Ce matin, des centaines d’ouvrier du bâtiment venant de tous les cantons suisse se sont rassemblées devant la gare de Berne. Un cortéger rempli de sifflet et tambours a trversé la Ville jusqu’au Palais fédéral.
Les 27'318 signatures en faveur de la “Responsabilité Solidaire“ récoltées par Unia, ont été déposées par le vice-président Aldo Ferrai, qui pris la parole.
Unia, ainsi que plusieurs syndicats suisse (Syna, Sit), ont voulu mettre un coup de pression pour la future votation du parlement !
Plus de 27 000 ouvriers travaillant sur des chantiers suisses réclament plus de protection
Par leur signature, 27 318 personnes occupées dans la construction et le second œuvre ont invité le Conseil national à approuver en décembre l'introduction d'un régime obligatoire de responsabilité solidaire. Les paraphes ont été déposés aujourd'hui à Berne per plus de 400 travailleurs/euses. Les employés se sentent toujours plus exposés au dumping salarial. D'où la nécessité de mesures de protection efficaces, comme la responsabilité solidaire, pour préserver l'acquis de la libre circulation des personnes.
Le dumping salarial pratiqué tout au long de la chaîne de sous-traitance est rapidement devenu le problème numéro un des chantiers suisses. Chaque semaine, des secrétaires Unia découvrent un cas de dumping salarial massif et alertent les instances de contrôles, habilitées à prononcer des sanctions. «Mais à quoi bon de tels contrôles si les sous-traitants fautifs, qui opèrent depuis Lisbonne, Varsovie ou ailleurs ne peuvent être punis? Et la plupart des entreprises suisses ayant confié les travaux incriminés s'en lavent les mains», a déploré Hansueli Scheidegger, responsable du secteur Construction et membre du comité directeur d'Unia, à l'occasion de la remise au Conseil national de plus de 27 000 signatures de travailleurs/euses.
Des salaires horaires d'à peine trois francs parfois!
Les 27 318 travailleurs/euses exigent du Conseil national l'introduction d'un régime obligatoire de responsabilité solidaire. «A l'heure où le marché du travail est en crise dans toute l'Europe, il est plus nécessaire que jamais de prévenir les abus et d'instaurer des moyens efficaces pour les combattre», relève Aldo Ferrari, responsable du secteur Arts et métiers et membre du comité directeur d'Unia. A l'instar du gros œuvre, le second œuvre est toujours plus souvent confronté au dumping salarial commis par les chaînes de sous-traitance. Des carreleurs hongrois rémunérés trois francs l'heure ou des électriciens slovaques qui en gagnent dix ne sont que quelques exemples de la longue liste des cas d'abus identifiés. Si l'entrepreneur contractant était responsable du respect des conditions de travail, il n'accepterait de collaborer qu'avec des sous-traitants sérieux connus de lui ou exécuterait lui-même les commandes. Une telle solution éliminerait du marché les prestataires malhonnêtes, permettant de rétablir «l'ordre dans l'étable».
Dans l'intérêt de l'économie suisse
«Chaque cas de dumping mine le soutien de la population suisse à la libre circulation des personnes. A moins d'adopter enfin et de mettre rapidement en place des mesures d'accompagnement réellement efficaces, une majorité des citoyen-ne-s risque en 2014 de refuser aux urnes l'extension de la libre circulation des personnes et ainsi de remettre en question tout l'édifice des accords bilatéraux», s'est inquiété le conseiller national Corrado Pardini, responsable du secteur Industrie et membre du comité directeur d'Unia. Or les conséquences d'un tel scrutin pour l'économie suisse seraient dramatiques. Voilà pourquoi l'heure est venue d'améliorer la protection des conditions de travail en place, comme le préconise le Conseil fédéral et comme en a décidé le Conseil des Etats en septembre déjà. Sans responsabilité solidaire, il ne sera plus possible de protéger les salaires en Suisse
Renseignements:
Aldo Ferrari, responsable du secteur Arts et métiers, membre du comité directeur du d'Unia,
Nico Lutz, porte-parole du syndicat Unia
Photos :Demir SÖNMEZ