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Fosses communes au Sahara occidental!


Il a fallu attendre 37 ans pour que soient ouvertes en juin dernier deux fosses communes au Sahara occidental. Le rassemblement devant le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme ce vendredi 13 se voulait un hommage aux disparus, des civils nomades  tués par balle.

Le témoin de la barbarie était là, Monsieur Aali Said Da avait 13 ans à l’époque. Pour aboutir à ce résultat, il a fallu que la parole sahraouie se libère grâce à l’initiative de Carlos Beristain,  médecin, spécialiste du rôle de la mémoire collective dans les sociétés en reconstruction, Professeur à  l'université de Bilbao.

Il s’est entretenu en 2012 avec 241 Sahraoui-e-s  ayant vécu les drames de la colonisation marocaine depuis 1975. Dès lors la reconnaissance des fosses était possible. Le Maroc affirme pourtant que les personnes qui s’y trouvent seraient décédées en prison. Abdeslam Omar Lahcen, président de l’AFAPREDESA (l’Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis) a rendu hommage aux familles. La fille d’un disparu,  Gabula Selma Daf a raconté la disparition de son père et l’attente insupportable. Les analyses ADN faites par Francisco Exeberria, spécialiste en médecine légale et Professeur à l'université de Bilbao, avec son équipe ont corroborés les dires du témoin. Il y a certitude sur les identités des disparus et de leurs proches.

Le Conseiller administratif de la Ville de Genève, Rémy Pagani, le Conseiller national Carlo Sommaruga, l’ancien président du conseil municipal Jean-Charles Rielle, le Président de la coordination de la solidarité avec le peuple sahraoui, le Directeur de la MJC d’Annemasse notamment, ont témoigné de leur solidarité avec le peuple sahraoui et de leur soutien à la démarche entreprise. Dans la lettre que les participant-e-s ont porté à la Haut Commissaire aux droits de l’Homme, deux points ressortent : envoyer une mission officielle sur place avec, entre autres, les instances concernées du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme et du CICR et la protection urgente des fosses qui se trouvent du côté des territoires libéré tenus par le Front Polisario et du côté de ceux qui sont occupés par le Maroc.

 

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