Le 13 septembre 2022, une jeune kurde iranienne, Jina Mahsa AMINI, est arrêtée par la police des mœurs en raison d’une mèche de cheveux qui dépassait de son voile. Elle est décédée après trois jours de coma. La police affirme que Mahsa Amini a « soudainement souffert d'un problème cardiaque et été immédiatement transportée à l’hôpital », sans qu'il y ait eu auparavant « de contact physique » entre les agents et la victime. Or, cette version est aussitôt remise en cause par plusieurs témoins des évènements, qui accusent la police d'avoir violemment battu la jeune femme, entraînant sa mort. Ces accusations, auxquelles viennent s'ajouter la fuite de ses radios du crâne, amènent une partie de la population iranienne à conclure que Mahsa Amini est morte d'une hémorragie intracérébrale causée par des violences policières.
L'annonce du décès provoque de nombreuses manifestations en Iran surtout dans la province du Kurdistan.
La cérémonie d'enterrement de Jina dans sa ville natale, Saqez, déclenche une vague de gestes symboliques de contestation. En effet, de nombreuses femmes ont ôté leurs foulards et se sont photographiés pour publier ensuite sur les réseaux sociaux. Il s'agit des gestes audacieux, inédits et révolutionnaires.
Depuis le début des manifestations, le slogan Jin, Jiyan, Azadi (vie, femme, liberté ) est devenu un appel à la résistance de toutes les femmes iraniennes qui jettent publiquement et collectivement leurs foulards imposé en signe de solidarité avec Jina et comme acte symbolique de contestation.
En outre, certaines femmes se sont filmées alors qu'elles se coupent les cheveux. Il s'agit d'une ancienne coutume persane ; les femmes se coupent les cheveux pour montrer la colère et le chagrin causés l'acte de l'oppresseur. C'est aussi un appel à la protestation et à la résistance contre l'oppression, la violence, la torture, le viol et toutes sortes de discriminations que les femmes subissent.
Les protestations sont depuis septembre soutenues par le mouvement progressiste RojHelat, qui de messages forts pour les droits démocratiques des femmes kurdes. Ce mouvement obtient très rapidement le soutien de la majorité des femmes iraniennes mais aussi celui des acteurs externes comme des États, des célébrités du monde entier. Ces éléments puissants et hautement progressistes du mouvement ont formé ce que l'on appelle aujourd'hui la Révolution Jina.
Ces photos le 08 octobre 2022 lors d'une manifestation organisée en solidarité avec les femmes iraniennes.