Le 7 octobre prochain, de nouvelles élections présidentielles auront lieu au Venezuela. L'enjeu de ce suffrage dépasse de loin le Venezuela. Il concerne tout le mouvement de transformation sociale en cours en Amérique latine. Et même au-delà ! Car, au travers de ce vote, ce sont deux projets sociaux qui s'opposent : l'un proposant une transition vers un « socialisme du 21ème siècle, porté par Hugo Chávez Frías, l'autre prêt à tout pour restaurer un régime d'inégalité et un retour au néolibéralisme, avec pour champion un jeune avocat, Henrique Capriles Radonski, soutenu par une coalition de partis d'opposition et qui a évidemment les faveurs des Etats-Unis.
Tous les sondages donnent Chávez gagnant. Plus que la victoire du Président actuel, qui se présente pour la quatrième fois en 14 ans devant l'électorat vénézuelien et qui l'a à chaque fois emporté, c'est l'ampleur de cette victoire qui sera importante.
Lors d'un débat organisé le 12 septembre dernier à la Maison du Grütli, l'ancien ambassadeur de Suisse au Venezuela (2003-2007), aujourd'hui à la retraite mais qui a fonctionné encore depuis comme observateur lors d'autres scrutins dans ce pays, assure que toutes les expériences passées récentes amènent à penser que les résultats qui seront proclamés par le Conseil national électoral (CNE) au soir du scrutin seront parfaitement fiables : les procédures sont maintenant bien rodées, l'indépendance du CNE a été largement démontrée au cours de ces dernières années, le système de votation, grâce à une transmission électronique moderne et sophistiquée, est performant.
L'ambassadeur en charge à Genève de la Mission du Venezuela auprès des Nations Unies, Germán Mundaraín Hernández, appelle cependant à la plus grande vigilance : l'opposition, qui « n'a pas d'autre programme que l'anti-chavisme », prépare déjà le terrain pour refuser le résultats des urnes sous prétexte de « fraude ». Pressé par le CNE, son candidat Capriles s'est finalement engagé du bout des lèvres à reconnaître par avance les résultats qui seront officiellement proclamés. Mais l'opposition n'est pas à son coup d'essai et le scénario est bien rodé. Et, si la différence de voix est étriquées tout en consacrant la défaite de l'opposition, il sera d'autant plus aisé pour la presse occidentale, qui ne cesse de dénigrer Chávez et le projet bolivarien, d'accorder crédit à de telles allégations.
L'ampleur de la victoire sera donc déterminante pour contrer les très probables manoeuvres de l'opposition pour disqualifier l'issue du vote.
Une comparaison des chiffres des différents scrutins présidentiels montre cependant l'approfondissement constant du processus d'adhésion populaire au bolivarisme incarné par Chávez. Le tableau ci-dessous illustre l'augmentation de la participation populaire, l'élargissement de l'électorat grâce au efforts du CNE et du gouvernement pour inciter les citoyens et citoyens à s'inscrire sur le rôle électoral, et le creusement de l'écart entre Hugo Chávez et les principaux « challengers » qui lui furent opposés (les autres candidats réunissant à chaque fois un nombre de voix insignifiants) :