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La Turquie aurait envoyé des tireurs d'élite en Europe


Zubeyir Aydar, membre du comité exécutif du KCK qui représente dans le PKK ; le système politique qui prône une Confédération du Kurdistan,  a déclaré avoir obtenu en 2011, les informations selon lesquelles la Turquie a envoyé  un groupe tireurs d'élite en Europe, afin d’éliminer les dirigeants du mouvement kurde. Il a ajouté que deux autres complots ont été déjoués par l’Allemagne et la Belgique.

 

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Après l’assassinat de trois femmes kurdes, le 9 janvier dernier à Paris de plusieurs balles dans la tête, le membre du comité exécutif du KCK a divulgué des informations importantes sur les tentatives d’assassinats contre les politiciens kurdes.

En 2011, un complot planifié par la Turquie et l’Iran

« Nous avons reçu, il y a un an et demi, une information de la part d’une source officielle d’un pays européen.  La même information est venue de l’intérieur de l’Iran. Trois personnes étaient ainsi concernées » a-t-il déclaré à l’ActuKurde et à l’agence de presse kurde Firat. 

Il s’agit de M. Hadji Ahmadi, président du PJAK ; principal parti kurde armé et populaire  en Iran ; M. Remzi Kartal, président du Congrès du Peuple du Kurdistan (Kongra Gel), une organisation au sein du système KCK ; et M. Zubeyir Aydar lui-même !

Affirmant que ces informations ont été partagées avec les services belges et allemands, qui ont ensuite pris les précautions nécessaires, cet ancien député kurde a précisé que le complot a été planifié par la Turquie et l’Iran. « La police allemande avait alors arrêté un groupe turc impliqué dans un vol qui détenait les photos et les coordonnés de M. Hadji Ahmadi. »

Vers la fin de l’année 2011, après l’échec des pourparlers entre le leader kurde Abdullah Ocalan et l’Etat turc, menés à Oslo en Norvège, un groupe tireurs d'élite a été envoyé par la Turquie en Europe dans le but d’éliminer des dirigeants du mouvement kurde, déclare le membre du KCK.  « L’information venait d’une source proche du gouvernement AKP, parti au pouvoir en Turquie, et cette source d’information se trouvait à ce moment-là en France. » a-t-il souligné.

« On nous a affirmé que des tireurs d’élite ont été envoyés en Europe pour y mener des attentats contre les dirigeants de ce mouvement. La source avait partagé ces informations directement à moi-même. Nous les avons transmis à la police belge. »

En 2012, un attentat déjoué en Belgique ?

Au cours de l’année 2012, un autre renseignement du même type venait de la police belge, selon M. Aydar. « La police belge a fait savoir à l’Académie des recherches sociales de Mésopotamie de la ville de Charleroi, qu’une personne venue d’Angleterre avait pour but de commettre des assassinats, mais il fut arrêtée à temps. On ignore toujours l’identité de cette personne ou ses liens. ‘Nous vous avons protégé’ a dit la police à nos amis. »

Pourquoi les trois femmes ont été assassinées à Paris?  « Peut-être qu’ils (les assassins) se sentent plus à l’aise à Paris. Les anciens gouvernements français, notamment celui du président sortant Nicolas Sarkozy, avaient une assez mauvaise approche contre les kurdes, criminalisés sans cesse. Neuf procès de masse sont toujours en cours et plus de 200 kurdes font l’objet d’enquêtes » rétorque M. Aydar.  

« Nous savons que les services des renseignements français partagent avec les services turcs les informations sur les kurdes. Ces deux services ne sont peut-être pas impliqués officiellement dans ce dernier assassinat. Je pense plutôt qu’il s’agit d’une affaire plus profonde. Par contre, on ne peut pas non plus mettre de côté la collaboration franco-turque dans cette affaire » poursuit-il.

 

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L’assassinat de Sakine Cansiz, membre co-fondatrice du PKK, soit l’une des premières femmes de la dernière rébellion kurde, n’est surtout pas un hasard, selon Aydar. « La direction du mouvement a été visée. Le fondement du mouvement kurde est visé. »

La tête de 50 dirigeants kurdes mise à prix

Les dirigeants politiques kurdes sont tous recherchés  par Interpol (aussi appelé par bulletin rouge), dans le cadre de la collaboration avec la Turquie.  En mars 2012, la tête de 50 dirigeants du mouvement kurde, dont vingt en Europe avaient été mise à prix par la Turquie.  Le ministère de l’intérieur turc envisageait de payer quatre millions de livres (unité de leur monnaie) à tous ceux qui collaboreraient avec les autorités pour l’arrestation de ces kurdes dont M. Zubeyir Aydar. 
(Maxime Azadi, actukurde.fr/actualites, 15 jan 2013)

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