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Politique - Page 43

  • La Turquie va vers la guerre civile


    Le conflit entre les Kurdes et la Turquie, qui dure depuis près d’un siècle, s’amplifie de jour en jour. Depuis le 1° Juin dernier, date où le PKK a déclaré un nouveau processus d’autodéfense, les affrontements sont devenus quotidiens, non seulement dans plusieurs régions du Kurdistan et aussi dans certains régions de la Turquie.

    Si, selon mes observations, les autorités turques ne réagissent pas en prenant en compte les intérêts du pays et du peuple, ces affrontements amèneront la Turquie vers une guerre civile.

    Il y a une semaine, deux districts, Dörtyol (district de Hatay) et Inegöl (district de Bursa), sont devenus les foyers d’un soulèvement des ultranationalistes turcs qui veulent briser la volonté du peuple kurde dont les droits fondamentaux sont bafoués : les habitations et les lieux du travails des Kurdes vivants dans ces deux districts et les locaux du BDP (principal parti kurde en Turquie) ont été attaqués et, au lieu d’empêcher ces agressions et d’arrêter les coupables, la police et la gendarmerie ont protégé les agresseurs ; ce comportement a été encouragé par le gouvernement d’AKP.

    Le 29 Juillet dernier, un groupe de députés du BDP ont voulu se rendre sur les lieux, le district de Dörtyol, pour étudier la situation et visiter les Kurdes victimes des agressions. Mais, ce groupe des députés a été empêché par le gouverneur de Hatay, à la demande des agresseurs et sur ordre du ministère de l’intérieur : nul ne peut donc nier que le gouvernement turc a ouvertement pris la position en faveur des fauteurs de trouble.

    La police turque fait, ces derniers jours, des opérations dans plusieurs villes. Des dizains de Kurdes sont arrêtés pour avoir participé aux activités dont le but est de revendiquer les droits démocratiques.
    ***
    Après un long processus de protestation lancé par des organisations des droits de l’homme, dont Amnesty International, les autorités turques ont commencé, avec l'entrée en vigueur d'une nouvelle, à libérer des enfants kurdes emprisonnés, certains depuis plusieurs années, pour avoir jeté des pierres sur les forces de l'ordre, La nouvelle législation abolit également les articles de loi autorisant les tribunaux pour adultes à juger des mineurs.

    Entre 2006 et 2008, 2.500 mineurs, environ, âgés de 12 à 18 ans, ont été présentés à des tribunaux pour enfants ou pour adultes. 200 mineurs, environ, sont actuellement en prison.

    Je dois dire que la loi antiterroriste a été utilisée par l’Etat turc comme un moyen de briser la lutte du peuple kurde. Si le gouvernement d’AKP abolit, aujourd’hui, cette loi, c’est qu’il veut se donner une image démocratique pour demander les votes des Kurdes en faveur du changement de la constitution, qui aura lieu le 12 Septembre prochain.

    Dans ce processus, le PKK affirme que ses combattants sont prêts à déposer les armes sous certaines conditions, notamment si Ankara accepte un cessez-le-feu et un dialogue. Dans un entretien à la BBC, Murat Karayilan, un des responsables du PKK, a déclaré que, si le problème kurde est résolu de façon démocratique via le dialogue, ils sont prêts à déposer les armes.

    Je me permets de répéter ce que je dis souvent ; malgré toutes les politiques hostiles aux Kurdes, notre peuple se déclare toujours en faveur de la paix et prône une solution pacifique. Si, aujourd’hui, des institutions internationales, comme par exemple, les Nations Unies ou l’UE, prenaient des initiatives en faveur du règlement de ce conflit, une grande force intellectuelle kurde se mettrait à leur disposition pour trouver les bons moyens nécessaires.

    Ahmet DERE / 01.08.2010

    http://farasinfr.blogspot.com/2010/08/la-turquie-va-vers-la-guerre-civile.html

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  • Kurdistan, la seconde Palestine du Moyen-Orient ?

     

    En pleine crise de la flottille, après l'assaut sanglant mené par les troupes israéliennes contre un navire turc qui tentait de briser le blocus imposé aux Palestiniens de Gaza, la question kurde a refait surface, comme réveillée par l'onde de choc régionale. L'armée turque, frappée par une attaque du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui a tué 11 soldats, le 19 juin, a riposté en déclenchant des opérations aériennes et terrestres dans le sud-est de la Turquie et dans le nord de l'Irak, où sont retranchés environ 2 000 membres de la guérilla kurde, fondée par Abdullah Öcalan.

    Au moment où Ankara mobilisait ses forces contre "l'organisation terroriste", selon la périphrase officielle, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan qualifiait le Hamas de"mouvement de résistance populaire" à l'oppresseur. Un parti pris que ses adversaires ne manquent pas de relever. Déjà en 2006, lorsque la Turquie avait accueilli une délégation du Hamas à Ankara, Israël s'était offusqué : "Que diriez-vous si nous recevions Öcalan à Tel-Aviv ?" PKK et Hamas figurent sur la liste noire des groupes terroristes et constituent des enjeux sécuritaires nationaux primordiaux pour les deux pays.

    La comparaison entre Kurdes et Palestiniens, deux peuples sans Etat, n'est pas nouvelle. Les keffiehs, les enfants lanceurs de pierres affrontant des véhicules militaires blindés, la guerre de propagande, la peur du renversement démographique – Kurdes et Palestiniens ayant des taux de natalité beaucoup plus élevés… Les points communs sont nombreux.

    Si les deux situations diffèrent, elles soulèvent aussi la question du droit à l'autodétermination des peuples, consacré par l'article Ier de la charte des Nations unies – qui affirme "le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes" -, et impliquent les deux principales puissances régionales, alliées des Etats-Unis : la Turquie et Israël.

    Installée dans le paysage géopolitique, la question kurde est "l'autre front du Moyen-Orient", selon le politologue Hamit Bozarslan, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Comme celui des Palestiniens, le sort des 32 millions de Kurdes – écartelés entre quatre pays, Turquie, Iran, Irak et Syrie – menace la stabilité de la région et rejaillit en cascade sur les voisins.

    Après avoir été chassés du Liban et de Syrie dans les années 1990, les chefs militaires du PKK s'abritent dans les montagnes du nord de l'Irak, avec ceux du PJAK, la branche iranienne de la guérilla. La Turquie et l'Iran mènent des actions concertées, par-delà leur frontière, contre les rebelles : bombardements et incursions au Kurdistan irakien.

    Les Etats-Unis et Israël assistent l'armée turque dans ces opérations. Mais le gouvernement turc rejette toute comparaison entre les questions kurde et palestinienne. "La Turquie a une approche plus large de la lutte contre le terrorisme et prend en compte les aspects économiques, culturels et sociaux", estime Ihsan Bal, analyste à l'organisation de recherche stratégique internationale (USAK), proche du pouvoir. M. Erdogan compare volontiers le PKK au "terrorisme d'Etat"d'Israël. La Turquie laisse planer l'idée que l'Etat hébreu se livre à des activités secrètes dans la partie kurde de l'Irak et arme le PKK en sous-main.

    La presse d'Istanbul a rendu Israël coupable d'avoir poussé les récentes attaques, en représailles à l'envoi de la flottille propalestinienne. Une "campagne de désinformation", selon le commandement du PKK, pour qui "la Turquie tente ainsi de se rallier les opinions des pays arabes". Les puissances occidentales sont également accusées par la rue de soutenir la guérilla pour affaiblir l'Iran.

    L'appui au PJAK, et donc au PKK, pour mieux lutter contre le régime des mollahs ? L'idée fait son chemin dans certains cercles de réflexion anglo-saxons, des voix s'élevant même pour que le groupe iranien soit rayé de la liste des mouvements terroristes.

    Comme la question palestinienne, la question kurde s'est installée dans le temps. En Turquie, où ils pèsent 20 % de la population, l'assimilation des Kurdes a rencontré de fortes résistances. Aucune solution, autre que militaire, n'a jamais été réellement mise en oeuvre pour sortir de l'impasse : la guérilla du PKK sévit depuis 1984 et la lutte antiterroriste a déjà coûté 250 milliards d'euros et 42 000 vies humaines, 4 000 villages brûlés, des millions de déplacés et une obsession sécuritaire qui maintient la société turque dans un état de "terreur". Et le PKK n'est que le vingt-neuvième mouvement d'insurrection lancé contre la Turquie en moins d'un siècle…

    De même en Syrie et en Iran, des émeutes kurdes éclatent régulièrement, suivies de vagues d'arrestations de militants et d'intellectuels. Les nationalismes kurdes et ceux des populations majoritaires se renforcent mutuellement. En Irak, la révolution lancée par la famille Barzani, puissante tribu du nord, dès les années 1930, a joué un rôle essentiel dans le processus d'émancipation des Kurdes.

    Mustafa Barzani fonda même, en 1946, une éphémère République autonome, à Mahabad, dans l'ouest de l'Iran. Après plusieurs décennies de répression du régime baasiste, les Kurdes jouissent aujourd'hui d'une large autonomie et constituent, grâce à l'appui des Etats-Unis, un embryon d'Etat avec son drapeau, son parlement et son président. Un début de solution ?  (Guillaume Perrier, Lemonde.fr., 14 juillet 2010)

    http://www.info-turk.be/383.html#Strasbourg

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  • Bonjour Monsieur Longchamp Song ....

    Ecoutez ce clip magnifique sur les haut faits de Longchamp, le petit. Cest classe!

    Il en faudrait pour les autres conseillers d'Etat, non ?


     

    Bien à vous,

    Yves Mugny - secrétaire syndical
    SSP Genève
    6, rue des Terreaux-du-Temple
    1201 Genève - CH
    Tél 022 741 50 81
    Fax 022 741 50 85
    y.mugny@sspge.ch

     

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