4e révision de la Loi sur le chômage : Les moins de 30 ans exclus defacto de l'assurance-chômage!
Pour « assainir» l'assurance-chômage, dont le déficit s'élève à 700 millions de francs l, les Chambres fédérales ont voté une nouvelle révision particulièrement injuste de la LACI :
· nouvel allongement de la période de cotisation donnant droit à l'assurance
· nouvelle réduction de la durée d'indemnisation
· Introduction d'une sévère discrimination fondée sur l'âge (la protection contre le dumping et la déqualification supprimée pour les moins de 30 ans et la durée d’indemnisation réduite de moitié pour les moins de 25 ans, indépendamment du temps de cotisation!)
· durée d'indemnisation réduite de deux tiers pour les «personnes libérées de l'obligation de cotiser » (jeunes diplômés, mères/pères au foyer souhaitant reprendre une activité, etc.).
· aggravation des «pénalités» à l'inscription, indépendamment de toute faute (renforcement de la culpabilisation des demandeur d’emploi)
· transfert des chômeurs de longue durée vers l’aide sociale (renforcement de l’exclusion)
Les crises économiques commandent de renforcer l'assurance-chômage, pas de la détruire! Si la révision est rejetée, la loi actuelle prévoit dès janvier 2011 un autre système d'assainissement: augmenter modérément les cotisations (de 2 à 2,5%) et soumettre la part des hauts salaires comprise entre 125'000 et 315'000 francs à une cotisation de 1 % (au lieu de l'exonération actuelle).
Faire payer les responsables de la crise, pas ses victimes ! La crise actuelle a vu le nombre de chômeurs doubler. Le chômage des jeunes est monté en flèche. A Genève, près de 2000 personnes s'inscrivent chaque mois. C'est dire qu'une partie significative de la population est susceptible d'effectuer un passage au chômage. Le démantèlement de l'assurance-chômage ne réduira pas le nombre des demandeurs d'emploi, mais seulement le nombre de ceux qui sont aidés à (re)trouver un emploi.
En quelques jours, la Confédération a pu débloquer 68 milliards pour sauver une banque; elle refuse d'allouer 700 millions pour assainir l'assurance-chômage. Ce sont les victimes de la crise, travailleurs licenciés ou confrontés au manque de débouchés dans leur secteur, qui sont sommés de passer une seconde fois à la caisse. Quant aux sociétés qui licencient à tour de bras pour augmenter -même en temps de crise -les bénéfices de leurs actionnaires, elles ne paieront pas un centime ! Dans un pays qui, en comparaison européenne, ne connaît pas de protection contre les licenciements, la moindre des choses est d'avoir une assurance-chômage décente.
Le passage à l'emploi: une période de vulnérabilité. Au sortir de l'école, d'un apprentissage ou des études, il n'est pas toujours facile de trouver du travail. Les employeurs exigent des jeunes qu'ils aient déjà une expérience professionnelle avant de leur proposer un contrat de travail. Pour échapper au paradoxe, les jeunes travailleurs offrent gratuitement leurs compétences aux employeurs dans le cadre de « stages» non-rémunérés en entreprise, financés par le chômage. A défaut d'une assurance-chômage digne de ce nom, ce seront les familles, voire les jeunes eux-mêmes (par leurs économies ou en s'endettant) qui assumeront la « rémunération» de ces stages. L'assurance-chômage protège les jeunes travailleurs des classes moyennes et inférieures, et renforce leur position par rapport aux employeurs !
Or la 4e révision exclut pour ainsi dire les jeunes de l'assurance-chômage. L'assurance-chômage protège les jeunes travailleurs des classes moyennes et inférieures, et renforce leur position par rapport aux employeurs !Tout travailleur sans enfant, âgé de moins de 30 ans et frappé par le chômage -que ce soit au sortir des études ou suite à un licenciement devra désormais accepter n'importe quel travail. Autrement dit, il sera immédiatement chassé de l'assurance-chômage -à laquelle il cotise! -et contraint de financer lui-même les coups durs. Effets pervers: la perte durable de qualification dans le passage à l'emploi pour les jeunes ayant suivi une formation, l'augmentation drastique de la concurrence dans les emplois moins qualifiés et l'affaiblissement général de la position des jeunes sur le marché du travail (baisse des salaires, etc.). Cette révision enferme la nouvelle génération dans la mentalité du chacun pour soi, qui laisse les individus seuls et sans protection face aux aléas de l'économie.
Signons et faisons signer le référendum fédéral contre la
révision de la LACI!
Le Comité genevois de soutien au référendum est appuyé par les organisations
suivantes : Comité Unitaire Genevois,Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS), UNIA, SIT, SSP/VPOD, Comedia, SEV, Association de défense des chômeurs (ADC-GE), AVIVO, solidaritéS, PSG, MPS, Verts... (Liste non-exhaustive) et par divers étudiant-e-s impliqué-e-s dans la politique universitaire.