A l’occasion du105ème session de l’Organisation internationale du travail (OIT) à Genève, plus deux cents d’iranien se sont rassemblée sur la place des nation Unies pour solidarité avec les travailleurs iraniens et contre l’Etat capitaliste de la République islamique d’Iran.
Les enseignants, les journalistes et autres salariés d’Iran subissent l’oppression de ce régime. Des militants syndicaux et des défenseurs des droits humains sont condamnés à de lourdes peines et parfois même assassinés.
Les conventions de l’OIT n’étant pas appliquées et en raison de la déréglementation des lois sur le travail, c’est une situation d’esclavage qui domine dans les relations du travail.
Au bonheur des investisseurs nationaux et étrangers, la main d’œuvre bon marché est mise à disposition des patrons sans aucun droit de regard des organisations indépendantes. Ceci dans le contexte de la faillite des fonds de la sécurité sociale et de l’épargne des travailleurs pour leurs vieux jours.
Des milliers de travailleurs subissent des retards de plusieurs mois dans le versement de leur salaire. Certains salaires sont 4 fois inférieurs au seuil de pauvreté. Les travailleurs migrants subissent des discriminations scandaleuses. Le travail des enfants est très largement répandu. Les femmes sont victimes de nombreuses discriminations face aux hommes y compris dans le monde du travail.
Comme chaque année, les représentants de l’Etat islamique d’Iran à la session de l’OIT sont liés aux services de sécurité. Les vrais représentants des travailleurs iraniens croupissent dans les geôles du pays.
Résolution de la manifestation de soutien au mouvement ouvrier iranien votée par plus de 200 personnes
Genève, le 6 juin 2016
Chers Amis, compagnons de la lutte pour la liberté et l’égalité du mouvement ouvrier iranien,
Cette année aussi, nous sommes réunis pour exprimer notre soutien au mouvement des ouvriers et des travailleurs en Iran. Nous protestons contre le pouvoir capitaliste iranien, pilleur et oppresseur. Aussi, pour démasquer et condamner les puissances mondiales conviées au pillage et pour profiter des ressources naturelles et humaines de notre pays en soutenant directement ou indirectement ce régime.
Le système capitaliste est dans un état de profonde crise. Les gouvernements font tout leur possible afin de sauver ce système basé sur l’exploitation, l’oppression, massacres et crimes en lançant des guerres interethniques, interreligieuses et régionales. Certains médias au service de ce système propagent des fausses informations afin de dissimuler les pillages et les plans d’exploitation des peuples. Alors que le poids de ces destructions pèse sur le dos des travailleurs du monde.
Les conséquences de cette crise sur le niveau de vie et les salaires des ouvriers iraniens est catastrophique. Des salaires plusieurs fois inférieurs au seuil de pauvreté, les travailleurs subissent parfois des retards de plusieurs mois pour toucher leur dû. Les licenciements et le chômage massif continuent. Des contrats à durée déterminée et autres « contrat signé à blanc » sont imposés à une majorité des travailleurs. La répression des organisations indépendantes des travailleurs, les licenciements, l’arrestation et l’emprisonnement des militants syndicaux élus continuent et les mouvements de protestation s’affrontent à de dures attaques des forces d’oppression. Le travail des enfants est estimé à 7 millions de personnes. De nombreuses usines sont fermées et leurs travailleurs ont rejoint les 5 millions de chômeurs. Les jeunes n’ont pas d’espoir de retrouver du travail. Aucune loi ne protège les travailleurs immigrés. La grande majorité des ouvriers, des enseignants, des infirmiers etc. sont dans la pauvreté et les femmes sont dans une pire situation de discriminations diverses et subissent une double oppression.
En revanche, les pilleurs à la tête du pays continuent leur larcin. Chaque jour, nous parviennent des informations sur des milliards volés par les gouvernants. Parfois des procès spectacles ont lieu avec la suppression d’un maillon de ce système pour dissimuler les dimensions gigantesques de la corruption. Les bandes mafieuses au service du pouvoir et de l’argent se sont accaparées des fondations financières et économiques du pétrole, du gaz, de la pétrochimie jusqu’à la drogue et l’industrie du sexe. Tout est marchandise. Les caisses de la sécurité sociale des travailleurs et des retraités ainsi que les banques sont sous le contrôle sans un organe de surveillance neutre. La République islamique est constituée de ces bandes mafieuses. Les querelles internes des courants de ce régime corrompu et criminel concerne le partage des parts du gâteau et peut seulement tromper les naïfs. Depuis les 37 ans de l’existence de ce régime honteux, cet état de fait a causé la détérioration des conditions de vie des travailleurs et des laboureurs.
Mais les ouvriers, les enseignants et autres travailleurs ne se taisent pas et ont protesté en tout temps contre les injustices et l’oppression. Les véritables auteurs de la création des richesses ont le droit inalinéable d’une vie digne. Ils ont montré par leur lutte courageuse leur volonté de changement et de renversement de cette situation inhumaine et oppressive. Ils veulent lever les obstacles contre la création des organisations indépendantes des travailleurs en s’appuyant sur la solidarité pour accomplir le devoir de l’égalité, de la liberté et de la justice.
À l’occasion de la 105e session de l’OIT, le régime antiouvrier de la République islamique, à l’instar des autres années, a expédié ses mercenaires sous couvert des représentants des travailleurs iraniens. Ils sont les fauteurs de la répression des syndicats indépendants et des ouvriers qui manifestent. Ils ont collaboré à l’instauration d’un honteux salaire minimum qui est 4 fois inférieur au seuil de pauvreté. Dans les salles de l’OIT, ils tentent de faire croire qu’en Iran, des changements positifs ont eu lieu et les salariés iraniens ont des conditions de vie meilleures. Alors que le BIT en emboitant le pas au régime iranien, formule quelques critiques mineures sans aucune contrainte. Il faut cesser de légitimer le régime iranien et ne pas lui permettre de rejoindre l’OMC. Les travailleurs iraniens sont attentifs à ces manœuvres et s’en rappelleront.
En soutien aux revendications des travailleurs iraniens, nous sommes réunis ce jour afin de relayer les demandes de nos camarades à l’attention de l’OIT et demandons les points suivants :
- Toutes les personnes se présentant comme la délégation des travailleurs iraniens ont perdu leur légitimité. Ils ne représentent que les organisations au solde du pouvoir iranien et ont participé à la répression et au contrôle des luttes ouvrières. Nous condamnons leur présence tout comme la complicité de l’OIT avec le régime antiouvrier de la République islamique. Nous demandons leur expulsion.
- Les syndicats indépendants du pouvoir doivent être élus par les travailleurs. Aucun gouvernement, ni patron ou les services de renseignement ne doit interférer dans leur travail. La grève, la protestation, la manifestation et les réunions syndicales sont des droits des travailleurs et reconnu
- Le salaire minimum de moins de 260 dollars par mois qui est instauré par le Conseil supérieur du travail est équivalent de la pauvreté, la faim et la mort lente de millions d’ouvriers et de leur famille. Selon le rapport de la banque centrale de la République islamique, le panier de la ménagère est de 1 000 dollars par mois. Le salaire minimum doit s’aligner à ce seuil.
- Il faut verser le salaire des travailleurs à la fin du mois et tout retard ou non-paiement doit constituer un délit et objet de dédommagement.
- Il faut cesser les licenciements et toutes les personnes au chômage ou en âge de travailler doivent bénéficier d’une assurance chômage suffisante pour une vie digne
- L’égalité entre femmes et hommes dans tous les aspects de la vie sociale et économique, la suppression de toute discrimination basée sur le sexe est un principe inalinéable de l’humanité. Cette égalité doit être instaurée dans les relations du travail et dans tous les droits.
- Les retraités doivent bénéficier d’un niveau de vie acceptable sans les soucis économiques. Nous demandons l’augmentation des rentes au niveau du seuil de pauvreté. Nous condamnons vigoureusement tout retard dans le versement des rentes et demandons la fin immédiate de cette situation.
- Nous soutenons les revendications des enseignants, des infirmiers et des autres travailleurs et sommes solidaires avec leur lutte.
- La grande majorité des ouvriers saisonniers du bâtiment est exclue de la sécurité sociale. Nous soutenons leur lutte pour l’égalité des droits.
- Le capitalisme est responsable du travail des enfants. Leur travail doit être interdit et il faut instaurer l’égalité des droits à l’enseignement, à la santé et l’accès à la dignité à tous les enfants sans distinction de leur situation économique, sociale, leur sexe ou leur origine ethnique ou religieuse.
- Nous demandons la libération sans condition de tous les ouvriers, les enseignants, les avocats et les journalistes emprisonnés ainsi que de tous les détenus politiques. Accuser les activistes de complots sécuritaires est absurde et nous demandons l’annulation de toutes les sentences d’ordre sécuritaire.
- Nous soutenons tous les mouvements de lutte pour la liberté et l’égalité des étudiants et des femmes. Nous condamnons la détention, la répression et la condamnation de leurs activistes par les tribunaux.
- Les travailleurs immigrés et particulièrement les Afghans et leur famille subissent les discriminations ethniques et racistes. Les travailleurs afghans sont une part importante de la classe ouvrière iranienne qui effectue un travail parmi les plus pénibles et avec des salaires très bas. Nous demandons la fin de la discrimination ethnique et nationale et voulons l’égalité des droits pour tous les habitants de l’Iran.
- Le capitalisme mondial et les gouvernements dictatoriaux et réactionnaires comme la République islamique d’Iran, l’Etat islamique d’Arabie Saoudite et la Turquie soufflent sur la braise des différences ethniques, religieuses et nationales pour imposer la guerre et le massacre aux populations de la région. Chaque jour, ces guerres causent des crimes et destructions supplémentaires contre les populations englouties dans la mort ou obligées à émigrer. Nous condamnons ces guerres et crimes tout en affirmant notre soutien aux luttes des travailleurs du Moyen-Orient contre les régimes réactionnaires et criminels. Nous demandons aux travailleurs du monde de protester contre les massacres des peuples de la région pour confirmer leur solidarité avec les travailleurs.
Vive la solidarité internationale des travailleurs
À bas le régime de la République islamique d’Iran
Comité d’organisation de la manifestation du 6 juin
©Photography Geneva by Demir SÖNMEZ
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