Communiqué de presse
Le 3 février 2012
Achraf, situation au 3 février :
Le 31 janvier le bureau d'information de la MANUI (Mission d’Assistance des Nations Unis en Irak) à Bagdad a publié une déclaration sur la préparation du camp Liberty pour le transfert des résidents d'Achraf, et a annoncé: «Le Haut Commissariat pour les Réfugiés et le Bureau des droits de l’homme de la MANUI ont maintenant confirmé que l'infrastructure et les installations du Camp Liberty sont en conformité avec les normes humanitaires internationales exprimées dans le mémorandum d'accord."
Rien ne semble plus faux car ce camp, nommé Liberty ( !) a été transformé en prison. Lors des premiers contacts et engagements irakiens, sa surface primitive était de 40 km2, elle a été réduite à 0,683 pour les 3400 achrafiens, y compris les murs et les dégagements… De plus, il semble que cette déclaration a été écrite à l'insu du Haut-commissaire pour les réfugiés, de la Haut-commissaire aux Droits de l'Homme et de l'Organisation mondiale de la Santé, parties concernées par la question d'Achraf.
Enfin l’Irak a réussi à imposer au Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU, Monsieur Martin Kobler, la présence de ses forces de police dans ce camp et à interdire aux achrafiens d’emporter tout matériel et biens personnels avec eux.
Le HCR vient de publier un communiqué le Premier février
Dans ce communiqué le HCR insiste sur le fait qu'il a fourni des conseils uniquement sur les aspects techniques afin d’améliorer l'infrastructure du camp Liberty destiné à accueillir les habitants d'Achraf en Irak. Cela signifie que le camp n'est pas forcément en conformité avec les critères des droits de l'Homme.
Le HCR insiste aussi sur le principe d'un déménagement volontaire et surtout sur la nécessité « d’une liberté de circulation sur le site de relocalisation ». Actuellement ces critères ne sont pas respectés dans le camp Liberty puisque le gouvernement irakien veut le transformer en prison.
Analyse du Comité :
Il s’agit manifestement de créer, sous pression politique de l’Iran, un camp de réfugiés de plus sur la planète, de réduire par la pression et les forces brutales de la police toute velléité de survie des achrafiens. La raison de la présence des forces de police irakiennes est, selon toute évidence, de permettre l’arrestation discrète des achrafiens qui sont sur les listes rouges des autorités iraniennes. Leur sort est déjà scellé : disparition, torture et mort !
Demande du Comité :
Le Comité appel la MANUI à faire respecter par le gouvernement irakien les droits fondamentaux des résidents d’Achraf dans leur transfert dans le camp Liberty.
Co-présidents
Nils de Dardel- Avocat
Francine John-Calame- Conseillère nationale
Comité suisse pour la défense d’Achraf
Maison Populaire de Genève
www.assmp.org