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Le prix genevois «Femme exilée, femme engagée»

Le prix genevois «Femme exilée, femme engagée» attribue aujourd’hui son prix honorifique à sept lauréates.

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Gladys Ambort, née en Argentine, écrivaine et traductrice
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Yasemin Cakir, kurde de Turquie, en formation d’assistante socio-éducative
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Djemâa Chraiti, née en Tunisie, fonctionnaire et écrivaine
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Mihrija Fekovic-Kulovic, née en Bosnie-Herzégovine, écrivaine.
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Florenta Ferati, née au Kosovo, étudiante.
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Sofia Mary Guaraguara, née en Bolivie, psychologue.
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Catherine Tetteh, née au Togo, esthéticienne.

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Prix d’honneur  à Simone Chapuis-Bischof pour ses actions militantes qui ont notamment marqué l’histoire des femmes en Suisse,

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Prix d’honneur  à Dreifuss, pour son engagement social et son combat pour défendre l’égalité.

Madame l’adjoint du rectorat de l’université de Genève pour les questions féminines,
Madame la Maire,
Madame la Conseillère aux Etats,
Mesdames et Messieurs,
Chères Amies, Chers Amis,

C’était comme aujourd’hui un 1er avril : le 1er avril 1993, que celle qui allait 5 ans plus tard devenir la première femme à être élue présidente de la Suisse prenait ses fonctions au Conseil Fédéral. J’ai cité Madame Ruth Dreifuss.

D’origine juive, née en Suisse Allemande et Genevoise d’adoption, voilà une suissesse assez unique !

Dès son plus jeune âge elle se sent concernée par les discriminations, les guerres et les répressions présentes dans le monde. Elle sait que rien ne sert de constater mais qu’il faut agir ! Elle suit donc une formation de travailleuse sociale puis une formation en économie afin de mieux cerner le monde qui l’entoure.

Sa vie professionnelle est ensuite riche et coloriée : Journaliste à la Coopération, assistante à l’Université de Genève, adjointe scientifique à la direction de la coopération et de l’aide humanitaire. En sa position de secrétaire de l’Union Syndicale Suisse, elle s’engage en faveur des droits des femmes, se consacre notamment aux questions d’assurances sociales ainsi qu’aux relations avec l’Organisation internationale du travail.
Après avoir été membre du Cons eil de la Ville de Berne, elle est élue au Conseil Fédéral et prend la tête du Département Fédéral de l’Intérieur.
Durant sa mission elle s’occupera de l’introduction de la loi fédérale sur l’assurance maladie (LAMal, 1994), de la dixième révision de l’AVS (1994), du dossier de la recherche dans les accords bilatéraux entre la Suisse et l’Union européenne (1999). Elle s’engage aussi en faveur de la protection de l’environnement.

Battante en ce qui concerne les questions féministes, elle agit en matière d’égalité entre femmes et hommes et consacre beaucoup d’énergie à l’introduction de l’assurance maternité qui fût à l’époque refusée puis acceptée, après une 4ème tentative, en 2004.

En devenant présidente de la Confédération en 1999, Madame Ruth Dreifuss ouvre la porte de la présidence aux femmes.

Après près de dix années au Conseil Fédéral Mme Dreifuss décide de se retirer, mais continue son combat pour l’égalité entre les habitants de la Suisse, qu’ils soient femmes ou hommes, de nationalité suisse ou étrangère. Elle intervient régulièrement dans les débats publics, s’oppose aux restrictions des droits des étrangers et des requérants d’asile et s’active aussi sur les questions liées à la toxicomanie sur le plan international.

Chère Madame Dreifuss, vous êtes un exemple en matière d’engagement social pour tous. Vous vous êtes battue pour nous femmes, nous migrantes, et nous vous aimons pour cela, pour votre bonté et votre ouverture d’esprit et pour votre proximité des gens quelque soient leurs origines.
Je tiens à vous remercier de votre engagement et à vous présenter ma gratitude. Vous avez mené un combat, vous avez ouvert des chemins pour nous, il est donc de notre responsabilité de respecter votre engagement en notre faveur, de continuer à faire tomber des barrières et à s’engager à notre tour.

Durant les années passées en Suisse en tant que requérante d’asile, j’ai suivi vos activités avec intérêt et admiration. Je suis consciente de ce que votre combat a présenté pour la population migrante et de l’impact que cela a eu sur ma propre vie en Suisse, et c’est avec grand respect que je vous remets aujourd’hui le prix d’honneur « Femme exilée, femme engagée ».

Jasmina TRAVNJAK

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