"Tout comme nous nous sommes acquittés de notre responsabilité à l’égard de l’humanité, le monde doit aussi s’acquitter de sa responsabilité. Notre lutte continuera jusqu'à ce que les droits des Kurdes et des autres sociétés soient acceptés". Nûri Mehmûd
Je me suis rendu à Rojava (Kurdistan du Sud) et entretenu avec M. Nûri Mehmûd, porte-parole du YPG (Yekîneyên Parastina Gel – Brigades de Protection du Peuple) à propos de l'avenir des prisonniers de guerre d'origines suisses et européennes qui ont combattu dans les rangs de djihadistes. Lors de mon entretien, je lui ai demandé comment il voyait le jugement de ces prisonniers détenus par le YPG : « selon vous, où, comment, par qui, avec quelles lois et par quel tribunal ces prisonniers de guerre pourraient être jugés équitablement ? »
J'ai eu un entretien de 35 minutes avec M. Nûri Mehmûd du 17 mars 2019 à Qamichli au Rojawa (Syrie). Enregistrement vidéo disponible. Si cela vous intéresse, j'attends vos suggestions.
Nûri Mehmûd a répondu aux questions suivante :
Combien de prisonniers de guerre et combien de leurs familles sont détenus dans des camps ? Ensemble, ces derniers représentent combien de nationalités
Les États d'origines de ces prisonniers de guerre ont-ils fait des démarches auprès de vous ? Si oui, lesquelles ?
Combien d'États sont intervenus jusqu'ici pour récupérer leurs ressortissants ?
Comme vous le savez, plusieurs États ne souhaitent pas récupérer leurs ressortissants détenus ici. Cela est devenu une crise internationale. C'est très grave. Ainsi, certains États ont totalement abandonné leurs ressortissants. Comment analysez-vous cette situation ? Avez vous des projets pour surmonter cette crise ?
Il y a des allégations sérieuses sur la commission des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité à l'égard des prisonniers de guerre que vous détenez. À votre avis, où, comment, par qui, avec quelles lois et par quel tribunal ces prisonniers de guerre pourraient être jugés équitablement ? Pourriez-vous partager avec nous votre analyse et propositions sur ce sujet ?
Vous détenez des prisonniers de guerre. De ce fait, ces derniers ont des droits, conformément au droit international humanitaire. Pour le moment, c'est vous qui assurez leurs besoins essentiels (logement, alimentation, soin de santé, communication, etc.). Cela représente des dépenses importantes. Comment faites-vous pour couvrir ces dépenses ? À ce propos, recevez-vous des soutiens financiers des institutions internationales ? Ou, avez-vous solliciter le soutien de la Croix-Rouge ou le Croissant-Rouge ?
Parmi les prisonniers de guerre que vous détenez figurent des citoyens suisses. Il y a d'intenses débats dans les médias suisses sur le sort de ces derniers. L'opinion publique suisse semble être plutôt contre la venue de ces personnes en Suisse. Est-ce que les autorités suisses, de manière directe ou indirecte, sont intervenues auprès de vous concernant ces prisonniers de guerre ? Ou bien, vous-même, êtes-vous intervenu auprès du gouvernement suisse ? Quel est votre avis et quelles sont vos propositions concernant le sort des ressortissants suisses détenus ici ?
Une dernière question. La Suisse est un État neutre et le Canton de Genève abrite non seulement le siège européen de l'ONU mais aussi le siège de la Croix-Rouge internationale et plus de 500 ONG. Tenant compte de ces éléments, selon vous, quel rôle pourrait jouer la Suisse et le Canton de Genève en particulier sur le sort des prisonniers de guerre qui concernent plusieurs États.
Photos:Ersin Çaksu