Le candidat socialiste Françoise Joliat à la question que j'ai posée sur le chômage et la pauvreté. Rappel dans une précédente note j'ai posé cette question aux candidats des élections du 23 octobre prochain:
"Que ferez-vous si vous êtes élu-e-s au Conseil national/Conseil des Etats contre le chômage (plus de 165’000 en juin 2011 dont plus de 12’000 à Genève) et contre la pauvreté en Suisse (10 % de la population selon Caritas Suisse) ?"
Réponse de Françoise Joliat:
Si j’étais élue au Conseil national, voilà quels seraient les points essentiels sur lesquels je centrerais mon action en ce qui concerne le chômage et la pauvreté :
Dans notre système économique ultralibéral dont le moteur essentiel est la cupidité et le profit, la pauvreté est liée à toute une série de conditions de vie sur lesquelles il faut agir avec détermination, de manière préventive, pour limiter au maximum le recours impératif à l’assistance sociale et à la stigmatisation, la honte et l’exclusion sociale qu’elle peut entraîner :
1. Le manque de formation en général, de formation certifiée et de moyens pour acquérir une expérience professionnelle :
· Lutte contre l’échec scolaire et repenser l’école comme un lieu d’acquisition d’autonomie et de compétences pour tous, permettant de penser, de communiquer, de créer et d’agir, de devenir autonome, favorisant la réussite pour tous et non d’une école utilitariste basée sur la sélection sociale, l‘exclusion et la compétition.
· Mesures visant à permettre aux jeunes de se réapproprier un projet de vie et un projet professionnel (mentorat, remise à niveau) Mise en réseau des acteurs politiques, de la formation professionnelle et des milieux économiques)
· Formation professionnelle et certification pour tous avec des mesures incitatives à la création de places d’apprentissage et à l’embauche des jeunes.
2. Familles nombreuses, recomposées et monoparentales
· Mises en place de lois cadre exigeant des cantons une réelle politique familiale permettant à la fois le travail des parents et un accueil de qualité des enfants, abaissant le taux de stress
· Promotion d’une culture de l’égalité des sexes à tous les niveaux
· Instauration d’une loi cadre exigeant un congé parental (temps pour créer le lien parents-enfants), un soutien à la parentalité (développement équilibré pour les enfants et prévention de difficultés)
· Politique de logements subventionnés et accessibles à tous
· Politique de redistribution fiscale plus juste (pas de cadeaux aux riches), permettant aux parents d’avoir les moyens d’éduquer leurs enfants .
3. Salaires trop bas et endettement :
· Passage par des CCT assurant des salaires permettant de vivre des revenus de son travail
· Exigence d’un salaire minimum en lien avec le coût de la vie
· Réduction de l’écart entre hauts et bas salaires (initiative 1 :12)
4. Emploi et chômage :
· En général : Mettre l’action sur une formation de base de qualité, rendre obligatoire et faciliter la formation continue (chèque formation – droit à congés de formation rémunérés, fonds pour apprentis, bourses…)
· Soutenir les entreprises et secteurs économiques créateurs d’emplois, susceptibles d’absorber le chômage tout en développant des activités utiles à la collectivité ou dans de nouveaux domaines (cf. initiative Cleantech).
· Renforcer la protection des travailleurs contre les licenciements abusifs et affermir les droits syndicaux
· Mettre l’accent sur les mesures de prévention pour les personnes à risque, garantir l’intégration des personnes handicapées au marché du travail (subventions aux employeurs – quotas dans les grandes entreprises…)
· Favoriser le partage des emplois et l’égalité des sexes
· Pour les chômeurs : exiger que les cantons agissent positivement sur la qualification des chômeurs pour une politique active et rapide de réinsertion Exiger des mesures incitatives de réemploi (ARE..) et les prolonger pour les personnes de plus de 50 ans.
· Renforcer les prestations de la LCI et la qualification des conseillers pour que les chômeurs ne deviennent pas des clients de l’aide sociale
· Soutenir les organisations syndicales et associatives dans leur combat pour améliorer la protection des travailleurs et des travailleuses.
5. Santé défaillante :
· Lutte contre le démantèlement des assurances sociales, l’affaiblissement de la solidarité et de la cohésion sociale, le système de soins à deux vitesses
· Création d’une caisse maladie publique sur le modèle de la SUVA
6. L’immigration :
· Mesures permettant une meilleure intégration dans le milieu de travail , à l’école, dans les réseaux sociaux, non limitées à l’apprentissage de la langue d’accueil.
· Augmentation du contrôle des mesures d’accompagnement des accords bilatéraux contre le dumping salarial
7. Toxicodépendances (déchéance, désinsertion professionnelle et sociale) :
· Intensification de la politique de prévention et des soins . Financement de programmes nationaux, coordination…
· Soutien accru aux associations actives auprès de ces personnes
· Intensification de la lutte contre le trafic de drogues
Françoise Joliat
20 août 2011