Ce soir à l’Auditorium Arditi de Genève, HOMOPHOBIE NO MORE, à la remise des prix du concours lancé à Genève et dans le canton de Vaud dans les écoles d'art. Ces courts-métrages réalisés par des étudiant-e-s des écoles d’art romandes. pour lutter contre les violences homophobes et leurs conséquences. Mosaic-info, les cantons de Vaud et Genève, avec les associations LGBT, ont organisé un concours de clips vidéo réalisés par des étudiants de la HEAD, de l'ECAL, de l'ERACOM et du CFPAA dans le cadre de la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie (IDAHO) 2013. A cette occasion, plusieurs politiques étaient présents : les conseillers d’Etat Charles Beer (GE) et Anne-Catherine Lyon (VD), la conseillère administrative de la Ville de Genève Sandrine Salerno, le Conseiller administratif de la ville de Vernier Thierry APOTHELOZ et et des député-e-s, des conseiller-ère-s municipaux-ales.
Ces clips ont été réalisés avec beaucoup de sensibilité et de volonté. Bravo à tous ces étudiant-e-s.
Soirée de remise des prix
Concours de clips IDAHO
Vendredi 17 mai 2013, 19h00
Auditorium Arditi
Intervention de Madame Sandrine Salerno
Conseillère administrative
Madame la Conseillère d’Etat
Monsieur le Président du Conseiller d’Etat,
Monsieur le Directeur de la HEAD,
Cher-e-s ami-e-s,
Je suis très heureuse d’être parmi vous ce soir. En cette journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, il me paraît plus que jamais essentiel de rappeler notre engagement individuel et collectif en faveur des droits des personnes LGBTIQ ainsi que contre toute forme de discrimination basée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.
Car si de nombreux progrès ont été accomplis ces dernières années, il reste malheureusement encore beaucoup à faire. Le rapport 2013 sur l’homophobie d’Etat de l’ILGA, présenté il y a deux jours à Genève, rappelle que 78 pays à travers le monde considèrent toujours que l’homosexualité est illégale et que sept pays ou régions continuent à punir de mort les relations homosexuelles entre adultes consentants
En Suisse, les cantons de Genève et de Vaud font office de pionniers en matière de lutte contre l’homophobie et la transphobie. A l’instar de la nouvelle Constitution genevoise, adoptée par le peuple en octobre dernier, qui condamne ainsi explicitement la discrimination en raison de l’orientation sexuelle. Dans la même mouvance, la Ville de Genève œuvre depuis de nombreuses années contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre. Cette action est portée avec conviction par l’exécutif de la Ville de Genève depuis 2007. Elle est également portée par le Conseil municipal de la Ville en tout cas une large partie qui a accepté, en 2012, la création d’un poste de chargé des questions LGBT au sein de l’administration municipale. Une première en Suisse.
Pourtant, malgré ces avancées, être homosexuel-le ou transgenre en Suisse reste difficile. Dans le cadre scolaire, professionnel ou familial, lors d’activités sportives et de loisirs, dans la rue ou sur Internet, les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, intersexes et queer doivent en effet encore trop souvent faire face aux violences verbales et physiques, aux mises à l’écart, au mépris.
Pour cette 8e Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, la Ville de Genève a donc souhaité sensibiliser et agir. Pour ce faire, elle a choisi de mettre en lumière le travail d’une association œuvrant dans le domaine : le projet « j’InterAgis » de LGBT Youth Suisse. Jusqu’au 22 mai prochain, la campagne « j’InterAgis » s’affiche sur les murs de la ville et invite chaque Genevoise et chaque Genevois à s’engager, à son niveau, contre l’homophobie et la transphobie.
Comme vous le savez sans doute, cette campagne a suscité de vives réactions en Ville de Genève. Des propos inadmissibles et violents ont été proférés par un élu lors des débats du Conseil municipal de mercredi soir. Mais ce qui rend la situation actuelle encore plus grave, c’est que les propos proférés mercredi ont ensuite été maintenus par le Conseiller municipal dans la presse et même légitimés par certains politiques. Plus qu’une simple réaction épidermique, il s’agit aujourd’hui d’un assaut homophobe clair et affiché.
Parallèlement, des attaques informatiques ont déferlé sur plusieurs sites Web liés à la lutte contre l’homophobie et la transphobie, dont celui de LGBT Youth, qui reprend et développe les messages présents sur les affiches de notre campagne, diminuant fortement sa portée auprès du grand public.
La situation est donc préoccupante. Elle montre à la fois la nécessité de renforcer nos politiques publiques en matière de lutte contre les discriminations et celle de prendre des dispositions, en accord avec la nouvelle Constitution genevoise, pour interdire de tels propos ou actes, dont les conséquences peuvent s’avérer particulièrement destructrices, en particulier pour les jeunes.
Interdire mais aussi se mobiliser et travailler sans relâche à faire évoluer les mentalités.
Mesdames et Messieurs,
Le thème du concours qui nous réunit ce soir est « réfléchis avant de parler ou d’agir ». Ce conseil peut être adressé à tout ou chacun. Dans ce contexte particulier, je suis particulièrement heureuse que la Ville de Genève offre ce soir le premier prix du concours IDAHO. Je remercie également Madame la Conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon et Monsieur le Conseiller d’Etat Charles Beer pour cette belle collaboration.
Je vous remercie de votre attention.
Photos: Demir SÖNMEZ