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  • Immense Fête; pour futur l'Ecoquartier de la Jonction

    Les futurs habitants associés aux futurs locataires des arcades de l'Ecoquartier de la Jonction organisent une grande fête sur le chantier ex site Artémis. 

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    Discours de Monsieur  Michel Schweri – Président de l'Association des habitants de la Jonction

    Bonjour à tout le monde,
    aux enfants, aux grands, aux autorités,

    aux futurs habitants de l’îlot, à qui je souhaite la bienvenue au nom de l’Association des habitant-e-s de la Jonction.

    Nous sommes là ensemble pour faire la fête aux nouveaux logements. C’est une denrée suffisamment rare pour qu’on ne se prive pas, même s’ils ne sont pas encore construits.

    Nous lançons aujourd’hui la réalisation de 270 logements environ qui accueilleront 600 personnes. C’est bien, c’est bon à prendre, surtout que nous manquons de logements de qualité, pensés dans un souci de mixité sociale et de fonctions. Donc faisons vraiment la fête pour cette bonne raison.

    Mais il faut éviter les lendemains qui déchantent et les gueules de bois.

    La Jonction est un quartier déjà très dense, dans une ville de Genève qui est la plus dense du pays. Nous avons ici 16 000 habitants par km2, soit plus du double de Carouge, qui est à quelques encablures. Et les projets d’ores et déjà dans le pipe-line à un stade ou l’autre des procédures totalisent, outre les 270 logements d’ici, 730 autres logements ailleurs dans le quartier, soit un total évalué à 2200 habitants supplémentaires d’ici quelques années, soit presque 14% de nouvelles personnes. Une forte densification attend le quartier.

    Dont des bébés qui auront besoin de crèches, des écoliers qui auront besoin de classes et un cycle d’orientation, de jeunes qui auront besoin de locaux à eux, des adultes qui devront se déplacer pour aller gagner les sous nécessaires à acheter plein de choses pour contenter tout ce petit monde et accessoirement payer leurs loyers et leurs caisses-maladie, des personnes âgées qui ont aussi des besoins spécifiques…

    Pour compenser ce surnombre et permettre une vie harmonieuse sans se marcher sur les pieds, nous avons un besoin impérieux de nouveaux espaces publics accessibles à tout le monde, de parcs de délassement, de places de jeux pour les petits.

    Le parc Gourgas est déjà sur occupé et les berges du Rhône connaissent un attrait phénoménal. Davantage d’habitants entraine la nécessité de construire très rapidement le parc public prévu à l’extrême pointe de la Jonction, dès le déménagement des hangars à autobus, d’aménager les berges de l’Arve pour la promenade, mais aussi d’ouvrir au public le cimetière voisin, et réaliser sans délais les zones 30 projetées depuis… 1990.

    Et tout cela ne se fera pas de manière satisfaisante sans y associer le tissu associatif du quartier, les habitants actuels et les futurs de l’îlot, les voisins de l’îlot, les enseignants et le parascolaire, les maisons de personnes âgées… car nous sommes les seuls à disposer d’une vision d’ensemble des conséquences de chaque projet ponctuel que chaque propriétaire conçoit dans son coin sans tenir compte de l’ensemble et de la qualité de vie de tout le monde.

    C’est aussi pour cela que nous faisons la fête, pour accueillir aujourd’hui les futures personnes qui prendront en main l’aménagement convivial de leur quartier.

    Nous vous attendons. D’ici là, bonne fête!

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  • "Je suis une Salope mais pas la tienne"!

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    Communique de presse Slutwalk Genève

     

    Un viol C'est quoi ?
     

     

    Un viol est une relation sexuelle non consentie, ou les limites d'une personne, sans distinction d'âge, d'origine ou de   sexe, ont été déplacées, avec ou sans pénétration, avec un-e proche ou avec un-e inconnu-e, avec ou sans violence 
physique. Il a le plus souvent lieu au sein du foyer, avec une personne connue, et non dans une ruelle sombre comme le  
voudrait les clichés ET SURTOUT, LES VICTEMES  DE VlOL NE L'ONT JAMAlS CHERCHE!  

     

     Les violences sexuelles ne sont pas la réponse à une pulsion sexuelle. Elles sont un moyen pour le où les agresseurs
 d’affirmer leur pouvoir en s'appropriant le corps de l'autre, dans le mépris et la négation de son identité, C'est une       
forme  d'humiliation, principalement des femmes, et un outil, individuel ou collectif, de domination.                        
                                                                                                                                 

    Une "marche des Salopes", c’est quoi?


     

    La Slutwak est un mouvement international de marches pacifiques qui dénoncent les violentes sexuelles et le 
silence qui les entourent. C’est un mouvement de contestation né à la suite des déclarations d'un policier canadien 
encourageant les femmes à ne pas s'habiller <<comme des salopes >> pour éviter de se faire violer.   
                                                                                                      

     

    
Le message principal de la Slutwalk est le suivant : peu importe le comportement d'une femme (ou d’un homme),              
le viol ne doit jamais être toléré, légitime  ou minimise. L’appel au viol n’existe pas et il faut que cesse la suspicion à   
l' égard des victimes. La Slutwalk crée un espace de légitimité où les victimes sont reconnues et où le silence peut-être brise

     

    Partant de cette idée, la sensibilisation auprès des victimes fait fausse route. Elie culpabilise les victimes et leur fait porter la responsabilité des agressions sexuels (puisqu’elles se sont fait violer, c'est qu’elles n'aurait pas pris les mesures indispensables à leur propre protection),elle déresponsabilise les auteurs de violence (qui n'ont fait que  
saisir des opportunités) et représente un contrôle du comportement féminin puisqu’elle prône de ne rien faire oui puisse tenter tes violeurs (boire, flirter, sortir, se maquiller, etc). 
En matière de lutte contre les agressions sexuelles, la Suisse est très en retard. D' après le Code Pénal, un viol n'est
défini que par te coït. La fellation, la sodomie où la pénétration par un objet relève de << la contrainte sexuelle >>, 
puni moins sévèrement, et seule une femme peut être violée d'après l'article 190. 
L'utilisation du terme salope est volontairement provocateur. La réputation des victimes est en effet sauvent 
utilisée pour disqualifier une plainte. Il est pourtant impensable qu'en 2Ol2, on continue d'utiliser la réputation d'une 
femme pour prétendre que son violeur était dans son bon droit. Si nous suivons cette idée, nous sommes toutes des salopes à partir du moment où nous choisissons de mener notre vie (notamment sexuelle) comme bon nous 
semble. Le vioL devient alors un moyen de punir tes femmes qui sont sorties de leur position passive pour devenir actrice de leur vie. Une femme qui flirte est dans son droit, elle l'est toujours quand elle dit NON, tout comme l'est un 
homme, et ce NON droit être respecté.



     

    La Slutwalk est aussi un moyen de remettre en question les stéréotypes de genre qui veulent qu'un homme demande et 
qu'une femme offre. Et qu'une femme qui demande est une femme qui ne mérite pas qu'on s’arrête quand elle n'est plus d'accord.

    Objectifs:


                  Faire des violences sexuelles une question collective, sociale et

    politique et non pas individuelle et privée.

                  Reconsidérer la notion de consentement.

                  Faire changer la culpabilité de camps.

                  Cesser de hiérarchiser les violences sexuelles.

                  Montrer que les violeurs ne sont pas victimes de leurs pulsions mais responsables de leurs actes.

                  Faire cesser les discours sur le comportement dit « provocateur ».

     

    Revendications :


                  Changer l’art 190 du code pénal.

                  Financer des études sur les violences sexuelles.

                  Former la police afin qu’elle soit à même de recueillir les plaintes.

                  Faire de la prévention auprès des potentiels agresseurs et non auprès des victimes.

                  Parler des violences sexuelles dans les cours d’éducation sexuelle, civique…

     Obliger les responsables de violences sexuelles à prendre conscience de leurs actes.

    Slutwalk Genève du 6 octobre 2012

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    EXHORTATION

    LORSQUE J’étais AU COLLEGE, MA PROF DE FRANÇAIS, UNE SOIXANTE-HUITARDE, QUI PRETENDAIT AVOIR PERDU UN ŒIL EN COMBATTANT AUX COTES DE FIDEL CASTRO, NOUS A DIT A NOUS, SES ELEVES : « DE TOUTE Façon, TANT QUE LES FILLES N’AURONT PAS COMPRIS LA SYMBOLIQUE DU ROUGE-A-LEVRES, ELLES NE COMPRENDRONT PAS NON PLUS POURQUOI LES HOMMES ONT DE MAUVAISES PENSEES A LEUR EGARD. » ET LORSQUE NOUS LUI AVONS DEMANDE QUELLE ETAIT DONC LA SYMBOLIQUE DU ROUGE-A-LEVRES, ELLE NOUS A REPONDU QUE PORTER DU ROUGE-A-LEVRES SIGNIFIAIT « EMBRASSEZ-MOI SANS DEMANDER ». EMBRASSEZ-MOI SANS DEMANDER ! EN SOMME, DE LA MEME MANIERE QU’UN MOT SUR LA PORTE PEUT DIRE « ENTREZ SANS FRAPPER », PORTER DU ROUGE-A-LEVRES SIGNIFIE « EMBRASSEZ-MOI SANS DEMANDER » ET PAR EXTENTION PORTER UNE MINI-JUPE SIGNIFIE « VIOLEZ-MOI SANS SCRUPULES » !

    ALORS QU’UNE FEMME SOI-DISANT REVOLUTIONNAIRE ET PRETENDUMENT FEMINISTE, PUISSE TENIR CE GENRE DE PROPOS ME REND MALADE ET ME DONNE ENVIE DE DEGUEULER. C’EST LE MÊME DEGOUT QUE JE RESSENS QUAND UNE SOCIETE CONTINUE A CONSIDERER QU’UN HOMME AYANT BEAUCOUP DE CONQUETES EST UN SACRE COLLECTIONNEUR TANDIS QU’UNE FEMME QUI A PLUSIEURS AMANTS N’EST RIEN QU’UNE SALOPE. C’EST LA MEME COLERE QUE QUAND J’ENTENDS DES FEMMES ME DIRE : « UN GROS MOT, SORTI DE LA BOUCHE D’UN HOMME EST TOUT-A-FAIT GROSSIER ET QUAND IL SORT DE LA BOUCHE D’UNE FEMME, ALORS LA, C’EST CARREMENT VULGAIRE. »

    QUOI ? MAIS MERDE BORDEL ! MERDE BORDEL DE CHIOTTE, VIRGULE CONNASSE POINT.

    C’EST CE DEGOUT, CETTE COLERE ET CE SENTIMENT D’INJUSTICE QUI ME POUSSE AUJOURD’HUI A L’EXHORTATION.

    ALORS J’EXHORTE !

    -J’EXHORTE LES FEMINISTES, TOUTES LES FEMINISTES ET TOUS LES CITOYENS A NE PAS SEULEMENT CONDAMNER LE VIOL MAIS A CONDAMNER AUSSI LA MENTALITE QUI DIT QUE CERTAINES VICTIMES L’ONT QUAND MÊME BIEN CHERCHE !

    -J’EXHORTE LES PERES ET LES MERES A CROIRE LEUR ENFANT LORSQUE CELUI-CI OSE SORTIR DU SILENCE !

    -J’EXHORTE LES FRERES ET SŒURS A CROIRE LEUR FRERE OU LEUR SŒUR LORSQUE CELLE-CI OSE LEUR RACONTER DES EVENEMENTS IMPOSSIBLES !

    -J’EXHORTE LES PROCHES ET LES COLLEGUES A CROIRE ET SOUTENIR CELUI OU CELLE QUI OSE INFORMER SA HIERARCHIE ET ENTAMER DES POURSUITES JUDICIAIRES !

    -J’EXHORTE LE DEPARTEMENT DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE ET LES EDUCATEURS SEXUELS A NE PAS SEULEMENT ENSEIGNER AUX ENFANTS COMMENT ENFILER UNE CAPOTE MAIS A LEUR ENSEIGNER SURTOUT COMMENT RESPECTER LEUR PARTENAIRE !

    -J’EXHORTE L’ETAT A CONSIDERER TOUS LES ABUS SEXUEL COMME DES ACTES DE VIOL ET A PUNIR LES COUPABLES EN CONSEQUENCE DE LEURS ACTES !

    -ET ENFIN, J’APPELLE. J’APPELLE LES VICTIMES, SURTOUT CELLES QUI NE SE SENTENT PAS LEGITIMES PARCE QUE

    NON, ELLES N’ONT PAS GRIFFE LEUR AGRESSEUR

     

    NON, ELLES N’ONT PAS HURLE A LA MORT

     

    OUI, ELLES ONT BU DE L’ALCOOL

     

    OUI, ELLES PORTAIENT UNE MINI-JUPE ET DU ROUGE-A-

     

    LEVRES

    J’APPELLE CES VCTIMES, CES SURVIVANTES A SORTIR DU PLACARD

    PARCE QUE VOUS ETES LEGITIMES !

    PARCE QUE NOUS SOMMES TOUTES ET TOUS LEGITIMES !

    SIGNE:

    "UNE SALOPE QUI S’ADRESSE À SES SŒURS ET À SES FRERES SALOPES, ICI PRESENTS ET PARTOUT DANS LE MONDE".

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    DSC_7943.jpgMaison Populaire de Genève

     

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  • Le Vénérable Luon Sovath reçoit le Prix Nobel des droits humains

    Le Prix Martin Ennals 2012

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    Mardi 2 octobre 2012, Micheline Calmy-Rey a annoncé le nom du lauréat du Prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l’Homme lors d’une conférence de presse. Il s’agit du Vénérable Luon Sovath, moine cambodgien luttant contre les expropriations forcées. Considérée comme le Prix Nobel des droits humains, cette récompense, remise lors d’une cérémonie organisée par la Ville de Genève et la Fondation Martin Ennals au Victoria Hall, vise à honorer et à faire connaître le combat de militant-e-s engagé-e-s, dont le courage exceptionnel et le travail acharné forcent le respect.

    Pour son édition 2012, le Prix Martin Ennals, du nom du premier Secrétaire Général d’Amnesty International, a sélectionné trois nominé-e-s en avril dernier. Outre le Vénérable Luon Sovath, il s’agit du Centre bahreïni pour les droits de l’Homme (BCHR) pour son travail de diffusion d’informations relatives aux violations des droits humains au Bahreïn et de Madame Nasrin Sotoudeh, avocate iranienne impliquée au sein du Centre des défenseurs des droits humains, fondé en 2001 par la Prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, et qui purge actuellement une peine de 6 ans de prison.

    Depuis le début des années 2000, des dizaines de milliers de Cambodgiens, dont de nombreuses femmes et leurs enfants, ont été expulsés de force de leur terre et de leur logement. Une situation qui plonge tout un peuple dans la précarité et l’insécurité. Le Vénérable Luon Sovath utilise des vidéos, des poèmes et des chansons afin de défendre le droit au logement et lutter contre ces expulsions. Etant donné les intérêts économiques en jeu, ce moine bouddhiste fait régulièrement l’objet de menaces et intimidations, mais continue à se battre contre les violations des droits de l’Homme dans son pays. Micheline Calmy-Rey, nouvelle Présidente de la Fondation Martin Ennals, souligne que, grâce à son action, «le Vénérable Sovath a réussi à attirer une large attention sur les problèmes d’expropriation forcée au Cambodge».

    Les trois nominé-e-s reçoivent un soutien financier afin de pouvoir poursuivre leur travail. Cet appui à des projets de promotion et de défense des droits humains fait partie des priorités thématiques de la Délégation Genève Ville Solidaire, rattachée au Département des finances et du logement de la Ville de Genève. Pour Sandrine Salerno, Conseillère administrative, «ce Prix permet de médiatiser le combat de personnes exceptionnelles pour le respect des droits fondamentaux et des libertés démocratiques. Il est important pour Genève, en tant que capitale mondiale des droits humains, de s’associer à un tel événement afin de mettre en lumière les intolérables menaces qui pèsent sur celles et ceux qui s’engagent au quotidien pour dénoncer les violations des droits humains et qui, partout dans le monde, sont victimes d’arrestations, de détentions arbitraires, de torture, de harcèlement et de restrictions de libertés».

    La Ville de Genève tient à féliciter le Vénérable Luon Sovath et réitère son soutien à l’égard de Monsieur Nabil Rajab, Président du BCHR, et Madame Nasrin Sotoudeh actuellement emprisonné-e-s. Elle appelle de ses vœux leur libération rapide.

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    Discours de Micheline Calmy-Rey – Cérémonie de remise du Prix Martin Ennals, 2 octobre 2012 


    Che(è)r(e)s Nominé(e)s,

    Mesdames et Messieurs,  

    C’est pour moi un grand plaisir de vous accueillir ici aujourd’hui en tant que Présidente de la Fondation Martin Ennals. Pour cette 19e édition du Prix Martin Ennals, nous avons sélectionné  trois nominé(e)s qui méritent reconnaissance et protection pour le travail qu’ils accomplissent au quotidien. Le combat de chacun(e) d’entre eux(elles) illustre la diversité des problématiques relatives à la défense des droits humains.

    Vous pourrez apprendre à les connaître davantage à travers trois films-portraits qui retracent leurs parcours respectifs avant de les entendre ou d’écouter les discours de leurs représentant(e)s.

    Nous leur avons demandé de s’exprimer dans leur langue afin qu’ils puissent être compris dans leur propre pays.



    Je voudrais accueillir Madame Mahnaz Parakand, représentante de  Nasrin Sotoudeh qui est actuellement détenue en Iran, Said Youssif qui représente le Centre Bahreïni pour les droits de l’homme ainsi que le Vénérable Sovath Luon du Cambodge. Même si nous n’allons décerner  qu’un seul prix ce soir, nous souhaitons profiter de cette opportunité pour accroître la visibilité qu'il peut apporter à tous les nominé(e)s.



    Les Nominé(e)s et le(a)  Lauréat(e) du Prix ont été sélectionné(e)s par dix des plus grandes organisations de défense des droits humains:

    1. Amnesty International

    2. Front Line Defenders

    3. Diakonie Allemagne

    4. Human Rights First

    5. Human Rights Watch

    6. Huridocs

    7. la Commission internationale des Juristes

    8. la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH)

    9. le Service international pour les droits de l’homme et

    10. l’Organisation mondiale contre la torture.



    Leur participation est à mon sens la preuve que ce Prix est réellement l’expression de la Communauté internationale des droits humains. Les membres du jury confèrent au Prix Martin Ennals une crédibilité unique. Martin Ennals était lui-même un pionnier qui a œuvré pour que la question des droits humains figure sur l’agenda de la communauté internationale. Il a fondé ou influencé nombre d’organisations de défense des droits humains dont certaines sont aujourd’hui représentées  dans le Jury.



    Mesdames et Messieurs,

    Les nominé(e)s sont reconnu(e)s pour le courage dont ils font preuve dans leur combat pour le respect des droits humains et je tiens à vous parler ce soir du lourd tribut qu’ils ont payé sur le plan personnel à cause de ce combat.

    Le Vénérable Sovath Luon a commencé à défendre les victimes des évictions forcées après avoir été témoin de l’expulsion d’habitants de son propre village qui ont été physiquement contraints de quitter leurs terres et leurs maisons. Sa hiérarchie a menacé de le défroquer et lui a interdit de séjourner dans toutes les pagodes du Cambodge, ce qui constitue pourtant une obligation religieuse pour les moines bouddhistes à cette période de l’année. Ces formes de persécutions menacent l’essence même de son identité.

    Les fondateurs du Centre Bahreïni pour les droits de l’homme sont actuellement détenus. Abdulhadi Al-Khawaja, le premier président du Centre a été condamné à la prison à perpétuité et sa fille Zainab est aussi détenue. Nabeel Rajab, le Président actuel, dont le portrait se trouve sur l’affiche que vous avez tous vue, a été récemment condamné à 3 ans de prison pour avoir manifesté contre le gouvernement. C’est la raison pour laquelle ils ne peuvent pas être parmi nous aujourd’hui. C’est donc Said Youssif, représentant local du Centre bahreïni pour les droits de l’homme, qui est présent avec nous ce soir. Il a lui-même fait l’objet de menaces et a été physiquement agressé au cours de ces derniers mois. 



    Madame Nasrine Sotoudeh, avocate iranienne, est aujourd’hui représentée par Madame Parakand. Si Madame Sotoudeh ne peut pas être présente parmi nous, c’est parce qu’elle purge actuellement une peine de six ans d’emprisonnement pour ses activités de défenseuse des droits humains. Son plus jeune fils était âgé de trois ans lorsqu’elle a été arrêtée. Il aura neuf ans à la date prévue de sa libération. L’année dernière, son mari et sa fille aînée ont été interdits de voyager. C’est sans doute la première interdiction de voyager qui concerne quelqu’un d’aussi jeune. 



    Je vous propose de nous arrêter un moment pour penser à ces défenseurs(ses) des droits humains et à tout ce à quoi ils doivent faire face dans leur combat.

     

    Mesdames et Messieurs,



    je voudrais exprimer ma profonde gratitude envers notre partenaire, la Ville de Genève, qui apporte un soutien financier aux Nominé(e)s, nous accueille au Victoria Hall et contribue au combat pour le respect des droits humains par bien d’autres moyens. Genève est la Capitale mondiale des droits humains. C’est ici que sont basés le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, de nombreuses organisations non gouvernementales de défense des droits humains,  le Comité international de la Croix Rouge ainsi que le Haut Commissariat aux droits de l’homme. Je voudrais remercier Madame Kang, Haut-Commissaire Adjointe d’avoir accepté d’être parmi nous ce soir pour remettre le Prix au (à la) lauréat(e) ce soir.

    Sur un plan plus personnel, je dois dire que les droits humains ont toujours été importants pour moi. Lorsque j’étais Ministre des Affaires étrangères, j’ai mis tout en œuvre pour qu’ils figurent parmi les priorités sur notre agenda, dans la continuité de la tradition humanitaire de la Suisse. J’ai également supervisé les contributions du gouvernement suisse à la Fondation. C’est donc à présent avec plaisir que je remercie mon propre gouvernement ainsi que tous ceux qui ont apporté leur soutien à la Fondation au cours des dernières années: les gouvernements de Finlande, d’Allemagne, d’Irlande, des Pays-Bas, de Norvège et d’Espagne, ainsi que Brot fuer die Welt en Allemagne, et la Fondation Human Rights House en Norvège. 



    C’est réellement un plaisir de vous voir tous réunis ici ce soir.

    Je vous remercie d’être venus et de pouvoir vous compter parmi ceux et celles qui soutiennent les défenseurs(ses) des droits humains.

     

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    Discours par Madame Kyung-wha KangHaut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme

    Cérémonie de remise du Prix 2012 Martin Ennals 

    pour les défenseurs des droits humains


    Madame la Conseillère administrative,
    Excellences,
    Collègues défenseurs des droits humains,

    Je suis très heureuse d'être avec vous ce soir pour remettre le Prix Martin Ennals 2012 pour les défenseurs des droits humains. Ce prix prestigieux reconnaît le travail exceptionnel des femmes et des hommes qui s'efforcent chaque jour, souvent à leurs risques et périls, de défendre les droits humains et les libertés fondamentales.

    Comme vous l'avez vu dans les documentaires présentés, cette année trois défenseurs exceptionnels ont été mis en nomination pour recevoir le prix.

    Je regrette profondément que la première d’entre eux, Mme Nasrin Sotoudeh, une femme iranienne, avocate et éminente militante des droits de l'homme, ne peut pas être avec nous aujourd'hui. Malheureusement, elle ne peut pas continuer son important travail sur les droits humains, parce qu'elle purge la fin d'une condamnation de 6 ans dans la célèbre prison d'Evin, à Téhéran, et a été bannie de sa profession pendant 10 ans sur des accusations d’ « agissements contre la sécurité nationale », de « ne pas porter le hijab (robe islamique) au cours d'un message vidéo » et de faire « la propagande contre le système ». Mme Sotoudeh est connue pour avoir défendu des cas médiatisés d’abus de droits humains, ainsi que pour son appartenance au Centre des défenseurs des droits de l'homme fondé par le prix Nobel de la paix Shirin Ebadi. Mais comme beaucoup d'autres avocats activistes en Iran, frustrés par le manque d'indépendance du pouvoir judiciaire, elle avait également rendu son cas public pour le défendre. Depuis son arrestation, son mari et même sa fille de 12 ans ont également été soumis à des restrictions et des interdictions de voyager. La Haut-Commissaire aux droits de l'homme a fait pression pour la libération de Nasrin à plusieurs reprises avec les autorités iraniennes, à la fois publiquement et en privé, ainsi que les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme  - et son cas a été soulevé par l'ONU au plus haut niveau. Nous ne pouvons qu'espérer que la reconnaissance internationale et l'appui renforceront la cause de sa libération.

    Le deuxième candidat est le Vénérable Luon Sovath, qui a utilisé sa voix comme moine bouddhiste pour lutter contre ce qu'il considérait comme une injustice dans son pays natal. Son activisme découle d'un litige foncier dans son village natal de Chi Kreng, qui a éclaté dans la violence avec comme résultat que certains villageois y compris des membres de sa famille ont été blessés par balles. Le Bureau du Haut-Commissariat au Cambodge a suivi de près la situation et a plaidé auprès des autorités pour une solution à son cas. En parlant au nom des pauvres, en particulier dans les zones rurales, qui sont actuellement confrontés à des expulsions et à l’accaparement des terres, le Vénérable a pris de grands risques. Notre Bureau lui a fourni une protection à plusieurs occasions: en intervenant auprès des autorités, à la fois religieuses et civiles – lorsque ses libertés de mouvement et d'expression ont été réduites. Aujourd'hui, nous célébrons aussi la sagesse et la détermination sans faille du Vénérable, qui sont une source de courage pour beaucoup au Cambodge, et nous espérons qu'il continuera à inspirer les autres à travers son plaidoyer et son activisme.

    Enfin, le Centre bahreïni pour les droits de l'homme continue son travail impressionnant et courageux dans des circonstances particulièrement difficiles dans le Royaume de Bahreïn. Le Directeur du Centre, M. Nabeel Rajab, ne peut pas être ici aujourd'hui parce qu'il est en prison, subissant les terribles conséquences de la criminalisation de ses activités relatives aux droits humains. Nabeel Rajab a commencé à s'impliquer dans les droits humains lors du soulèvement de 1990 et par la suite a commencé à faire campagne contre les violations des droits civils et autres droits humains à Bahreïn. Suite à des affrontements avec les autorités, sa maison a été attaquée et il a été arrêté à plusieurs reprises. Le 9 juillet, il a été arrêté et condamné à trois mois de prison pour avoir "insulté" les Bahreïnis dans un message sur le réseau Twitter. Le 16 août, alors qu’il était toujours en détention, M. Rajab a été condamné à trois ans d'emprisonnement sur trois accusation liées à des manifestations. Le Haut-Commissariat s'engage et travaille en étroite collaboration avec le Centre bahreïni pour les droits de l'homme et s’appuie sur son travail et ses renseignements pour un certain nombre de rapports. Les cas de membres du Centre ont également été pris en compte dans le récent rapport du Secrétaire général sur les représailles contre les personnes qui collaborent avec les mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies. Le 6 Septembre, la Haut-Commissaire a appelé à sa libération  - dans un communiqué de presse - tout en critiquant les peines sévères contre les défenseurs des droits de l'homme à Bahreïn.

    Mme Nasrin Sotoudeh, Vénérable Sovath Luon et le personnel du Centre bahreïni pour les droits de l'homme, je voudrais profiter de cette occasion pour vous féliciter tous pour votre travail exemplaire pour la défense de la dignité humaine et nous vous envoyons un message chaleureux d'admiration et d'encouragement . Le monde est un meilleur endroit avec des gens comme vous.

    Maintenant, je suis heureuse de remettre le Prix Martin Ennals 2012 au Vénérable Sovath Luon. Félicitations.

    Et j’ai également le plaisir de donner le certificat de finaliste aux deux autres candidats, Mme Nasrin Sotoudeh et le Centre bahreïni pour les droits de l'homme.

    Félicitations.

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    Allocution de Madame Sandrine Salerno

    Conseillère administrative

    Madame la Haut-Commissaire adjointe aux droits de l’homme,

    Madame la Présidente de la Fondation Martin Ennals,

    Madame Mahnaz Parakand,

    Monsieur Said Yousif AlMuhafdhah,

    Monsieur le Vénérable Loun Sovath,

    Mesdames et Messieurs,

    C’est avec une émotion toute particulière que je prends la parole devant vous ce soir. Plus que jamais, les trois nominés au Prix Martin Ennals 2012 nous rappellent en effet que les droits humains sont fragiles. Plus que jamais, ils nous rappellent que dans de trop nombreux pays, des hommes et des femmes d’exception risquent leur liberté et leur vie, pour défendre des droits humains pourtant inaliénables, et se dresser devant celles et ceux qui n’ont de cesse de les violer. Plus que jamais, les trois nominés nous rappellent aussi que, 64 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, rien n’est acquis. Et qu’il s’agit de se battre, encore, avec la même conviction et la même force, pour qu’enfin dans le monde chaque être humain puisse être libre de s’exprimer, de penser, d’être, quelles que soient ses opinions politiques, son identité sexuelle ou sa religion.

    Mesdames, Messieurs,

    Avant toute chose, je tiens à saluer le courage, l’abnégation et l’humanisme des trois nominés au Prix Martin Ennals 2012. En vous engageant au péril de votre vie pour un monde plus juste, vous nous offrez une belle leçon d’humanité et un extraordinaire message d’espoir. Vous êtes de véritables héros et je suis heureuse de pouvoir vous rendre hommage ce soir.

    Mesdames, Messieurs,

    Vous le savez : la Ville de Genève est profondément attachée à la défense des droits fondamentaux. Hôte des principales organisations internationales actives dans le domaine, siège du Conseil des droits de l’Homme comme du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme, la Ville de Genève a également fait de la promotion des droits humains l’une des priorités de sa politique de coopération internationale. Cet engagement actif, qui a d’ailleurs été formalisé dans un règlement municipal sur la solidarité internationale adopté cette année, se traduit concrètement par un soutien croissant à des projets dans le domaine des droits humains et à l’octroi de financements toujours plus importants. Signe de ce soutien grandissant, à fin juillet, l’engagement financier de la Ville pour des projets en faveur des droits humains était déjà largement supérieur au total des montants accordés sur l’ensemble de l’année 2011. Un effort conséquent donc, qui atteindra cette année plus de 20% du budget de la coopération municipale, soit plus d’un million de francs.

    L’engagement de ma Ville en faveur des droits humains est un engagement global. Il postule de l’universalité des droits humains, de leur interdépendance et de leur caractère indivisible. Les projets soutenus par la Ville ne concernent donc pas uniquement les droits civils et politiques. Ils concernent également les droits sociaux, économiques et culturels, l’accès pour les représentant-e-s de la société civile à des conférences à Genève, le renforcement des liens entre les ONG de défense des droits humains et les mouvements sociaux ainsi que le soutien aux défenseurs des droits humains partout dans le monde.

    C’est dans cette logique justement que la Ville de Genève co-organise, depuis 2008, la cérémonie de remise du Prix Martin Ennals. Les différents témoignages entendus ce soir nous rappellent d’ailleurs l’importance de cet équivalent du Prix Nobel des Droits de l’Homme, qui  permet non seulement de rendre hommage au combat des nominé-e-s mais aussi et surtout d’attirer la lumière sur eux et de leur offrir ainsi une véritable protection médiatique, dont on connaît l’efficacité.

    A ce titre, je souhaite remercier chaleureusement chacune des organisations qui a contribué à créer ce Prix et grâce auxquelles il se perpétue. Votre engagement, votre volonté aussi, doivent véritablement être salués. C’est grâce à vous, grâce à vos militantes et militants, que le monde change.

    Merci aussi aux membres du jury, qui assument la délicate tâche de faire un choix parmi les nombreux défenseurs des droits humains.  

    Merci également à Madame Nasrin Sotoudeh, aux membres du Centre bahreïni pour les droits humains ainsi qu’au Vénérable Loun Sovath que je félicite vivement pour son prix. Votre courage exemplaire, votre humanisme, votre engagement sans faille forcent l’admiration et constituent un véritable message d’espoir. A travers vous, nous pensons également ce soir à tous les militantes et militants des droits de l’Homme traqués, menacés, blessés, arrêtés ou emprisonnés dans le monde. A travers vous, c’est à toutes ces héroïnes et à tous ces héros de l’ombre que nous rendons hommage ce soir. 

    Finalement, merci à vous toutes et tous pour votre présence ce soir : la plus belle façon de réaffirmer notre attachement au respect des droits humains et de saluer le travail de celles et ceux qui s’engagent pour leur respect, à travers le monde.

    Je vous remercie pour votre attention.

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    Maison Populaire de Genève

    www.assmp.org