L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a demandé mardi à la Turquie de remettre en liberté les journalistes emprisonnes et de réformer sa législation sur les médias.
"Actuellement, plus de 40 journalistes sont emprisonnés et des centaines d'autres sont poursuivis en justice et risquent la prison en cas de condamnation", a dénoncé la représentante de l'OSCE pour la liberté des médias, Dunja Mijatovic, dans une lettre au ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, citée dans un communiqué.
"Mes services observent avec une inquiétude croissante l'augmentation du nombre d'actions en justice qui menacent de prison les journalistes en Turquie", a-t-elle écrit.
Des reporters sont souvent condamnés pour avoir traité de sujets sensibles, publié des informations secrètes ou critiqué les autorités, décourageant ainsi tout journalisme critique, a relevé Mme Mijatovic.
L'OSCE "reconnaît pleinement la menace à la sécurité nationale que représente le terrorisme et la nécessité de lutter contre", a-t-elle précisé.
"Dans le même temps, nous insistons aussi sur le droit du public d'être informé sur les sujets d'importance publique", a indiqué Mme Mijatovic.
"La lutte contre le terrorisme ne doit pas être utilisée par les gouvernements pour restreindre la liberté des médias", a-t-elle souligné.
Seuls les fonctionnaires devraient être tenus pour responsables de la publication de documents classés secret, pas les journalistes, a ajouté Mme Mijatovic.
"La criminalisation de la violation du secret commise par des non-fonctionnaires, dont des journalistes, pourrait priver la population d'informations importantes d'intérêt public et elle met ainsi en péril le journalisme d'investigation", a conclu Mme Mijatovic. (AFP, 14 sept 2010)
L'OSCE demande à la Turquie de libérer les journalistes emprisonnés
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