétiennes) ou ethniques (kurdes, arméniennes…).
Le siège de Kobané est facilité par l’État turc qui y voit un moyen de continuer son oppression contre les kurdes.
Dans toute la Turquie beaucoup de manifestations en solidarité avec la résistance de Kobanê et contre la complicité de l'état turque ont lieu. Les manifestants sont réprimés avec force, par la police turque qui collabore avec les partis conservateurs et nationalistes.
Plus de 30 manifestants ont déjà perdu la vie, et plus de 300 manifestants ont été blessés.
La Turquie contrôle la frontière avec la Syrie: elle arrête les kurdes en provenance de Kobanê et empêche ceux qui, depuis la Turquie, tentent de rejoindre Kobanê pour aider la résistance.
La résistance kurde, composée de femmes et d’hommes, est isolée face à « l’Etat Islamique ». Nous dénonçons l’hypocrisie des États occidentaux qui continuent de voir le PKK/PYD comme « une organisation terroriste », alors que la confédération kurde au Rojava est la principale force sur le terrain face aux attaques de l’« Ètat Islamique ».