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Aliyev commet un crime contre l’humanité et la Suisse laisse faire!

Samedi 2 septembre, des milliers d'Arméniens et leurs amis se sont rassemblés dans les capitales de nombreux pays du monde et ont manifesté contre le blocus inhumain imposé au peuple du Haut Karabakh, l'Artsakh, par l'Azerbaïdjanais depuis le 12 décembre 2022.

En Suisse, les Arméniens et leurs amis se sont rassemblés devant le Palais de Rumine où le traité de Lausanne avait été signé il y a exactement un siècle, pour protester contre la politique agressive de l'Azerbaïdjan contre l'Artsakh et l'Arménie et pour dénoncer un génocide en cours.

Plusieurs élu.e.s au Conseil national, Mme Laurence Fehlmann-Rielle (PS), M. Michel Matter (Verts Libéraux) et M. Nicolas Walder (Les Verts), ainsi que M. Sarkis Shahinian (Association Suisse - Arménie) et Ilias Panchard, Conseiller communal et Candidat au Conseil national des verts (octobre 2023), se sont exprimé.e.s pour dire stop au nettoyage ethnique.

Les manifestants brandissaient des pancartes dénonçant le silence de la communauté internationale et exigeant la fin immédiate de l'embargo inhumain imposé par l'Azerbaïdjan contre la population de l'Artsakh.

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Discours de M. Sarkis Shahinian, 

Mesdames et Messieurs les Conseillers nationaux et municipaux, Chères et Chers amis du peuple arménien,

La situation humanitaire au Haut-Karabakh, en Artzakh, est devenue intenable. Pire, elle est désormais critique !

Un des plus anciens peuples sur cette terre, le peuple arménien, risque de disparaître. La Suisse, dépositaire du droit international humanitaire, reste inexplicablement en silence.

L’Artsakh s’est séparé de l’Azerbaïdjan le 2 septembre 1991, suivant les règles du droit international. Aujourd’hui c’est donc son anniversaire. Que vive le Haut Karabakh ! Que vive l’Artsakh !

Le blocus du corridor de Latchine opéré par Bakou est en train de réduire la population de cette enclave à la famine. Les résidents, 120’000 personnes dont 30’000 enfants, ont actuellement épuisé toutes leurs réserves de farine, d’eau potable et de biens de première nécessité, y compris les médicaments. Le gaz et l’internet en provenance d’Arménie ont été coupés.

Le réservoir de Sarsang, le plus important de la région et produisant la seule énergie hydroélectrique dont l’Artsakh dispose, est désormais sec. Depuis début juillet l’Azerbaïdjan ne permet plus au CICR, la seule organisation internationale autorisée à relier l’Arménie au Haut Karabakh, de transiter par le corridor de Latchine.

Nous assistons au début d’un génocide, tel qu’attesté par nombreux d’experts internationaux, tel que l’ancien procureur du Tribunal pénal international, Luis Moreno Ocampo, et l’ancien rapporteur des crimes opérés sous la dictature argentine, Juan Mendez.

Non en dernier : les nouvelles nous font état que hier, le 1er septembre, l’Arménie a été soumise dans la région de Sotk, près du Lac Sévane, à une attaque azerbaidjanaise. Repoussant cette nouvelle atteinte à la souveraineté de l’Arménie, ont perdu la vie Andranik Antonyan, Arsène Mkrtchyan et Vatchagan Vardanyan. Seul un miracle a permis de sauver la vie d’un 4ème soldat, Narek Poghosyan. Que ces noms restent bien gravés dans la mémoire des présents. Dans l’attaque ont perdu la vie aussi cinq soldats azéris.

Qu’attend la Suisse, maintenant qu’elle fait partie du Conseil de sécurité de l’ONU et a donc la possibilité d’intervenir ?

La communauté arménienne de Suisse demande au Conseil fédéral de ne plus attendre, de ne pas se perdre dans des magouilles diplomatiques qui ne portent strictement à rien.

Comme pour l’agression de la Russie contre l’Ukraine, il faut sanctionner le coupable de ce crime contre l’humanité et cesser de créer une symétrie entre le bourrau et sa victime. Dans ce cas, le coupable est l’Azerbaidjian, avec en tête son président, le dictateur Ilham Aliyev, et il doit être poursuivi ! 

Nous ne comprenons pas la politique de deux poids-deux mesures du Conseil fédéral. Pour cela, notre communauté demande l’intervention des députés suisses, fédéraux, canto-naux et communaux, ainsi que de la toute société civile suisse.

Les Arméniens n’oublieront jamais la vague de solidarité s’étant développée, notamment ici à Lausanne, en 1895, lors des premiers massacres des Arméniens dans l’Empire ottoman. 114’000 Lausannois et Lausannoises se sont unis à la signature d’une pétition à l’échelle nationale, demandant au Conseil fédéral d’intervenir pour arrêter cette destruction de masse. Presque un demi-million de Suisses avaient signé cette pétition à l’époque. Et aujourd’hui : elle finie où cette solidarité ?

Un pont aérien entre Erévan et Stepanakert doit immédiatement être mis en place sous l’égide de l’ONU, comme demandé au Conseil fédéral par une lettre adressée par la Commission de politique extérieure du Conseil des États, pour empêcher qu’un nouveau génocide s’avère.

Il y a exactement cent ans, dans ce Palais, a été signé un traité qui a voulu la mort définitive des peuples arménien, kurde et assyrien. Et bien, aujourd’hui nous sommes toujours là. Et on sera toujours là, pour défendre nos droits. Soyez-en sûrs.

Que vive l’Artsakh, que vive l’Arménie et que vivent les Arméniens du monde entier !

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Intervention de Laurence Fehlmann Rielle, conseillère nationale PS/Ge

Mesdames, Messieurs, chères Arméniennes, chers Arméniens, 

Je souhaite exprimer toute ma solidarité et celle des Socialistes envers les habitantes et les habitants du Haut Karabakh qui subissent depuis des années les attaques militaires commandées par le pouvoir autocratique de l’Azerbaïdjan.

Nous étions déjà réunis en février sur la Place des Nations à Genève pour dénoncer l’attitude inqualifiable des dirigeants de l’Azerbaïdjan. Inqualifiable ? certains experts n’hésitent pas à qualifier ces agissements de début de génocide.

120'000 Arméniennes et Arméniens vivent dans le Nagorno-Karabkh ou Artsakh et le blocage du corridor de Latchin par les forces azerbaïjanaises empêchent l’acheminement de nourriture, de médicaments, d’eau et d’autres biens essentiels : selon la Convention sur le génocide, le fait d’exposer une population à des conditions de vie la conduisant à sa destruction physique peut être qualifié de génocide.

Le fait d’affamer délibérément une population est une arme à bas bruit mais tout aussi destructrice. Sans réaction rapide de la communauté internationale, la population arménienne est menacée de disparition. Dans l’histoire, on a malheureusement sous-estimé la famine, cette arme de destruction qui a été utilisée contre les Arméniens en 1915, contre les Juifs, en Ukraine, en Russie et au Cambodge notamment.

La situation devient de plus en plus dramatique depuis le blocus du corridor de Latchine, la seule route de passage entre l’Arménie et le Haut Karabakh. Ce blocage viole les accords entre la Russie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan. En effet, c’est depuis décembre 2022, que le Président d’Azerbaïdjan a autorisé des individus à bloquer le Corridor de Latchin.

La communauté internationale a l’opportunité d’intervenir pour faire cesser les agissements de l’Azerbaïdjan et faire respecter l’accord tri-partite.

Et la Suisse ?

Notre pays a rappelé que Le Conseil de sécurité des Nations Unies est l'acteur principal pour le maintien de la paix et de la sécurité internationale. C'est dans ce contexte que, le 20 décembre 2022, il a discuté des développements le long du corridor de Latchine. Dans le cadre de son mandat au Conseil de sécurité en 2023-2024, la Suisse a indiqué qu’elle s'engagera activement dans de telles discussions. Parmi les quatre priorités thématiques que le Conseil fédéral s'est fixées pour ce mandat figurent "Construire une paix durable " et " Protéger la population civile dans les conflits ". C’est le moment d’aller au-delà des déclarations et des promesses et d’agir concrètement.

Il s’agirait notamment d’établir un pont aérien humanitaire pour prêter assistance à la population prise au piège du blocus.

Il faut aussi que la Suisse utilise ses bonnes relations  politiques et économiques avec l’Azerbaïdjan pour faire pression sur les autorités de ce pays afin que cessent les persécutions et les exactions contre le peuple arménien du Haut Karabakh.

La session parlementaire va débuter dans une semaine et je déposerai avec certains de mes collègues des questions pour pousser la Conseil fédéral à réagir face à cette situation dramatique.

Nous ne pouvons accepter que règne la loi du plus fort : notre silence serait coupable.

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Discours de Nicolas Walder, Conseil national

Mesdames et Messieurs, Chères et chers amis,

J’aimerais en premier lieu, en mon nom et celui des Vert.e.s, apporter mon entier soutien à toutes les arméniennes et arméniens en Suisse et à travers le monde. Un soutien tout particulier à celles et ceux vivant en Arménie ou surtout dans le Haut Karabakh, sous la menace des décisions belliqueuses des autorités azéries.

Je tiens aussi à remercier les organisatrices et organisateurs pour cet événement qui est on ne peut plus important.

Car si nous devons dénoncer cette situation au parlement suisse, il est absolument nécessaire, au vu de l’inaction chronique du Conseil fédéral sur ce dossier, de faire pression à tous les échelons de notre pays.

Il s’agit bien de dénoncer une situation somme toute assez simple : D’un côté l’Arménie qui respecte ses engagements, y compris les concessions difficiles qu’elle a du faire pour arriver à un cessez-le-feu.

De l’autre l’Azerbaïdjan qui viole les accords de cessez-le-feu signés sous l’égide de la Russie. L’Azerbaïdjan qui ignore également les décisions de la Cour internationale de justice tout comme les appels du Secrétaire général des nations unies.

Il faut dénoncer la situation du Haut Karabakh car elle est grave. Les décisions unilatérales azéries de fermer le corridor de Lachine et de refuser un pont aérien entre l’Arménie et le Haut Karabakh participent à priver la population des biens les plus essentiels. Des décisions lourdes de conséquences humanitairement et qui confirment la volonté du gouvernement Aliev de procéder à un nettoyage ethnique et donc un possible génocide.

Le manque de réaction de la communauté internationale est grave et est indigne de la confiance et des attentes des peuples envers le Droit international.

Ce silence envoie aussi un message d’impunité toxique à toutes les dictatures à travers le monde. C’est le même message qui avait été envoyé à Poutine durant de nombreuses années, le conduisant à envahir l’Ukraine.

Face à cette situation, le peu de réaction du Conseil fédéral doit être dénoncé.

La Suisse doit condamner fermement les actions belliqueuses et contraires au droit international menées par l’Azerbaïdjan. Il faut exiger la réouverture du corridor de Lachine et la mise en place d’un pont aérien entre Erevan et Stepanakert.

La Suisse doit aussi s’investir pour organiser une conférence internationale urgente sur la région et le respect du droit international et des accords signés.

Enfin, la Suisse doit envisager de revoir ses relations économiques avec l’Azerbaïdjan et évaluer la possibilité, avec nos partenaires européens, d’adopter des sanctions contre Bakou si le gouvernement Aliyev ne revoit pas sa politique vis-à-vis du Haut Karabakh et des 120'000 arméniennes et arméniens qui y vivent.

En conclusion, vous pouvez compter sur moi et sur de mes collègues présents ici pour relayer vos préoccupations à Berne et faire en sorte que les arménien.e.s dans le Haut Karabakh ne soient pas abandonné.e.s.

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Discours d'Ilias Panchard, Conseiller communal et Candidat au Conseil national des verts (Octobre 2023)

Situation tragique, urgente, difficile d'intervenir après un tel témoignage..

En tant que conseiller communal, élu de la ville de Lausanne, on m'a demandé d'intervenir car je me suis beaucoup engagé ces derniers mois en lien avec les commémorations du traité de Lausanne... signé ici au palais de Rumine.

Il y a 100 en 1923. Les arméniens, comme les kurdes, les assyriens et d'autres peuples et minorités ont été humiliés. Les traités précédents y ont été purement et simplement déchirés.

Les puissances internationales se sont arrangées entre elles ruinant les espoirs d'indépendance et de paix de millions de personnes.

Et, il faut le dire, ce traité a tout simplement cautionné le génocide et les violations des droits humains !

Pourquoi est ce que je vous parle de ce qui s'est passé ici derrière moi il y a 100 ans ?

Car cette lâcheté, ces Mensonges des puissances internationales et de la Suisse à l'époque se retrouve aujourd'hui. Les par car cette lâcheté, ces Mensonges des puissances internationales et de la Suisse à l'époque se retrouve aujourd'hui. Les parlementaires fédéraux qui s'exprimeront après moi expliqueront bien mieux le manque d'engagement de la Suisse d'aujourd'hui.

Face à au manque de courage de la Suisse officielle, mobilisons-nous, unissons les causes, comme cela a été fait ici cet été lors de plusieurs conférences qui ont permis d'avancer vers des positions communes entre des représentant-e-s de nombreux peuples de la région.

Et si la Suisse ne bouge pas, mobilisons les villes, les cantons. Face à un risque de génocide, personne ne devrait hésiter !

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